25 décembre, 2015

Joyeux Noël !

Si j'ai choisi une photo hivernale c'est parce qu'en ce moment, il fait super doux. Hier, je suis même allé bosser en scooter et c'était très sympa. On se serait cru au début du printemps. Après, on a fait du caffing en terrasse et franchement le chauffage était superflu.

Bref tout cela m'a rappelé les sinistres prévisions de la COP21 ! Peut-être qu'on ne verra plus jamais de neige à Paris. Peut-être que dans dix ans, il y aura des palmiers à la place des acacias sur la place à côté de mon cabinet ? Peut-être que ...

Sincèrement moi, au delà du débat climatologique, je m'en tape, je m'en contrefous. Quand je pense qu'il y a dix mile ans, la vallée de la mort était occupée par un lac gigantesque, je me dis que la planète fait bien ce qu'elle veut. Il y a ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas disait le brave Épictète. Et moi j'en reste là.

N'empêche que pour ceux qui se baladent comme moi en deux-roues, c'est plutôt chouette ces températures. Et puis, ce qui est pris n'est plus à prendre. De toute manière, la neige c'était sympa dans les contrées agricoles, quand on n'a rien d'autre à foutre en hiver que de glander au coin du feu parce qu'il n'y a rien à faire dehors. Par exemple si j'étais resté chez moi en Franche-Comté, c'est sur que la neige j'aurais adoré. J'aurais renté mes montbéliardes à l'étable et j'aurais lu au coin de l'âtre pendant que mon épouse aurait fait son ouvrage avec la comtoise qui aurait égrené les heures. Dans les sociétés "avancées", la neige c'est chiant sauf à la montagne pour ceux qui aiment le ski. 

Parce que nous, neige ou pas, même par températures négatives, faut qu'on se bouge et qu'on aille bosser. Rien de pire que la neige à Paris quand le manteau blanc cède sa place à une soupe dégueulasse et noirâtre. On s'en met plein les pompes, ça glisse et ça salit tout. Bref, la neige est une résurgence de temps anciens qui n'a rien à faire chez nous !

En revanche, j'ai rien contre un petit coup de froid de temps à autre vu que je ne suis pas frileux du tout. J'adore un bon petit froid sec bien piquant de bon matin. Ça c'est sympa surtout quand les gens s'en plaignent et que moi je m'en fous. Mais en revanche, la neige c'est vraiment surfait. Ça sert à rien à Paris. Quand on est vraiment moderne, on dit non à la neige ! Quand s'est affranchi de ces images surfaites de Noëls blancs et qu'en plus on a fait de l'anglais on dit fuck the snow !

Je vous souhaite donc à toutes et tous, un joyeux Noël pas au coin du feu !

14 décembre, 2015

Quand les gens ont peur !


Vendredi, je déjeunais avec un ami dans un petit café-tabac des environs. Une bonne petite adresse où la bouffe est plutôt bonne et pas chère. Pensez-donc que le plat du jour est à 8,50€ ! Moi, j'ai pris un coq au vin et lui un pavé de saumon. C'est sur qu'à ce tarif, il ne faut pas demander comment les bestiaux qu'on mange sont élevés. Mais bon, on s'en fout, dans la cuisine c'est la sauce qui fait tout.

On parlait de la COP21 et on se gaussait de cette pantalonnade ! Il faut dire que nous sommes tous les deux classés anars de droite, c'est dire si on se fout de tout ça. Parce que justement, nous, quand on voit tous ces élus quels qu'ils soient, parler d'une même voix d'un problème, on se dit qu'il y a forcément une arnaque quelque part. Moi le réchauffement climatique, je n'y crois pas. Enfin disons que je ne crois pas que l'homme y soit pour quelque chose. De toute manière quand j'étais petit, aux Visiteurs du mercredi, ils me disaient qu'on s'approchait d'une période de glaciation. Alors chaud ou froid, faudrait savoir ? On n'a pas le droit de mentir à des petits enfants ! Pas plus qu'à des adultes ceci dit !

Mon pote, qui est ingénieur, va plus loin et m'a donné des explications un peu plus scientifiques que ma simple croyance que j'ai écouté d'une oreille distraite parce que je bouffais mon coq de batterie au vin. Ceci étant posé, n'allez pas croire que je sois pour autant un chancre qui se désintéresse de l'environnement. Je ne jette jamais un papier par terre par exemple pas plus qu'un mégot. Je suis gars cynique parfois mais propre qui ne chie pas où il mange.

Mais le plus rigolo que mon ami m'ait raconté, c'est l'histoire d'un de ses potes qui est parait-il au bord du suicide à cause du réchauffement climatique. Moi, je me suis dit tout de suite, que le gonze était du genre hypersensible au réchauffement, un peu comme certains se disent électrosensibles, et qu'il ressent même une variation de 0,0001° ? En fait pas du tout, il s'agit d'un mec qui vit à Paris mais qui adore la plongée sous-marine.

Déjà, je me dis "pas de chance" parce que s'il y a des tas de trucs qui peuvent se faire à Paris, la plongée n'en fait pas vraiment partie à moins de la pratiquer en piscine ce qui ôte un peu de son attrait. Et mon pote de poursuivre en m'expliquant que ce type est tellement obnubilé par les poiscails qu'il en est malade, tout persuadé qu'il est qu'à cause du réchauffement climatique, ils vont disparaitre.

Bon, pas tous évidemment. Mais lui, ce qui l'inquiète, ce n'est pas le destin des harengs ou des daurades ! Non, ça c'est du poisson bas-de-gamme, à la limite il doit en bouffer. Lui ce qui le chagrine, c'est le sort réservé aux requins. Son truc à ce type, c'est de nager au milieu des squales, même qu'il a montré des photos à mon pote. Bon, ça ne m'émeut pas plus que ça parce que pourvu qu'on en ait envie et qu'on ait un peu de blé, c'est à la portée de n'importe qui d'aller faire le con au milieu de requins. 

Moi, je savais qu'on les péchait alors qu'à part leurs ailerons et leur peau pour en faire du galuchat, on ne les consomme pas et je trouvais cela un peu idiot. Parce que massacrer pour massacrer, c'est pas joli. Mais, je ne savais pas que le réchauffement allait avoir leur peau à ces redoutables prédateurs. Enfin, il parait que si et même que ce mec en est malade à se suicider. Il se trouve que ce type, je l'ai croisé deux ou trois fois. La prochaine fois qu'on se voit, je lui parle des requins et s'il me fait son sketch et perd les pédales je lui dirai qu'il n'a qu'à nager avec les sardines. C'est moins risqué et puis, il y en aura toujours des sardines.

C'est marrant ces grandes peurs générées par le pouvoir en place. Avant, c'était la fin du monde, la faim dans le monde ou je ne sais quoi et maintenant c'est la terre qu'il faut sauver. C'est tellement flippant pour certaines personnes qui croient tout ce que l'état leur dit que ça peut générer des comportements de panique extrême confinant au religieux. La terre, notre planète est ainsi devenue Gaïa, une déesse païenne qui exige des sacrifices. Fut un temps où l'on aurait sorti des statues de saints pour faire des processions, maintenant on fait une COP21.

Bien sur, les comportements aberrants ne sont pas le fait que de ce pauvre type au bord du suicide à cause des requins. Il y a plein d'autres actions entreprises au nom du sauvetage de la planète. C'est ainsi que j'ai ainsi appris l'existence d'un mouvement GINKS, Green Inclination No Kids, dont les slogans sont "si tu aimes tes enfants, ne les mets pas au monde, c'est une poubelle ou encore "faites l'amour pas des bébés, c'est mauvais pour la planète". L'idée est que l'être humain est devenu un parasite, pire un cancer qui métastase à la vitesse grand V et met en danger la biodiversité. De ce fait, certaines femmes s'en alarment et refusent de procréer au nom de la planète. Pourquoi pas après tout ? Même si cela me parait aussi saugrenu que vouloir mourir à cause d'une prétendue et improbable extinction des requins.

Enfin, le danger dont on nous rebat sans cesse les oreilles chaque jour, du réchauffement climatique, laisse la porte ouverte à tous les comportements paranoïaques les plus aberrants possibles. Les psychologues sociaux doivent se frotter les mains. Les sectes et leurs discours abscons ne sont plus les seuls sujets d'analyse pour comprendre le comportement d'un groupe. Finalement, ces gens, qu'il s'agisse du plongeur dépressif ou de ces femmes qui ne veulent plus faire d'enfants, sont un peu des gibiers de secte. Qu'un gourou se présente, pourvu qu'il soit porteur d'un thème fort et doté d'une force de persuasion indiscutable et les voici qui lui emboitent le pas pour le suivre, chacun adoptant un comportement au plus proche de ses intérêts.

Sachant que les experts du! GIEC sont de plus en plus mis en doute de même que les solutions vertes, on se demande tooujours où veulent en venir ceux qui promeuvent ce fameux réchauffement climatique. Si l'on était paranoïaque, on se dirait qu'on a à faire à une gigantesque opération de manipulation-propagande. Dans quel but, je n'en sais rien. Mais les techniques de manipulation de masse sont là. C'est ce que les sites "conspirationnistes" nomment une narrative pour expliquer comment certains états ou groupes d'état mettent au point une narration pour manipuler le peuple.

C'est ainsi qu'on utilise la méthode appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple, laisser croire que notre environnement est gravement en danger afin de faire accepter par la population un recul de ses droits plus une taxation comme un mal nécessaire.

Bien entendu, on fera appel à l’émotionnel afin de l'analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements. Dans le cadre du réchauffement climatique, on parlera ainsi de réfugiés climatiques pour que l'on s’imagine de pauvres gens jetés sur les routes comme durant l'exode de 1940. Voici revenues les charrettes à bras où sont assis des enfants qui pleurent. On se croirait dans Jeux interdits ! Pour d'autres, on utilisera des images fortes comme celle d'un pauvre ours blanc bloqué sur un tout petit morceau de banquise, victime de la folie des hommes. Et c'est encore mieux si c'est une femelle accompagnée d'oursons.

Car il s'agit de remplacer toute révolte par de la culpabilité en faisant croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, par manque d'intelligence, de capacités ou d'efforts ou encore du fait de ses défauts tels que l’égoïsme ou l'avidité. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. 

Bien sur, une fois que tout cela est mis en place, que reste-t-il aux être doués de raison ? Et bien, les êtres restant rationnels seront alors vus comme des monstres ! On pourra alors les condamner au nom de grands principes, au nom du bien évidemment !

 Parfois je me demande si ce cher Jésus n'a par totalement raison et s'il ne faudrait pas voir dans tous ces délires de plus en plus fréquents, des signes eschatologiques annonçant la fin de temps. Faut-il voir dans ces tentatives toujours plus fréquentes d'asservir le bon peuple en lui ôtant toute raison, une manipulation politique de plus ou bien l'emprise du prince de ce monde ? Brr, tout cela fait peur non ?
Moi, je n'en sais pas plus que vous. Mais bon, dans le doute, il est grand temps que je construise ma chapelle. Parce que si l'apocalypse advient, j'aurai un truc à montrer moi ! Et puis de toute manière, Jésus me l'a dit, comme je l'ai aidé dans des moments où d'autres voulaient l'interner, je serai sauvé !

Enfin quoiqu'il en soit, dans la cuisine, c'est la sauce qui fait tout, c'est la sauce qui sauve tout. Et ça personne ne pourra jamais affirmer le contraire ! 


Si, si, on y va !


Hier, fin de journée un peu fraiche avec un petit brouillard qui s'est levé. Pas vraiment envie de se bouger, de prendre ma voiture et d'aller voter. Un bon livre et un feu de cheminée me tenteraient plus. Et puis voter ? A quoi bon ? "Élection piège à cons" braillaient les soixante-huitards alors que je n'avais qu'un an. Ils n'avaient pas entièrement tort. Sauf que...

Sauf que, j'ai vu les résultats et que si voter ne sert à rien dans la mesure ou je sais qu'un élu me trahira toujours, voter permet parfois de se faire un malin petit plaisir, un plaisir un peu vicieux et honteux mais Ô combien délectable ! Voter permet parfois de mettre une paire de claques à distance.

C'est pour cela qu'hier, j'ai bougé mon épouse autant que je me suis bougé. D'un rapide mouvement de reins, je me suis extrait de mon canapé et zou, on a sauté dans la Jaguar pour aller voter. Vous me direz que j'aurais pu prendre la Visa. Sauf que là, j'avais le choix entre Valérie Pécresse et Claude Bartolone.

Valérie, elle me rappelle mes copines de l'époque où j'étais élève à Sainte-Marie. J'aurais pu épouser une fille comme elle sauf que bien sur, après quelques années, elle n'aurait pas supporté le bulleur que j'étais. Les filles comme Valérie, elles ont des frais de maintenance élevés et des exigences terribles. Quand vous en épousez une, vous êtes condamné à bosser comme un damné et à ramener des dossiers le soirs ou le week-end à la maison ! Ce n'est pas vraiment mon truc. D'ailleurs quand j'avais une petite vingtaine d'années, j'ai eu une copine comme Valérie. Elle s'appelait aussi Valérie et elle faisait de l'audit externe chez un des Big6, comme on disait à l'époque où ils étaient encore six, et le pire c'est qu'elle aimait ça. On n'avait pas vraiment les mêmes valeurs.

Mais bon, en souvenir de mes années dans le privé catholique sous contrat, et des Valéries que j'ai connues, j'ai opté pour la rutilante Jaguar plutôt que pour la prolétaire Visa. Quand on s'apprête à voter Les Républicains, on se donne les moyens d'adhérer aux valeurs du parti. Autant y aller le cul calé dans du Connolly au son feutré du six-en-ligne que dans du drap rêche de chez Citroën avec le bruit de crécelle du bicylindres. 

Et puis, il suffit d'arriver au bureau dans cette bagnole pour que tout gauchiste qui se respecte se dise : "encore un gros con de droite". Surtout que je suis con à fond dans la mesure où plutôt que de me garer à l'extérieur, comme le pékin moyen, moi j'entre carrément dans la cour de l'école où est le bureau de vote, pour avoir le moins de pas à faire. Si la République tant vantée par Valls, avait le sens du service, on amènerait l'urne à ma voiture et je n'aurais qu'à descendre ma vitre pour y glisser mon bulletin.

J'ai donc voté pour Mme Pécresse, non par conviction, parce que je ne connais même pas son programme, mais parce que ce n'est pas tous les jours qu'on peut coller une beigne à Bartolone. Lui, je ne l'aime pas du tout mais alors vraiment pas. Ce n'est pas tant qu'il soit socialiste qui me débecte parce que contrairement à eux, je peux avoir du respect pour quelques adversaires. Alors que vous l'aurez noté, pas un de ces gauchistes n'a le moindre respect pour les adversaires, comme s'il leur semblait fou qu'on ne puisse pas partager leurs idées. Léo Ferré avait raison, la gauche est vraiment une salle d'attente pour le fascisme

Je ne déteste donc pas Bartolone parce qu'il est socialiste parce que je sais qu'on peut se tromper et croire que le projet socialiste est un humanisme. Je connais de brave gens à gauche qui se fourvoient mais que la ploutocratie incarnée par un Sarkozy n'amènera jamais à droite. Non, je déteste ce type parce qu'il se donne des airs de petit marquis alors que toute sa vie il aura bouffé à la gamelle des fonds publics pour un résultat nul sans jamais rien produire d'intéressant pour la collectivité. Je le déteste aussi parce qu'outre le fait qu'il pompe le fric public, il le fait aussi sur le dos du prolo qu'il est sensé représenter alors qu'il vit dans une maison de 380m2 estimée à 2 millions d'euros et qu'il palpe 18 000 euros par mois en tant que président de l'assemblée nationale alors qu'il menait une campagne l'empêchant justement d'honorer cette fonction. 

Ce type est vraiment un concentré de toute l'abjection du système politique français. Si j'étais vulgaire, je dirais que je lui chie à la gueule. A défaut de pouvoir lui tartiner le visage avec le produit de mes intestins, ce que la loi et l'hygiène proscrivent, j'ai donc voté. Me souvenant de "tous ces gens qui sont morts pour que je vote" mais dont on ne me donne jamais les noms, j'ai décidé de les honorer en mettant un bulletin dans l'urne. En en le glissant dans l'urne, j'ai pensé "vas-y Valoche, bouffe-lui la gueule à cet étron".

Puis, je suis retourné chez moi et j'ai attendu devant BFM bien sagement. Ce fut d'abord un score serré donnant les deux adversaires à 43%. Et enfin la nouvelle est tombée. C'est Valérie Pécresse, ma copine, qui a été élue tandis que Bartolone se prenait une branlée. Aujourd'hui, je n'aurais donc qu'un mot : dans le cul Claude ! Et qu'on ne m'accuse pas d'avoir une dent contre Bartolone. J'aurais agi de même si Cambadélis s'était présenté à sa place ! Il faut être honnête.

Parfois ça a du bon de se bouger du canapé !

07 décembre, 2015

Branlée électorale !

Après les tragiques attentats de Paris, enfin des images qui font plaisir !


Hier c'était la branlée électorale pour les socialistes. Une vraie Bérézina ! Comme je ne suis pas un chien, sitôt obtenu les résultats, je me suis fendu d'un SMS de condoléances à Lapinou mon filleul socialiste. Il m'a juste répondu "qu'ils avaient bien résisté quand même". 


Celle-là, mon grand-père n'avait pas osé la faire ! Pourtant en 39-40, il avait un peu vécu la même chose que la déroute socialiste puisque mobilisé sur le front de l'est face aux allemands dans un régiment d'artillerie, il avait été démobilisé à Pau ! C'est sur que c'était encore en France, on aurait pu reculer jusqu'en Espagne. C'était à deux pas !

Lapinou, comme tout socialiste qui se respecte, c'est un peu le capitaine d'une équipe de foot qui vient de se prendre 10-0 dans la gueule et qui triomphe encore après le match face aux caméras en disant que son équipe a bien joué et qu'ils ont eu de belles occasions.

D'ailleurs après avoir rédigé l'article précédent, je suis un peu inquiet. Il faudrait que je demande aux parents de Lapinou s'il n'a pas été victime d'un AVC ou d'un trauma crânien étant plus jeune. Parce que faire une Sup' de co et aimer autant l'argent tout en étant socialiste, il doit y avoir une explication physiologique.

Même si chacun sait que l'on ne peut être socialiste, intelligent et de bonne foi, il y a toujours un truc en trop !

Y'a un truc !


Voici quelques mois, je recevais un patient venu du centre de la France en rendez-vous. Désireux de me soumettre un cas qu'il juge complexe, il me demande deux heures d'affilée. 

L'histoire est simple et tient en peu de mots : à l'heure ou lui et son épouse, tous deux médecins, vont simultanément prendre leur retraite, il juge le comportement de son épouse problématique. Certes, leur vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille mais jusqu'à présent, le quotidien ne lui avait jamais semblé insurmontable ; seules des crises fréquentes à tous les couples avaient émaillé leurs vies.

Il semblerait qu'aujourd'hui, son épouse est beaucoup changé. Elle lui a révélé la présence d'un amant. Jusque là, rien de bien terrible, ce sont des histoires qui arrivent malheureusement. Le pire étant qu'elle ne désire pas forcément divorcer mais simplement continuer leur vie de couple en lui imposant au rythme qu'elle voudra des escapades chez son coquin. L'histoire se corse donc un peu car on a du mal à concevoir qu'une femme de sa condition et ayant une telle éducation, puisse ainsi du jour au lendemain imposer une vie que la morale courante réprouve. Généralement, on choisit entre le mari et l'amant. Et si l'on veut les deux on fait en sorte que le premier ignore la présence du second.

Je tique donc un peu face à ce tableau de vie de couple bien curieux, décidé à en savoir plus. Il m'explique donc qu'outre cette curieuse demande consistant à lui imposer son amant, elle qui fut un modèle de bonne éducation a développé une tendance à jurer, sinon comme un charretier, du moins beaucoup plus souvent qu'auparavant. J'ai l'intuition que l'origine du problème n'est pas psychologique mais plutôt biologique.

Effectivement, madame a fait un AVC l'an passé. D'après l'IRM et ce qu'en a dit le neurologue, les conséquences sont minimes. On a pu relever un surcroit de fatigue mais rien de plus grave qui aurait pu susciter plus d'investigation. Je ne suis pas neurologue mais j'en sais suffisamment sur le sujet pour savoir que dans certains cas, certaines atteintes des lobes frontaux, un changement de caractère peut survenir, ce changement intervenant en pire, de bonnes personnes se transformant parfois après un AVC en individus odieux.

Étant comme BFM et ne pouvant me passer de mes experts, j'en viens donc à demander à mon patient de m'envoyer l'IRM et le compte-rendu, que je transmettrai à l'un de mes lecteurs, le bon docteur F, neurologue de profession.

Si je l'appelle le bon docteur F, c'est qu'il a pris le soin et a eu la gentillesse de recevoir Jésus un dimanche après-midi à domicile afin de me donner son avis alors qu'il y avait six mois d'attente à son cabinet. D'ailleurs, même Jésus l'avait trouvé sympathique et comme il me l'avait dit : ça change de la bande de cons que j'ai pu voir.

Sitôt dot, sitôt fait, k'expédie les documents au bon docteur F qui valide mon intuition en me précisant que : "On est bien d'accord que jurer comme un charretier à 60 ans doit faire tiquer et chercher quelquechose d'organique." Viennent ensuite, des explications très techniques et je l'imaginais déjà se faire ces réflexions en regardant l'IRM, le lisant comme moi je lirais une carte Michelin. Il est balèze le docteur F pour sortir un truc du genre : "Avec l'histoire, c'est sûr qu'on a envie d'incriminer le possible Avc lenticulaire G".

En revanche, il explique bien que : "Par contre, les patients souffrant de démence fronto-temporale ont souvent un tableau comme ça. Ça évoquerait une atteinte des boucles entre les noyaux gris et le cortex orbito-frontal". Il m'envoie aussi deux liens fort intéressants sur le sujet, un premier en français et un second en anglais. Je transmets alors à monsieur et madame, cette dernière m'indiquant qu'elle est maintenant prise en charge à côté de chez elle. 

L'amusant, si l'on peut dire, dans cette affaire est que l'on persiste à faire de la psychologie sans cerveau, comme si ce denier gérait tout un tas de choses mais surtout pas nos pensées et nos comportements sociaux. Et pourtant, tout un chacun ou presque, a déjà été bourré et a pu constater que l'ébriété, événement banal s'il en est, pouvait rendre très différent de ce que l'on est habituellement. 

Ainsi, en cas de changement de comportement même mineur suite à une atteinte du cerveau, tumeur, commotion, fracture, AVC, consultez votre neurologue et exigez des précisions. Après une fracture mal consolidée, une entorse mal soignée, on peut se mettre à boiter, alors imaginez bien qu'après un pet au casque mal diagnostiqué, on peut aussi avoir des séquelles et déconner plus ou moins.

Je ne suis pas la poubelle des mauvais médecins !

04 décembre, 2015

Qu'a-t-il voulu dire ?



J'ai parfois une patientèle bien trop intelligente pour moi ! Parfois, certains me sortent de ces trucs terribles. Ils me balancent une phrase comme ça, comme si c'était une évidence que je doive comprendre immédiatement alors que pour ça reste aussi abscons que du chinois. Ce n'est pas que je sois plus con qu'un autre mais quand on me parle comme le sphinx, moi ça me bloque. Dans ces moments là, je regrette mes ingénieurs. Au moins avec eux, tout est simple ! 


Par exemple tout récemment, un patient qui vit loin dans les montagnes THQI, c'est à dire le mec, très très très intelligent, me parle d'un truc avant de me balancer d'un air entendu : "j'adore ce proverbe japonais qui dit que l'homme et la femme qui se sont baignés ensemble seront toujours bons amis".

Là, je suis resté un peu interdit. Bien sur, face aux patients, le truc c'est de toujours feindre qu'on comprend tout, sous peine de passer pour un gros con. Et croyez-moi, dans ma profession, être un gros con n'est pas vendeur. Autant un élu peut-être un gros con, même le roi des cons, cela ne handicapera pas sa carrière, pourvu qu'il ait la bonne formation de base ou les bons réseaux. Pour les psys, être un con c'est rédhibitoire à moins de vouloir faire carrière dans le secteur public moins exigeant. 

J'ai donc fait bonne figure en prenant l'air pénétré du mec qui goute tout le suc de ce proverbe japonais. Mais en fait, dans ma tête, je me demandais ce qu'il avait bien voulu dire, ce que pouvait bien signifier ce proverbe japonais. Je savais déjà que le Nô, le Kabuki et les Haïkus me faisaient chier et que je n'étais donc pas très versé dans la culture japonaise. J'ai donc découvert que les proverbes du pays du soleil levant m'emmerdaient tout autant. C'est un fait.

Mais je ne saisissais toujours pas pourquoi un homme et une femme qui se sont baignés ensemble seront toujours bons amis. Déjà, moi je suis plus douche que bain parce qu'un bain c'est long et que macérer dans sa crasse c'est pas génial. Bon, j'ai déjà pris des bains c'est sur, avec un bon livre et des clopes pourquoi pas. Cependant, j'occupe déjà un certain volume et bien que je possède une baignoire de bonne taille, je ne me vois pas à deux dedans. 

Ceci dit, les japonais ont sans doute de plus grandes baignoires, des trucs collectifs dans le genre spa nordique. Moi, j'aime pas trop ce genre de trucs. J'y suis allé une fois dans une salle de sport. En fait, je suis allé une fois dans une salle de sport qui proposait aussi un spa. Je n'y ai pas foutu les pieds parce que je me suis imaginé que tout le monde devait baiser dedans et que je n'avais pas envie de macérer dans un bain de sperme de sportifs !

Mais bon, l'image était bonne, le spa, le grand bain collectif où je pouvais imaginer qu'un mec et une gonzesse se baignent ensemble. Et alors quoi ? En quoi, se baigner dans un spa fait d'un homme et une femme de bons amis ? Déjà, je suppose qu'ils le sont un peu parce que je n'imagine pas deux étranger se baigner dans le même bain. 

Ensuite, tout aussi rapidement, je me suis dit que dans le bain, ils devaient copuler comme des gorets. C'est sur que niquer dans un bain avec quelqu'un ça crée des liens. On devient bons amis, on a des souvenirs communs. A moins que l'eau chaude aidant, il se crée quelque variation de température interne au niveau intestinal, entraînant l'émission de gaz. Peut-être qu'après avoir lâché quelques caisses dans un bain, on devient vite intime et qu'on reste bons amis. Le chapelet de bulles odoriférantes qui remonte à la surface avant de crever, c'est sur que ce n'est pas super élégant mais ça rapproche. Chacun le sait, quand on peut péter au lit c'est qu'on est vraiment en couple. Avant, tant qu'on est anxieux à l'idée de lâcher un vent, on en est encore à la phase de séduction.

Voilà donc à quoi je pensais et j'espère, chers lecteurs, que vous voudrez bien pardonner la pauvreté de mes réflexions. Je ne me suis jamais pris pour un THQI moi ! Je suis un gars simple, un maçon de la psychologie. Sinon, pensez bien que je serais devenu psychanalyste et que moi aussi j'aurais lâché des apophtegmes mortels dans le genre Cléobule de Linde à qui l'on doit le célèbre "Prudence en toute chose". 

Tiens quand mon montagnard m'a sorti son proverbe japonais, j'aurais pu lui répondre ça : "certes mais comme le disait Cléobule de Linde, prudence en toute chose". Là, c'est moi qui l'aurait collé le montagnard. Je n'ai pas été assez vif. Il m'a tellemetn scotché avec son proverbe à la con que je suis resté tout con. 

Et justement comme je n'ai pas envie de mourir idiot, je lui ai demandé à mon gars des alpages ce qu'il entendait par "l"homme et la femme qui se sont baignés ensemble seront toujours bons amis". Et ça a été à son tour de sécher. Aussi sec qu'une tranche de viande des Grisons qu'il était le gaillard quand il s'est agi de m'expliquer le sens de ce proverbe. En fait, il m'avait sans doute balancé ça pour faire son intéressant. A la fin, il m'a avoué qu'il ne comprenait pas bien le sens du proverbe et qu'en plus, il n'était pas sur que ce soit japonais et qu'il aurait tout aussi bien pu entendre cette phrase dans un western américain. 

Bref, il avait voulu jouer le beau et me balancer sa pseudo-science nippone. Alors même qu'il a convenu que le Japon ne l'attirait pas malgré les prix canons sur les vols (480€ A/R). Lui, il préfère le Canada, les forêts côtières de Colombie britannique pour courir avec les ours et hurler avec les loups. Son rêve c'est de jouer au trappeur au milieu des Douglas et voilà qu'il me balance du proverbe japonais ! On aurait pu parler tronçonneuses et moto-neige !

Ca m'a rassuré, je n'étais finalement pas si con. Je n'avais rien compris parce qu'il n'y avait rien à comprendre. Peut-être que j'en parlerai à Chaton. Lui, c'est un super analysant, un casseur de codes, si il y a quelque chose à saisir dans ce proverbe, si toutefois c'en est un, il trouvera. En attendant, je me dis que c'est marrant mon boulot, il y en a toujours un pour jouer au malin. La palme revenant évidemment à ceux qui m'ont dit adorer Ulysse de Joyce, bouquin imbitable s'il en est. D'ailleurs l'expérience me prouve, et j'en fais un axiome, dès qu'il y en a un qui me parle d'Ulysse de Joyce, je me dis que c'est rien qu'un gros pédant. Ceux qui citent du proverbe japonais à tout va aussi ! 

Voilà, comme j'ai bien trop réfléchi et que je reste un mec simple adepte de plaisirs simples, je vous propose maintenant un petit coup de musette. Parce que ça fait des semaines qu'on nous bassine avec Eagle of death metal en oubliant qu'on a nous aussi des airs très dansants !

Dédicace spéciale pour Jean Sablon s'il me lit !