19 mars, 2018

Profilage de notre bon président !


Bon, comme on me l'a demandé, je vais me plier aux désirs de mon estimable lectorat. Mais vous imaginez bien qu'en me laissant aller au profilage de notre cher président Macron, je deviens la proie de tous les services de France et de Navarre. Parce que si je ne suis sur de rien, en revanche je suis bien persuadé que sous ses dehors de jeune type souriant, petit Kennedy à la française, notre bienaimé président est tout sauf un rigolo et encore moins ceux qui l'ont fabriqué.

Alors je rédige cet article en me disant qu'au mieux, cela rajoutera une note sur la fiche que possède déjà la DGSI sur moi  et qu'au pire, un soir, tandis que je rentrerai chez moi, une voiture anonyme se garera, que deux types en descendront et m'obligeront à monter à l'arrière. Là, le visage masqué et rendu aveugle par une capuche, je ne tenterai même pas de me débattre. Après une heure de trajet qui m'aura semblé en durer dix, je ressentirai les cahots provoqués par une petite route forestière. Et là, dans un bois noir et humide, on me fera descendre, on m'ôtera ma cagoule et on m'emmènera jusqu'au bord d'une fosse creusée récemment.

On me fera me mettre à genoux. Mon seul éloge funèbre consistera en un simple : tu écris trop connard et tu sais ce qui arrive à ceux qui écrivent trop ? Je ne répondrai rien. Digne jusqu'à la fin de ma terne vie, sachant que je meurs pour la liberté de parole, j'attendrai la balle qui me fracassera mon occipital dans un brouillard d'esquilles d'os et de sang. Les ténèbres aussi froides qu'un caveau me saisiront alors et mon cadavre sera recouvert de pelletées de terre, anonyme jusqu'à la fin de temps, sans même une croix ou une simple pierre pour en laisser la trace.

Car c'est ainsi que meurent bien souvent les héros anonymes et discrets qui osent braver la tyrannie. Sans doute, quelques années plus tard, y aura-t-il une modeste rue à mon nom et pourquoi pas une statue. Peut-être que l'on composera quelques poèmes en mon souvenirs ou que des femmes sensibles donneront mon prénom à leur premier né, espérant par cela attirer sur eux mon courage proverbial. Sans doute que mon histoiire alimentera quelques thèses d'histoire ou encore quelques écrivains amateurs d'énigmes. Mais mes ossement blanchiront dans cette tombe anonyme, ,ne faisant plus qu'un avec les racines des chênes environnants. Quelques promeneurs hypersensibles passant par là un beau jour de printemps, sentiront bien que l'endroit est habité par une présence, mais sans deviner que là, sous leurs pas, dans le sol, je gis à tout jamais.

Voilà, le décor est planté avec une remarquable sobriété car j'ai des pudeurs de jeune fille dès qu'il s'agit de parler de moi comme vous le savez ! Attelons nous au cas Macron. Pour cela, je ne dispose que de la fiche Wikipedia, laquelle a été modifiée après son élection et de ma sagacité, de ma sagacité à deviner en creux ce qui manque dans les belles histoires qu'on nous raconte.

Les creux c'est d'ailleurs ainsi que l'on diagnostique les sociopathes qui aiment tant contrôler l'image qu'ils donnent d'eux. Ils sont prolixes dès qu'il s'agit de se mettre en scène tout en taisans ce qu'ils imaginent être le plus gênant. Si l'on devine aisément les collines et autres sommets qui parsèment leur profil psychologique, c'est en s'aventurant dans leurs vallées, ces recoins plus sombres qu'ils taisent qu'on prend conscience de ce qu'ils sont. Ceci tant dit je n'ai pas dit que notre président soit un sociopathe même si un confrère italien l'a fait.

Alors sa fiche Wikipedia nous apprend qu'il est né un 21 décembre 1977 à Amiens en Picardie et que c'est un élève modèle, très intelligent. Bon, bien sur ses parents, l'éloignent de Brigitte parce qu'ils voient d'un mauvais oeil qu'il se tape sa prof de français. Pour cela, ils le mettent à Henri IV. Comment, on n'en sait rien mais ils ont peut-être acheté un bien dans le cinquième arrondissement de Paris ou Manu a été logé chez des amis ou de la famille dans le coin. Parce qu'il y a la carte scolaire.

S'agissant de Brigitte, le jeune Emmanuel n'en fera qu'à sa tête puisqu'il épousera sa belle Mme Trognux un beau jour de 2007, à l'âge de trente ans, vivant librement sa matrolygnagnie (gérontophilie orientée vers les femmes). MAis de cela, il ne faut pas en parler car seuls les gens de droite on des défauts et des travers tandis que les gens de gauche sont juste ouverts d'esprit. Les gens plus bornés et ayant un certain âge, se souvenant de l'affaire Gabrielle Russier, s'étonneront un peu de voir qu'un type de quinze ans qui se tape sa prof finit par l'épouser.

Issu d'un excellent milieu, fils de médecins, son frère et sa soeur l'étant également, Emmanuel se tourne vers une autre carrière, s'orientant vers Normale Sup' qu'il n'intégrera jamais. Qu'à cela ne tienne, il entrera à L'IEP de Paris puis intégrera l'ENA où il sera si bien classé qu'il intégrera l'inspection des finances. Ça y est, la carrière du jeune Emmanuel est lancée. 

Je ne sais pas pourquoi mais le jeune Emmanuel fera un de ses stages dans la préfectorale et c'est là, à la préfecture de l'Oise. Et c'est là qu'il aurait été remarqué par Henry Hermand, homme d'affaires et penseur de gauche qui fera du jeune Emmanuel ce que l'on sait, le président de la République française. Sans doute le coachera-t-il tout en lui faisant rencontrer les grands de ce monde. Tant et si bien que de vilains complotistes se demandent si de vilains messieurs (et dames) n'auraient pas fabriqué ce gendre idéal pour en faire la marionnette des banques. Moi, je n'en sais rien, je constate juste qu'on constate une série incroyable de coups du sort heureux pour faire d'Emmanuel ce qu'il est aujourd'hui.

Personnellement, durant la campagne électoral, je ne l'ai jamais trouvé mirobolant. Il navait aucun programme et ses interventions frisaient le grotesque quand il hurlai des slogans sans queue ni tête. Je ne doute pas qu'il soit intelligent mais je ne peux pas dire qu'il m'ait estomaqué par son intelligence. En revanche, il a un physique agréable et en face à face, il est très doué.

Bref la présidence devait échoir à François Fillon et par un sacré manque de chance, il a été rattrapé par des affaires. Affaires qui au demeurant ont tendance à s’enliser lorsqu'il s'agit de l'entourage de notre président actuel. Mais encore une fois, laissons les complotistes imaginer tout un tas de choses. Dès lors face à Marine Le Pen, quelle qu'ait été sa prestation lors du débat de l'entre-deux tours, c'était joué d'avance, Emmanuel serait président.

Pour le reste, on pourrait aussi s'étonner que personne ne parle jamais de sa famille ni de celle de son épouse mais il semblerait que le couple vedette se suffise à lui-même pour que l'on ne se soucie par de leur passé. Et pourtant Dieu sait si le couple présidentiel aime se donner en spectacle. Mais là, rien. Pourquoi pas me direz vous ? Les fées qui s'étaient penchées sur son berceau ont décidément fait du bon travail.

Sinon, pour aborder maintenant la psychopathologie, rappelons-nous que les sociopathes sont des individus extrêmement charmeurs et charismatiques. Le DSM parle à ce propos de charme et faconde superficiels. Leur personnalité est généralement décrite comme magnétique et ils retiennent l'attention et génèrent les louanges d'autrui. On a aussi souvent noté que les les sociopathes sentent avoir un droit légitime à occuper certains postes, à diriger certaines personnes ou à posséder certaines choses. Ils pensent que leurs propres croyances et opinions sont l'autorité absolue et ne prennent pas en compte l'opinion des autres. Remords et empathie ne sont pas des qualités que l'on leur reconnait.. On notera enfin que les sociopathes sont rarement timides, peu surs d'eux ou bafouillent rarement. Ils ont du mal à contrôler des réponses émotionnelles comme la colère, l'impatience ou l'ennui.

Retrouvez-vous notre bienaimé président dans cette brève description ? Peut-être ? Et moi ? Moi je ne dirai rien. Ah si lorsque j'ai vu son intronisation, j'ai eu l'impression désagréable d’assister à une cérémonie magique. Entre la pyramide en arrière plan avec le fanal qui brulait au sommet et l'hymne à la joie, tout y était. J'ai même eu un peu peur.

Ce soir là, j'ai pensé à un film que j'avais vu étant jeune , Damien ou la malédiction, dans lequel Robert Thorn (Gregory Peck) est ambassadeur des USA à Londres. Plusieurs décès tragiques et étranges ont lieu dans son entourage. Keith Jennings, un photographe, et le père Brennan finissent par convaincre Thorn que Damien, son fils de cinq ans, un orphelin aux origines obscures qu'il a adopté le jour de sa naissance à l'insu de sa femme, celle-ci venant de faire une fausse couche, n'est autre que l'Antéchrist. Je n'ai jamais pu me débarrasser de ce funeste présage. Aussi fou que cela paraisse.

Voilà, j'ai dit ce que j'avais à dire. Bien malin celui qui devinera exactement ce que je pense de notre président. Personnellement je ne l'ai pas élu. Comme les gauchistes disait de Sarkozy : ce n'est pas mon président.

Curieusement depuis son élection, il ne se passe pas un mois sans que je songe à tout vendre et à me retirer en Corse.

Faussaires !


On nous parle souvent de crimes terribles. Je ne vais pas vous en parler ici. Les crimes sont assez ignobles pour qu'on les laisse où ils sont et qu'ils ne viennent pas polluer si ce blog si ce n'est pas nécessaire. On sait aussi qu'en dessous des crimes, il y a les délits et parmi eux la contrefaçon !

En droit, la contrefaçon est la reproduction ou l'imitation d'un objet, d'un document (en particulier officiel), d'une œuvre ou d'une marchandise, soit en indiquant ou en laissant présumer que la chose est authentique, soit en violation d'un droit de propriété intellectuelle ou du droit d'auteur

Ces choses étant posée je vais pouvoir m'ouvrir du drame que j'ai vécu. Comme chacun le sait, je suis de nature affable. Plutôt froid quand on ne me connait pas, on a tôt fait de se dire dès que la galce est rompue que je suis décidément charmant et que ce fut un drame atroce que de ne pas m'avoir connu car j'enjolive la vie d'absolument tous les gens que le destin a mis sur ma route. Je suis un bon garçon aimable et gentil et bourré à ce point d'empathie que le chien le plus fidèle vous apparaitrait comme le chat le plus distant à côté de moi. Doté d'un charme à toute épreuve, d'une vaste culture, et d'une vive intelligence me permettent d'être une personne avec laquelle on aime deviser gaiement ou avec laquelle on peut aborder des sujets plus sérieux, tant je sais m'adapter. Mais assez parlé de moi, ma modestie aurait à en souffrir, je suis un bon gars, voilà tout.

Ainsi, tandis que je me sentais jaguariste, ayant en ma possession une Jaguar XJ, je ne pouvais voir un véhicule de cette marque passer sans faire un petit signe de main discret de manière à en saluer l'heureux propriétaire. Même assis à la terrasse d'un café, je ne dérogeais pas à cette règle sacro-sainte : entre jaguariste, on 'estime et on se salue, on n'est pas chez Dacia putain ! C'est ce que j'ai souvent expliqué à mes compagnons surpris de me voir saluer ce qu'ils prenaient pour un inconnu. Rien n'est moins inconnu pour un jaguariste qu'un autre jaguariste puisque l'un et l'autre communion à l'ombre du feulement du six-en-ligne, de la ronce de npyer et du cuir connolly. Mais ça, les gens vulgaires, les gros parvenus, qui roulent en grosses berlines allemandes ne peuvent le saisir.

Hélas, trois fois hélas, ayant peu l'occasion de sortir ma Jaguar, je me suis décidé à la céder à quelqu'un qui saura mieux en profiter que moi. Je suis donc rentré dans un processus de deuil que tous les possesseurs de Jaguar tenus de la vendre connaissent bien. Dès lors que la décision fut prise et alors même qu'elle est en ma possession, je ne puis plus me sentir jaguariste. Ce serait indécent ! Ainsi, lorsqu'il m'arrive de croiser une de ces magnifiques voitures, je la regarde mais ne salue plus son propriétaire : je n'en suis plus digne. 

Ma dernière lubie ayant été de m'offrir une camionnette, vous n'êtes pas sans savoir que je suis aujourd’hui l'heureux possesseur d'une populaire voire prolétaire Renault Kangoo, véhicule rigolo qui fit sans doute le bonheur d'une humble famille nombreuse.

Ma grande humilité n'ayant pas triomphé d'un penchant pour le luxe affirmé, je ne pouvais me contenter d'un Kangoo normal et c'est ainsi que je me suis retrouvé l'heureux possesseur d'un Kangoo RXE, le haut de gamme de la marque, un peu comme la 812 Superfast chez Ferrari ! Autant vous dire, que c'est un véhicule richement doté en équipements. Ils sont pléthoriques ! Cela va de la radiocassette avec commandes au volant (et d'ailleurs il faut que je remette la main sur mes cassettes), à la climatisation, aux lève-vitres avant électriques, en passant par la direction assistée jusqu'aux antibrouillards de série joliment intégrés dans le parechoc ! 

Et que dire des enjoliveurs en plastiques spécifiques à ce modèle qui viennent joliment décorer sans l'alourdir ce magnifique véhicule. J'en reste là, tant il y aurait à en dire sur cette merveille. Les passionnés, et je me doute qu'il y en a, seront avisés de lire la fiche technique afin de se renseigner sur ce modèle. Autant vous dire que je retire une très légitime fierté a être à son volant, montant et descendant le son du radiocassette d'un auriculaire expert. Car oui, les ingénieurs de la célèbre firme au losange ont tellement bien pensé l'ergonomie que le radiocassette se pilote du petit doigt tout naturellement ! 

Ces messieurs n'ont pas fait Centrale ou les Mines pour rien, on sent qu'il y a un concentré d'intelligence dans l'habitacle. On dira ce qu'on veut mais dès qu'on réfléchit une minute à l’ergonomie poussée du Kangoo RXE on comprend pourquoi les ingénieurs de nos prestigieuses écoles s'estiment fiers d'eux-mêmes. Ce n'est pas du narcissisme mais de la simple justice. J'aurais aimé moi aussi, la mort venant me prendre, me dire que j'aurais fait dans ma vie œuvre utile en concevant un habitacle aussi bien pensé !

Le possesseur de Kangoo étant plus frustre car ce n'est pas un oisif lascif comme l'est le jaguariste, on ne se salue pas. Pas de temps à perdre, le kangouiste est un homme pressé et affairé qui va d'une occupation à l'autre, qu'il s'agisse du travail ou d'aller chercher les gamins à l'école ou encore de faire les courses car le Kangoo RXE, nonobstant le luxe insolent dont il se pare, reste un utilitaire au volume de chargement étonnant !

Néanmoins de la même manière qu'une femme enceinte remarque toutes les femmes enceintes alors qu'habituellement elle n'y aurait pas prêté attention, le possesseur de Kangoo RXE remarque évidemment tous les Kangoo RXE et ne peut s'empêcher de sourire en se disant que ce monde est décidément bien fait qui compte autant de personnes de bon goût. Que je marche ou circule à bord de mon Kangoo RXE, l'observateur avisé ne manquera pas de voir s'esquisser un sourire de satisfaction quand je viens à croiser le même véhicule que le mien. 

Et bien sur, en parfait connaisseur comme vous aurez pu le constater au cours de cette longue introduction qui n'aura pas manqué de vous passionner, je reconnais maintenant du premier coup d'oeil un Kangoo RXE, à de tous petits détails que le béotien serait bien en mal de distinguer tant le sublime ne le passionne pas. Car si tout un chacun peut reconnaitre un Kangoo tant sa ligne fluide et élégante que n'aurait pas reniée le grand Da Vinci, tranche dans ce monde fade et banal, il n'est pas si aisé de reconnaitre la version RXE ! C'est une affaire de spécialiste pour laquelle aucune formation n'existe. C'est du vécu. Il faut avoir un Kangoo RXE pour les reconnaitre dans la masse des Kangoo encore en circulation !

Je suis évidemment devenu un spécialiste, aidé en cela par un sens de l'observation aiguisé et une sagacité de tous les insistants. Un enjoliveur qui brille, deux phares antibrouillards qui me font de l’œil et hop, dans ma tête s'allume une petite lumière qui me fait me dire : tiens un collègue. Et d'un coup, d'un seul, je me dis que quelle que soit la crise morale que l'on vive, il est satisfaisant de constater qu'il existe encore des gens bien et de goût qui le moment venu sauveront l'humanité. Le Kangoo RXE est l'objet ultime qui m'oblige à croire en l'homme et me permet d'affirmer que Dieu a un grand dessein pour nous et qu'il ne nous laissera pas tomber. C'est même assez étonnant que Saint Jean n'en parle pas de l'apocalypse. Car mes soeurs et mes frères, je vous le dis, le Kangoo RXE sauvera le monde. 

Et puisqu'on est là pour tout se dire, je vais vous avouer que bien que je nage dans le bonheur le plus parfait depuis que j'ai un Kangoo RXE, il m'arrive parfois d'avoir du vague à l'âme depuis que j'ai découvert qu'une version avait l'option double porte arrière s'ouvrant latéralement alors que mon modèle n'est équipé que d'un hayon bien commun. Je m'en suis ouvert à mon épouse laquelle n'a pas vraiment semblé concernée par l'objet de mes tracas. Double portes ou hayon classique, je crois qu'elle s'en moque. Les femmes sotn décidément de grandes écervelées qui ne sauront jamais prendre en compte les grands sujets de ce monde. On leur fait passer le bac, on les envoie en faculté de droit, comme mon épouse, et l'utilité et l'aspect pratique de la double porte sur un Kangoo RXE ne leur saute pas aux yeux !


Ça m'a attristé un moment parce que je me suis dit qu'il fallait absolument que je vende mon Kangoo RXE équipé d'un hayon pour en racheter une équipée d'une double porte. Je sais que c'est idiot mais je ne voudrais pas un jour avoir à subir le sourire dédaigneux d'un possesseur de Kangoo RXE à double portes lorsqu'il s'apercevra que la mienne n'a qu'un hayon. J'ai beau me dire stoïcien, le chemin est long pour devenir Épictète. J'ai renoncè à le faire parce que la belle peinture bleue métal dont s'orne la flatteuse carrosserie de mon Kangoo RXE compense sans doute un peu el fait qu'il ne soit pas équipé de la luxueuse double porte arrière. Et puis je me dis que c'est une épreuve que Dieu m'inflige pour venir à bout de mon orgueil. 

Mais revenons à nos moutons ! Voilà que la semaine passée, je marchais dans les rues de Paris afin de me rendre à mon cabinet lorsque j'avise un Kangoo RXE, garé dans dans la rue que j'arpentais. Je me mets à sourire mécaniquement, ravi que la détestable Hidalgo ne soit pas parvenue à chasser tous les hommes de goût de la capitale. Quoiqu'il en soit, la peinture est impeccable et le véhicule entretenu, même les enjoliveurs semblent n’avoir subi aucun choc dus aux trottoirs, c'est sans doute comme moi un collectionneur. Car le véhicule est équipé des fameux enjoliveurs spécifiques à la version RXE du Kangoo. C'est d'ailleurs à cet infime détail que seuls les spécialistes remarquent que j'ai su qu'il s'agissait du même véhicule que le mien.

Face à ce superbe exemplaire, je me sens un peu comme un étudiant puceau de l’École du Louvre au musée des Offices à Florence ; éperdu devant tant de beauté et je manque de faire un syndrome de Stendhal. Accélération du rythme cardiaque, vertiges et suffocations, je ressens tout et je suis à la limite de l'hallucination confronté à tant de beauté. Toutefois, capricorne je suis, capricorne je reste et il me reste assez de bon sens pour noter un détail : ce Kangoo n'a qu'une porte arrière. Car pour la petite histoire, il existe des Kangoo plus les gens aux revenus modestes qui n'ont qu'une porte arrière située à droite du véhicule tandis que des versions plus luxueuses, comme Le RXE bien entendu, sont dotées d'une seconde porte arrière du côté gauche. Je sais que c'est un dtail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut dire qu'on est plus libre vu qu'on peut sortir des deux côtés.

Là, me dis je il y a un problème car aucun Kangoo RXE nest jamais sorti des chaines de l'usine Renault de Maubeuge ! Ca j'en suis sur et certain. Je suis donc face à une énigme. Soit il s'agit d'un modèle unique et je suis béni parmi tous les hommes de cette terre puisque Dieu me permet d'observer cette rareté, soit comme je le pense, il s'agit d'un faux grossier, le propriétaire s'étant livré à un travail de contrefaçon de manière à faire passer un modèle bas de gamme pour un RXE ! Le besoin de plaire et d'être admiré est tel chez certains esprits faibles qu'ils ne reculent devant rien pour contenter leur égo bouffi. Si certains copient des tableaux de grands maitres, d'autres encore plus vicieux semblent ne reculer devant rien et osent contrefaire le Kangoo RXE !

Courroucé et sur de moi, je fais alors le tour du véhicule. Effectivement, le parechoc avant ne s'orne pas des antibrouillards pourtant de série sur le Kangoo RXE. Enfin je jette un coup d'oeil à l'intérieur et là, je n'ai plus aucun doute. La planche de bord est dénuée du luxe habituel que l'on constate dans la version RXE. Nulle commande au volant pour le radiocassette qui n'est même pas de série mais un modèle du commerce sans doute acheté dans un magasin d'accessoires auto. De même, le contrefacteur qui utilise cet odieuse contrefaçon doit sans doute rouler les vitres ouvertes en été car je constate que son véhicule ne dispose pas de la climatisation. Enfin, dernier détail, une manivelle orne chacune des contreportes avant : il n'a pas de lève-vitres électriques.


Mais alors me dis-je ? D'où viennent ces enjoliveurs qui ornent fièrement ses roules et sont à n'en pas douter les mêmes que veux qui équipent les Kangoo RXE ? Sans doute, dans un accès de jalousie les a-t-il dérobé à l'heureux possesseur d'un vrai Kangoo RXE, espérant ce faisant faire passer sa version médiocre pour le joyau de la gamme ? C'est sans doute cela. La jalousie n'a pas de limites chez certains individus. Le propriétaire de ce Kangoo doit être socialiste car chacun sait que les socialistes sont des gens jaloux prompt à voler les fruits du travail d'autrui !

Une rage folle me saisit alors ! Une envie de prendre ce faussaire à la gorge et de l'étrangler pour lui faire expier son crime atroce ! Une envie de saisir un objet contondant et de briser les vitres de cette abomination, ce bas de gamme Kangoo qui se prétend RXE ! Mais je me ressaisis et garde l'esprit froid. C'est une grande leçon que je viens de prendre. Même si je prétends avoir vécu et n'être plus un enfançon crédule, je sais que je dois toujours rester sur mes gardes.

Je dois me souvenir que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles sont et me défier des illusions ou des transports des sens !

Je dois admettre que certaines personnes parmi les plus nuisibles que compte la création sont prêts à tout dans l'assouvissement de leurs noirs desseins.

Je me promenais primesautier et gai comme un pinson et Dieu mis cet ersatz de Kangoo de RXE pour me rappeler que Satan est toujours là prêt à tromper les âmes pures.  

NB : je suis à ce jour, et ce dans le monde entier, le blogueur qui aura le plus cité Kangoo RXE dans un article ! Je n'en suis pas peu fier !


Les mots pour le dire !


Récemment,  un de mes ex patients est revenu me voir pour un rendez-vous m'a fait part d'un drame atroce parvenu à l'un de ses amis voici quelques temps. Alors en bref, le gamin schizophrène de son ami, a tué sa grand-mère au cours d'une crise à coups de couteau. La grand-mère étant donc la mère de son ami et non la mère de mon ex patient si vous avez ien suivi !

Bref, le type en question se trouve donc à aller aux obsèques de sa chère maman assassinée par son propre fils. Vous imaginez un peu l'ambiance ? L'assassin de sa mère est son propre fils. Bien sur, ce dernier est manifestement l'un de ces rares schizophrènes dangereux mais cela n'enlève rien au drame. C'est d'autant plus monstrueux, que manifestement, d'après ce que m'expliquait mon ex patient, personne n'ignorait l'état du jeune homme en question. Plusieurs appels à l'aide avaient été lancés auprès des services compétents pour une demande d'internement, lesquels étaient restés lettre morte.

Face à ce drame, mon ex patient n'a pas su comment réagir. L'ayant appris voici une dizaine de jours, il n'a pas su quoi dire et je le comprends. Et alors, il m'a demandé ce qu'il pourrait bien dire à son ami. Il m'a avoué qu'il avait été tellement tétanisé par la nouvelle, qu'il n'avait pas su quoi lui dire et avait préféré garder un silence dont il se sentait coupable. Comme il me l'expliquait, il aurait aimé trouver des paroles réconfortantes qu'il ne parvenait pas à formuler.

Et moi, fort de toute mon expérience, je lui ai dit, qu'il n'y avait sans doute aucun mot capable d'atténuer l'état de son ami. et que pas plus que lui je n'aurais su trouvé les bons mots face à un tel drame. Il aurait aimé que je l'aide à formuler quelque chose qui puisse aider son ami ami mais je lui ai dit, qu'il n'y avait sans doute aucune parole qui dans ces moments aussi proches du drame sauraient atténuer la réalité de ce qu'il vivait.

Les mots ne sont pas magiques. Je sais que beaucoup pensent que la psychologie doit agir un peu comme le feraient des formules magiques et qu'en choisissant les bons mots, on devrait parvenir à atténuer les traumatismes vécus par les gens. C'est évidemment faux, sauf dans les fictions ou le psy, soit compatissant, soit très malin, prononce des paroles lourdes de sens qui calment d'emblée la personne assise en face de lui en l'amenant à réfléchir sur ce qu'il vient de vivre.

Dans la vraie vie, quand un drame atroce vous atteint, la plupart du temps, seuls les anxiolytiques à plus ou moins forte dose ont l'effet escompté. On vous défonce à un degré plus ou moins important et on avise une fois que la crise s'atténue un peu pour vous parler. Parce que parfois la réalité semble si terrible que seul le Dalaïlama, si tant est qu'il soit dans la vraie vie aussi si zen qu'il le montre, pourrait y résister. De toute manière, le Dalaïlama, n'ayant ni parents, ni enfants, il n'est pas concerné par tout un tas de trucs. Ce n'est pas lui qui vivra le deuil affreux occassionné par la mort subite du nourrisson par exemple.

La sidération, la stupeur ou l'immense colère ou chagrin provoqué par un drame ne sont pas vraiment les terrains les plus adéquats sur lesquels le gentil psy puisse venir poser ses gentils mots ou ses raisonnements intelligents. Il est fort à parier qu'il ne serait au mieux pas entendu et au pire qu'on l’enverrait se faire foutre, ce qui serait amplement mérité. Face au drame soudain, on ferme sa guule, on compatit et on ne dit rien parce que les mots ne sont rien.

C'est peu ou prou ce que j'ai expliqué à mon ex patient parce que cela lui semblait le plus sage. Comme je lui disais : tu penses que le pouvoir de tes mots bien choisis est tel que dès qu'il va les lire, ton pote va immédiatement aller mieux ? Et puis, l'ami de se dire : ah voilà des mots qui font du bien, merci, ça va déjà mieux, je trouve déjà du sens dans l'expérience atroce que je vis, tu es vraiment doué, à croire que tu es la réincarnation de Jésus ! Et puis après, son ami l'aurait appelé pour le remercier et lui dire que g^race à ses mots magiques, il allait bien mieux et que ce serait sympa qu'ils se fassent un bon restau pour oublier tout ça parce qu'après tout la vie continue.

C'est bien ce que pensait mon ex patient et c'est pour cela qu'il est resté silencieux. Alors il m'a demandé ce qu'il pourrait bien dire ! Parce que ne pas trouver les mots, c'était bien beau, il y avait déjà songé tout seul et que mon aide serait de l'aider à trouver les bons mots justement. Alors je lui ai martelé qu'il n'y avait pas de bons mots, juste la bonne attitude consistant à convaindre son ami qu'il était là, proche de lui, et qu'en cas de besoin, il serait là pour l'épauler. 

Je lui ai alors dicté à peu près cela : je viens d'apprendre le drame affreux qui te touche. Aucun mot ne saurait apaiser la douleur qui doit être la tienne. Sache simplement que je suis là et qu'en cas de besoin tu peux compter sur moi. Voilà, point, c'est tout. Qu'il tourne ceci comme il le voudra en comprenant qu'il n'existe aucune formule magique et que dans ces cas, on traduit simplement son amitié en envoyant un mot pour faire comprendre qu'on a pris connaissance de la situation et qu'on est disponible en cas de besoin. Mon ex patient a aquiescé et m'a dit qu'il dirait la même chose, en substance à son ami.

Effectivement, si cet ex patient était venu chercher la formule magique pour apaiser la douleur de son ami, il en aura été pour ses frais. Je ne suis pas magicien et si j'aime les mots, je sais qu'ils sont bien peu de choses dans certaines situations. Le silence est parfois préférable. 

C'est ce qu'expliquais un jour Le Touffier, gynécologue obstétricien, quand quelqu'un lui a demandé quels mots il employait en cas de décès d'un bébé. J'avais beaucoup aimé quand il avait dit qu'à la porte de la chambre de la parturiente, quand celle ci se demande si les pédiatres ont pu sauver l'enfant qu'elle vient de mettre au monde, il prenait sa respiration et entrait d'un coup pour lui asséner la terrible votre sentence avec ces simples mots : je suis désolé mais votre enfant est mot.

Comme il le disait, sa formule pouvait sembler lapidaire et inappropriée mais dans les faits, il allait juste asséner un grand coup de batte de base-ball à la dame, alors même repeinte en rose avec des petites fleurs, ça allait faire mal. Et comme il l'avait rajouté, son rôle était juste de rester sans rien dire dans la chambre, le temps de s'en prendre plein la figure parce qu'il servait alors de bouc émissaire pour toute la rage et le désespoir de cette femme. Voilà, dans certaines circonstances, les mots sont inutiles. On n'es pas au cinéma. 

Quoiqu'au cinéma et notamment dans les polars, cela soit assez bien rendu quand un inspecteur de police doit annoncer à la famille qu'un des membres, mari, épouse, enfant, vient d'être assassiné. On voit souvent le type frapper à la porte annoncer la nouvelle sobrement et recevoir le déluge d'émotions dans la figure. Parfois c'est suivi d'un hurlement terrible et de coups, parfois c'est simplement la sidération et le silence. Chacun fait comme il peut face au chagrin.

Moi-même lorsque mes parents sont décédés, j'ai repris le travail immédiatement sans rien dire. Ma mère est décédée un dimanche et le mardi, le temps de faire les démarches, je reprenais mes consultations. Mon père, c'était un lundi et le lendemain j'étais à mon cabinet. Non parce que je suis un surhomme mais parce que je me vois mal chouiner comme un nourrisson alors qu'une part de mon métier est d'aider les gens se trouvant face au deuil. Et puis à quoi aurait servi 'avoir tant lu, Épictète, Sénèque et Cicéron, si c'est pour tout oublier devant les épreuves.

Ce n'était d'ailleurs pas de la froideur de ma part. Je parle beaucoup de moi mais rarement de ce qui me touche. Et surtout, je crois que les paroles de gentillesse m'auraient ennuyées plus qu'autre chose sur le moment parce qu'il aurait fallu que je me montre aimable à mon tour en expliquant combien ces paroles m'aidaient, ce qui aurait été évidemment faux. Je crois que mon état d'esprit c'était plutôt : foutez moi la paix, ça va passer, merci. Taire les choses étaient donc la meilleure stratégie.

Ce n'est que quelques semaines après que les patients que je connais bien l'ont appris. D'une part parce que j'ai parlé de mes chiennes alors qu'en fait j'avais juste récupéré celles de mon père. Quelques uns, très gentils et très compatissants m'ont demandé pourquoi je n'en avais pas parlé auparavant. Je leurs ai dit que c'était eux qui venaient me consulter et non l'inverse et que justement, si je n'arrivais pas à surmonter les épreuves de la vie, je n'avais rien à faire assis à ma place. Certains trouveront mon attitude orgueilleuse et idiote et d'autres au contraire la jugeront adaptée. Je n'en sais rien, je vis les choses telles que je suis conformé psychologiquement. 

Face aux épreuves, un capricorne se doit d'être un roc qui sert toujours de repère dans les tempêtes et non un sucre qui fond dans un café. Et puis je dois vous dire que je suis assez con et orgueilleux pour me trouver grand quand j'agis ainsi. Moi qui panique face à n'importe quel formulaire Cerfa que je dois remplir et qui appelle ma femme à l'aide, je sais rester stoïque face aux coups du sort !

Et pensez vous que le grand Sénèque dont j'ai tant admiré les consolations, les ait envoyées au moment du drame. Certes non ! Le temps de les penser, d'en dresser le plan et de les écrire, il s'était écoulé un certain moment avant que les personnes en deuil les reçoive. Pensez_vous que Marcia aurait adoré que Sénèque lui écrive que perdre son fils n'était pas un drame au regard de la philosophie stoïcienne ? Je pense qu'elle l'aurait envoyé balader avec pertes et fracas ! 

Bien au contraire, il aura fallu trois années avant que Sénèque ne fasse parvenir à Marcia cette fameuse consolation qui nous reste et dans laquelle il aborde le deuil.

Les mots ne sont pas magiques, la psychologie n'est pas magique. Il n'y a que des processus qui se mettent à l’œuvre pour rendre vivables les épreuves de la vie. Se taire et juste signaler qu'on est là, est souvent la meilleure des choses dans l'instant.