30 janvier, 2008

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... mais je trouve intéressant de diffuser ce genre de nouvelles. Je déteste les verts comme je déteste globalement tous les connards de donneurs de leçons qu'ils soient de droite comme de gauche, même si j'admets que je déteste un peu plus ceux de gauche. Que voulez-vous, malgré d'indéniables qualités, je suis parfois un tout petit peu partial.

Je trouve toutefois intéressant que ce genre de type ose nous donner des conseils par média interposé alors qu'il n'est pas capable de modération dans sa vie quotidienne. Il me semblait pourtant que rouler en 4x4 était moins répréhensible que de battre sa femme.

J'espère qu'en tant que grande conscience de la gauche citoyenne et solidaire, cet individu viendra prochainement sur un plateau de télévision faire repentance.

Pour la nouvelle, cliquez ici. Je trouve cela très amusant, même si bien sur mes voeux de meilleur rétablissement vont à Madame.

28 janvier, 2008

On nous cache tout !!! Vraiment tout !!!

Jérome Kerviel était le masque de fer !

Tout commence le 30 juin 1764 lorsque Jeanne Boulet, une jeune fille de 14 ans du village des Hubas est attaquée en plein jour dans le pâturage où elle gardait un troupeau de vaches par un animal. A l'époque, les accidents de ce type sont assez fréquents. Mais il s'avère que cet évènement est le premier d'une longue série marquée par plus de trois ans de massacres où l'homme deviendra la proie d'une "bête" malfaisante. En effet, tous les récits de survivants ou de témoins de ces drames désignaient un animal. Mais les blessures, jugées inhabituelles, suggéraient plutôt une "bête" hors du commun que l'on appellera la bête du Gévaudan.

Enfin, le 19 juin 1767, au cours d'une chasse dans les bois de la Ténazeyre, au lieu-dit la Sogne d'Auvers, c'est Jean Chastel, un homme du hameau de la Besseyre-Saint-Mary, qui abat un animal ressemblant à un loup d'une taille très importante. Il est, en revanche, avéré que les agressions cessèrent à compter de cette date. Des historiens admettent que c'est ce même 19 juin 1767 qu'un mystérieux Jérome de Kerviel quittait nuitamment une auberge de Saint-Privat d'Allier.

Jack l'éventreur (en anglais, Jack the Ripper) est le nom d'un tueur en série anglais de la fin du XIXe siècle, dont l'identité n'a jamais été établie. Le surnom passé à la postérité provient peut-être de l'assassin lui-même, mais plus probablement de l'imagination d'un journaliste. Jack l'éventreur assassina sauvagement cinq prostituées du quartier pauvre de Whitechapel, à Londres en 1888.

Le mystère qui entoure l'identité et les mobiles du tueur a intrigué de nombreux enquêteurs et inspiré de nombreux auteurs et artistes. Après avoir successivement exploré plusieurs pistes et même imaginé que ce tueur aurait pu être le Prince de Galles, des recherches plus poussées indiquent qu'on aurait vu un certain Jack J. Kerviel dans le quartier de Whitechapel à la même époque.

Le 7 mai 1915, au début de la Première Guerre mondiale, le paquebot britannique Lusitania, en provenance de New York, est coulé par un sous-marin allemand, l'U20. Le décès de 129 américains dans le naufrage oblige Wilson à prendre position dans le premier conflit mondial.

Qui se souvient que le commandant de ce sous-marin U20 s'appelait Hiéronymus von Kerviel ...

Le 20 août 1940, Trotsky est assassiné à Mexico, dans le quartier de Coyoacán, d'un coup de piolet par un agent de Staline dénommé Ramón Mercader.

Un certain Géronimo Kervielito aurait fourni le piolet ... Qui s'en souvient ?

Lors d'une visite pré-électorale de John F. Kennedy à Dallas, alors que la limousine décapotée du Président passe sur Dealey Plaza, des coups de feu éclatent. Le président est d'abord blessé au cou, tandis que le gouverneur Connally, assis devant lui, est blessé à la poitrine, puis une balle atteint le président à la tête. Aussitôt transporté au Parkland Hospital, le président est déclaré mort après une demi-heure de vains efforts de réanimation.

Selon les enquêtes officielles, Lee Harvey Oswald a assassiné le président. Des sources secrètes évoque la présence d'un mystérieux Jérome G. Kerviel à Dallas à la même époque.

Pierre Bérégovoy meurt le 1er mai 1993, à Paris après avoir été transporté par hélicoptère depuis Nevers où il avait été retrouvé une heure auparavant dans le coma avec deux balles dans la tête. L'enquête de police a conclu au suicide de Pierre Bérégovoy.

La question reste cependant ouverte : comment peut on tirer un second coup avec une première balle dans la tête ? Ses proches le décrivaient comme dépressif depuis la défaite de la gauche aux élections législatives du mois de mars et la polémique à propos de l'achat d'un appartement dans le XVIe arrondissement grâce à un prêt à 0 % consenti par Roger-Patrice Pelat.

A la même période, l'hôtel des Voyageurs de Nevers (étape VRP) accueille un mystérieux client qui règlera sa chambre en liquide et se fait appeler monsieur Kerviel.

Le 28 janvier 2008, un blogueur a publié un article étonnant dans lequel il avance des hypothèses sérieuses permettant de trouver des pistes afin de résoudre certaines énigmes de l'histoire. Le lendemain, il meurt assassiné d'une balle dans la tête. Son épouse expliquera aux policiers venus enqûeter "un certain Jérôme Kerviel a sonné à la grille et à demandé à parler à mon mari. Il avait l'air gentil et propres sur lui alors, je ne me suis pas méfiée".

24 janvier, 2008

Des nouvelles du nouveau monde !

Mon pote et bon ami Olive, celui qui a réussi, est riche et roule et en Touareg W12, était dernièrement aux Amériques, pour visiter le siège de l'entreprise qui l'emploie ici en France. Comme on lui a payé un beau Blackberry, il a pu inonder mon mail de superbes photos glanées ici et là au hasard de ses pérégrinations. Le pire c'est qu'il ne sait pas qu'il est une sorte de nouveau Toqueville !

D'abord, comme il sait que tout comme lui et CGM, j'aime les gros 4X4, il m'a envoyé une photo de Lincoln Navigator, croisée au hasard d'une promenade dans Atlanta, en insistant toutefois sur le marche-pied qu'il a vraiment trouvé super ! Je vais enfin pouvoir troquer mon Cadillac Escalade contre quelque chose de plus décent. Je vous avoue que je commençais à en avoir un peu marre.

Ainsi la légende de la photo était "ça se baisse quand tu ouvres la porte, ça se remonte quand tu la fermes, c'est vraiment de la balle !". Certains esprit bornés pourraient penser qu'Olive n'est pas très malin.

Les plus sagaces comprendront qu'en un cliché, un seul, Olive renvoie à leurs chères études les journalistes français de gauche qui voudraient sans cesse nous apitoyer sur le sort des pauvres Noirs de La Nouvelle Orléans.

Dans ce seul cliché, accompagné de cette simple légende, Olive nous explique que pendant qu'on geint à New-Orleans, on bosse à Atlanta où on peut même se payer des gadgets idiots ! Ce marche-pied, c'est l'alpha et l'oméga du rêve américain ! On est loin des images d'Épinal du Deep South cracra américain vanté par nos journaleux qui adorent prouver à longueur d'année qu'aux USa, rien ne va !


Puis, parcourant ensuite les rues de New-York, c'est avec une inspiration étonnante qu'Olive dégaine son Blackberry pour prendre en photo, ce qu'il y fallait justement prendre en photo. C'est ainsi, que je reçois le cliché suivant, à savoir une limousine construite sur base de Hummer.

Et là la légende se passe de tout commentaires puisque Olive m'explique "Ca roule tout à l'essence, les ricains se tapent du réchauffement climatique, ils sont trop forts !". Encore une fois, les esprits chagrins trouveront le commentaire laconique et stupide.

Que non, dans cette ellipse outrageusement impertinente, mon vieux pote Olive signale aux journalistes français qu'ils peuvent peut-être se passionner pour les candidats démocrates, mais que les USA, c'est d'abord et avant tout une american way of life et non le misérabilisme élevé à la dignité de vertu. Ce simple cliché assorti de cette légende nous démontre que quelques soient leurs désirs, les candidats démocrates auront des possibilités de manœuvre limitées.

Enfin, ce cher Olive, ayant été sur les lieux même où naquit mon grand-père à New-York, me renvoie la photo de l'immeuble.

Encore une fois, l'immeuble n'est pas terrible et ne déroge pas à ce que l'on trouve dans ce coin de Manhattan. Mais bon, avec un store refait à neuf, pourquoi pas. C'est tentant !

21 janvier, 2008

Je crée des vocations !

Mon blog, lu quotidiennement par environ 250/300 personnes ne se contente pas d'être hautement instructif. Non, grâce aux prises de conscience que mes textes terriblement spiritualistes occasionnent, mon blog est pour certain une révélation : admettre qu'il existe quelque chose de plus profond d'important que le "gros argent" malhonnêtement gagné.

C'est ainsi que deux lecteurs réguliers, Toju et El Gringo, se sont rencontrés afin de savoir comment ils pourraient suivre ma trace, marcher dans mes pas, afin d'accéder, eux aussi , à l'Everest de la prise de conscience cosmique. N'étant ni l'un, ni l'autre doués pour l'écrit, ils ont immédiatement abandonné l'idée de créer un blog. Dès de le départ, ils savaient qu'il ne servirait à rien de lutter contre moi et ils trouvaient cela presque blasphématoire. "Il 'y a qu'un Philippe" expliqua El Gringo, tandis qu'en écho, se jetant par terre, Toju disait "oui, loué soit son nom et béni le jour où sa mère l'enfanta", ce à quoi El Gringo répondit "oui, gloire à lui car il est le plus grand".

En revanche, doté d'un joli brin de voix et d'une aptitude musicale certaine, ils ont décidé qu'à défaut d'écrire, ils pourraient alerter les citoyens et les encourager à vivre vertueusement en chantant leurs textes sur des mélodies qu'ils composeraient.

Aussitôt dit aussitôt fait, El Gringo rejoignait Toju dans le château familial, et les deux se mettaient au travail. Un troisième larron, GCM, également grand admirateur de mon blog, se joignait à eux en qualité de directeur artistique et réalisateur. Car les compères voyant loin, décidèrent de créer un clip, ce que les plus anciens connaissent sous le nom de scopitone.

Mélodie inspirée, arrangements luxueux, voix mélodieuses, textes puissants et réalisation novatrice dans un cadre enchanteur, voici les ingrédients qui leurs ont permis de vous proposer aujourd'hui une oeuvre majeure qui commence ainsi :

"Un jour un arbre m'a dit,
qu'as tu fait pour la terre aujourd'hui,
Alors je l'ai regardé
et dans les yeux je lui ai dit
Terre, tu peux compter sur moi"

Mais je vous laisse le soin d'admirer le travail. Voici El Gringo au chant et à la balalaïka (?), Toju aux chœurs et à la flûte. Vous noterez qu'El Gringo garde sa stature impressionnante, tandis que le mince Toju rajoute une touche de world culture en pillant allègrement le répertoire des indiens Hualapaï d'Arizona pour ses vocalises. On dirait un peu un duo entre Woody Allen et Bernard Lavilliers, mais c'est frais et charmant.



Je rappelle à certains et à d'autres, que c'est assez bête de rire d'une telle initiative et qu'ils ne font pas preuve d'une grande maturité. Mais comme l'on dit, la critique est aisée et l'art difficile ! Moi, je les encourage à poursuivre. Et j'imagine qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents lorsque ces sympathiques jeunes gens feront Bercy avant de finir secrétaires d'état voire ministres !

OUI TERRE TU PEUX COMPTER SUR MOI !

19 janvier, 2008

J'aime la mode !

La classe ! super "visuel" d'un "photographe génial"


Comme d'habitude, j'ai fait le tour de mes blogs préférés de la sphère réactionnaire comme ils disent. Et je suis passé chez le grand Charles. Il a de bonnes analyses, il est cultivé et catho, et j'aime bien sa sincérité. Et puis, c'est un capricorne comme moi alors quand je le lis, je me retrouve. Comme manifestement il est plus jeune que moi, je retrouve mes vingt et quelques années. Je me dis que j'ai été comme lui. Je jugeais tout le monde, j'avais des avis sur tout et j'étais un casse-couille de première : un petit prof de morale obsédé parce qui n'allait pas, un Torquemada, à la limite du Xavier Bertrand !

Mes analyses étaient justes mais qui avait envie de les entendre ? Personne ! Donc, je me pourrissais la vie pour rien. Maintenant je suis devenu un vieux sage stoïque et c'est reposant. Je me contente d'observer le monde et de me dire "che sara sara". Comme un capricorne n'a aucun talent pour être jeune, il nous faut attendre que l'âge vienne pour devenir des vieillards légers. C'est finalement mieux, parce que rien de pire qu'un ancien jeune qui se mue en vieux con, ça tourne au vinaigre. Alors que nous autres, capricornes marqués par Saturne, tels les grands crus, nous ne vieillissons pas, nous parvenons à maturité. Ainsi, si le Grand Charles passe par chez moi, qu'il ne m'en veuille pas pour ces remarques.

Mais bon, je ne suis pas venu écrire pour analyser Charles ni même les capricornes. En fait, via l'un des articles de ce cher Charles, je suis tombé sur un article amusant. J'ai aussi été surpris par l'illustration qui est issue d'une campagne de presse pour la marque Sysley.

Alors apprenez, si vous ne le saviez pas que Sisley est la marque très tendance du groupe Benetton et se réaffirme depuis quelques années, avec de nouveaux visuels, et un photographe génial : Terry Richardson, qui permet à la marque de trouver une véritable identité. La seconde partie de la phrase je l'ai piquée . Parce que ce n'est pas mon genre de parler de "visuels", moi j'aurais parlé de photos parce que je suis un gros plouc de capricorne, ni de "réaffirmation" ou encore de "véritable identité", parce que je ne suis pas une pétasse d'attachée de presse. Que les attachées de presse me pardonne mon irrévérence envers leur auguste profession.

Alors, j'ai évidemment maté les fameux "visuels". Vous les trouverez ici. Alors, si ces "visuels" sont de lui, moi je ne trouve pas que Terry Richardson, soit vraiment génial. Bon, il est photographe, il a du bon matos, quelques idées et photoshop en tâche de fond pour améliorer le boulot. De toute manière je n'ai jamais eu aucune admiration pour un photographe, c'est un art qui me laisse froid. D'ailleurs la photo est-elle un art ? Chaque fois que j'ai rencontré un photographe, je l'ai trouvé con. La photo est la peinture ce que l'électro est à la musique. Voilà, c'est tout, je n'ai rien à rajouter.

Quant à l'inspiration du "génial Terry Richardson", rien que de très actuel. C'est putassier à souhait, vulgaire, un peu irrévérencieux envers le catholicisme, bref assez classique dans ce milieu. On enfonce des portes ouvertes et on joue les rebelles sans prendre de risques. Les gonzesse sont classiques aussi, maigres, osseuses, grandes et toutes avec le même genre de gueule un peu triangulaire qui doit se vouloir "féline", mais que je trouve naze.

De toute manière, moi qui aime les petites femmes, ce n'est pas chez les mannequins que j'aurais trouvé mon bonheur. Quand en plsu vous saurez que je trouve la bêtise antiérotique, vous comprendrez que non, la pouffiasse dont le seul talent est le catwalk, ce n'est pas mon truc ! Ou alors, si quand j'étais plus jeune et con, juste pour la montrer à mes potes pour leur dire "z'avez vu ce que je me sors bande de nazes". Mais l'âge venant, je ne joue plus à celui qui a une plus grosse bite que les autres, je suis devenu sage et donc pas de mannequins pour moi.

Mais pour revenir aux "visuels" du "génial Terry Richardson", si j'ai choisi d'illustrer mon article avec celui-ci, ce n'est pas un hasard. Je trouve génial que le "genial" justement photographe pour vendre ses chiffons fasse appel à deux pathologies particulièrement difficile à traiter. D'une part, la maigreur des mannequins me donne à penser qu'elles sont anorexiques, une pathologie bien occidentale. Enfin, la toxicomanie présente dans l'allusion grosse comme une maison, d'une KOLOSSALE FINESSE, à la coke est évidente !

Alors, moi je m'interroge. Alors, c'est quoi la nouvelle fameuse nouvelle identité de Sysley qui lui permet de se réaffirmer ? Expliquer de manière subliminale avec la légèreté d'un hippopotame, que ses chiffons sont faits pour les cas pathologiques ? Communiquer à ses clientes, qu'en achetant des sapes Sysley, elles aussi, même si elles vivent à Montluçon dans l'allier ou à Foug en Meurthe-et-Moselle, elles seront fashion et hype, comme de vraies pouffiasses passant leurs vies entre Paris, New-York et Milan au gré des fashion-weeks ? La pire putasserie, assortie de l'extrême déchéance morale et physique comme axe de communication, je trouve cela très fort. Dire que montrer un paquet de clopes vous attire les foudres des non-fumeurs mais que ces affiches sont tolérées ! Tss, le jour ou les cigarettiers prendront des photographes artistiques pour leurs "visuels", ils seront sauvés !

Cela me rappelle que lundi, j'ai reçu une nana connue et jeune qui sortait d'une cure de désintoxication. Elle en était à 4g de coke par jour. Si vous ne connaissez pas, dites vous que 4g de coke, c'est balèze ! Je l'ai écoutée, sans la juger et lui ai posé des questions. Elle m'a dit qu'on lui avait donné un traitement en clinique mais qu'elle l'avait arrêté en sortant. En effet, elle avait vu sur la notice qu'en prenant un des médicaments, elle risquait de prendre cinq kilos ! Rendez-vous compte de maigre elle risquait de devenir mince !

L'ayant patiemment écoutée, je lui ai dit qu'on se reverrait une ou deux fois encore, le temps que mon opinion se fasse. Ensuite, lui ai-je dit, si mon intuition se confirmait, je l'enverrais chez un psychiatre afin d'être suivie parce que je soupçonnais chez elle un trouble bipolaire, qui allait donc plus loin qu'une simple dépression. La demoiselle m'a hurlé en me disant qu'elle venait me voir pour parler et être guérie et non pour s'entendre dire qu'elle était peut-être malade.

Je lui ai gentiment dit qu'elle avait sans doute une grande gueule mais que j'en avais une plus grande encore et lui ai précisé qu'ici, dans mon cabinet c'était moi le chef. Je lui ai même précisé que si elle me versait des honoraires dispendieux, c'était pour qu'en échange je mette en oeuvre mon obligation de moyens pour la sortir de sa merde. Mais que bien sûr, elle était libre et que si elle tenait à finir suicidée, c'était son choix. Mais qu'auquel cas, elle serait avisée de ne pas venir me voir parce que moi, je prenais le suicide au sérieux, notamment quand on peut l'éviter et que c'était un peu la raison de mon métier !

La belle s'est calmée parce que je crois que cela l'a rassurée de sentir un mec qui tenait bon et n'allait pas céder à ses caprices de star. On peut me faire tous les reproches qu'on veut, mais je ne suis pas un starfucker car compte-tenu de mon énorme égo, la notoriété des autres ne me fait rien. Dans mon cabinet, il n'y a qu'une star assise dans un monumental fauteuil de cuir, et c'est moi. Le patient en face n'a qu'un fauteuil beaucoup plus petit, mais néanmoins confortable.

De fil en aiguille, la belle a fini par fondre en larmes et me dire qu'elle me comprenait. Elle m'a ensuite dit qu'elle ne voulait pas être malade parce qu'elle avait peur de prendre des médicaments qui la fasse grossir. Puis elle a rajouté qu'elle n'était ni intelligente, ni cultivée, et qu'elle n'avait que son physique. Elle pleurait en me disant qu'elle ne voulait pas grossir. La star est devenue touchante et intéressante en même temps. Même si le cas est difficile, je ne désespère pas de pouvoir l'aider. Préférer être mince au bord du suicide plutôt que de prendre cinq kilos et être en bonne santé, est tout de même ahurissant ! Merci qui ? Merci la mode !

C'est ainsi que, de manière très protocolaire et cérémonieuse, je voulais remercier la marque Sysley qui, grâce aux "visuels" du "génial Terry Richardson" promouvant la maigreur et la coke, me permet sans qu'elle sans doute, d'avoir des tas de chouettes jolies patientes au bord du suicide !

Après les médecins avec qui je bosse beaucoup, moi je vous le dis, c'est la mode qui est la meilleure pourvoyeuse en patients ! C'est peut-être pour cela que j'ai toujours à peu près trente pour cent de clientèle issue de ce milieu.

Je vis du malheur des autres : je vis de la mode.



18 janvier, 2008

Message personnel !


Toute l'équipe du Formule 1 d'Evry souhaite un joyeux anniversaire à Lorenzo !

Bon, voilà, c'était un message personnel. Une "private joke" comme aiment dire les trous du cul férus de langue de Shakespeare qui veulent se la jouer en employant cette formule éculée et totalement ridicule, avec un rire entendu comme si le seul fait de l'utiliser, les classait de facto dans un club select où ne seraient pas admis les mecs simples qui se contentent de parler français.

Bon à part cela, j'ai la nette impression que Le Gringeot m'en veut d'avoir cassé son néon. Alors de ce pas, je vais en commander un sur Ebay ! Il faut dire que Le Gringeot est né sous le signe du taureau, et qu'ils ont la réputation d'être rancuniers !

15 janvier, 2008

Recherche : zéro, méchanceté au taquet, efficacité limitée !

Icône de l'humilité suprême.

On a découvert un cancer chez l'un de mes patients. Pris à temps et manifestement pas trop grave, le pronostic vital n'est pas engagé.

Immédiatement pris en charge dans un très grand établissement, il a subi tous les examens possibles et inimaginables. Rien à dire, les gens sont efficaces et l'organisation au-dessus de tout soupçon.

Comme tout bon citoyen culpabilisé, mon patient a aussitôt expliqué au premier oncolongue qu'il avait un peu fumé dans sa jeunesse mais arrêté voici près de trente ans. Ce dernier lui a souri et lui a dit qu'il n'y avait pas de lien compte-tenu de la localisation de la tumeur et de la multiplicité de facteurs.

Puis, mon patient a revu deux médecins pour lui expliquer le protocole de soin. On lui présente même le bilan coûts-avantages des soins qu'il va subir qui consistent en une raditohérapie. Jusque là, rien à redire, il a à faire à de vrais professionnels. Mais, bientôt deux questions tombent. La première à trait à la cigarette, bouc émissaire de notre temps. Quant à la seconde, je vous le donne en mille, on lui demande s'il a bu durant sa vie. Comme la première fois, il explique qu'il a peu fumé. Quant à l'alcool, il explique que c'est un piètre buveur.

Il a le droit au regard soupçonneux des hommes en blouses blanches. Il se risque alors à un commentaire dans lequel il explique qu'un de leurs collègues, lui a dit que son cancer n'avait aucun lien avec le tabac. Il n'obtient aucune réponse des deux médecins. L'un d'eux rompt le silence et lui dit qu'il a tout de même fumé et qu'il ne faut sans doute pas chercher plus loin.

Comme c'est un homme calme, il ne dit rien, se contentant de remettre sa vie entre les mains de nos deux hommes de science. Lorsque je le reçois, il est extrêmement anxieux. Il se met même à pleurer en se reprochant d'être malade. Je le rassure et lui dis que les raisons du cancer sont multiples et qu'il serait stupide d'incriminer la seule cigarette auquel cas, cent pour cent des fumeurs mourraient d'un cancer. Il trouve mon argument juste. Je lui rappelle aussi que lorsque j'ai commencé mon activité, j'ai reçu principalement des toxicomanes et des alcooliques et que pas une seule fois, je n'ai jugé ces gens. Je les ai accueillis comme ils venaient, estimant que c'était justement mon métier de les aider. Enfin, je lui dis que l'on commence à fumer quand on est jeune et donc qu'il faudrait être passablement monstrueux ou idiot pour reprocher à une jeune de croire qu'il est immortel.

Je trouve toutefois que mon patient est bien aimable parce que je pense que moi je leur serais rentré dans la gueule aux deux charlots en blouse blanche et notamment au trou du cul qui aurait osé me culpabiliser.

D'une part, je trouve tout de même grave que depuis l'après guerre, soit près de cinquante ans, on ait encore le droit à des thérapies aussi dramatiques et ringardes que les rayons et les chimios. En gros, soit on vous brûle, soit on vous empoisonne, voire les deux. Le tout pour un résultat, qui malgré des progrès indéniables, reste tout de même approximatif. Car on meurt beaucoup du cancer.

Enfin, en termes de cause, si la clope et l'alcool restent des facteurs aggravants, ils n'expliquent pas le cancer. D'une part, tous les fumeurs et buveurs ne meurent pas du cancer fort heureusement. Et puis, il y aussi des gens qui chopent un cancer sans jamais avoir bu ou clopé. Donc côté épidémiologie, il y aurait à revoir. Enfin, selon les époques ou les contrées, à consommation d'alcool et de tabac égales, le cancer fait moins de ravages. Alors qu'en dire ? Moi, je n'en dirai rien, puisque je ne suis pas épidémiologiste. Mais au moins j'ai le mérite de fermer ma gueule et de ne pas affirmer d'inepties.

Le seul problème que me posent ces ayatollahs en blouses blanches et dûment appointés par l'état, c'est la notion qu'ils ont de la médecine. Certes, on pourra me dire qu'il appartient au corps médical d'informer les gens sur les comportements à risques. C'est certain que ce travail doit être fait en amont. Personne de nos jours ne pourrait promouvoir le tabac. Et donc ? Une fois le message hygiéniste relayé par les médias, et répétés jusqu'à en vomir, quel pourcentage de la population suivra ces préceptes ?

Finalement très peu, pour la bonne raison que notre cerveau très bien conçu nous encourage à vivre avec un biais d'inférence positif qui nous fait croire que les galères, c'est pour les autres. Et finalement, c'est aussi bien parce que si l'on pensait que l'accident de voiture, la maladie grave, jusqu'à la tuile qui tombe du toit sur la tête, c'est forcément pour notre gueule, on ne vivrait plus, on resterait calfeutré chez soi ! Et en prime on aurait le droit au diagnostic de Trouble Anxieux Généralisé.

C'est triste à dire, mais les gens super sérieux et responsables, obésissant strictement aux prescriptions hygiénistes de l'Etat se composent de :

  • Les peines-à-jouir qui sont nés comme cela. Ils tremperont juste les lèvres dans un verre de vin et conduiront au-dessous des limitations de vitesse, ne fréquenteront jamais les lieux de perdition. Qu'on se rassure, ils finiront aussi par mourir, sans pour autant que l'on soit certain qu'ils vivront plus vieux que les autres. Mon expérience me prouve que la camarde a parfois de l'humour puisqu'elle a récemment saisit nuitamment un professeur de sport âgé de seulement soixante ans, ou encore un médecin rigoriste et moralisateur durant une consultation alors qu'il n'était âgé que d'une petite cinquantaine d'années. Tant d'efforts pour en arriver là, c'est attristant !

  • Les gens ayant dépassé la quarantaine à qui la sagesse vient, parce qu'ils réalisent qu'ils sont sur la pente descendante qui les mènera au tombeau. En ce cas, ils se regardent dans une glace, écoutent le bruit de locomotive que font leurs poumons, constatent que monter deux marches les essouffle, et se mettent tranquillement au vert en adoptant des habitudes de vie plus calmes. On appelle cela "se ranger des voitures" et cela finit par arriver aux pires noceurs de la même manière que les voyous ont des rêves de bourgeois et finissent souvent à la colle avec une nana dans un gentil pavillon de banlieue. Même Mick Jagger, David Bowie ou Iggy Pop ont fini par se calmer. La sagesse finit toujours par s'imposer.

  • Les personnes qui ont vu un de leurs proches mourir dans des conditions atroces ce qui a, selon elle causé un électrochoc. On peut éventuellement appeler cet électrochoc un stress post-traumatique, car il est courant qu'un accidenté de voiture ait du mal à reconduire ! De la même manière qu'un pauvre type ayant connu une panne sexuelle un jour, risque d'angoisser au moment de retourner au plumard ! Le stress post-traumatique comme expérience de vie, me semble plutôt limité comme conseil.
Donc une fois le message dument ressassé, que reste-t-il ? Rien si ce n'est des soignants, comme je le suis d'une certaine manière qui sont confrontés à la détresse humaine. Accueillir dans nos professions, c'est recevoir celui qui nous consulte sans tenter de le juger. S'il est encore dans l'erreur, on peut lui communiquer avec beaucoup de précautions parce que personne, pas plus nos patients que nous-mêmes, n'aime se voir mettre en les dents ses erreurs. Si par contre l'erreur a eu lieu, quelle qu'en soit les conséquences, il ne sert à rien d'insister.

Discutant de cela avec un vieil ami psychiatre, ayant cinquante ans de pratique hospitalière et une Foi indestructible, ce dernier m'expliqua, qu'il avait connu ce genre d'abrutis à l'époque où les avortements étaient interdits. Ils recevaient des jeunes femmes souffrant d'hémorragies internes ou de speticémies, certaines étant à l'article de la mort, et il m'expliqua qu'il ne manquait jamais un médecin, âme charitable, pour - même dans ces moments dramatiques- rappeler à ces mourantes qu'elles l'avaient bien cherché !

Ce qui est fait est fait. Les gens ne sont pas idiots et savent généralement reconnaitre leurs torts même si pour préserver un semblant de "moi social", ils préfèrent au départ face à nous ne pas les admettre. Ce qui nous intéresse, c'est ce qui se passe en eux et non leurs discours forcément influencés ce qu'ils estiment être un rapport de force entre nous, qui sommes sensés détenir la vérité, et eux, qui se sentent dépendants de nous. Notre aide se doit d'être humaine. Il ne nous appartient pas de les juger. Nous ne sommes pas des divinités, nous sommes faillibles. Nos erreurs de diagnostics, toutes les fois où nous imaginons que nous aurions pu être plus performants, ceux pour qui nous n'avons malheureusement être d'aucune aide, sont là pour nous inciter à plus d'humilité.

Alors que reste-t-il ? J'aurais tendance à plutôt croire au progrès et à la recherche. Que fait la recherche ? Je n'en sais rien. En ce qui concerne le cancer, j'ai bien sur lu des tas de choses sur les avancées extraordinaires de ladite recherche, mais j'ai l'impression que plus elle avance, plus on parle de cancer. C'est désolant. A moins que je ne sois victime de la propagande ambiante qui à force de parler et de reparler et encore parler de cancer, finisse par créer une vraie psychose. sur le site de l'Institut National du Cancer, je lis les choses suivantes :

"En dépit des avancées importantes des cinq dernières décennies sur la compréhension des mécanismes biologiques du cancer et sur les nouvelles méthodes de détection et de traitement qui en découlent, le taux de mortalité par cancer demeure très élevé. La recherche en biologie, particulièrement active, a permis de mieux appréhender la biologie du cancer. Cependant, l'intégration de tous les résultats obtenus au niveau cellulaire ou au niveau de la tumeur et la compréhension des interactions tumeur-hôte sont loin d'être réalisées.[...] suite ici."

Donc en somme, ceux qui sont en première ligne admettent que malgré les moyens mis en oeuvre, on patauge toujours. Pas de quoi se réjouir et pour ma part, je pense que le progrès viendra du hasard, de l'observation d'un chercheur plus curieux ou observateur que ses petits copains.

Mais face aux patients, on a le droit à l'arrogance de ces deux pauvres types. Leur attitude me semble aussi idiote que si avant la découverte du vaccin de la rage par Pasteur en 1885, un médecin ayant en face de lui quelqu'un l'ayant contractée, avait dit : "ben vous avez fréquenté un chien enragé, et fallait pas !". Personnellement j'applaudis plus la découverte du bon Louis Pasteur qu'un message de mise en garde aussi stupide.

Dans la même veine, on aurait pu dire à une certaine époque que si vous aviez chopé la poliomyélite, c'était de votre faute parce qu'il ne fallait pas se baigner dans un lac. Fort heureusement Jonas Salk est arrivé à point nommé avec un vaccin qui permet à tout un chacun de se baigner où il souhaite sans attraper la polio qui je le rappelle fut un véritable fléau.

De fait, je crois plus en la recherche qu'en l'attitude pleine de morgue et de fausse morale de ces diafoirus. On retrouve des traces d'utilisation de boissons fermentées et donc alcoolisées, plusieurs millénaires avant Jésus-Christ, ce qui incite à penser que la dépendance est ancrée en nous. Le vrai progrès est d'étudier les mécanismes de cette dépendance. L'avenir sera de ne fumer que la clope que l'on savoure en prenant son café sans consommer toutes celles qui ne servent à rien.

A ce titre, lisez l'excellent texte "Alcool, tabac, gare au pavé de l'ours", dans lequel Robert Molimard, pourtant créateur de la tabacologie, s'élève contre le décret anti-tabac. Fort heureusement, il reste certains médecins aussi soucieux du sérieux de la recherche que du bien être de leurs patients et surtout suffisamment humbles pour être conscients des progrès qui restent à réaliser.

L'avenir, en tout cas, ce n'est certainement pas de recevoir des leçons de vie par des pisse-vinaigres trentenaires en blouses blanches qui se prennent pour Dieu.

12 janvier, 2008

Merci !

Mon beau cadeau !

Vendredi onze janvier, mon agenda était chargé. Des rendez-vous le matin, ensuite aller attendre Laurence venant de Nancy à la Gare de l'est enfin, aller dans notre librairie préférée où je m'étais dit que je ne passerais qu'une heure, puis rentrer chez moi et me préparer pour la soirée. Il a fallu que je me dépêche car à 18h30, j'étais effectivement attendu à la salle des fêtes de ma commune.

Effectivement, ce onze janvier au soir, en compagnie de mes colistiers, nous présentions nos voeux à la population en liesse de ma commune. La personne figurant en tête de liste, nous a appelé les uns après les autres, et nous sommes benoîtement montés sur une estrade tandis qu'il faisait un discours plutôt sympa.

Par contre, comme il a du un peu stresser en parlant en public, il a zappé deux lignes de son discours, ce qui fait qu'il a oublié la moitié des gens de la liste et notamment trois des personnes les plus impliquées. Moi qui n'ai rien fait d'autre que de tracter deux ou trois fois et d'aller boire des coups au rade avec eux, je me suis retrouvé à jouer les beaux sur l'estrade, tout vêtu de Kenzo, tandis que des mecs qui bossent tous les jours dans des commissions, des purs et durs se sont retrouvés écartés ! Quoiqu'il en soit, c'est donc fièrement que j'ai incarné la tendance libertaire-fainéante de cette liste !

Après avoir fait les gugusses sur ladite estrade, nous avons bu un coup. Je me suis bien sur rapproché des plus mauvais éléments, à savoir ceux qui boivent sec et n'ont qu'un attrait modéré pour la politique. Non, que nous n'ayons pas d'idées, mais nous sommes trop vieux et revenus de tout pour encore y croire : voilà longtemps que nous avons perdu notre pucelage. J'ai noté que nous étions tous trois de vieux capricornes. Arborant un vieux fond libertarien, mâtiné de misanthropie, nous avons bien rigolé en ne parlant surtout pas de politique, parce que c'est finalement bien pénible.

Et puis, comme ma venue en politique est motivée par le fait que je me sois engueulé avec le maire actuel, mon combat est avant tout individuel. Ces élections sont donc pour moi, un combat personnel pour le faire perdre. Donc autant vous dire, que je suis assez loin des bouleversements de société et des grandes idées. Je n'ai négocié qu'une chose : d'accord pour que vous fassiez tout ce que vous voudrez avec votre liste, pourvu que les impôts locaux n'augmentent pas !

Ce n'est pas demain que j'irai chanter "L'internationale", rassurez-vous. On a un programme pépère, cela me convient puisque j'ai horreur des grands changements. La liste a beau être trustée aux trois quarts par des gauchos, notre programme on dirait du Guizot ! C'est carré et précis et on a largement insisté sur le développement économique. Tous les jours, je me demande ce que je suis allé foutre dans cette galère, mais je reste fidèle au poste. Parce que si j'ai moult défauts, je suis par contre quelqu'un de fidèle.

Alors, après cette petite sauterie, je suis revenu chez moi où nous organisions une petite soirée dite du "premier vendredi du mois", même si c'était en fait le second vendredi du mois ! Ayant déjà bu deux ou trois coups, voici que je me sers un peu de champagne. Ce qui est mal puisqu'il faut boire avec modération. On papote, on rigole, on mange, et bien sur on boit au mépris du message du ministère de la santé. Et d'un seul coup, on s'aperçoit qu'on est passé au douze janvier, date de mon anniversaire ! Le Gringeot m'offre alors un joli paquet emballé !

Je suis extrêmement touché et l'ouvre immédiatement. Sans doute pour cadrer avec mes prises de positions en matière de tabac, il m'a offert un superbe néon "non-fumeur", et cela le fait beaucoup rire ! Je le retire de la boîte, le fixe sur son socle, le branche sur le transfo. Je m'approche ensuite d'une prise. Mon copain Olive, celui qui a réussi dans la vie et roule en Touareg, se penche pour le brancher. Et moi, dont on a toujours vanté le côté manuel, je ne sais pas ce qui se passe, l'alcoolémie doit y être pour quelque chose, mais je laisse tomber le néon par terre, où il explose en mille morceaux coupants et minuscules sans avoir jamais connu les joies de l'illumination.

Je suis pétrifié d'horreur parce que cela la fout mal de casser un cadeau qu'on vient juste de vous offrir, surtout quand le mec vous a expliqué qu'il a fait des kilomètres pour le trouver. Je me trouve un peu con, bafouille des excuses mais remercie quand même. Ce qui fait qu'aujourd'hui, à défaut de néon, je me retrouve avec un joli socle en plastique noir et un transformateur comme cadeau ! Qu'on le sache, si vous voulez m'offrir un truc fragile, offrez-le moi déjà cassé.

Je dédie donc cet article au Gringeot en l'assurant que j'ai été extrêmement touché de sa délicate attention. Je lui rappelle cependant, que né dyspraxique, il y a des choses qu'il ne faut surtout pas me laisser entre les mains ; notamment les soir de beuverie ! Il serait bien avisé la prochaine fois de prendre en compte mon lourd handicap, et de se souvenir qu'il y a des choses qui me sont interdites : construction de maquettes, horlogerie, manipulation de verres en cristal, etc.

Je reste cependant sceptique en me demandait s'il n'a pas choisi la pure provocation ! M'offrir un truc aussi fragile en me laissant le monter, c'est aussi injurieux que si je lui avait offert un peigne ou une bouteille de shampoing ! C'est à de se demander s'il n'a pas sciemment voulu m'humilier !

Pour conclure, je rappelle évidemment qu'il faut boire avec modération notamment si vous pensez manipuler des truc fragiles entre vos mimines !

11 janvier, 2008

Succès foudroyant !

Hermes de Praxitèle !
Des flatteuses m'ont souvent dit que j'aurais pu poser pour cette statue !

Mettons en scène l'auteur d'un blog confidentiel, souffrant justement de son manque d'audience. Afin de rendre notre exposé plus humain, donnons un prénom à ce malheureux blogueur. Appelons-le par exemple Le Gringeot. Imaginons-le, s'approchant de moi à petit pas, tenant entre ses grosses mains calleuses quelque casquette de toile brute. Près de lui, une curieuse bestiole, qui me semble être une gerbille, sautille de manière primesautière. Il la rappelle immédiatement à l'ordre en disant "Pinouille va pas embêter le monsieur".

L'être pantelant et larmoyant, qui vient ainsi mendier conseil et soutien, ressemble à s'y méprendre à Monsieur Propre, héros des ménagères à la libido en veille. Son tee-hirt criard sculpte un buste de culturiste entretenu dans quelque club interlope de banlieue, dans des effluves de sueur aigre et de chaussette sale. On imagine aussitôt quelque ancien chippendale ayant sombré dans l'alcool, dès que les contrats sont devenus rares.

Maladroitement, n'osant soutenir mon regard, il s'approche toujours. Humblement, il pose un genoux à terre, et ayant baisé ma main avec dévotion, il me soumet son humble requête en me glissant à l'oreille : "ben voyez-vous Grande Munificence, Amazone de la pensée, Annapurna de la Sagesse, j'ai pas trop d'audience. Alors si vous pouviez me donner un coup de main, ça m'arrangerait, parce que je trouve que c'est la loose quand même !". Puis, se relevant difficilement, le vieil homme me tend un sac. Je l'ouvre et constate qu'il m'a apporté un magnum de Champagne.

"Brave homme", me dis-je en songeant à ce fol qui pense que je consomme de l'alcool moi qui ne suis qu'esprit. Avant qu'il ne parte, je lui offre le calendrier du blog, pour lequel Laurence a accepté des poses que même notre Miss France, pourtant peu farouche, aurait refusé. La trogne du brave homme s'éclaire instantanément et il murmure "beeelllle" en touchant la photo de papier glacé de ses gros doigts gourds tandis qu'un filet de bave coule à la commissure de ses lèvres.

Plan serré sur un visage : le mien. C'est un visage noble et altier. Sur lui se devine grandeur et sagesse. Ses traits fins et réguliers sont tels que Praxitèle aurait pu le prendre comme modèle. Ce visage est calme et serein. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Ses yeux clairs dans lesquels brille un incendie d'intelligence observent l'interlocuteur qui s'en va à pas menus. Pétri de bonté, accablé de compassion pour de pauvre bougre, je décide d'accéder à sa requête. Il me semble juste que ce pauvre hère ait un moment de bonheur.

Hier soir, je décide donc de rédiger un article invitant mes chers et estimés lecteurs à se rendre sur son blog. Le message est reçu cinq sur cinq. Hier, Le Gringeot n'avait que six lecteurs, aujourd'hui, il en aura eu quatre-vingt-deux soit près de quatorze fois plus !

Je suis un blogueur influent ! Et je suis ravi que ma ligne éditoriale soit toujours aussi claire et fidèle au titre de mon blog.

10 janvier, 2008

Le bâtard ! Arghhhh !

J'allais écrire "l'enculé" mais je me suis arrêté à temps, estimant qu'il ne fallait pas être vulgaire plus que de raison. Déjà que sur un site libéral, un lecteur m'a reproché d'avoir écrit le mot "couilles" ! Le pauvre ne comprenait pas qu'avec "testicules" ma phrase fonctionnerait moins bien ! C'est terrible comme les gens peuvent avoir peur d'une certaine verdeur de langage de nos jours ! Ceci dit j'aurais pu ne pas dire "l'enculé" et me contenter d'un "le salaud" ou encore plus simplement "le rat" ou même "le chien" voire un suranné "le coquin" !

Prévenu immédiatement par Sean, le slave fou au prénom irlandais, je suis allé taper le prénom et le nom de Toju dans Google et je suis resté pantois voire carrément sidéré ! Ce misérable rond de cuir a déjà 20 occurences à son nom avec des références journalistiques ! Il a réussi à être célèbre. Je suis sur qu'il s'était inscrit au casting de la Star'Ac ou de Popstar ! Ce type à un égo démesuré et serai prêt à tout pour être célèbre ! J'imagine bien GCM faire de même ! Mais j'ai vérifié, pour le moment il n'est connu que pour son appartenance à Copains d'avant, ce qui est médiocre !

Qu'on ne m'imagine pas jaloux, car comme je l'ai toujours affirmé, dans ma grande sagesse, j'ai renoncé à tout égo. Moi, j'ai juste offert la croutonnade faouine au monde sans me sentir obligé d'y associer mon nom. J'aime cette grandeur discrète qui vous fait refuser les médailles, honneurs et autres hochets si souvent appréciés par les gens n'ayant pas mes valeurs.

Je tenais d'ailleurs à vous prévenir que j'allais entamer un cycle de conférences intitulé :

"La fausse humilité : véritable orgueil des grands"

(Il faut absolument que je sois dans Google ! Comment être célèbre ? J'hésite entre la rédaction d'un blog sérieux ou devenir mass-murder ! Chaque option a ses avantages et ses défauts)

Allez sur ce site !!!


Allez immédiatement sur ce site ! C'est un ordre ! Comme cela, dès demain, j'irai voir ses stats et je verrai si je suis un agent d'influence important ou un sombre et pitoyable pitre, une grosse baudruche inutile et stupide ! Je mets carrément l'estime que je me porte en jeu !

Hier, Le Gringeot n'a fait que six connections. Si grâce à moi, il fait au moins dix-huit connectés, je pourrais me dire que je suis quelqu'un qui compte dans la blogosphère. Je pourrais tutoyer Le Meur et même être invité à l'Elysée par le nain magyar !

Compris ? Au lieu de lire des bêtises, il est urgent que vous vous rendiez ! Ici, j'ai dit ! Oui, voilà, c'est cela, ici.

Merci ! Y viva Le Gringeot !

C'est bientôt !

Pouaaaaaaaaahh pas beau ! Même les ritals ont arrêté, c'est vous dire si c'est pas beau !!!

Dans deux jours, c'est mon anniversaire. Je sais, qu'il faudra que je meure pour que les gens s'en souviennent puisque cela deviendra une fête nationale. En attendant, mon épouse me tanne pour me demander ce que je voudrais comme cadeau !

Et ma foi, je n'en sais rien, parce qu'à la vérité, je n'ai besoin de rien. J'ai peu de besoins. Sage comme je suis, il y a bien longtemps que j'ai laissé tomber les hochets destinés à rassurer les petites bites que nous vantent les rois de la pub ! J'ai une vieille voiture, un vieux portable, etc. Pff, je suis vachement sage !

Si il y a un truc que je voudrais bien, c'est un truc qui coûte 1,10€ environ. Ce serait de remonter un tout petit peu le temps. De pouvoir rentrer vingt minutes dans mon rade favori à côté de mon cabinet. De saluer Gérard le barman à grosses lunettes (barman à lunettes, barman à ?), de m'accouder au comptoir, d'allumer ma première clope de la journée, en lisant le Parisien. Et de la savourer en buvant mon express.

Ca, ça me ferait vachement plaisir.

Bâtard de Xavier Bertrand tiens ! Si je le croise, je lui colle une droite dans sa grosse face bouffie, rose et rasée de près ! Allez toc !

Avec un peu de chance, je passerai en correctionnelle devant un magistrat adhérant au Syndicat de la Magistrature, qui ne verra dans mon geste, qu'un acte militant destiné à lutter contre le libéralisme !

Aaaaahhhhh !

Ah ah ah !

Alors intitulé de la photo au choix :
1 ) La France : le coup de grâce !
2) Fumeurs condamnés après avoir fumé dans un "lieux de convivialité"
3) Elus inutiles enfin exécutés !
Moi, je ne me prononce pas !

J'aime beaucoup Toju et GCM, je les tiens pour des individus intelligents. Je dis bien intelligents à dessein, afin de ne pas employer le terme "brillant", que l'on réserve habituellement à des gens réellement surdoués, comme moi.

J'ai cependant noté qu'ils prenaient parfois des libertés à mon encontre. Les deux étant plus dans le contrôle que je ne le suis, ils s'arrogent parfois le droit de jouer les donneurs de leçon, un peu comme si j'étais quelque gros garçon sanguin et cucul. Ce que je ne supporte pas dans la mesure ou l'un et l'autre sont plus jeunes que moi.

Quoiqu'il en soit, qu'ils sachent que je m'en moque parce que ce sont tous deux des profils 2-1A avec une très nette carence en 1B. Il est donc très clair que nous ne jouons pas dans la même cour ! Moi, je suis 1A- 1B avec un 2 assez moyen parce que contrairement à eux, je suis sage.

Tout ceci pour vous dire, car c'est évidemment une introduction pour vous faire saliver d'envie, que dans un prochain article je parlerai d'une technique de profilage appelée "Profil psychologique de Millon", qui est un outil d'évaluation psychologique efficace, et qui fonctionne même si vous n'avez jamais rencontré le sujet que vous souhaitez profiler.

A part cela que vous dire avant d'aller dormir ? Rien de spécial ? Si, comme je m'intéresse à un tas de trucs, j'ai lu que le déficit du commerce extérieur de la France s'est très nettement aggravé en novembre, se creusant à 4,792 milliards d'euros. Ce qui devrait, parait-il conduire à un nouveau déficit historique en 2007. D'après les économistes, on s'achemine vers un déficit record cette année, qui devrait atteindre "41 milliards d'euros" en 2007. Pas mal non ?

Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé a atteint 37,967 milliards d'euros tandis qu'en 2006, il s'était élevé à 28,192 milliards d'euros, déjà un record historique. Le déficit commercial français, en constante aggravation depuis quelques années, évolue en général autour de 3 milliards par mois. Il était de 3,626 milliards en octobre.

Ce mois-ci, il semblerait qu'on ne puisse même pas s'abriter derrière la facture énergétique pour expliquer le déficit, car tous les secteurs sont touchés. Ainsi, les importations augmentent même dans les secteurs normalement compétitifs comme la pharmacie, ce qui est le symptôme d'une baisse de la compétitivité française, d'après les économistes.

La situation de l'économie française est désormais critique. Le déficit commercial a pulvérisé son record en novembre, ce qui est parait-il un nouveau signal très alarmant pour la croissance française.

Mais qu'on se rassure, nos élus efficaces ont immédiatement réagi ! Qu'à cela ne tienne, on va peut-être devenir encore plus pauvres mais on va enfin respirer dans les "lieux de convivialité" !

Que puis-je dire à mes patients dépressifs ! Mais si guérissez vite, vous verrez, la vie est belle, je vous assure !

08 janvier, 2008

Envoyée par un lecteur !


Toju avait choisi la petite cuillère, Laurence le seau et El Gringo trouvait plus pratique de défoncer la baignoire à grands coups de masse ! Quant à GCM, il n'a pas compris la question. Par contre tous ont choisi une chambre avec vue.

07 janvier, 2008

Avenir de la France !


Il faut relire un des chapitres de "De la démocratie en Amérique intitulé :

« Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre ».

L'auteur, Alexis de Tocqueville, y explique que les souverains du passé disposaient d’«un pouvoir immense et sans contrepoids», que «leur tyrannie pesait prodigieusement sur quelques-uns [mais] ne s’étendait pas sur un grand nombre». Le despotisme démocratique, quant à lui, « aurait d’autres caractères » : « il serait plus étendu et plus doux, et il dégraderait les hommes sans les tourmenter ». Le souverain démocratique « étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes […] et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger ». Tocqueville avouait avoir du mal à nommer cette « sorte de servitude, réglée, douce et paisible ». Voici le texte complet ci-dessous.

« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres: ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.

Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. »

Tocqueville, De la Démocratie en Amérique


Comme dans les pays de l'Est, vous vous apercevrez, un jour, faute d'esprit de résistance, que votre pire ennemi est, en fait, votre voisin. Il viendra un temps où il vous dénoncera aux autorités publiques. Mais, rassurez-vous c'est déjà fait.

06 janvier, 2008

Pour changer !

Née un six janvier, et donc capricorne comme moi ! Et bien entendu lorraine comme Laurence ! On murmure que c'est la croutonnade faouine qui lui aurait donné son courage ! Des historiens sérieux avancent la thèse selon laquelle, c'est en voulant lui extorquer la recette de la croutonnade faouine, qu'ils l'auraient brûlée afin de la faire parler.


« Pour résumer d’un mot, on ressent à Rome comme ailleurs ce déficit d’espérance et de confiance dans la vie qui constitue le mal "obscur" de la société occidentale. » Benoît XVI

Effectivement, de plus en plus, vivre ne sert à rien !

Autocongratulation !

Très rare photo envoyée par un lecteur : un marcassin en train de fumer !
Rappelons à ce marcassin que fumer tue et qu'il est bien jeune pour commencer !

Cessons de parler du tabac ! J'en ai fait le tour, et il ne me reste plus qu'à observer ce qui se passera. Après tout, je reste stoïque : che sara sara. Se lamenter ou se mettre en colère, serait admettre que j'ai pu attendre quelque chose de bon du législateur. Or, ayant déjà vécu près de quarante et une années, je sais qu'un élu est généralement soit un imbécile soit un bandit et même parfois les deux.

Et puis, avec un peu de chance, je serai peut-être fin mars, moi même un élu, même si je ne suis qu'un tout petit élu. Peut-être que moi aussi je me sentirai pousser des ailes et que je rédigerai des arrêtés imbéciles ? C'est d'ailleurs la question centrale. Est-ce que le pouvoir attire les paumés avides de revanche sociale, ou est-ce le pouvoir qui transforme un honnête homme en gros naze ? Moi, je pencherai pour la première solution.

Je crois que briguer un mandat quand personne n'est venu mendier votre aide, est le fait d'un pauvre mec complexé qui s'est juré de pouvoir niquer un jour. Avez-vous constaté le nombre d'hommes politiques très laids qui se mettent à collectionner les maitresses une fois élus ? A croire que les mandats électifs ont été créés afin de permettre aux vilains d'avoir des relations sexuelles. Si une mauvaise langue imagine que je pense à Xavier Bertrand en écrivant cela, sachez qu'il n'en est rien. Jamais je n'aurais osé penser cela ! Je ne me moque jamais des puissants, je suis bien trop lâche !

Moi, je crois plutôt à l'homme providentiel ! C'est d'ailleurs un peu ce que je suis puisque je ne vais pas ramasser mes patients en faisant l'article mais qu'ils viennent d'eux-mêmes soumettre leur mal-être à ma sagacité. Finalement même si j'en étais presque convaincu, force est de reconnaître que je ne m'étais pas trompé, je suis grand !


Mais laissons là la politique, les décrets imbéciles et les considérations oiseuses sur ma grandeur que personne ne conteste, et concentrons nous sur les chiffres de fréquentation. Je note qu'après des chiffres moyens sans doute dus aux vacances de Noël, les connections remontent. Et me voici à plus de 75 000 visiteurs ! Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, voici que moi qui perdait des heures à papoter dans les rades, je n'y vais plus !

L'année 2008 sera décidément une grande année !

05 janvier, 2008

Ils sont revenus, ils sont tous là ! Ben non ! Même pas !

Rade vide aussi appelé "Lieu de convivialité" !

Le décret antifumeur avait trois ambitions :

  • D'une part, grâce à lui, on sait que ce que l'on nommait auparavant un café, un troquet ou un rade est aujourd'hui un espace de convivialité. Avant, on pouvait déprimer au bar en fumant sa clope sans parler à personne. Aujourd'hui, ce n'est plus possible car le lieux est convivial. Ouste, du balai le dépressif chronique, le cyclothymique dérangeant. La novlangue a fait une conquête. Le rade trop connoté prolo avec ses accessoires inévitables comme la demi et la gitane maïs, a déserté le patrimoine culturel français. Aujourd'hui, vous irez en famille prendre un smoothie dans un lieux de convivialité. D'ailleurs sur ce site, on apprend entre autre que : "doux, onctueux, pleins de bonnes choses, les smoothies sont nos amis et allient santé et plaisir". Avouez que l'on est loin du petit jaune et du demi !
  • On épargne notre santé mais aussi celle des salariés de ces "lieux de convivialité" en ne macérant plus dans la fumée de tabac. C'est un gage appréciable. Vous allez voir que l'on va finir immortel ! A moins qu'une fois le cancer du poumon éradiqué, on se réveille avec d'autres types de cancers ? Vous savez, cela risque de faire comme dans les fromageries industrielles. A force d'être trop propres, ces établissement ont permis à la listeria mille fois plus dangereuse de se développer. Mais bon, si l'Europe le dit, c'est que c'est bien pour nous. D'ailleurs sur les forums tout le monde le dit bien : l'Irlande, la Grande-Bretagne et l'Italie l'on fait donc on doit le faire ! C'est tout ! Manquerait plus qu'un gaulois ne vive pas comme un rosbif, un rital ou un bouffeur de patates ! Tss, c'est à croire qu'on exige une exception culturelle, qui comme chacun le sait, ne fonctionne que dans le domaines des arts !
  • Enfin, et c'est là que le terme "lieu de convivialité" prend tout son sens, ce décret bannissant le tabac de nos estaminets va permettre de faire revenir tout un tas de chouettes clients, qui avaient justement déserté ces lieux du fait de la fumée. Ce sera un peu comme des sanatoriums mais en plus convivial ! Les grands malades pourront y venir boire un coup ! Et en plus, il y aura les mamans avec les enfants ! Je propose qu'un autre décret exige que chaque établissement dispose de prises d'oxygène comme les hostos, mais aussi d'un coin avec table à langer ! Et puis, au milieu de tout cela, il y aura les joyeux paranoïaques des associations de délation !
Tout ceci fonctionne bien sur le papier et aussi sur les forums des grands quotidiens. Tous les anti-fumeurs le disent bien : on n'attendait que cela pour investir en masse les lieux de convivialité que ces salauds de fumeurs gâchaient par la fumée résultant de la combustion de leurs odieuses cigarettes ! D'ailleurs tous le disent, en Italie, en Irlande, en Grande-Bretagne, les établissements se frottent les mains devant l'afflux de cette nouvelle clientèle !

Alors qu'en est-il sur le terrain ? Laurence et moi-même avons enquêté pour vous ! Tel un renard à l'affut, ou un militant non fumeur traquant la faute, je me suis promené dans les rues de Paris, regardant les estaminets.

J'ai pu constater, qu'à part au moment du déjeuner, ils sont presque vides. Tel bar dont le comptoir était pris d'assaut, est déserté, tel autre n'a qu'un ou deux consommateurs. C'est un constat d'ensemble que j'ai pu faire dans différents quartiers de Paris, au hasard de mes pérégrinations, qu'il s'agisse de l'Ecole militaire, de la Bastille ou du Luxembourg.

Jeudi 2 janvier, je ne me suis pas encore risqué dans un troquet. Ils sont vides et je fais comme tous les fumeurs, je les évite. Le soir même, une amie me propose de nous voir pour diner. Elle me dit aussitôt que comme les restaurants sont devenus non-fumeurs, on pourrait diner chez l'un de nous tranquillement. Ayant une grande maison, c'est chez moi que le diner aura lieu. Nous étions huit et tout s'est bien passé. Huit couverts en moins pour un restaurant.

Vendredi matin, un patient m'annonce qu'il aura malheureusement une demie-heure de retard. Que faire ? Attendre bovinement dans mon cabinet en consommant un excellent café de ma Nespresso ou bien tenter d'en prendre un à l'extérieur ?

Je me suis finalement risqué dans un établissement que je connaissais bien. Etant interdit en salle, j'ai demandé à ce qu'on me serve en terrasse. Le patron avenant m'a dit que j'allais prendre froid. Je lui ai répondu que chaudement vêtu, et né sous le signe du Capricorne, les frimas ne me faisaient pas peur. Et qu'au surplus depuis le 2 janvier, j'étais devenu tricard en salle. Le pauvre m'a regardé tristement tandis que son unique cliente m'expliquait que c'était à notre tour, à nous fumeurs, de connaître les joies de la relégation ! Ce à quoi je lui répondis que le pauvre cafetier n'allant pas gagner sa vie avec elle pour unique cliente, qui plus est consommant un misérable thé, il y avait fort à parier que d'ici quelques temps, elle et moi en seront réduits à prendre nos consommations chez nous ! Et toc !

Quelques minutes après, le patron m'apporta mon café et m'expliqua que c'était une catastrophe et que son chiffre d'affaires était pour le moment calamiteux. Le pauvre homme semblait soucieux. Je tentai de le rassurer en lui disant quelle chouette mission de santé publique il avait maintenant. Je n'obtins qu'un triste sourire ! Quoiqu'il en soit, je restai vingt minutes et ne vis que deux consommateurs rentrer dans ce bar. L'un d'eux me fit sourire, car ce vieux monsieur âgé d'environ soixante-dix ans, sortit une cigarette qu'il maintint non allumée dans sa bouche. Il vida son ballon de rouge en deux minutes montre en main avant de repartir. C'était vraiment un chouette lieu de convivialité !

Ce même jour, une ex-patiente fort sympathique m'avait proposé de m'inviter à déjeuner. Ayant eu mon rendez-vous de treize heures annulé, j'acceptai l'aubaine d'un repas chaud et gratuit ! C'est donc avec empressement que je me rendis accompagné de ma charmante ex-patiente dans un autre troquet où j'eus naguère mes habitudes, à l'époque où je pouvais prendre quatre ou cinq cafés par jour lors de mes petites pauses. Je précise que cette ex patiente n'a jamais fumé et qu'elle ne boit pas.

La salle était pleine. Pour le coup, le décret a bien marché. La patronne d'habitude assez morue désagréable, vint à ma rencontre en souriant de toutes ses vilaines dents. J'ai immédiatement trouvé cela louche. Observant la salle, j'enregistrai qu'il y avait plein de chouettes nouveaux clients venus avec des enfants ! Sagace comme je suis, je notai le peu de bouteilles de vin sur les tables car il est rare que les mères de famille s'arsouillent au gros rouge en compagnie de leur marmaille. A côté de nous, une chouette table de touristes, finissait leur tartine poilâne, en la faisant descendre avec du thé, tout en compulsant un plan de Paris.

Le brave Gérard, serveur que je connais bien, arriva bien vite pour me présenter ses voeux et me dire que cela lui faisait plaisir de me revoir. Au moment de passer la commande, je pris un tartare et la demoiselle en face de moi, une escalope de dinde. Lorsqu'il me proposa un excellent Saint-Nicolas de Bourgueil, parce qu'il connait mes goûts, je demandais poliment à la demoiselle si elle boirait. Elle me répondit qu'elle se contenterait d'une carafe d'eau.

J'expliquai à Gérard que dorénavant prenant soin de mes poumons, il était normal que je prisse soin de mon foie et que l'eau de la ville de Paris me satisfaisait. Il repartit dépité. Il revint nous proposer des desserts que nous refusâmes ! Je lui expliquai évidemment que le sucre n'était pas indiqué. Ce sacré Gérard, tentant de me prendre par les sentiments, me demanda tout-sourire si un bon café me ferait plaisir. Je déclinai son invitation au motif que les excitants n'étaient pas conseillés non plus et qu'au surplus ma Nespresso m'offrait de bonnes prestations dans le cadre de mon cabinet. Il nous raccompagna à la porte, non sans me dire que c'était un désastre, que le bar ne tournait pas, que tout le monde faisait comme moi lors du déjeuner, et qu'il avait noté une très nette propension à rester le moins de temps possible.

Aujourd'hui samedi, je me suis rendu à ma banque afin d'y déposer ma recette. Comme à mon habitude, je suis passé au petit rade situé juste à côté, dont j'avais déjà parlé ici même en l'appelant Chez Marcel. Philippe le nouveau patron semblait bien seul. Comme je le connais bien, je lui présentai mes voeux en même temps que je commandai un café. Nous n'étions que trois accoudés, alors que d'habitude, il y a au moins une vingtaine de consommateurs.

Bien entendu, je demandai à Philippe comment le décret avait été établi. Il m'expliqua qu'il avait reçu la visite de la police nationale trois jours de suite. La dernière fois, le matin même donc, c'était carrément deux inspecteurs en civil qui avait inspecté son café en faisant attention à ce qu'aucun mégot ne jonchât le sol devant le bar. Passablement énervé, Philippe leur avait demandé s'ils allaient venir tous les jours et s'ils n'avaient pas d'autres missions à mener. Ces deux hommes lui auraient répondu vertement qu'ils avaient des ordres et que faire respecter ce décret faisait intégralement partie de leur mission. L'un d'eux aurait même précisé que plus de cinq-mille amendes avaient été distribuées en région parisienne.

Je me rendis sur la terrasse en emmenant ma tasse de café afin de papoter avec l'un des consommateurs que je connaissais bien. J'observai le pauvre Philippe tout déconfit derrière son bar. Il ne lui restait qu'un consommateur. J'ai bien cru qu'il allait pleurer.

Après m'être adonné à mon plaisir coupable, je rentrai de nouveau dans l'établissement pour discuter avec le patron. Lui aussi m'annonça que son chiffre d'affaires était en baisse d'une manière dramatique. Les deux tiers des personnes ne venaient plus prendre de café le matin. Quant à ceux qui venaient encore, ils n'en prenaient qu'un, là où ils en auraient pris deux ou trois habituellement. Au moment de l'apéritif le soir, il m'expliqua aussi que certaines personnes que je connais bien, venaient et se contentaient d'un verre, alors qu'habituellement ils auraient "mis" une ou deux tournées. Il me cita par exemple le cas d'un de mes colistiers, directeur général de profession et grand amateur de Gewurztraminer, qui était passé la veille et n'avait pris qu'un verre en vitesse lui expliquant qu'il resterait plus longtemps au printemps quand la minuscule terrasse serait plus acceuillante.

Je demandai alors à Philippe ce qu'il en était de cette fabuleuse clientèle de non fumeurs tant vantée, qui allait à ce qu'en disaient les journaux et les associations anti-fumeurs, investir en masse les bars enfin devenus sains ? Il m'expliqua qu'à midi, profitant sans doute des vacances, il avait eu deux mères de famille qui étaient venues déjeuner accompagnées de leurs enfants. L'une d'elle lui avait même demandé si il pouvait lui faire chauffer un biberon pour son nourrisson. Mais elles avaient peu mangé et s'était contenté d'une bouteille d'eau minérale.

Le troisième consommateur, un homme âgé que je connais un peu, s'immisça alors dans le débat et m'expliqua que lui, avait arrêté de fumer voici près de vingt ans mais qu'il ne comprenait pas ce décret. Il m'expliqua que les copains qu'il avait l'habitude de fréquenter ce bar étaient pour les deux tiers environ des fumeurs. Et puisque tous ou presque avaient déserté le comptoir, il restait peu de temps, préférant retourner chez lui regarder la télévision, plutôt que d'être seul face à son verre de rouge parce que cela le déprimait. Se mettant en colère, il m'expliqua qu'il avait fait l'Indo, l'Algérie et servi son pays loyalement mais qu'il fallait que "ce putain de gouvernement lui gâche ses dernières années avec des lois à la con". J'opinai du chef, comprenant la détresse de pauvre homme qui préférait sans doute son bon vieux troquet, avant qu'il ne devienne un lieu de convivialité.

Comme les biturins et les amateurs de troquets sont aussi de savants philosophes, nous fumes bientôt d'accord pour considérer qu'il y avait deux groupes d'individus sur terre :

  • Les amateurs de rades, qu'ils soient fumeurs ou non car là n'est pas le débat. Aimant la convivialité, la chaleur des rapports humains, les discussions de comptoirs, les rencontres fortuites, jouissant pleinement de maigres plaisirs à défaut d'avoir les moyens d'en consommer de plus grands. Et parmi ceux-là, une bonne partie souffrant de troubles plus ou mineurs de l'humeur, pour qui la fréquentation de types comme eux, sera toujours le seul remède au mal de vivre.
  • Les non-fumeurs, non-buveurs, non-jouisseurs, perpétuellement dans le contrôle, qui savent d'office ce qui est bien pour eux et imaginent que ce serait aussi bien pour les autres. La modération est leur maître-mot et ils la pratiquent à outrance. Jamais en retard, toujours à l'heure, consommer quoi que ce soit dans un rade, serait vécu comme une perte de temps inacceptable voire comme un vice de pauvre type. Ces pisse-vinaigres ne venaient jamais dans les troquets et ils n'iront pas plus maintenant qu'ils sont devenus non-fumeurs.
Malheureusement, au-delà de l'aspect santé publique, ce décret a été fait pour cette seconde catégorie d'individus. Ces gens-là, nous ne les avons jamais enfumés parce qu'ils n'ont jamais fréquenté les troquets. Où alors, juste le temps de commander un café au comptoir histoire d'utiliser les chiottes de l'établissement réservées aux consommateurs. A croire que lorsqu'ils nous regardaient papoter accoudés au comptoir, cela les rendaient fous. Incapables d'être aussi insouciants que nous, ils ont décidé de nous rendre aussi soucieux qu'eux. Et puis, admettons que la loi Evin ne fut jamais appliquée. Il suffisait alors de taper sur la table et de dire que dorénavant un endroit serait fumeur ou non fumeur mais plus les deux, parce que c'est irréalisable. Personne n'aurait été pénalisé. Mais on constate que si un endroit non fumeur ne sera pas fréquenté par les fumeurs ou alors brièvement, il semblerait qu'un endroit où l'on fume devient dérangeant parce qu'un non-fumeur intransigeant ne pourrait y mettre son vilain museau de fouine est dérangeant. Car le droit nouveau c'est que le non-fumeur, nouvel inquisiteur doit pouvoir aller partout !

Chassés de nos chers bistros enfumés, il nous reste à boire seuls chez nous. Enfin, avec ce que j'économise en cafés pris dans les bistros, je me dis que je me finance mes clopes.

Fumer c'est très mal, tout le monde le sait, mais je ne crois pas qu'une seule personne, que l'on puisse aujourd'hui appeler gros fumeur, arrêtera du fait de ce décret imbécile. Au contraire, le fumeur, comme tout bon toxico, est un rebelle dans l'âme. Les imbéciles pondent des lois mais la psychopathologie observent d'autres choses.

Ce que j'observe aujourd'hui, c'est un énorme ressentiment vis à vis de l'état et des non-fumeurs intransigeants. Personne n'arrête la cigarette, on se contente généralement d'arrêter les troquets. Je me suis livré à un petit sondage parmi mes amis ou mes patients fumeurs. Tous sans exception ont eu la même réaction. Certains même qui auraient voulu arrêter ne veulent pas et m'expliquent qu'ils ne le feront que dans quelques mois pour "ne pas leur donner l'impression d'avoir gagné". Tout ceci peut sembler stupide et immature mais les gens sont ainsi faits et je ne déroge pas à cette règle.

La règle semble être "plutôt crever que de leur donner raison". C'est stupide mais c'est toujours ainsi que les guerres commencent et qu'elles durent. Je crois même que si je devais crever d'un cancer du poumon dans les mois qui viennent, je serais sans doute taraudé par une atroce culpabilité qui me ferait me dire que j'ai été le dernier des cons de persister à fumer parce que je savais que c'était dangereux. Mais en surface, face au mec en blouse blanche, je continuerais à affirmer que ça a été mon choix, ma vie, mon plaisir, fut-il nuisible. Et que tandis que ce crétin aura passé sa vie à soigner des corps, sans vraiment réussir parce qu'on continue à mourir, moi j'aurai passé la mienne à m'occuper des âmes et que dans mon métier, moins crétin que le sien, tout n'était que choix philosophique, que doutes, que tâtonnements, et que c'était autrement plus compliqué. Et que c'est justement pour cela que ma profession n'a jamais voulu devenir en profession paramédicale, parce que pour nous autres "psys" vivre signifie autre chose qu'être simplement en bonne santé. Parce qu'un vrai rebelle ne se rend jamais !

Vous ne voulez plus de nous dans les rades ? Nous n'irons plus dans vos lieux de convivialité. Peut-être que les cafetiers, qui n'étaient pas contre ce décret parce que cela les dispensait de vider nos cendriers et de refaire trop souvent les peintures, se souviendront que nous constituions l'essentiel de leur chiffre d'affaires !

Quand ils crèveront la bouche ouverte, gageons que le gouvernement fera machine arrière car quoiqu'on en dise, le fric reste roi. En attendant, il reste les municipales et les cantonales de 2008. Je ne pense pas que que les fumeurs se jetteront sur les listes UMP, du moins je l'espère.

Face aux réalités économiques et politiques, que restera-t-il du nouveau droit sacré des non-fumeurs ? Peut-être l'état maintiendra-t-il son diktat. Grand bien lui fasse. Privés de leurs rades favoris, bon nombre de paumés pourront utilement demander à leur médecin de leur prescrire des antidépresseurs et des anxiolitiques. Ca marche bien aussi.

Le bouc émissaire !


Depuis ce deux janvier au matin, je tourne en rond. On m'a changé mon monde. Je ne peux plus, alors que j'arrive vingt minutes avant mes consultations, entrer dans un rade, m'approcher d'un comptoir, commander un café noir, et lire le Parisien en fumant ma clope.

Je ne peux plus, entre deux rendez-vous, entrer dans un rade avec un bon livre, m'asseoir à une table et lire en fumant une clope. Tout cela m'est interdit parce que le gouvernement a pris conscience que mon addiction était une grave nuisance. On nous a expliqué qu'à cause de personnes comme moi, d'autres mouraient de tabagisme passif.

Savoir comment est établie cette statistique fumeuse (c'est le cas de le dire), personne ne nous l'explique. C'est une oukase. Des prêcheurs en blouse blanche ayant remplacé les curés, nous expliquent que c'est comme cela, et nous n'avons rien à dire.

Ne pas fumer réduit les risques de cancers du poumons. Je suis d'accord. C'est ainsi qu'aujourd'hui, le médecin incapable de soigner et confronté à la relative faiblesse de son savoir, a beau jeu, d'invoquer encore et toujours la commode cigarette, bouc émissaire chargé de tous les maux. Tant et si bien, que même si vous n'avez jamais fumé, on vous expliquera qu'il s'agit du fameux tabagisme passif.

Et si personne ne fumait, y aurait-il encore des cancers du poumons ? Moins nous dit-on et c'est une bonne chose. Mais il y en aurait encore. Alors que dira-t-on lorsque la cigarette aura disparu à ceux qui seront malgré tout atteint d'un cancer du poumon ? Qu'ils n'ont vraiment pas de pot et que normalement, la prohibition aurait du marcher ? Mais non, suis-je bête, le médecin jamais à court d'arguments, pourra toujours invoquer qu'il n'a pas du manger ses cinq fruits et légumes par jour !

Incapable de soigner, notre brave médecin, aussi à l'aise dans la carambouille qu'un garagiste margoulin qui vous ayant vendu une bagnole pourrie, vous accuse de l'avoir mal conduite quand vous la ramenez au garage, inverse donc le processus en rendant le malade responsable de ses maux. C'est super pratique !

Je persiste donc à me demander, une fois le tabagisme disparu, et cela viendra n'en doutons pas, ce qu'il restera-t-il comme excuses à nos Diafoirus incompétents ? Peut-être à admettre qu'ils ne savent pas tout !

En 1970, "Couchez votre bébé sur le ventre" nous expliquaient nos blouses blanches, tandis qu'à partir de 2002, on conseilla de coucher les bébés sur le dos. En 1960, les mêmes médecins conseillaient de soigner l'homosexualité, car c'était une maladie, tandis qu'aujourd'hui, on encourage à vivre joyeusement son homosexualité, qui n'est qu'une variation de la norme. Les erreurs les plus grotesques ayant été pratiquées au sujet de la masturbation que les médecins déconseillaient car elle rendait sourd voire aveugle.

Des vérités d'hier sont considérées comme des erreurs aujourd'hui. Des vérités d'aujourd'hui seront peut-être des erreurs demain. Comment savoir lesquelles ? Comment repérer ces " erreurs à la mode " ?

Quant à faire confiance aveuglément aux mandarins de nos facultés de médecine, le pouvons-nous vraiment ? Le XXIème siècle, recèle sans doute des avancées technologiques indubitables, mais les hommes ont-ils changé ? Je ne le pense pas. Orgueil, imbécilité, aveuglement, contentement de soi, goût de la facilité, sont des travers aussi communs à notre époque, qu'ils le furent toujours.

Imaginer que parce que l'on a réussi des études difficiles vous met pour le restant de votre vie à l'abri de toute remise en cause ne date pas d'aujourd'hui. Si des centaines de milliers de jeunes gens sont morts en 14-18, ils le doivent aussi et peut-être même surtout, à l'incompétence notoire de généraux diplômés de polytechniques d'autant plus sûrs d'eux qu'ils étaient rarement au front.

Par exemple, j'ai pour ami, un vieux confrère qui a noté, tout à fait fortuitement en le prescrivant à une patiente dépressive, qu'un certain antidépresseur fonctionnait bien dans le traitement d'un certain type de sclérose en plaque. Mais, il n'a trouvé aucun écho, au motif qu'il n'est qu'un "simple psychiatre" et non un neurologue. Il m'expliquait récemment que dans un congrès, il avait monté un tableau expliquant sa "recherche", que personne n'avait consulté. Il avait alors tenté de prendre la parole mais on l'a simplement fait taire.

Votre serviteur, qui écrit ici-même, se bat régulièrement pour faire admettre que bien des patients traités à coups d'antidépresseurs, et notamment d'ISRS, sont en fait des personnes souffrant de troubles bipolaires non diagnostiquées. En France, ce n'est pas dans l'air du temps, les troubles bipolaires sont sous-diagnostiqués. On préfère blinder les gens d'antidépresseurs quitte à provoquer des virages maniaques.

Souvenons-nous aussi de ce pauvre docteur Ignace Philippe Semmelweis qui eut le malheur d'être en avance sur son temps. Ce brave médecin avait découvert l'asepsie. Mais, ses observations allaient contre l'opinion qui prévalait alors chez les scientifiques, lesquels (parmi d'autres causes aussi extravagantes) attribuaient par exemple les maladies à un déséquilibre dans le corps des « quatre humeurs fondamentales », une théorie connue sous le nom de dyscrasie.

D'autres admirent que, ses découvertes seraient-elles exactes, se laver les mains à chaque fois en sortant d'une salle de dissection avant de s'occuper d'une femme enceinte, comme Semmelweis le demandait, serait vraiment trop de travail. Et puis les médecins n'avaient aucune envie d'avouer qu'ils étaient responsables de tant de morts.

Il y avait aussi des questions d'idéologie qui empêchaient à l'époque l'institution médicale de reconnaître et de mettre en œuvre la découverte de Semmelweis. L'une d'elles était que cette thèse semblait ne reposer sur aucune base scientifique, puisqu'on ne pouvait en donner aucune justification car on ne connaissait pas encore les microbes. L'explication scientifique ne vint que quelques décennies plus tard quand Pasteur, Lister et d'autres pionniers auront développé la théorie microbienne de la maladie.

Un autre problème idéologique était que les idées de Semmelweis paraissaient s'appuyer sur une conception religieuse de la mort, qui contraignait les médecins à se purifier les mains après les autopsies ; tout cela sentait le «religieux », le « superstitieux » dans l'environnement intellectuel qui dominait à l'époque dans les cercles scientifiques et qui était directement issu de l'âge des Lumières.

Le refus obstiné de la communauté médicale de reconnaître cette découverte condamna à une mort tragique et inutile des milliers de jeunes mères, mais ce fut en fin de compte les idées de Semmelweis qui triomphèrent. On cite quelquefois son cas comme l'exemple d'une situation où le progrès scientifique a été freiné par l'inertie des professionnels bien en place.

***

La cigarette est nocive, c'est un fait, mais elle a bon dos. Si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer tant elle est pratique. Elle a le mérite de ne pas chercher beaucoup plus loin les causes du cancer. Car si on nous "vend" aujourd'hui que les victimes du cancer du poumon n'ayant jamais fumé, sont des victimes du tabagisme passif, comment peut-on expliquer que des gens ayant fumé toute leur vie, atteignent parfois un âge fort avancé ?

Risquons une prédiction : quelles seront les erreurs médicales de notre temps, pourtant largement acceptée aujourd'hui, qui feront sourire ou frémir nos descendants ?

Socrate qui n'était pas médecin, disait "je sais que je ne sais rien". Quelle sagesse !


Ignace Philippe Semmelweis