29 avril, 2007

Syndrome de Munchausen par procuration ou relayé !


Dans la liste des pathomimies, le syndrome de Munchausen par procuration est sans doute le plus effrayant. Plutôt que de jouer lui-même le malade, en feignant une pathologie quelconque, dans ce cas, l'individu va se servir d'un tiers, le plus souvent un enfant, qu'il rendra malade. On imagine, que le but n'est pas de faire souffrir l'enfant, mais plutôt de démontrer à l'équipe médicale, par un dévouement constant, et une présence permanente au chevet de l'enfant, qu'on est un bon parent.


Découvert en 1977 par Sir Roy Meadow (pédiatre britannique, spécialiste des reins), le syndrome de Munchausen par procuration est une forme particulière de maltraitance infligée à un enfant, généralement par sa mère. Ce syndrome décrit un trouble du comportement d’un adulte envers un enfant. Tout comme pour la forme simple, on ne connaît pas l’étiologie, c'est à dire les raisons pour lesquelles un individu en souffre.


Ce syndrome se définit par l'association de quatre critères :

  • Maladie de l'enfant produite ou simulée par l'un des parents ;

  • Consultations médicales répétées pour obtenir la réalisation d'examens complémentaires et la prescription de traitements ;

  • Les parents responsables affirment ne pas connaître la cause des symptômes ;

  • Les symptômes régressent lorsque l'enfant est séparé du parent responsable.

Dans sa forme extrême ce syndrome peut conduire à des actes médicaux majeurs mettant le pronostic vital en jeu. Le taux de mortalité chez les enfants victimes serait d'environ 20%, même s'il est très difficile à apprécier.

Toutes les couches sociales sont concernées et dans 90% des cas il s'agit de la mère biologique. Un pourcentage important de ces femmes exercent une profession médicale ou paramédicale (médecin, infirmière, aide-soignante, assistante sociale, etc.) ou ont un lien avec ce milieu. A ce titre, et sans vouloir alarmer quiconque, aimer lire des romans sentimentaux dont l’histoire se passe exclusivement dans des hôpitaux, ou être addict à des séries telles que « Urgences » peut être un critère diagnostic utile.

Ces femmes présentent un comportement stéréotypé de « bonne mère particulièrement attentionnée à l'égard de son enfant et extrêmement présente lors des séjours hospitaliers de ce dernier ». Elles sont généralement moins inquiètes que l'équipe soignante et tiennent un discourt de type médical, n'hésitant pas à suggérer des examens complémentaires invasifs ou des interventions chirurgicales.

Ces femmes sont épanouies en milieu hospitalier par le fait qu'elles sont l'objet d'admiration de la part des médecins et des autres parents.

Souvent déprimées dans leur vie quotidienne, on peut avancer que de cette manière, elles tentent de développer une stratégie de défense leur permettant de tenir un rôle et d'avoir un but pour enfin exister et être au centre de la scène. C’est une simple tentative d’explication puisque comme pour toutes les pathomimies, on ne connaît rien ou presque de ce trouble grave.

C'est un trouble difficile à diagnostiquer. Cela ne sera possible qu'en observant l'enfant malade. Ainsi, certaines pathologies spécifiques, mais surtout les récidives (hospitalisations multiples) ou les difficultés de traitement, peuvent amener l'équipe soignante à envisager un mauvais traitement de la part de la mère, amenant ainsi un diagnostic de syndrome de Munchausen par procuration. Bien entendu, ce qui alerte aussi, c'est que l'enfant se porte mieux lorsque la mère n'est pas là.


Jonathan Kellerman, écrivain américain et psychologue de formation, s'est lancé dans l'écriture de polars mettant en scène un héros, Alex Delaware, lui-même psychologue. Dans son ouvrage intitulé « La Valse du diable », Kellermann aborde de manière réaliste le syndrome de Munchausen par procuration et nous montre combien il est difficile de le diagnostiquer.


L'histoire est la suivante : Médecin dans un service pédiatrique, Stéphanie Eves, demande l'aide d'Alex Delaware, psychologue, pour l'aider à comprendre le cas de Cassie, une petite fille de 2 ans, souffrant de multiples pathologies depuis sa naissance. Très vite, le syndrome de Munchausen par procuration est évoqué. Mais comment en être sûr puisque de nombreux autres suspects sont aussi plausibles ?


Globalement Kellermann est un excellent auteur, rigoureux, mettant en scène de très bonnes histoires richement documentées, ayant toujours pour trame la psychopathologie. « La valse du diable » n'est sans doute pas son meilleur roman, mais il mérite d'être lu, car il constitue un véritable cas clinique d'un syndrome de Munchausen.

Jonathan Kellermann

Ne vous laissez pas abuser ! Les pathomimies ou troubles factices !



Les troubles factices, également appelées pathomimies, sont des pathologies qui se situent aux frontières de la mythomanie, de la conversion hystérique et de la simulation.

Les pathomimies se distinguent de la simulation, qui est un acte volontaire, conscient, opéré en vue d'obtenir une satisfaction précise (exemple : se faire exempter à l’époque du service militaire). Les pathomimies n'entrent pas non plus dans le cadre des phénomènes de conversion observés dans le cadre de l’hystérie telle que la décrivit Charcot. Le tableau ci-dessous permet de les différencier.

Tableau comparatif Simulation / Trouble factice / Conversion

Les pathomimies occupent une place située entre ces deux pôles, puisque les patients allèguent une maladie qu'ils provoquent eux-mêmes, ce qui s'approche de la simulation, mais que le but de ce comportement est essentiellement inconscient, puisque le sujet cherche invariablement à se retrouver dans un rôle de malade.

La quête du statut de malade est obstinée et répétitive, et le patient est souvent, ou devient un familier du milieu médical (profession médicale ou paramédicale, acquisition de connaissances en ce domaine à l'occasion d'hospitalisations successives). Les motivations de cette recherche du statut de malade demeurent incompréhensibles au sujet comme au personnel soignant.

Aujourd’hui encore, personne ne sait pourquoi des individus en arrivent à mimer des maladies et on estime simplement que cette position de « malade » leur apporte des bénéficies secondaires, sans que l’on sache exactement quels sont ces bénéfices.

Les manifestations cliniques des pathomimies très variées mais on distingue :
  • I. LE SYNDROME DE MÜNCHAUSEN :
    Ainsi dénommé par Asher en 1951. Il se caractérise par la simulation d'un tableau d'urgence somatique (maladies du « corps »), comme dans le cas de cette demoiselle, ou psychique et par un roman biographique hors du commun, particulièrement dramatique (accidents, deuils), qui prend l'allure d'un roman fantastique que l’on nomme pseudologia phantastica (mensonges, falsifications de souvenirs, récits d'exploits imaginaires).
    Ce syndrome serait plus souvent masculin, du moins dans ses formes les plus abouties, quand les patients recherchent des opérations chirugicales ou des examens intrusifs, tandis que les femmes semblent préférer mimer des pathologies psychiques ou se borner à décrire.
    Les patients vagabondent, parfois à travers tout le pays, d'hôpital en hôpital, dont ils sortent contre avis médical ou par fugue après avoir été démasqués. Le syndrome de Munchausen est diagnostiqué lorsque tous les examens sont négatifs tandis que le patient se plaint tout le temps. De même, l'aspect évasif des propos du sujet, son hyperadaptation aux soins, l'absence de toute visite, des tendances à exploiter matériellement les autres patients doivent faire envisager un syndrome de Munchausen. On retrouve souvent des antécédents de condamnation pour escroquerie et une toxicophilie.

    Toute prise en charge psychiatrique est rendue très aléatoire par la tendance à l'agressivité et la fuite qui suivent l'annonce au sujet que l'on s'oriente vers des troubles de nature psychique.

    Du point de vue psychopathologique, ces patients présentent des traits masochiques évidents, associés à des troubles sévères de l'identité. On constate également la présence d'éléments du registre asocial et hystérique (mythomanie, histrionisme, changement d'identité). A priori, comme je l’expliquais dans l’article précédent, la demoiselle dont m’a parlé mon ami, se situe dans ce registre.

  • II. LE SYNDROME DE MÜNCHAUSEN PAR PROCURATION (OU SYNDROME DE POLLE) :
    C’est sans doute la pathologie la plus révoltante puisque dans ce cas, c'est un enfant qui est instrumentalisé et utilisé en tant que sujet malade. Habituellement, c'est un des parents, issu d'un milieu en rapport avec l'exercice de la médecine ou ayant de grandes connaissances de ce milieu, qui provoque chez son enfant la pathologie factice pour jouer ensuite les parents dévoués. Le diagnostic est souvent très difficile, et uniquement confirmé par l'amélioration de l'état de l'enfant lorsque l'interdiction des visites rendues par le parent soupçonné est obtenue. On estime qu’un fort pourcentage de morts subites du nourrisson serait dû à un syndrome de Munchausen par procuration.

  • III. LE SYNDROME DE LASTHENIE DE FERJOL :
    Cette pathologie porte le nom de Lasthénie de Ferjol qui est un personnage du roman « Les diaboliques » de Jules Barbey d’Aurévilly, qui se meurt d’une maladie de langueur comme on disait au XIXème siècle. Le prénom fictif de « Lasthénie » est bien sur un jeu de mot formé sur le terme « asthénie » qui est le nom savant désignant la fatigue. Le patient, le plus souvent une femme, est anémié, présentant une asthénie avec pâleur, comme s’il manquait de sang. C’est souvent le cas, mais, le saignement est obtenu par des prélèvements effectués par le sujet lui-même, ou bien prennent la forme de dons de sang répétés, dans des endroits et sous des identités différents. C’est une pathologie difficile à détecter.

  • IV. LES DERMATOSES FACTICES (ulcérations auto-entretenues) :
    Ce sont de fausses maladies de peau. Elles comprennent des ulcérations chroniques auto-entretenues, des abcès créés par injection de produits souillés (germes fécaux le plus souvent).

  • V. LES FIEVRES FACTICES :
    Des fièvres au long cours inexpliquées en dépit d'explorations multiples peuvent être provoquées par des manipulations du thermomètre, ce qui demeure relativement facile à mettre en évidence, par des injections ou ingestions de substances chimiques qui possèdent des facultés pyrogènes (élèvent la température).

La prise en charge des pathomimies est extrêmement difficile. Tout d’abord, les pathomimies ne sont pas simples à diagnostiquer, puisqu’il apparaît de prime abord totalement fou qu’un individu puisse jouer le malade. De ce fait, un médecin, rarement formé à ce type de pathologies, ne pensera jamais qu’il est en présence d’une pathomimie et s’axera toujours sur les examens médicaux qu’il poursuivra. C’est donc après de minutieux et nombreux examens que l’on envisagera une pathomimie pour expliquer les symptômes décrits par le patient.

Enfin, on en connaît peu de choses puisque, d'une part, ces patients sont souvent très mal tolérés dans les services dès que la nature factice de leur trouble a été découverte, par les médecins qui estiment avoir été floués et abusés. D'autre part, il faut comprendre que ces malades, quelque soit le caractère aberrant de l’expression de leur souffrance psychique, restent des sujets dont le fonctionnement mental les a amenés à avoir besoin du rôle de malade ou de mettre en échec le corps médical pour être reconnus. Dès lors, guérir pour eux, revient à souffrir. Ils seront donc réticents à tout traitement, préférant une fois démasqués, s’ils le peuvent, s’évanouir dans la nature, pour abuser d’autres personnes naïves.

Face à une pathomimie, il n'est donc pas question d'agresser le patient en le démasquant, mais plutôt de tenter d'aborder ses difficultés en terme de maladie sous-jacente à prendre en compte et en charge. Malheureusement, et le plus souvent dans le cas de syndromes de Münchausen, l'essentiel de l'aspect thérapeutique consiste à éviter des examens risqués, voire parfois des interventions chirurgicales exploratrices.

Pour ma part, je n’ai jamais eu de pathomimies dans mon cabinet. Tout au plus ai-je douté une fois d’une patiente dont je jugeais l’histoire et les symptômes peu crédibles. Lorsque j’ai voulu tenter une expérience très simple, afin de vérifier la validité des symptômes qu’elle évoquait, j’ai essuyé un refus catégorique assorti d’une colère assez vive. J’ai traité son angoisse mais je ne saurai jamais si elle m’avait menti ou non sur la réalité de ses symptômes. Je reste toutefois persuadé que j'ai été face à une jeune femme s'étant inventé une phobie étrange pour se faire prendre en charge et de ce fait rester au centre des attentions.


Pour conclure ce long article, si un jour vous allez consulter des forums médicaux, et que vous soyez émus à lecture de témoignages bouleversants, ne soyez pas naïfs et demandez-vous toujours si vous n’êtes pas face à un syndrome de Munchausen par exemple.

De la même manière, chaque fois que vous êtes face à un récit bouleversant, faisant intervenir, une pathologie ou un traumatisme grave, et que la rédaction est riche d’émotions mais pauvre ne détails et très romancée, doutez toujours de la véracité du récit. A titre d’exemple, j’ai lu le récit bouleversant d’une femme, racontant le décès de sa fille de vingt dans un accident de voiture, qui s’est révélé être un mensonge éhonté. De même voici quelques années, une quadragénaire américaine, a défrayé la chronique en se faisant passer durant des mois, pour une adolescente leucémique, afin de susciter la compassion, avant d’organiser sa mort fictive. Elle fut finalement démasquée.

Pour ma part, je pense que plus de la moitié de ces témoignages, qu’ils figurent sur des sites médicaux ou des pages personnelles, sont totalement bidons et émanent de telles personnalités au psychisme dérangé.

Sur le net, ne soyez pas naïfs, doutez toujours de tout !

Lasthénie de Ferjol !

Soyez vigilants ! Ne croyez pas tout ce que vous lisez ou entendez !


Voici bien des années, je devais avoir vingt-quatre ans à cette époque, n’existait que le brave Minitel et son écran monochrome. On allait y chercher une foule de renseignements et accessoirement on pouvait aussi aller y papoter. Ce fut l’apogée des messageries roses, les fameux 3615 Truc, dont les publicités agrémentées de femmes dénudées, ornaient tous les murs et moindres palissades de nos villes.

Il y avait aussi des messageries plus classiques, destinées aux rencontres, comme il en existe aujourd’hui sur le net. Un de mes amis y allait souvent. Pilote militaire, sa formation où il n’y avait que des hommes, ne lui avait pas appris à converser avec le beau sexe, aussi trouvait-il pratique de dragouiller des filles sur ces sites de rencontres. L'anonymat télématique lui permettait de se montrer moins pataud et maladroit ou de se laisser terrasser par son manque d'assurance.

Intelligent, tout autant que naïf, il pouvait y passer des heures, nouant des relations diverses et variées, pour son plus grand bonheur et son plus grand malheur. Il faut dire, que l’anonymat a toujours favorisé des pathologies méconnues.

Au tout début des années 90, il lui arrive l’histoire suivante. Alors qu’il discute avec une jeune femme sur une messagerie, il apprend qu’elle a une leucémie et qu’elle est condamnée ; Comme il me l’expliquera, cette demoiselle ne l’intéresse pas plus que cela, mais il joue les bons samaritains. Il la trouve gentille et en plein désarroi alors il parle avec elle, et ils s’appellent au téléphone de temps à autre. Elle semble extrêmement sans aucun soutien social, isolée au sein d’une famille à la dérive.

Elle est donc sortie de l’anonymat puisqu’il connaît son numéro et sa voix. Elle semble déprimée et très solitaire. Il n’a aucun élément pour mettre en doute ses propos. C’est pourtant un type intelligent, sensible et extrêmement intuitif. Il poursuit donc au fil du temps sa conversation avec elle, de manière épisodique. Elle semble attachée à lui, même si elle n’a fait aucune demande pour el voir. Lui, habite Paris, elle, le nord de la France. Ce sont deux étrangers unis par leur solitude respective.

L’état de la demoiselle se détériore. Et comme il me l’expliquera, lorsqu’il l’a au téléphone, sa voix n’est parfois qu’un filet, entrecoupé de quintes de toux. Il la soutient, fidèle au poste et à l’honneur qui sied à l’officier qu’il est. Comme il voyage beaucoup, il lui ramène de temps à autre des babioles, qu’il lui expédie chez elle. Il connaît donc son adresse mais n’a jamais eu envie d’aller la voir.

Pour qui n’a jamais été sur ces messageries, c’est assez étonnant. Pourtant, cela fonctionnait comme cela à cette époque. Des gens isolés, qui se soutiennent, parvenant à créer des liens aussi forts qu’éphémères, sans qu’ils n’aient jamais besoin de se voir. C’était un peu SOS amitié.

Quelques mois plus tard, la demoiselle lui explique qu’elle doit se faire hospitaliser. Quelques semaines passent, au bout desquelles il n’aura qu’un seul contact, au cours duquel elle lui expliquera qu’elle va sans doute décéder. Elle sera très brève et lui, qui se propose d’aller la voir au moins une fois, ne pourra pas le faire. La vie suivant son cours, il trouve cela étrange, m’en parle d’une manière anecdotique, sans y attacher beaucoup plus d’importance.

Peu de temps après, on l’appelle, et une jeune femme, qui se dit être une amie de la demoiselle, lui annonce qu’elle est décédée ce jour même et que ses obsèques auront lieu à telle date dans tel village du Pas de Calais. Mon ami prend des renseignements et s’étonne que tout soit allé si vite. Un peu coupable, il fait envoyer des fleurs pour les obsèques et décide de s’y rendre.

Arrivé le jour dit à l’église du village, il trouve porte close. Le village par contre correspond aux descriptions que la demoiselle lui faisait. Il trouve cela étrange et décide d’en savoir plus. Il se rend à la mairie, explique un peu son histoire et la secrétaire fait des yeux ronds. Dans un si petit village, cela se serait su si une jeune femme d’une vingtaine d’années était morte. Il se débrouille, ayant pour seul renseignement le numéro de téléphone qu’elle lui a donné, pour connaître l’adresse. Il la trouve et s’y rend. La maison est misérable et en très mauvais état, façon lumpen-prolétariat.

Une femme d’une quarantaine d’années lui ouvre la porte et lui dit qu’elle a bien une fille mais qu’elle est en bonne santé. Mon ami s’énerve en lui disant que c’est à son numéro qu’il téléphoné depuis plusieurs mois et qu’il ne partira pas sans connaître le fin mot de l’histoire. Le mari vient alors à la porte et lui dit que leur fille a quelques problèmes et demande à mon ami de les laisser en paix. Sur le pas de la porte, il leur raconte brièvement l’histoire de la leucémie et du décès, les parents ne semblent pas inquiets outre mesure, juste ennuyés, et s’excusent avant de lui claquer doucement la porte au nez.

Mon ami n’étant pas du genre à laisser tomber facilement, il monte dans sa Golf GTI (la star de l’époque), et retourne à la mairie pour connaître l’adresse des services sociaux les plus proches. Il devine que quelque chose de louche a eu lieu mais n’imagine pas quoi. Arrivé dans une commune voisine où se situent les services sociaux, il fait le forcing et est reçu par une assistante sociale immédiatement. Il lui explique l’histoire telle que je vous la raconte. L’assistante sociale est perplexe. D’après mon ami, la demoiselle semble être retenue contre son gré. Comme c’est un officier, qu’il lui prouve en lui montrant ses papiers, qu’il est très déterminé dans ses propos et précis dans la chronologie des faits, l’assistante sociale le croit et décide de l’accompagner.

Ils retournent donc au domicile de ladite demoiselle. Cette fois-ci, les parents les reçoivent et semblent très embarrassés. Assis dans la cuisine, mon ami leur explique tout depuis le début. Les parents admettent donc qu’ils sont au courant des démarches étranges de leur fille. Qu’ils savent qu’elle passe des heures au téléphone ou au minitel mais que, comme elle ne va pas très bien, ils la laissent faire. Agée d’une vingtaine d’années, elle est déscolarisée, déprimée depuis des années, et vit chez eux, sans aucune autre activité que de petits boulots occasionnels.

Ils se doutent de ce qu’elle fait sans en connaître l’ampleur. Par exemple, oui, ils ont bien reçus plusieurs lettres de condoléances et mêmes quelques couronnes mortuaires. Et cela s’est produit plusieurs fois. Mais devant l’état de délabrement psychique de leur fille, ils n’ont pas voulu agir, ni chercher à savoir ou à comprendre. Ils ont juste tenté d’avoir une explication, sans rien obtenir, la demoiselle restant butée, renfrognée, leur disant juste que cela ne les regarde pas, que c’est sa vie. Alors ils ont renoncé. Ils sont parvenus au point, où, tant qu’elle reste tranquille, sans leur causer trop de tracas, ils la laissent mener sa vie.

Ils vont alors la chercher dans sa chambre. Comme me l’expliquera mon ami, c’est une petite obèse, malpropre, peu soignée, qu’il voit arriver dans la cuisine. Cachée derrière ses verres de lunettes, elle n’a pour ainsi dire aucune expression même si elle semble un peu inquiète. Elle se contente de fixer l’assemblée de manière maussade, comme si tout cela ne la concernait pas. Ses parents la pressent alors de questions. Quand elle commence à parler, mon ami reconnaît sa voix immédiatement : c’est bien avec elle qu’il s’est entretenu plusieurs fois. Elle n’avouera rien pour autant, préférant repartir dans sa chambre, comme si tout cela ne la concernait pas, à moins qu’elle n’ait eu peur.

La mère, grâce aux renseignements de mon ami, rapporte quelques menus objets, qu’il lui avait envoyés au retour de ses voyages, attestant qu’il s’agit bien de cette demoiselle, avec qui il s’entretenait. L’assistante sociale, prend des notes et questionne les parents. Manifestement, elle a l’habitude de ce genre de situations étonnantes car elle n’est même pas surprise.

Ce que mon ami ne comprend pas, c’est qui est cette « amie » qui lui a annoncé son décès. Il voudrait savoir si elle a une complice, une amie aussi mal qu’elle, avec qui elle aurait pu échafauder ces scénarios étranges. Elle ne dit rien, restant dans son mutisme. C’est sa mère qui expliquera à mon ami, que parfois, elle l’a entendue récemment au téléphone, à plusieurs reprises, parler avec une voix contrefaite et très différente. Habituée aux comportements erratiques de sa fille, elle n’a pas cherché à savoir ce qu’elle faisait, ni pourquoi elle changeait ainsi de voix, durant la semaine passée. Manifestement, mon ami n’est pas le seul à s’être fait piéger et elle entretenait ce genre de relations étranges avec un certains nombre de personnes candides et sensibles, qui la croyaient. Il semble qu’à chaque fois, elle feignait d’avoir une grave maladie, se terminant toujours par son décès.

Les parents se sont ensuite effondrés et ont vidé leur sac. Le soir même, la demoiselle était internée en HDT (à la demande de tiers). Mon ami, ne sait pas ce qu’elle est devenue et n’a jamais eu aucune nouvelle d’elle.

C’est une histoire qui l’a marqué et il m’en parle parfois. Il a toujours trouvé inconcevable qu’on puisse ainsi raconter de telles choses, alors qu’elles sont fausses. En tant que militaire carré, pour lui, elle était schizo, point barre.

Ce n’est pas le cas. Ce genre d’histoires n’est pas rare même si la psychiatrie a du mal à les diagnostiquer. Le plus souvent il s’agit de personnes seules, isolées affectivement et socialement, qui se mettent à raconter des histoires. La thématique est toujours la même. Ils sont malades, gravement atteints, et tentent de susciter la compassion chez leurs contacts. Parfois, ils expliqueront que c'est un proche qui est malade et qu'ils sont leur seul soutient.

Les pathologies inventées sont presque toujours des cancers ou des leucémies. Mais d'autres plus inventifs, pourront aussi expliquer qu'ils sont seuls au monde, du fait du décès de leurs proches. Peu importe les éléments de l'histoire, il faut que celle-coi soit atrocement dramatique et sans espoir.

Dotés d’une intelligence normale, ces personnes, au fur et à mesure, qu’elles racontent leurs mensonges, sont de plus en plus crédibles, n’hésitant pas à se documenter sur leur prétendue maladie, de manière à renforcer le côté réaliste de leur mensonge. De ce fait, ils sont extrêmement difficiles à détecter. Pour autant, contrairement à ce qu’affirme mon ami pilote, ils ne sont pas fous, au sens où ils auraient perdus le sens du réel. On ne peut donc dire qu’ils sont schizophrènes.

Leurs mensonges centrés sur leur décès, semble attester qu’ils aimeraient se faire prendre en charge et on pourrait psychologiser et spéculer à loisir, sur ce qui sous-tend tout ceci. Pourtant c’est extrêmement difficile, car ils n’ont aucune demande de soins et se contentent de poursuivre leur existence sans présenter de symptômes autrement alarmants, qu’une vague déprime et un mode de vie un peu solitaire. Ce sont donc des personnes qui ne consulteront donc jamais un psy où alors, contraints et forcés. Face aux psys, ils resteront mutiques, puisqu’ils ne souffrent pas de leurs mensonges, mais bien au contraire de leur absence de mensonge.

Dans la mesure, où ils ne présentent aucun danger ni pour eux ni pour les autres, ils ressortent sans que ni le psy, ni eux, n’en sachent plus sur cet étonnant comportement. Mais tandis que certains en restent au délire verbal, d’autres au contraire, hantent les hôpitaux, arguant de troubles divers, cherchant à se faire opérer ou au moins, prendre ne charge.


Egalement appelées pathomimies, ces pathologies se situent aux frontières de la mythomanie, de la conversion hystériques et de la simulation. Dans l’article suivant, je ferai le point sur ces pathologies troublantes.

Dans le cas de cette demoiselle, il s’agissait vraisemblablement d'un joli cas de syndrome de Munchausen.

Ainsi dénommé par Asher en 1951, en référence aux délires du baron du même nom, le syndrome de Munchausen se caractérise par la simulation d'un tableau d'urgence somatique, comme dans le cas de cette demoiselle, ou psychique et un roman biographique hors du commun, particulièrement dramatique (accidents, deuils), qui prend l'allure d'un roman fantastique que l’on nomme pseudologia phantastica (mensonges, falsifications de souvenirs, récits d'exploits imaginaires).

Le baron de Munchhausen

25 avril, 2007

Enfin référencé par un site sérieux !


J'en ai plus que marre de la politique alors je m'évade comme je peux. Je fais avec les quelques pauvres neurones que je possède. C'est ainsi, que j'ai des joies très simples, puisque régulièrement, je vais voir si je suis toujours premier dans les requêtes sur Gogol, pour le mot "croutonnade". Rassurez-vous, j'occupe toujours la première place, et je peux même dire que je truste toutes les premières places. C'est une position dominante harrassante, car il me faudra sans cesse m'y maintenir. Toutefois, ce soir, j'ai eu une agréable surprise, puisqu'un site, à priori sérieux, me met dans ses liens.

Eh oui, un service, que je ne connais ni d'Eve, ni d'Adam, dénommé Toopsi, vient de référencer mon modeste blog ! Le plus amusant, est que mon blog, et notamment les pages dédiées à la célèbre croutonnade, soient référencées à la catégorie "spectacle pour enfants à Nancy".

Et dire que Wikipédia, se foutait de moi, et est même allé jusqu'à me virer, quand j'ai tenté d'enrichir la page dédiée à la ville de Foug, en y parlant de la célèbre croutonnade ! Qui avait raison, messieurs les censeurs de Wikipédia ? C'est moi ! Manifestement, il semble que cette célèbre coutume soit en passe de redevenir populaire même dans la préfecture de Meurthe-et-Moselle et pas seulement dans le Toulois ! Laurence mène l'enquête et dès demain, elle commandera une croutonnade, place Stanislas, afin de vérifier l'information !

On peut évidemment aussi envisager une erreur de Toopsi, qui se déclare être la taupe fouineuse cybernétique. La taupe originale, n'est déjà pas sensée avoir une très bonne vue, mais il me semble que leur taupe cybernétique, ait vraiment de la merde dans les yeux, pour coller mon article dans "Spectacles pour enfants à Nancy".


Petit coin de paradis !


Ah la la, depuis lundi matin, ils me saoulent tous autant qu'ils sont ! On ne cesse de me parler de politique, et on n'hésite pas à me demander pour qui j'ai voté, alors que je n'en parle pas ! C'est fou, oublierait-on que selon l'article L.59 du Code électoral, le scrutin est secret ?

Enfin, le pire, c'est parfois d'en entendre certains dire qu'ils ont peur de Sarkozy, comme si c'était un futur dictateur sanguinaire ! Ils imaginent déjà des kommandanturs dans chaque ville. Paris est vraiment une ville de plus en plus peuplée de cons hystériques !

Aucun n'imagine qu'on puisse se foutre totalement du scrutin du 6 mai, ni ce que libéral signifie ! Non, d'après eux, on a Hitler aux portes de l'Elysée et il faut se battre à tout prix pour l'empêcher d'y entrer ! S'ils continuent comme cela, avec leurs peurs à deux balles et leur manipulation, je vais voter Sarko, rien que pour les emmerder ! C'est tellement beau des socialistes en larmes, rue de Solférino un soir d'élection (avec leur chef Flamby sur le plateau télé), que cela mérite peut-être que j'y réfléchisse !

Cela ne me déplaira d'être corresponsable des débordements lacrymaux des ségolénolâtres. En plus, ce serait ma manière à moi de me venger de ces jeunes cons chevelus mal éduqués qui, durant toute la semaine, m'ont harcelé, matin, midi et soir, pour me refiler leur tract pourri à la sortie du métro. On a les petites joies que l'on peut ! Moi qui suis quelqu'un de profondément gentil, ayant pour profession et même vocation, d'aider mes concitoyens, cela ne me déplairait pas de jouer les gros vilains pour une fois !

Bon, bien sur, de l'autre côté, il y a Sarko, ses radars, son étatisme forcené et Xavier Bertrand. Pas facile tout cela. La peste ou le choléra ?

A ce titre, et histoire que vous appreniez quelque chose ce soir, sachez qu'il existe une Fédération Française des Gobeurs de Flamby, si certains d'entre vous cherchent un sport relax ou une reconversion après la branlée que risque de prendre Ségo, contactez-les sur leur site.

En plus, je n'ai pas que cela à foutre moi, j'ai plein de supers articles de psycho en cours de rédaction ! Un sur les troubles bipolaires, un sur la pédophilie, un autre sur la schizophrénie, etc., qu'il va falloir que je publie. Et même un tout neuf et génial sur un nouveau trouble alimentaire peu connu. A force de voir les tronches de Nico et Ségo partout sur les écrans et dans les journaux, j'en finis par en oublier mon métier. Pff, pas facile de vivre en France où l'on doit toujours choisir entre deux maux, le moindre !

Alors, en attendant, moi je prépare mon déménagement à Manhattan, Nevada ! J'ai déjà trouvé un joli petit fond de commerce au bord de la route 376. C'est mon petit coin de paradis rien qu'à moi ! Un coup de peinture, un coup de tondeuse et deux ou trois tables dehors, et hop, roulez jeunesse, je n'ai plus qu'à me faire livrer l'essence par Texaco ! Tiens je mettrai même un distributeur de clopes sur lequel je collerai la tête de Xavier Bertrand ! Derrière, un alambic, bien planqué, pour distiller un poison local à base de fruits divers, de bois et de grain, genre Mirabelle de Lorraine hard core, que je vendrai au gallon pour accompagner the croutonnade, et me voici devenu le roi du monde ! Si vous passez par le comté de Nye dans le Nevada, venez me voir !

Ma petite entreprise !

23 avril, 2007

Un article qui n'a rien à voir !

Quelques millions de subvention plus tard !

Lorsque je cherchais où m'installer pour fuir la France, j'avais choisi le Nevada, parce qu'il y a peu de lois et du soleil. Ayant déjà visité des petits patelins abandonnés ou presque abandonnés dans l'ouest des États-Unis, où ils sont nombreux, j'ai su exactement ce que je cherchais et j'ai rapidement trouvé. De plus le nom de Manhattan m'a immédiatement plu.

Toutefois, je me suis ensuite amusé à faire d'autres recherches. En cherchant "villes fantôme" ou "Ghost towns" sur Gogol, je suis tombé sur ce site étonnant et vraiment magnifique. Moi qui ai toujours considéré que la photo comme une fumisterie, pour ceux qui ne sauront jamais peindre, consistant à appuyer sur un bouton, là je suis bluffé.

Amusant et étonnant de constater que la ville de Gary, dans l'Indiana, au bord du lac Michigan, d'où sont originaire Mickaël Jackson et sa fratrie, est aujourd'hui une ville presque fantôme qui se vide inexorablement de ses habitants. Jusqu'à une date récente, la ville était surtout connue pour son taux de criminalité, qui est le plus élevé des États-Unis. Je n'ai eu aucune connections depuis Gary. Sans doute que l'équipement en informatique est assez bas ?

Allez jeter un coup d'oeil su le site, les photos sont superbes. Cela donne un peu l'idée de ce que pourrait être le pays après un quinquennat de Ségolène !

Mais comme, il va falloir que je renoue avec des articles traitant de psychologie, toujours sur le même site Forbidden-places.be, voici une très belle exploration de l'hôpital psychiatrique pour enfants de Sea View à New-York ! C'est un très bel univers concentrationnaire, tout juste vétuste, où l'on pourrait encore traiter tous les enfants génétiquement déficients dépistés par les équipes de Nicolas ! Vous voyez, aucun parti pris, il y en a pour tout le monde !

Le paradis des six-douze ans !

Devoir civique !


Voter est parait-il un devoir civique, même si aujourd'hui, on me demande de choisir entre deux candidats que je n'apprécie pas. De toute manière, les jeux sont faits et le 6 mai au soir, ça pleurera au PS, rue de Solférino, et c'est tant mieux, c'est ma seule consolation !

C'est pourquoi, plutôt que de choisir entre deux maux le moindre, comme on ne cesse de me le conseiller, je choisis une troisième voie ! C'est aussi cela être libéral, ne pas se contenter du choix que l'on nous offre en proposant soi-même une solution alternative qui nous corresponde mieux.

Désireux, d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la désertification des petites communes, et très concerné moi-même par le problème en tant que futur habitant de Manhattan, ville fantôme du Nevada, j'ai choisi, dans le cadre de ces élections française de glisser mon propre bulletin !

Est-ce un signe !?

L'Antéchrist assis sur le Léviathan
Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus. Nord de la France, fin XIIIe siècle. BNF, Manuscrits, Latin 8865 fol. 62v


Avant de retourner à mes chers patients, j'ai bien sur regardé mes chiffres de connections. J'ai constaté que durant la seizième semaine, celle qui vient de s'écouler et marque le triomphe de Nicolas S., j'avais eu 666 connections !

Est-ce un signe ? Le chiffre de la bête, cette semaine là, justement !

Bon, on a beau dire, que dans l'apocalypse, l'antéchrist, se présentera sous une forme terrible, il ne faut tout de même pas rigoler. Allez, un petit peu de culture religieuse !

Dans l’apocalypse, l'apôtre Jean décrit la vision qu'il reçoit (Apoc.13.1) :

« Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d’un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité ».

Bien avant, le prophète Daniel (Daniel, 7.7.) voit lui aussi monter de la mer plusieurs animaux étranges, dont le quatrième ressemble à celui qui est décrit dans Apoc.13.1 :

« Après cela, je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, il y avait un quatrième animal, terrible, épouvantable et extraordinairement fort; il avait de grandes dents de fer, il mangeait, brisait, et il foulait aux pieds ce qui restait; il était différent de tous les animaux précédents, et il avait dix cornes. Je considérai les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d’elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant cette corne; et voici, elle avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche, qui parlait avec arrogance ».


Toutefois, souvenons-nous que dans la seconde épître de Saint Paul aux Thessaloniciens (2.3), l’antéchrist nous est présenté sous des traits plus conventionnels qui peuvent nous interroger :

« Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu ».

Les premières descriptions, ne ressemblent pas du tout à Nicolas S., à part peut-être les « grandes dents en fer » ! Et puis, j’ai beau eu chercher dans la bible et les exégèses, je n’ai pas pu trouver la trace d’une pintade maléfique annonciatrice du retour de l’antéchrist !

Personne ne dit non plus que l’antéchrist aurait comme porte-parole un gros garçon pénible parlant d’un ton mesuré. Cela ne ferait pas très sérieux !

L’antéchrist pourrait-il prendre la forme d’un petit homme à grosse tête, ayant des tendances paranoïaques, une ambition personnelle démesurée, dénué de tout humour, perpétuellement sanglé dans un costume bleu et portant cravates à pois ? Je n’en ai aucune idée ! Toutefois, la suite sans fin de mensonges et de trahisons de cet individu, aurait du nous inciter à la prudence ! Qui sait sous quelle forme se manifeste le malin ! Saint Paul, dans sa description trace un portrait assez juste !


Je ne suis pas superstitieux, mais si j'ai un peu de temps ce soir, je me bricole un panneau et je m’achète un vieux vélo. J’annule mes rendez-vous durant les prochains quinze jours pour arpenter les trottoirs de Paris. Et une fois dans la rue, les yeux fous, les gestes saccadés, totalement illuminé et pénétré de ma mission, je mettrai les gens en garde contre le retour de l'antéchrist et de la pintade maléfique ! On ne sait jamais, il ne faut pas plaisanter avec ces choses là !

Peut-être qu’au travers du chiffre de mes connections, Dieu s’adresse directement à moi ? Dans tous les cas, cela me permet, avant d’être définitivement interné, et tant qu’il me reste quelques neurones disponibles, d'introduire un prochain article sur la schizophrénie.

De toute manière, je m’en fous, mon avenir est Manahattan, Nye County, Nevada, USA ! Et toc !

Eglise Catholique de Manhattan, Nye County, Nevada ! Nicolas n'a qu'à bien se tenir ! On l'attend de pied ferme !

Mahattan, Nye County, Nevada !

Vue de Manhattan

J’ai enfin trouvé la ville où je vais m’établir. Le choix ne fut pas simple puisque si j’aime le calme, mon épouse bien au contraire, aime bouger. Ma recherche fut donc dictée par la volonté de concilier nos désirs respectifs.

Mon choix s’est donc porté sur Manhattan, dans le comté de Nye dans le Nevada. Comme mon épouse adore New-York, elle aura un peu l’impression d’y vivre mais cela nous coûtera beaucoup moins cher.

Manhattan est surtout une ville fantôme, bâtie du temps de la ruée vers l’or, où ne subsistent que 124 habitants. Située en altitude, à l’écart de la route 376, en direction de Tonopah, on ne risque pas de venir m’y emmerder. Ce fut une ville minière, complètement désertée lorsque les filons se sont taris.

Je vous mets un lien, comme cela vous verrez qu’il y a pas mal de choses à faire, notamment dans le secteur de la construction et de la réparation automobile.

Pour ma part, j’en reste à mon idée de station service. Je ne sais pas si je vais choisir, Opal, Chevron ou Texaco. Mais j’imagine bien mon mobil home rutilant par contre, avec le groupe électrogène destiné à alimenter l’air conditionné.
Manhattan : des entreprises florissantes !

Peut-être que je vais adjoindre un bâtiment en bois pour présenter des vivariums plein de geckos, de crotales et autres animaux pourris et vilains du même acabit. Il y aura bien sur un distributeur de coca et comme je suis entreprenant, je collerai trois tables et une douzaine de chaises en plastique sous des parasols défraîchis, pour accueillir les visiteurs.

J’aurais pris soin d’emmener un livre de chirurgie dentaire, et je me ferai un peu de gratte, en arrachant des dents pourries à la tenaille.

Près de là, mon pick-up délabré Ford F150, cuira au soleil avec mon chien efflanqué, le regard fourbe, allongé dessous, sorte de bâtard très méchant issu du croisement improbable entre un chacal et un coyote. Je l'appelerai Nicky !

Si je me démerde bien, je peux rajouter trois ou quatre piaules en bois et monter un motel. Le « Philippe’s Motel » sera l’unique établissement à trois cents bornes à la ronde. Le soir, assis sur mon rocking-chair déglingué, je humerai l’odeur de la forêt en entendant mon enseigne se balancer doucement en grinçant.

Si je suis encore plus pro, l’an prochain, je figure dans le Guide du routard parce qu’ils sont très friands du genre de personnage que j’incarnerai, à mi-chemin entre le baba-cool philosophe et le sauvage survivaliste revenu de tout.

J’aurais bien sur soit pris trente kilos, auquel cas mon visage s’ornera d’une barbe broussailleuse et pas très propre avec des reliefs de repas qui s’y accrocheront. Je m’habillerai d’un jean et d’une chemise à carreaux dans les tons brique avec des auréoles de sueur aux aisselles. Mais il se peut, que le soleil brûlant de l’été alternant avec les hivers très rudes, me fassent totalement fondre, auquel cas, je me présenterai sous les traits d’un grand type maigre à faire peur, torse nu et flottant dans une salopette informe et décolorée par les lessives, la tête coiffée d’un vieux stetson orné d’un bande en peau de crotale. Ma bouche édentée, tordue en tous sens, marmonnera des mots incompréhensibles, jetant parfois de longs jets de salive brune, parce que bien sur, je me serai mis à chiquer (Chiquer tue bien sur).

Je ne sais pas encore quel style adopter, je n’ai pas fait mon choix. Pour parachever, mon personnage d'original à la masse, je décorerai les murs de mon motel en collant des canettes vides de Budweiser. Peut-être, que comme mon épouse a beaucoup de goût, elle voudra se charger de la décoration elle-même. Sans doute, qu'elle voudra faire alterner, les boîtes de Budweiser, de Coors et de Michelob, pour créer une sorte de damier du plus bel effet. On créera le "Beer Art" !

Manhattan, "Main street" !

Et puis, un jour - ce jour-là, je le vois comme si j’y étais - j’arriverai près du panneau Manhattan, rongé par les intempéries et je l’arracherai de deux ou trois coups de marteaux experts. Puis je prendrai un nouveau panneau que j’aurais amoureusement peint en secret et je l’accrocherai. Manhattan deviendra « Foug of Nevada ».

Quand par hasard, des touristes français égarés ou curieux, viendront chez moi, le guide du routard à la main, se repaître d’un bon ragoût de raton laveur aux patates douces et aux morceaux de cactus confits, mitonné par mon épouse, ils me donneront des nouvelles du pays. Et alors, le cerveau cuit par la rudesse du climat et les conditions de vie difficiles, je les regarderai d’un œil rond et bovin, en me demandant silencieusement : « Qui c’est ce Nicolas Sarkozy qu'ils semblent craindre ? ».

Mon petit chez-moi niché dans un vallon, avec au premier plan ma voiture !

Choix cornélien !



Ce soir, suite à une soirée électorale riche de surprises, je vous propose un texte culturel avec des applications pratiques et philosophiques. Nous parlerons donc de la notion de « choix cornélien ».

Un choix cornélien est un choix entre deux possibilités ressenties toutes les deux comme des devoirs. Corneille s'est plu à exposer et à mettre en scène, des dilemmes presque insolubles. Ainsi, dans Le Cid, il est difficile pour Rdrigue, de choisir entre la femme dont on est amoureux, Chimène, et le père que l'on respecte, Don Diègue, lorsque ce choix mécontentera l'un des deux.

Ce vocable « aspect cornélien » est donc passé dans le langage courant pour qualifier une décision très difficile à prendre, un choix pratiquement impossible.

Toutefois, et ça je l’ai piqué dans Wikipedia, l’œuvre étendue et riche de Corneille a donné naissance à l’adjectif « cornélien », dont le sens est aujourd’hui particulièrement galvaudé puisqu’il désigne à la fois :

  • La volonté et l’héroïsme ;

  • La force et la densité littéraire ;

  • La grandeur d’âme et l’intégrité ;

  • Une opposition irréductible entre deux points de vue.
Alors chers lectrices et lecteurs, nantis de ces connaissances encylopédiques, amusons-nous un peu !


Définition : un choix cornélien est un choix qui constitue un dilemme, qui oppose la raison et les sentiments.


Application contemporaine et immédiate : Qui choisir entre une conne et un escroc étatistes ? L'escroc, parce que fiscalement il est plus intéressant ? Certes, je dois songer à mes intérêts immédiats, mais je le déteste et je ne peux pas voter pour un paranoïaque, compte-tenu de mon métier ! En plus, il y aura Xavier Bertrand dans le gouvernement, c’est trop me demander ! Alors, la conne ? Pourquoi pas, rien que pour faire chier l'escroc et ne pas lui donner ma voix ? Mais, je ne me vois pas voter à gauche, surtout pour la pintade qui n'a aucun programme !

Alors que faire ? C'est « cornélien » pour un mec profondément libéral qui déteste l'état et généralement l'autorité ! Je rappelle que je ne déteste pas l’autorité, à la manière d’un sociopathe qui voudrait pouvoir tout faire, mais simplement à la manière d’un mec libéral, qui a suffisamment d’autorité sur lui-même, pour ne pas avoir besoin qu’un élu et ses milices viennent l’emmerder chaque jour.


Aspect philosophique : Le choix est-il obligatoire ? Ne pas choisir, est-ce choisir ?

Application pratique : Et si je vendais tout ? Et si je disais à ma clientèle d'aller se faire foutre et que j'aille ouvrir une station service dans le Nevada, dans un bled perdu loin de Xavier Bertrand ?


Je m'imagine assez bien à Stunton Junction, ersatz imaginaire de ville, situé au croisement de deux routes poussiéreuses : un hôtel, deux bars, une station service, la mienne. J'ai deux pompes, une d'essence, l'autre de gas-oil. Tout autour, le désert et rien d'autre, personne pour m'emmerder. Je vivrais dans un mobil-home, posé sur des parpaings. J'ai quelques crotales dans des vivariums, que je montre pour quelques dollars. Si mes clients ont soif, un distributeur de coca leur offre la possibilité d'étancher leur soif. A côté du mobil-home, j'ai un petit atelier, dans lequel je change des pneus, des batteries et des plaquettes de freins, pour arrondir mes fins de mois. Personne pour m'emmerder. C'est peut-être cela le bonheur ?

21 avril, 2007

Journée de formation ! Application immédiate !


La formation donnée pour le compte de Sean s’étant fort bien passée, je n'aurai pas à fuir en Patagonie. C’était une formation sur la communication efficace et la gestion de conflit, construite sur la base des styles sociaux. J’ai déjà rédigé des articles sur le sujet.

J’arrive donc le matin, passablement tendu. Sous mes dehors primesautiers, je suis quelqu’un de sérieux et j’ai une grande conscience professionnelle. Mon abruti d’associé, ayant préféré aller skier la semaine passée, je trouve que nous n’avons pas suffisamment répété et je ne me sens pas vraiment fin prêt. Bon, il me restera la possibilité de faire du show et des improvisations, mais je n’aime pas ce manque de préparation.

Quand je parle d’associé, il ne s’agit pas d’un véritable d’associé. C’est un type qui a une boîte de conseil, avec qui je bosse pour certains types de formations à dominante psy. Dans les faits, j’écris la formation, il fait les slides sur Powerpoint, il se charge ensuite des merdes administratives et techniques, et on se partage la thune. Il m’a proposé plusieurs fois de rentrer dans le capital de sa société, ce que j’ai toujours décliné. D’une part, je préfère être libre, d’autre part, si je devais m’associer, je ne le ferais pas avec ce type.

Je le surnomme le chacal, bien qu’un chacal soit plus franc que lui. Je ne sais pas à quel animal il pourrait ressembler. Agé de cinquante ans, c’est un type complexé, pas très franc, assez manipulateur : une bête vicieuse que n’importe quel fermier abattrait d’un coup de fusil. Il adore travailler avec moi parce que j’ai une culture encyclopédique et une assez grande gueule, et que je le fais rire. Secondairement, il est tellement persuadé de sa profonde intelligence de cadre sup, qu’il me prend aussi pour un bon gros gars gentil qu’il est persuadé de manipuler.

Il n’est pas idiot mais tellement complexé, que plutôt que d’admettre ses limites, il tente de surcompenser d’une manière un peu ridicule, en devenant d’une rare suffisance dans le genre de la grenouille de la fable de La Fontaine. Je pense que 99% des gens qui le rencontrent doivent avoir envie de le baffer.

En plus, il n’est pas très beau. Il est petit, les épaules creuses, surmonté d’une assez vilaine tête chafouine avec un regard torve. Plutôt maigre, il est affublé d’un ventre proéminent et s’habille comme un sac en prenant même le risque de porter des chemises blanches avant dix-sept heures, ce qui est le comble de la cuistrerie. Le pire reste toutefois le petit bruit qu’il fait perpétuellement avec le nez. Ce n’est pas un vrai reniflement mais un petit bruit étrange de déglutition nasale, avec lequel il ponctue ses phrases. C’est assez dégoûtant et j’ai à chaque fois l’envie de l’envoyer chez un ORL ou de lui dire de se moucher et d’arrêter d’être sale.

On pourrait évidemment se demander pourquoi je m’affuble d’un tel associé ? Dans les faits, je suis créatif et plein d’allant et j’adore travailler avec des gens plus carrés qui pourront me canaliser. C’est exactement ce qui se passe avec lui. Issu d’une grande multinationale, il y a acquis des méthodes de travail efficaces dont je bénéficie en retour. Accessoirement, je déteste les tâches administratives, dans lesquelles il excelle. Et comme, j’adore me la péter en jouant la « vedette », il est parfait pour jouer mon agent, même s’il faut constamment surveiller qu’il ne tape pas dans la caisse, parce qu’il est plutôt malhonnête, n’hésitant jamais à remettre un accord pour tenter de me piquer du blé sous des motifs divers. Comme il est très lâche et craint par dessus-tout les deux cousins de mon épouse, Ange et Dominique, il ne m'a jamais encore arnaqué malgré son envie.

Et puis, comme je suis gentil, et que je n’ai pas choisi mon métier pour rien, j’ai tendance à l’excuser et à lui trouver des bons côtés et évidemment, des excuses. Quand on travaille ensemble, on passe aussi quelques bons moments qui me font oublier sa traîtrise congénitale. Et puis, c’est aussi un mec pratique. Par exemple, hier, tandis que j’allais boire un café avec Sean, en attendant le début de la formation, mon cher associé, s’est tapé le déchargement du matériel (portable, écran, vidéo projecteur) et son installation. A la fin de la formation, ce fut pareil, tandis que je buvais une Leffe en terrasse avec Sean et quelques participants à cette formation, lui s’est tapé l’inverse, rangeant la salle, et ramenant le matériel dans sa voiture. Sean rigolait en me disant qu'il allait lui dire de passer le balai. C’est assez pratique finalement et c’est ma manière de lui montrer que je ne suis pas le bon gros garçon qu’il imagine.

D’ailleurs puisque nous ne sommes pas associés, donnons lui un prénom et appelons le Gérard.

Je dois avouer que Sean déteste Gérard. Je pense même qu’il rêve de lui taper sur son vilain museau. Sean étant assez dominateur, il ne supporte pas que l’autre crétin suffisant vienne lui mettre trois gouttes d’urine sur son territoire. La signature du contrat entre Sean et Gérard fut assez homérique. Comme, je ne suis qu’intervenant dans ces formations, travaillant pour le compte du cabinet de Gérard, c’est ce dernier qui signe les contrats. La dernière fois, Sean est donc venu signer le contrat de la formation.

Cela s’est fait chez moi. Sean lui a fait un show tellement convaincant, que quand j’ai raccompagné Gérard à ma voiture, il en tremblait encore. Il m’a dit que mon ami était fou et qu’il n’avait pas l’habitude d’être traité de cette manière là. Ce à quoi je lui ai répondu, qu’il n’était pas fou mais slave, et qu’il montait dans les tours facilement et que vu, le montant totalement dispendieux qu’il nous payait, je trouvais bienvenu qu’il le laisse faire son show sans s’en offusquer. Je crois que ce que Gérard n’a pas aimé, c’est quand Sean lui a dit que cela le faisait chier de relire le contrat mais que de toute manière si « il voulait l’enculer, y’aurait pas de tribunaux et qu’il viendrait lui brûler sa maison ». Bien sur Sean n’aurait pas fait cela, mais il est tellement convaincant quand il joue le « slave fou » que Gérard a tout gobé.

Alors, voilà la formation a eu lieu. Ce ne fut pas parfait notamment au début, simplement parce qu’on n’avait pas répété comme je l’exigeais. Gérard le suffisant était si sur de lui qu’on a fait quelques erreurs en étant trop verbeux. Mais, comme je m’entends bien avec les gens, tout s’est finalement bien passé et on a rattrapé le coup. Je pense avoir apporté pas mal de valeur ajoutée avec des très belles improvisations. Je ne suis pas totalement satisfait mais je suis « plutôt satisfait », cela méritait un seize sur vingt. Les participants ont été ravis et Sean aussi. Mais bien sur il a fallu que Sean se paye Gérard devant tout le monde.

A la fin de notre exposé, Gérard a demandé ce que Sean avait pensé de la formation. Sean aurait pu être cool mais Gérard a commis une grosse erreur.

Sean explique ainsi que c’était vraiment intéressant mais qu’il trouvait juste que cela manquait un peu de jeux de rôle et de cas pratiques. A ce moment, au lieu de laisser continuer Sean qui n’aurait rien dit de méchant, il a fallu que Gérard joue le beau en tentant une objection. Je revois encore la scène comme si j’y étais. Sean parle, et d’un seul coup Gérard lève les deux mains, paumes ouvertes pour contrer les arguments de Sean. Sean déteste Gérard et Sean n’est pas le genre de mec à qui on coupe la parole impunément. Alors Sean, voit rouge et c’est assez drôle parce qu’on se rend compte quand Sean va s’emporter et massacrer l’interlocuteur. Et il a eu les mêmes mimiques !

Gérard a donc levé les mains, comme un petit professeur demandant à un élève turbulent de se calmer. J’ai senti immédiatement l’énervement de Sean. Sean a baissé son énorme tête carrée, en regardant Gérard par en dessous, avec l’œil toujours aussi bleu mais très mauvais. Il a commencé à balancer doucement sa grosse tête sans doute en se demandant qui était cette tête de noeud qui osait l’interrompre. On aurait cru que de la vapeur allait souffler par ses naseaux. Et Sean a chargé détruisant Gérard. Gérard s’en est pris plein la gueule et Sean lui a rappelé que c’était lui qui payait et que quand il payait il voulait exactement ce qu’il demandait et qu’il n’aimait pas qu’on discute ses ordres. J’étais mort de rire. D’autant plus que nous venions de faire un exposé sur la communication efficace et que Gérard parle donc de choses qu’il n’applique pas, parce que pour foutre Sean dans une telle rage, Gérard n’a pas été super efficace du point de vue « communicationnel » comme on dit maintenant.

Je les ai laissé s’engueuler et l’assaut a été bref parce que Gérard a pris immédiatement sa branlée. Ce gros buffle de Sean a chargé, transperçant les deux mains, que Gérard levait en signe de protestation, de ses cornes avant de le planter contre le mur. J’ai regardé la charge, j’ai failli faire « ollé » mais je n’ai rien dit. J’ai juste expliqué aux participants que c’était là un joli cas pratique pour conclure, et qu’on venait d’assister à un conflit entre un promouvant (Sean) et un analysant (Gérard) et que dans ce cas, l’analysant avait intérêt à se planquer.

Mais finalement, comme Sean est un mec sympa et pas salaud, il nous a repris une seconde journée de formation, payée super cher pour faire des cas pratiques. Gérard était blanc et tremblait un peu parce que je pense qu’il a eu très très peur de la réaction de Sean. Il démontait son matos sans rien dire, c’est pour cela que je me suis éclipsé pour aller boire une Leffe avec Sean et ses collègues : je pense que Gérard devait reprendre son souffle. C’est super dur de dégager du ring au premier round. C’est un peu la loose.

Et puis après il m’a expliqué qu’il avait été sympa parce que son envie première avait été de mettre son poing dans la gueule de Gérard mais qu’il s’était contrôlé. Alors il m’a dit un truc qui m’a fait super plaisir :

« Tu vois ta formation sur la gestion des conflits, j’ai immédiatement commencé à l’appliquer avec l’autre con ».

C’est bien de faire des trucs utiles, des formations immédiatement opérationnelles. Grâce à moi, Sean blesse grièvement mais il ne tue plus !

16 avril, 2007

Chiant pour être célèbre ?!

Blogueur célèbre ! Notez la belle tête de vainqueur !

Hier, je me suis tapé une pause durant ma journée de jardinage. Eh oui, cela ne se fait pas tout seul, et il a bien fallu que je m'y mette. Et encore, je n'ai même pas tondu parce que je déteste cela !

J'ai un bu un coup devant la télé, juste quelques minutes, et j'ai regardé brièvement une émission politique, dans laquelle il y avait un blogueur super célèbre parait-il, qui fait environ 450 000 connections par an !?!

J'ai bien sur été terriblement jaloux de ses résultats et je me suis demandé ce qu'il pouvait bien écrire de mieux que moi, pour faire de tels chiffres. Je me demande d'ailleurs toujours ce que l'on peut écrire de mieux que moi, sauf Victor Hugo et quelques autres, que je placerai à mon niveau parce que je sais rester réaliste ! Je me suis donc rendu chez lui en catimini pour faire le point sur son positionnement et j'ai même lâché un commentaire.

On sent le type sérieux, plus que moi, mais j'ai trouvé son blog plutôt chiant. Je n'ai même pas compris quel plaisir il pouvait prendre à écrire des trucs pareils, à moins de briguer un "sous-secrétariat d'état aux mous " ou un poste de conseiller quelconque dans le futur gouvernement !? L'arrivisme n'a pas de limites parfois !

Quand je dis chiant, c'est bien sur un jugement de valeur. Disons que c'est sérieux mais mou. Je me suis farci une page et je n'ai pas eu le courage de remonter dans les archives ! C'est bien écrit, richement documenté et il y a des efforts louables mais cela manque d'érudition et surtout d'ampleur. On reste au niveau du professeur moyen voire en-dessous, genre instituteur socialiste ! Je me demande même pourquoi des milliers de personnes lisent cela et ce qu'elles en retirent !?

Sincèrement, si pour passer à la télé, il faut être aussi chiant, ce n'est pas demain, la veille que m'y verrez ! Et ce sera tant pis pour tout le monde !

Sa prose m'a fait penser à un mec qui vit dans la même commune que moi, et que je retrouve parfois à des réunions politiques. C'est le type sérieux, à la limite du pathologiquement sérieux, sans doute parce qu'il n'a pas compris qu'il allait mourir un jour, et croit encore qu'il va laisser une trace. A part au fond de son caleçon, je ne vois pas quelle trace, ce gros pitre gominé pourrait laisser !

Dans chaque réunion, quand je commence à être bien chaud, je croise le fer avec lui et je l'envoie au tapis en lui mettant une branlée mémorable. Il bredouille, tente de remonter sur le ring et hop je le dégage. C'est un inculte notoire et liberticide qui n'est pas capable d'envisager la place de l'être humain, hors des cases merdiques de la politique convenue. Déjà si jeune, c'est un technocrate sous contrôle, qui a bien retenu les leçons de ses professeurs de sociologie politique ! Le genre de mec qui pense qu'on a trouvé l'ampoule électrique en essayant d'améliorer la bougie : le nul qui voudra toujours faire du neuf avec du vieux tout moche !

Il a d'ailleurs fini par me craindre et s'adresse toujours curieusement à moi. Il ne sait pas, si je ne suis qu'un rigolo, ou alors un mec qui va contrecarrer ses ambitions politiques merdiques. En plus, bien qu'il n'ait pas plus de trente-trois ans, il ose me tutoyer, comme si on était de bons potes !

Dans les faits, je suis sur que ce trou-du-cul, finira maire un jour, parce qu'il a la rage des médiocres, le désir de se venger d'une adolescence pas drôle, la patiente des besogneux et est assez vil pour prendre une carte dans un parti. Je suis sur qu'il s'est fait photographier avec Nicolas S. et François B. et qu'il a mis ces photographies sur sa table de nuit ! Il a du commencer la lèche depuis des années, histoire d'être soutenu par un parti !

Pourtant, plusieurs fois, on m'a demandé si je ne voulais pas me présenter à la mairie. Bien sur cela flatte mon énorme égo mais, j'ai toujours décliné. Autocrate par nature, je ne me vois pas solliciter le vote de mes concitoyens en allant serrer les pognes les jours de marché !

Peut-être que si jour, on vient triomphalement me chercher chez moi, en limousine blanc nacré, escorté par la Garde républicaine jouant Sambre et Meuse, en m'assurant que j'aurai le droit de transformer ma commune en principauté, et que je pourrai être Prince à vie, je ne dis pas ! Je me laisserai peut-être fléchir. Et ma première mesure sera de transformer notre mairie en casino !

En attendant, je persiste dans ma toute petite vie.

Tant pis, je ne passerai pas à la télé !

Une photo de marcassin qui n'a rien à faire là, mais que j'avais envie mettre, parce qu'il est mignon !

En coup de vent !


Cette semaine, j'ai un agenda ultra-chargé ! J'ai des tonnes de rendez-vous et une formation en entreprise à assurer vendredi, que je dois finaliser. Tout aurait du être terminé la semaine passée, mais mon associé, ce chien galeux, a préféré aller skier ! De toute manière, j'ai beau adorer avoir du temps devant moi, je ne suis efficace que dans l'urgence !

C'est Sean qui m'a demandé cette formation et il sera là, avec salariés, dans la salle, à me fixer avec ses yeux bleus cruels ! Si ça s'est bien passé, je vous raconterai, dans le cas contraire, je m'exile en Patagonie, loin de la vengance de Sean !

Le niveau de vie étant plus bas qu'ici, je pourrai vivre quelques mois avec les honoraires dispendieux que Sean m'a versés ! Mes faux-papiers sont déjà prêts et j'ai déjà mis au point une exfiltration par voie maritime, sur un cargo-mixte, battant pavillon panaméen !

J'aurai donc peu de temps pour venir écrire des articles ici ! De toute façon, étant concentré sur cette putain de formation, que je dois réussir, je n'ai pas la tête à autre choses !

Paysage de Patagonie : je verrai venir Sean de loin !

15 avril, 2007

Putain de beau temps !!!

En commerçant avisé, je suis allé consulter mes statistiques de connections ! Alors, que les chiffres quotidiens ne cessaient de monter, là, boum, je n'ai réalisé que 90 visites pour le samedi 14 avril ! C'est médiocre, même si j'ai largement fait pire, avec par exemple seulement 22 connections le 18 février !

Le temps magnifique que nous avons en ce moment, doit être le responsable de cette désertion. Les gens ont préféré s'aérer plutôt que de traîner sur leur ordinateur !

Comme il faut être très incisif, sur un marché encombré de blogs, j'ai décidé d'appliquer des recettes marketing musclées, que j'ai apprises durant mes jeunes années !

C'est ainsi, que si j'atteins le chiffre de 20 000 connections avant la fin du mois, je m'engage à me faire photographier, devant le panneau indicateur de Fougsur la D11, en tenant un carton à la main, sur lequel il y aura écrit "Capitale mondiale de la croutonnade" ! Je préviendrai du jour et de l'heure et j'offrirai ma tournée de "Gris de Toul", au Café du Centre !

C'est aussi cela faire un blog : c'est prendre des risques insensés et engager des frais dispendieux pour plaire aux lecteurs !

Deux hommes accoudés mangent la célèbre "croutonnade", à la buvette, lors de la fête de Foug !
Quelle ambiance ! On se croirait à Vegas, l'élégance française en plus !
Et encore, vous n'avez pas le son ! La sono 2x20w crachait Michel Delpech à donf !

Comme si vous y étiez !

Tel père, tel fils ! L'influence des connaissances en génétique dans le choix de vote pour le candidat UMP !

Mon copain Olive a deux particularités étonnantes. D’une part, c’est un supporter inconditionnel du président Bush, ce qui est rare chez nous, et d’autre part, il est persuadé que Nicolas S., est un type capable et courageux.

Je ne me prononcerai pas concernant Monsieur Bush, car d’une part, il est américain, et plus loin de mes préoccupations du moment, et d’autre part, parce que je n’ai pas envie de rejoindre la cohorte des gauchistes qui le vouent aux gémonies. Rien que pour les emmerder, je pourrais arborer un badge orné du doux visage de George Bush !

Concernant Nicolas S., je ne partage pas les points de vue de mon ami Olive. Bien loin de le trouver fasciste ou libéral, comme le répète à l’envi les demeurés, je trouve surtout Nicolas S. médiocre et sans ampleur, dénué de toute vision et sans inspiration. Comme le dit si bien Saint Mathieu, « on reconnaît l’arbre à ses fruits ». Or je trouve que Nicolas S. en porte peu, et que ceux qu’il porte sont soit trop petits, soit peu appétissants.

Mon ami Olive est quelqu’un de charmant. C’est le genre même du type avec qui on ne peut pas s’engueuler parce qu’il est souriant, à l’écoute, sympa et léger. Il m’a toujours fait penser aux pompistes de mon enfance, vous savez, ces types qui vous servaient antan dans les stations service et qui trouvaient toujours un truc à vous dire. Olive, est comme eux, il a toujours un mot sympa à dire à tout le monde, il est l’ami de tout le monde et tout le monde est son ami ! D’ailleurs ces dispositions ont fort bien réussi à Olive qui a bien réussi dans la vie, puisqu’il a un énorme 4x4 Volkswagen avec des vitres fumés, comme les narcotrafiquants dans les films ! Mais comme il faisait beau, il était venu avec son cabriolet Alfa Roméo, même qu’on est allé faire les beaux dedans !

Je me demande donc pourquoi Olive est un admirateur inconditionnel de Nicolas S. dans la mesure ou rien ne les rapproche. Olive est grand, tandis que l’autre est de taille médiocre, Olive est pacifique, alors que l’autre est un roquet ! J’ai imaginé que sous ses dehors gentils et pacifiques, Olive était en fait un méchant hargneux, frustré de ne pas vivre cela, qui projetait cela sur la candidature de Nicolas S. !

Non, je viens de trouver leurs points de conjonction. Olive et Nicolas S. ont en fait le même goût immodéré pour la génétique et surtout, pour la vulgarisation génétique.

Alors que je m’étais promis de faire un tas de trucs dans mon jardin, j’ai en fait passé une bonne partie de l’après-midi avec Olive à boire à la terrasse d’un charmant estaminet. Fort logiquement je lui ai proposé de venir dîner et nous avons organisé cela de manière impromptue et parfaite. C’est à dire que mon épouse prévenue, à la dernière minute, a bossé, cuisiné et torchonné, pour être prête à temps, tandis qu’Olive et moi nous sommes chargé du vin.

Notre mission ne s’étant pas éternisé, nous nous sommes rapidement posés sur la terrasse afin de goûter le vin que nous venions d’acheter. Mon épouse, durant ce temps nous a préparé quelques amuse-gueules parce que c’est vrai que c’est plus sympa d’avoir quelque chose à grignoter avec du vin. J’ai bien sur proposé à mon épouse de nous rejoindre mais elle m’a dit qu’elle avait le repas à préparer et pas de temps pour traîner.

Le repas a enfin pu démarrer après que mon épouse eut allumé le barbecue, tandis qu’Olive et moi, restions le cul vissé sur nos chaises. Je ne sais plus de quelle manière ça s'est passé, mais Olive a attaqué très fort en me demandant si j’aurais aimé être une femme. Pas facile de répondre à une question aussi abrupte. Je lui ai répondu que ce devait être marrant, pour les rapports entre sexes, car je trouvais les hommes si bêtes et prévisibles, que ce devait être rigolo de les manipuler sans cesse. Bien sur, je lui ai demandé si cela l’aurait tenté. Et il m’a répondu que non.

J’ai aussitôt rajouté que finalement, être une femme ne devait pas être aussi sympa puisque l’on pouvait constater par exemple que mon épouse n’avait pas cessé de bosser pour nous faire à dîner tandis que nous n’avions rien branlé. Et je trouvais finalement que la condition de la femme n’était pas très enviable. Et c’est à ce moment que, sans doute inspiré par son grand maître Nicolas S. spécialiste de la génétique comme le prouve son entretien avec Michel Onfray, qu'Olive a fait quelques remarques frappées au coin du bon sens !

En gros, et je suis obligé de résumer, car j’ai eu le droit à un cours magistral, Olive m’a expliqué que ce que nous vivions en ce moment, n’était que l’expression des différences profondes entres hommes et femmes, du fait de nos génétiques différentes, et que je n’avais pas à me sentir coupable. Il m’a assuré que mon épouse adorait être aux fourneaux parce que sinon, elle ne le ferait pas. Et il m’a expliqué que la sienne était pareille.

De plus, pour renforcer son point de vue, il m’a aussi doctement expliqué, que ce nous avions fait tout l’après-midi, papoter au bistro en vidant des bières, était par contre une activité de mecs. Il m’a même dit que ni son épouse, ni la mienne, n’auraient voulu se joindre à nous ou alors juste de temps en temps. Ce qui, d’après Olive, justifiait que, boire des coups en papotant au café, était une affaire de génétique et que seuls les hommes pouvaient s’en satisfaire tandis que les femmes, naturellement plus actives, préféraient faire le ménage ou la cuisine ou d'autres trucs utiles.

D’une rare culture, Olive m’a aussitôt proposé l’exemple du règne animal pour renforcer ses explications scientifiques, en me précisant que chez les félins par exemple, les lionnes chassaient tandis que les lions n’en branlaient pas une, ce qui était bien une question de gènes, comme pour les femmes et les hommes ! Le bougre avait l’air persuadé de tout cela. Mais il ne s’est pas arrêté là !

Il m’a dit de regarder l’exemple des lessives ! Sa grande expérience de la recherche sociologique (et génétique) l’ayant maintes fois poussé dans les hypermarchés, il m’a assuré que face aux dizaines de types de lessives, un homme ne pouvait pas s’y retrouver, que c’était impossible, parce que choisir réclamait une science certaine nécessitant sans doute des capacités spécifiques ! Ainsi, il m’a brossé l’exemple du Auchan, où il va parfois, et où il m’a assuré avoir vu de ses yeux vus, le rayon lessive encombré de plein de « nanas » un peu hystériques, occupées à lire les étiquettes des paquets de lessives, les prenant, les reposant, avant de choisir un autre paquet. Olive m’a aussitôt dit que ça, c’était bien une preuve parce que nous, les mecs, on ne savait pas faire ça sinon le rayon aurait été bourré de mecs comme le comptoir d'un café !

D’ailleurs m’a-t-il assuré, les mecs dans le rayon, quand il y en a bien sur, attendent toujours placidement les bras croisés sur le caddy en matant les gonzesses, que leur épouses aient fait le choix de la bonne lessive sans s’en préoccuper. Olive étant en verve, et disposant de plus, en ma personne, d’un auditoire captivé, à continué son cours de génétique. C’est ainsi qu’il m’a assuré que de toute manière, même faire une lessive était difficile pour un homme, ce qui prouvait que c’était un truc de femmes ! Il m’a ensuite parlé de trucs totalement fous, trier le blanc et les couleurs, des tissus qu’on met à bouillir et de ceux qu’on lave à l’eau froide, avant de conclure, qu’une fois, s’étant hasardé à faire une lessive, il avait niqué une belle chemise Armani ! Ce qui prouve que la lessive, il n’est pas fait pour : la faute de la génétique !

Il a un peu continué de la sorte, et nous sommes partis vers un autre sujet de conversation. En tout cas, Olive n’aimerait pas être une femme parce que tel que je l’ai compris, être une femme entraîne, pour des raisons génétiques, des conséquences assez emmerdantes ! Si je résume le cours du Professeur de génétique Olive, être une femme, c’est surtout turbiner pour faire tourner une maison, tandis que monsieur n’en branle pas une. Mais attention, selon Olive, puisque les femmes sont génétiquement programmées pour faire ce genre d’activités (courses, lessives, ménages, etc.), cela ne les ennuie pas et bien au contraire elles aiment cela. C'est même l'inverse qui serait grave, si on les empêchait de faire tous ces trucs !

Ce soir en papotant, j’ai enfin compris que ce qui unissait Olive à Nicolas S., c’était leur amour de la génétique et surtout leurs connaissances fabuleuses du sujet !

Mais au-delà de ces considérations bassement politiciennes, Olive aura donc passé une excellente journée d’homme et moi aussi. Et je dois dire que mon épouse, qui, elle a bossé, a du aussi passer une excellente journée de femme !

C’est beau la génétique !

13 avril, 2007

L'homme du futur !


Tous les ouvrages de SF abondent en description de « l’homme du futur ». Les chercheurs ne sont pas en reste et tentent de modéliser le futur de notre espèce. L’opposition entre écrivains de SF et chercheurs amène de manière schématique, deux visions opposées de l’homme du futur.

L’approche de la science fiction, de la mauvaise science-fiction, devrais-je dire, débouche presque toujours sur une sorte de « mutant », voire parfois le « cyborg » encore appelé «homme bionique »

Le mutant c’est un être vivant qui se modifie par des mutations biologiques. Et quand on est un auteur doté des mêmes connaissances en génétique que le petit Nicolas, on arrive vite à n’importe quoi.

Dans les faits, un caractère ne peut apparaître dans le pool génétique et y être fixé que s'il possède un avantage sélectif ou reproductif ou s'il est neutre, mais ce sera du au hasard comme pour les groupes sanguins. Par exemple, le fait d'être balèze sur sa console de jeu n’aide pas un individu à mieux vivre ou survivre ni à faire plus de bébés ou des bébés plus forts, donc même si son pouce est naturellement plus agile que celui des autres, il n'y a pas de raison objective pour que ce caractère perdure et que ses gosses naissent avec des pouces agiles ! Une compétence ne s'hérite pas génétiquement car elle suppose la combinaison de centaines de gènes, et d'un milieu environnemental spécifique, pour exister et non d'un seul.

C’est aussi stupide que de considérer que le cou des girafes s'est allongé au cours des générations pas parce qu'elles le tendaient pour choper la nourriture. On imagine qu’à l’inverse, celles qui avaient le cou trop court mourraient lorsque les basses branches avaient été broutées, tandis que les individus au long cou pouvaient survivre. La sélection naturelle, au fil des générations a donc gardé des éléments au long cou !

Le cyborg, est un homme-robot ou un être humain dont la biologie s’est mécanisée et la mécanique « biologisée ». C’est Terminator dans la forme ultime puisque il est entièrement mécanique mais doté d’une intelligence artificielle permettant de reproduire une conscience. Là encore, pas d’intérêt puisque, ce « cyborg » n’entretient pas grand chose de commun avec l'évolution de l’espèce humaine : laissons le à la mauvaise SF.

L’histoire des girafes, et la sélection des individus à long cou, nous montre qu’il faudrait plutôt envisager une co-évolution de l’homme et de la société qu’on nomme « évolution anthropo-technico-sociétale ». Dès lors, la transformation de l’homme est inséparable de son intégration dans son environnement, c’est à dire la société, qui elle-même le transforme en retour.

Cela type de co-évolution homme-société, ne permet pas de prédire à quoi ressemblera l’homme du futur. Il est donc stupide d’affirmer qu’il aura telle out elle apparence et d’imaginer que nous ressemblerons tous à des nains à grosses têtes comme la créature de Roswell !

Toutefois, la complexité de la société et les adaptations phénoménales qu’elle exige de la part de l’être humain, permet de prédire que certains s’y sentiront à l’aise : ils seront parfaitement intégré dans ces « sociétés techno-administratives » et ce sont eux les hommes du futur. D’autres, en revanche, s’y sentiront beaucoup moins à l’aise, soit qu’il n’aient pas l’intelligence nécessaire pour en tirer profit, soit qu’ils soient trop libres et trop rebelles pour avoir envie de s’y intégrer totalement.

A défaut d’homme du futur, en tant qu’aboutissement unique de l’espèce sous une forme physique donnée, on peut prévoir, qu’il existera une hiérarchie, intégrant du plus haut au plus bas, les maîtres et les esclaves, avec tout un tas de niveaux intermédiaires, et en queue de pelotons, les insoumis rebelles. Dans la forme la plus aboutie du projet sociétal qu’on nous prépare, on arrive à la société qu’envisageait Haldous Huxley dans « Le meilleur des mondes ». Tout en haut les alphas seront les maîtres et la castes des hommes du futur, parfaitement intégrés à un environnement complexe modifié !

Chers lecteurs pourraient imaginer que je suis justement en pleine science-fiction et ils auront tort ! Envisagez par exemple la classe politique et son évolution depuis la fin de la seconde guerre mondiale. L’ENA avait été créée au départ pour faire de « grands serviteurs de l’Etat », et c’était une bonne chose. Et puis les serviteurs ont échappé à leurs maîtres, les décideurs, et ont créé une société à leur image, d’une complexité tellement incroyable qu’il apparaît aujourd’hui totalement illusoire, à quelqu’un qui ne serait pas sorti de l’ENA, d’en maîtriser tous les rouages.

Dès lors, le politicien en tant qu’espèce a profondément muté ! La « grande gueule entreprenante », façonnée sur le même modèle que le « seigneur féodal » des temps anciens, a été supplanté par la caste des énarques. Dès lors, aux plus hauts postes vous retrouverez l’énarque, tandis que le « seigneur féodal », aura tout au plus la chance de briguer une mairie rurale ! Et encore, même gérer une commune rurale est devenu si complexe, que ce « seigneur féodal » devra recourir à l’aide de représentant de la caste administrative qui domine ! La force brutale animale, l’esprit d’entreprise et l’énergie ont cédé la place à des individus falots devenus les maîtres simplement parce qu’ils sont les seuls à contrôler un société qu’on les a laissé mettre en place. Le sang rouge et épais a capitulé face au sang de navet, le seigneur s’est fait piquer son fief par son bailli : c’est la revanche d’Iznogoud !

Partant de là, il n’est nul besoin d’être devin pour passer de la micro à la macro et envisager que dans peu de temps, la société techno-administrative supplantera toute autre forme d’organisation. Là, où sitôt sorti des rouages de l’administration vous aviez une relative liberté, celle-ci disparaît au profit de la règle et de la norme. A l’individu de s’adapter à ce nouveau monde. Certains réussiront et seront au dessus, tandis que d’autres, moins intelligents, ou plus rebelles, seront contraints soit de subir soit de former des communautés plus ou moins autorisées.

Tout à l’heure, je suis allé déposer mes chèques à la banque et comme à chaque fois, je suis allé boire un double express au petit café d’en face. Ca sentait un peu la bière éventée, le tabac froid et la poussière, comme n’importe quelle brasserie classique. Comme j’y connais du monde, j’ai un peu discuté avec les piliers de bar, ceci dit fort sympathiques. Ca boit trop, sans doute, et ça fume trop aussi, mais pour ces gens, dont la vie n’est pas forcément facile, perdus dans un monde de plus en plus complexe, venir dans ce bar, c’est arracher un peu de bonheur et de convivialité. Je regardais les gens au bar, je voyais des grandes gueules, des marginaux, des rêveurs, mais je n’y ai vu aucun énarque ou quasi-énarque. Non, j’ai beau eu scruter, aucun représentant de l’espèce des obsédés du contrôle. Ceux-là doivent fréquenter l'univers aseptisé des Starbucks Cafés !

A l’aune des textes de lois récents, et de ceux en préparation, j’avais conscience de regarder un monde moribond, bientôt balayé par la future société techno-hygiéno-admnistrative.

Esquisse d’une catégorisation des futurs citoyens :

  • Ultra-adaptés : Maîtres ;

  • Adaptés : cadres et maîtrise ;

  • Inadaptés soumis : Employés, assistés, chômeurs ;

  • Inadaptés insoumis : Rebelles, à pourchasser à coup de lois et de décrets et à désigner à la vindicte populaire !