28 décembre, 2012

L'ami de Lusitanie !

"Visa in the night" Moma, New- York.

Mes poules de luxe, des Bantams de Pékin, pour tout vous dire, avaient faim. Et je n'avais presque plus de grain. Comme, on approche à grands pas du nouvel an et que tout sera fermé, je n'ai fait ni une ni deux et je suis allé fissa acheter du mélange poules dans ma boutique favorite.

Et bien sur, j'ai pris ma Visa parce que j'aime bien la faire rouler de temps en temps. Et puis, ses fauteuils confortables en tissus écossais sont un vrai régal pour mon postérieur tandis que les 35cv de son bicylindre refroidi par air, ont tôt fait de la propulser à la vitesse folle de 60 km/h. Quant à son revêtement tout plastique, il est bien pratique pour charger des tas de trucs. Avec ma Visa, pas de moquettes tachées, non rien que du plastique vaguement caoutchouteux, un coup d'éponge et c'est comme neuf.

Et voici que grâce à ma Visa, je suis devenu l'ami des portugais, ces gens rudes et travailleurs qui savent que l'argent ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval. Finalement, le portugais c'est un peu un lorrain qui se serait spécialisé dans la maçonnerie mais qui ne connaitrait pas grand chose à l'acier. Sinon,  à la base c'est pareil, c'est frugal et travailleur et pas très porté sur la déconne. Mais bon, je ne dis pas cela en tant qu'ethnologue bien entendu ; ce sont juste les fruits de mes réflexions personnelles. Après tout, je ne suis allé que trois fois en Lorraine et jamais au Portugal.
 
Alors comme je m'entends bien avec les lorrains, il n'y avait pas de raison que je ne m'entende pas avec les portugais. Mais tandis que le lorrain peut rigoler à la lecture de mes articles, le portugais s'en tape complètement tout absorbé qu'il est par le travail. Pour séduire le portugais, il en fallait un peu plus que quelques mots sur un blog, il fallait que je lui prouve que j'étais comme lui, un type qui ne rigole pas et qui ne claque pas son blé à tort et à travers. Bref, que j'étais un homme un vrai, de la trempe d'un Lino Ventura ou d'un Gabin et non une arsouille n'aimant que le clinquant.

Alors me voici arrivé au moulin où j'achète mon grain car je fais encore confiance à la minoterie française moi. J'ouvre la porte vitrée du bureau pour prendre commande de mes deux sacs de mélange poules et la petite dame me fait ma facture sur un vrai bloc Rhodia tandis qu'elle calcule le total avec sa machine d'époque, une vraie de vraie avec des chiffres lumineux et un petit rouleau de papier !

Et nanti du précieux document, je me propulse hardiment vers le quai de chargement où l'employé présent semble tétanisé. A l'accent qui l'a, ma sagacité naturelle me fait vite comprendre que c'est un fier lusitanien. Il regarde ma voiture hypnotisé comme s'il n'en avait jamais vu.

Mais bien sur qu'il en avait déjà vu des comme la mienne mais le problème c'est qu'il n'en voyait plus et que moi, je viens de ressusciter sous ses yeux esbaudis, le miracle d'une époque disparue, le paradis des mécaniques simples, fiables et increvables qu'on entretenait pour trois franc six sous. Alors comme il comprend que je suis un peu un spécialise de la Visa, il me dit qu'elle ne doit pas être toute jeune. Je lui réponds qu'effectivement, elle accusé l'âge respectable de trente deux ans mais qu'elle n'a pas dix mille kilomètres. 

Alors là, la vierge serait apparue sous ses yeux que le brave homme aurait été moins étonné. Il veut tout savoir, où je l'ai achetée, à qui et pour combien. Si je décidais de la vendre là, de suite, il me sortirait son chéquier de la Caixa Gera de Depositos et me ferait carrément un chèque de mille euros et moi je me serais fait un bénèf de quatre cents euros tranquillou.

Bien sur, comme je ne suis pas fou mais spéculateur dans l'âme, ma Visa n'est pas à vendre, j'attends juste qu'elle prenne encore plus de valeur pour la céder chez Christie's, un jour qu'ils feront une vente de véhicules de collection.

Et comme l'homme semble sincèrement m'envier d'avoir trouvé une telle merveille pour si peu cher, je décide de faire profil bas, de lui montrer que je ne tire aucune gloire ni fierté de la possession de ma Visa. Et très simplement, je lui explique qu'elle est bien pratique pour servir de camionette.

Dieu du ciel que n'avais je pas dit là. Je vois immédiatement mon nouveau camarade lusitanien hausser les yeux au ciel et m'expliquer qu'une aussi bonne voiture en si bon état, on peut s'en servir tous les jours et pas seulement comme camionnette et qu'il ne faut pas l'abimer. Désireux de me concilier ses bonnes grâces et de maintenir cette amitié de fraiche date, je lui explique alors qu'il a raison mais que je tenais à souligner le côté pratique du véhicule avec son hayon et sa banquette rabattable ! Là, le fier homme de Porto me comprend et acquiesce totalement en me disant qu'à l'époque on savait faire de bonne bagnole, manière rude de souligner que ce n'est pas comme maintenant où l'on vend des merdes bourrées d'électronique qui valent une blinde pour pas grand chose de plus.

Je remonte alors au volant et tourne la clé de contact pour la démarrer. Et voyant qu'il me regarde encore, j'enfonce la pédale d'accélérateur pour lui faire entendre le son si caractéristique du petit bicylindre Citroën ! Par la vitre, je vois l'homme lever le pouce en signe d'aquiescement, comme si ce bruit de moteur si caractéristique était pour lui sa petite madeleine de Proust, le souvenir de temps enfuis, d'une époque où tout était plus simple. Je passe alors la première, négocie le virage et repart vers chez moi, laissant mon nouvel ami lusitanien à ses rêveries.

Merci à toi ami lusitanien dont je ne sais pas le nom, d'avoir ainsi partagé de si précieux instants avec moi ! Toi seul, dur à la tâche et taiseux, aura su distinguer dans ma Visa ce que les esprits moqueurs et superficiels ne verront jamais.

Considérations oiseuses sur l'industrie automobile ! (2)


Je connais un cadre de chez Renault, mais alors un super cadre, ultra diplômé et tout et tout et j'adore le chambrer. Bon, je le fais gentiment parce qu'il est comme tout le monde, il doit gagner sa croûte et il le fait chez Renault. Peut-être qu'il aurait adoré bosser chez Mercedes mais il aurait fallu qu'il aille à Stuttgart parce que c'est allemand comme marque. Ceci dit l'un dans l'autre, faire de la caisse de grande série en région parisienne ou du véhicule de luxe dans une ville merdique où on doit se peler, c'est un peu la même chose.

Ca doit faire vingt ans que je ne m'intéresse plus à l'automobile mais bon, j'ai été abonné à l’Auto-journal et il en restera toujours quelque chose. Mettez moi à un zinc et vous me verrez débattre des mérites comparés de telle bagnole face à telle autre. Et puis, vous commencez à me connaitre, je peux parler de tout avec autorité.

La vanne favorite que je lui sors à ce pauvre type c'est de lui demander : alors il y a quelqu'un dans le bureau du fond où c'est toujours vide ? Et la première fois, il est tombé dans le panneau ! Il m'a demandé de quel bureau je parlais. Et moi goguenard et content de ma blague toute nulle, je lui ai répondu que je parlais de celui du responsable marketing.

Ben oui, chez Renault, ils virent des caisses qui marchent pour les remplacer par des merdes qui ne se vendent pas. Prenez la Twingo, facile à faire et pas chère, on en voyait partout. Qu'on aime ou pas, sa bouille sympathique la faisait aimer des jeunes comme des vieux, des pauvres et des riches. Et ça c'était un putain de succès. Avec un peu plus de marketing justement, ce que les français ont du mal à comprendre, ça aurait pu cartonner comme la Mini. Ils auraient vendu des accessoires inutiles super chers et tout et tout.

Mais bon, Carlos l'expert comptable qui leur tient lieu de patron a décidé qu'il en fallait une autre et il a produit une Twingo 2, grosse, moche et chère qui ne se vend pas. D'ailleurs quand mon père a niqué sa Twingo 1 full options, il n'a même pas voulu aller chez Renault parce qu'il la trouvait moche la nouvelle ! Alors nous n'y sommes pas allés, on a filé directement chez Peugeot.

Et la Cliot, surnommée affectueusement la Clito, quelle daube aussi c'est devenu. Avant, c'était la petite caisse citadine pratique, pas chère, le truc prisé par Madame pour aller au taff, chercher le pain ou les marmots à l'école. Puis ils l'ont bodybuildé et zou, c'est devenu la Clio IV, un gros truc super cher. Si ils avaient voulu faire exprès de perdre les clients, ils n'auraient pas fait autrement.

Bon, ce qu'ils vendent, c'est de la low cost, de la caisse roumaine, pas chère et pratique pour tous ceux qui s'en tapent de la voiture mais qui veulent juste poser leur cul dans un truc qui roule qu'on peut acheter neuf sans se ruiner. 

D'ailleurs c'était auparavant la logique Renault. Quand j'étais petit,  dans les années soixante-dix, c'était très segmenté la bagnole en France. Si vous étiez un prolo tendance gaucho, vous vous trainiez la bite en Renault, les caisse de la Régie. C'était une manière de supporter la lutte sociale des camarades. C'était de la caisse correcte, pas trop chère avec juste ce qu'il fallait dedans pour plaire au français moyen. Et durant des années, ils ont produit des tas de modèles dont certains ont eu un joli succès.

Citroën, c'était le truc d'avant-garde, la caisse du gars bizarre que ne rebutaient ni les audaces stylistiques ni les solutions techniques hors normes. Et ma foi, ils en vendaient, de la 2CV pour prolos, en passant par l'AMI6, une caisse moche, la Visa, une caisse encore plus moche, jusqu'aux DS et autre CX et BX dans lesquelles on avait mal au coeur à cause de la suspension hydropneumatiques.

Et puis, y'avait Peugeot et là on rentrait dans un autre monde, celui du bourgeois conservateur qui voulait de la qualité. Et chez Peugeot mazette, on vous filait de la bonne grosse tôle solide et des carrosseries bien conventionnelles. Moi d'ailleurs mon père était Peugeot. C'était comme cela. Ma mère roulait toujours dans des bagnoles étrangères parfois dispendieuses mais mon père était plutôt Peugeot. Ça faisait sérieux chez le client, rassurant même, ça faisait pas le type qui se la pétait en allemande, sans pour autant sombrer dans le prolo en Renault. Quand on vend des trucs, faut savoir se positionner justement entre le gros richard et le traine-guenilles. Bref, Peugeot c'était un peu le VW de maintenant.

Alors les Dacia qu'ils vendent comme des petits pains, c'est toujours l'esprit Renault, la caisse sans prétention vendue pas trop chère pour motoriser le populo. Et ils peuvent toujours sortir de la Clio à 15 000 euros ben ils se les attacheront autour du cou parce qu'à ce tarif, on ne prend pas ça.

C'est marrant ce déficit de marketing chez les français. Tenez moi qui voulais acheter une tablette tactile dernièrement, j'aurais pu prendre Archos, un constructeur bien de chez nous. Mais je 'nai jamais vu un tel foutoir dans une gamme. Bien malin celui qui s'y retrouvera. A croire que chez Archos, c'est le tôlier qui décide de tout n'importe quand en fonction des prix qu'il négocie pour les microprocesseurs. Et puis les finitions sont vraiment à chier puisqu'on à le droit à du gros plastiques qui chope toute les traces de sebum. Bref, après avoir regardé Archos et noté qu'ils avaient parfois de bonnes idées, je suis passé outre. Sans sombrer dans le chiquissime Ipad qui valait une blinde, je ne voulais pas non plus une tablette de naze.

Voilà c'était ma petite contribution au redressement productif. Si les avocats peuvent se permettre de discuter de la stratégie de Peugeot ou d'Arcelor, je ne vois pas pourquoi moi, simple psy, je n'aurais pas mon mot à dire.

Considérations oiseuses sur l'industrie automobile ! (1)


J'ai rattrapé tout mon retard du dernier trimestre 2012 mais je constate que dans mes digressions oiseuses, j'avais totalement oublié de parler de l'intervention du copain de fac de mon épouse : Arnaud Montebourg.

C'est un truc qui date de juillet je crois et sur lequel j'avais plein de trucs à dire vu que je ne suis pas avare de paroles sur environ tous les sujets. Alors à l'époque, on se plaignait du fait que Peugeot ferme son usine d'Aulnay en région parisienne.

Et là, le père Montebourg s'était dressé tel le rempart du prolétariat contre le capitalisme avide pour dire sa manière de penser à la famille Peugeot. C'est sur que lui, l'avocat entré tôt en politique, il en connait des trucs sur la création d'entreprise et encore plus sur le secteur automobile.

Ceci dit, je ne peux pas le blâmer de croire qu'il connait des tas de trucs puisque je suis pareil, j'adore parler de tout et de rien même que mon pote Toju se foutait de ma gueule en m'appelant le toutologue.

Ceci dit pour en revenir au bel Arnaud, peut-être que tout gamin, il avait le rêve secret d'être agent Peugeot dans son fief de Saône et Loire ! Vous savez, l'agent à l'ancienne, celui qui bichonnait votre 504 et qui ne vous la laissait pas reprendre sans lui avoir fichu un petit coup de peau de chamois. Allez savoir ce que les gosses ont comme rêves ! Moi j'aurais voulu devenir Philippe VII.

Alors le plus rigolo c'est qu'environ un mois avant, mon père et moi avions écumé les concessions automobiles pour qu'il retrouve une petite voiture de ville. Il faut dire qu'il avait planté la précédente en roulant comme un con sur une route verglacée. La caisse était ruinée mais les airbags ayant bien fonctionné, il s'en était sorti sans rien, un peu comme un pilote de F1 qui sort de son cockpit comme une fleur en tenant son volant à la main après un méga crash.

Alors, comme voiture française ou étrangère, mon père s'en tapait, nous voici tous deux partis à la chasse aux bonnes affaires. C'est ainsi qu'un jour, c'était un vendredi, nous voici parvenu à la concession Peugeot la plus proche.

Bon déjà, l'établissement n'était pas super bien tenu et puis la surface de vente était merdique. Peu de modèles exposés et une déco digne de l'ex RDA pour nous accueillir alors que tout frétillant mon père était prêt à payer cash sa nouvelle bagnole.

Bon, on tourne tout de même, on regarde les deux trois voitures exposées sans grand intérêt vu qu'on cherchait une petite caisse et que chez Peugeot et bien c'est la 107. Bon, on sait ce que c'est qu'une 107. Vu la caisse, on n'allait pas s'étendre sur le beau plastique du tableau de bord, le moteur tout merdique ou les jantes en tôle. Nous on attendait un vendeur.

Un vendeur, il y en avait bien un mais il était occupé avec un couple de client. Même que ce devait être des hétérosexuels puisqu'il y avait un homme et une femme. Bon, c'était peut être des cousins ou une soeur et son frère venu la conseiller à moins que ce ne soit le contraire parce qu'il ne faut pas être sexiste et qu'une femme de nos jours peut en connaitre un rayon sur la bagnole. 

Et là, nous on poireautait comme deux cons que le vendeur daigne bien lever les yeux sur nous. Cela nous faisait rigoler vu que je regardais à ma montre, combien de temps il faudrait à ce pauvre con pour nous faire signe. On n'attendait pas qu'il plante ses clients pour venir nous baiser la main et s'occuper de nous. Non, juste qu'il se lève par exemple et nous dise un petit mot du genre : messieurs je finis et je suis à vous de suite. Vous voyez le petit truc aimable qui signale que le mec est un vendeur, un mec aimable et prêt à remplir son office.

Ben dix minutes montre en main après, il n'avait rien dit. Il avait juste levé sa tête pour nous regarder comme si nous étions deux roms venus lui piquer des autoradios. Pourtant mon père était très élégant et moi rasé de la veille. Et de toute manière, on n'a pas des têtes de roms.

Alors, nous on s'est dit que si le SAV était à la hauteur du commercial, ça risquait d'être chaud et on s'est cassé. Bon, j'avais une forte envie de pisser alors j'ai uriné entre deux voitures d'occasion. Vu qu'il n'y avait pas un rat dans ce putain de garage je n'allais pas me gêner. Si j'avais voulu, enfin il aurait fallu que j'aie envie parce que ça se commande pas, j'aurais pu couler un bronze tranquille entre une 5008 et un Partner et me torcher le derche avec la documentation que j'avais prise à tout hasard. Je leur aurais laissé ma bouse et la doc merdeuse en souvenir. Mais bon, suis pas le mauvais gars alors je n'ai fait que pisser un coup.

Bref notre visite chez Peugeot s'est soldée par une pause pipi pour moi mais mon père n'a pas fait de chèque. Donc le solde pour la maison Peugeot s'avère négatif puisqu'ils en sont d'une documentation sur la 107, que j'ai balancée depuis, et d'une odeur d'urine dans le parc de véhicules d'occasions.

Comme Citroën n'était pas loin, on s'est dit qu'on pourrait jeter un coup d'oeil tant qu'on y était. Bon, la C1, qui est la concurrente de la 107 est exactement la même bagnole rebadgée, c'est à dire qu'elle a un logo avec des chevrons plutôt qu'un lion sur la calandre. Ça fait mince comme argument de vente.

La salle d'exposition était plus grande mais de toute manière, la C1 on connaissait en gros. C'est comme la 107, de la citadine basique sauf que mon père voulait la clim, la direction asssistée et le toutim ! Sinon, pour le reste, je trouve que ma Visa à 600 euros en fait autant qu'une C1 à 10 000. en plus la Visa c'est classe et décalé alors que la C1 ça fait caisse d'indigent.

Là aussi, on a attendu le vendeur qui n'est jamais venu. Pour nous occuper, une toute jeune femme, sans doute originaire de la cité du coin, nous a demandé avec un accent wesh à couper au couteau si on voulait des renseignements. Me fiant à mon bon coeur, et éloignant mes préjugés de classe comme un vrai socialiste, je lui ai posé une question à  laquelle elle m'a répondu que "fallait voir avec un vendeur". Bref, elle devait occuper un emploi aidé quelconque du genre "faire sembler de travailler chez Citroën plutôt que de vous droguer dans la cité". 

On a attendu et personne n'est venu. Y'a bien un type qui est passé mais à peine lui avais-je fait signe, qu'il s'est barré dans l'autre sens. Encore un mec qui courait après le boulot. Alors, on s'est dit qu'en visitant le garage on tomberait peut être sur un quidam pour nous renseigner. On est sorti de l'espace de vente et on s'est baladé. On a même vu les stocks de pièces. Mon père m'a même demandé ce que c'était que ça en désignant des gros bordels en alu qui trainaient sur des rayonnages de fer. Je lui ai expliqué que c'était des boites de vitesse. On s'est même aperçu qu'on aurait pu gauler toutes les boites sans nous faire prendre vu qu'on était bien seuls dans cette grande concession Citroën. Mais si mon père est un peu escroc, il n'est pas vçoleur alors on n'a pas taxé les boites de vitesse et on s'est barré comme on était venus.

Finalement, on a visité le garage de long en large, on a eu une documentation merdeuse identique à celle de la 107 sauf que c'est marqué C1 dessus et puis voilà. Et moi, comme j'ai une grosse vessie que je venais de vider chez leur confrère, je me suis abstenu d'uriner entre les voitures.

Le bilan de tout cela, c'est que c'est bien beau de parler de stratégie et de conneries de finance mais que la base du métier, c'est de fabriquer des bagnoles correctes et d'avoir un réseau de vente performant pour assurer derrière. Et manifestement, d'après ce que j'ai vu de PSA près de chez moi, ben c'est pas ça qu'est ça comme on dit. C'était merdique à tous points de vue.

Ensuite, quelques jours après, on est allé chez Toyota où les mecs étaient vraiment pros et chez Fiat où le vendeur, un mec à l'ancienne avec de l'embonpoint et de la tchatche était parfait aussi. Et finalement, je me suis souvenu qu'il y avait un concessionnaire Daihatsu et là bas on est tombé sur le tôlier un mec vraiment sympa qui a fait de bonnes conditions à mon paternel qui lui a signé le chèque pour l'acquisition d'une petite caisse rigolote qui ne ressemble pas à grand chose mais qui est full option et bourrée d'idées pratiques. 

Donc, voilà ce que je peux dire sur le groupe PSA. Mon idée serait de leur conseiller de s'arracher un peu les doigts du cul parce qu'on n'est plus dans les seventies quand les français achetaient français d'abord et que la bagnole japonaise était de la daube.

En plus, quand je suis allé en octobre en Corse, j'avais loué une 308 et ben, j'ai pas été emballé. C'est moche, tellement moche qu'on se demande pourquoi Peugeot s'obstine à dessiner ses voitures plutôt que de sous-traiter chez Pininfarina comme à la grande époque. Et puis dedans c'est moche aussi, c'est plastoc et compagnie et c'est merdique. J'avais beau avoir toutes les options possibles, ma 308 elle faisait quand même caisse de prolo. Bref, la ligne et les finitions, pensez-y les gars.



27 décembre, 2012

Psy de cinéma !


Mon épouse voulait que je lui achète un livre qui s'appelle "Paris fait son cinéma" mais je l'ai pas trouvé alors je lui ai pris un autre truc. Tant pis, je l'achèterai plus tard quand ils auront été livrés. Il parait que c'est un livre dans lequel on parle de Paris vu dans le cinéma. Bon, les cènes mythiques du cinéma français tout le monde les connait. Arletty sur le cana Saint-Martin clamant son "atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère", tout le monde connait même si en fait, tout cela a été tourné en studio. 

Et puis il y a le Paris vu par les américains quand ils y tournent vraiment. Parce qu'en général, ils se contentent de planter une ambiance musicale en collant un air de musette et de garer de vieilles bagnoles, le plus souvent des DS et des 2CV, parce qu'ils doivent penser qu'on ne fabrique que ça, et hop, le tour est joué, l'illusion est parfaite.

Mais bon, moi Paris vu par le cinéma je m'en tape un peu vu que j'y suis presque tous les jours à Paris alors je connais. Et le cinéma, ben je n'aime pas plus que ça. C'est un loisir, un art de compromis, un truc qui m'occupe quand je ne sais pas quoi faire d'autre. Alors parfois je regarde des histrions s'agiter sur une trame plus ou moins bien ficelées et j'aime ou pas ou parfois j'aime bien mais sans plus, ce qui prouve que je ne suis pas binaire.

Ce qui m'aurait plu, c'est qu'on fasse les psys au cinéma ! Là, il y aurait des trucs à dire. On nous voit rarement dans les productions françaises, si ce n'est sous les traits de quelque psychanalistes riche et super intelligent, mais guère plus.

En revanche, le cinéma américain fourmille de psys. Ils en collent même dans le séries policières. C'est vous dire si au pays de l'Oncle Sam, on a le cote et l'on croit en nous, en notre pouvoir super magique. En général, le psy est toujours binaire chez les ricains et souvent représentés dans les productions récentes sous les traits d'une femme sexy parce que c'est bien connu que les femmes écoutent mieux et sont plus intelligentes que nous.

Alors on a soi le modèle de la femme sage qui ne s'en laisse pas compter qui à force d'intelligence et de patience triomphera des résistances de son patient. En général, le patient est toujours un flic que sa hiérarchie envoie chez le psys pour je ne sais quelle raison obscure. Soit généralement parce qu'il a vu un truc dur, mais alors fallait pas faire flic mais assistante maternelle si ce flic ne voulait voir que des bébés mignons et pas patauger dans le sang ! Soit encore parce que ledit flic est un pur rebelle qui se la joue façon maverick en gros perso sans tenir compte de l'équipe !

Et là, c'est toujours pareil, le gros con débarque dans le cabinet de la psy et même qu'au départ il lui explique qu'il ne sait pas ce qu'il vient y faire ou qu'il ne veut pas collaborer. Mais comme il est obligé d'y aller et bien la psy qui sait tout de la psychologie des flics obtus, parvient toujours à force de patience et de finesse ouvrir ces grosses brutes pour révéler leur coeur d'or. Et à la fin, ils se quittent bons amis et le flic dit à la psy que c'était très chouette de faire la thérapie et que maintenant c'est un mec qui a appris à se servir autant de sa sensibilité que de son 38 spécial. Alors la psy, lui sourit l'air de lui dire qu'elle était sure que ça finirait comme ça et qu'elle ne lui en veut pas qu'il ait été si bourrin au début. Ils se serrent la main et tout est bien.

Et puis, y'a le psy de base, celui qu'on intègre au scénario mais à qui on ne sait pas quoi faire dire. Alors les scénaristes qui ne connaissent de notre boulot que l'écoute rogerienne, mettent en oeuvre un confrère qui va user et abuser de la reformulation en prenant l'air super empathique à tel point que l'on peut s'imaginer que le psy est carrément dans la tête du patient. Et là ce sont toujours les mêmes dialogues stupides et creux. Si un patient dit qu'il n'aime pas les haricots verts, le psy - le regard pénétrant - lui réponds : ainsi Bob vous n'aime pes les haricots verts ? Putain si moi un confrère m'avait fait ce coup, j'aurais eu envie de le taper !

Mais le plus beau ce sont les honoraires quand ils en parlent ! Le psy est toujours payé deux ou trois cent dollars de la consultation qui je suppose ne doit pas excéder la demie-heure. Et vous pourrez vérifier, c'est pareil dans les livres. Le psy américain pratique l'écoute active rogérienne et prend beaucoup de pognon, c'est comme ça. C'est un job facile et bien payé.

Le jour où je voudrais moi aussi manger des gâteaux de riches dans des endroits chicos (cf. article précédent), je ferai psy américain. Ça paye bien et c'est pas compliqué.

Emissions à la con !


Comme je suis en vacances jusqu'au 2 janvier, je ne fais rien, je vaque à mes petites occupations. Aujourd'hui, je n'ai pas fait grand chose. Ma seule activité aura été de balayer ma cour comme un forçat vu que les feuilles sont maintenant toutes tombées. Il ventait et il bruinait et moi balai de pailles de riz en main, j'ai bossé pour faire des petits tas que j'ai mis dans un gros sac en kraft. J'étais content de moi et très fier vu que c'est rare que je me livre à une activité manuelle.

Ensuite, j'ai remis la batterie que je venais de charger dans ma Visa Club et j'ai regonflé les pneus avant qui en avaient besoin. Allez hop, un coup de 2,1 bars dans chacun d'eux et un tour de clé pour la faire un peu chauffer et elle est prête. Je vais pouvoir aller faire le beau demain au volant en faisant cracher les watts de mon autoradio laser. Elle est pas belle la vie ? Ah se rouler dans ce luxe inouï, c'est toute ma vie !

Et puis, je suis remonté dans mon bureau écrire et lire et puis je suis redescendu. Mon épouse regardait une émission culinaire. C'est "un diner presque parfait" qu'elle regardait. Moi même si j'aime bouffer, je déteste les émissions culinaires. Entre Masterchef et l'autre dont je ne me souviens pas du nom, j'ai du mes les taper toutes. Et comme je ne suis pas un gourmet mais une sorte de gros con qui mange tout et écoute n'importe quoi (cf. article précédent), moi cela m'étonne toujours de voir le temps fou que passent ces gens en cuisine. La plupart du temps, je les regarde et je me dis que c'est chichiteux et chiant à mourir. Bon, je mettrai un bémol à mes considérations en admettant que parfois les présentations sont vraiment réussies.

Et puis dans Masterchef, il y a Sébastien Demorand, le mec dont on se demande ce qu'il fout dans une émission culinaire vu que ses critiques se bornent toujours à répéter ce que disent d'abord les deux professionnels. Lui, il suffit que je voie sa tronche pour avoir envie de casser mon téléviseur. Que voulez-vous, on a tous nos têtes ! Peut-être que s'il me connaissait, il me détesterait aussi ! Allez savoir ! Ceci dit je m'en fous pas mal qu'il ne m'aime pas !

Ce soir c'était donc un diner presque parfait, émission au cours de laquelle des clampins se reçoivent les uns chez les autres pour se faire à bouffer avant de se mettre des notes assorties de commentaires méchants. Le côté pénible c'est qu'en plus de préparer à bouffer, il faille proposer à ses invités une animation. Alors moi, quand je les vois faire leurs animations je me dis qu'à leur place je serais bien emmerdé vu que je ne suis pas un type super actif. Je pourrais leur proposer la lecture d'un chapitre d'un de mes livres consacrés aux hérissons (einaceus europeaus) ou bien les emmener un par un faire un tour de RJ49 mais je ne suis pas sur que cela leur plairait. Ces blaireaux seraient capable de me mettre un 2 pour me remercier de ma peine et de mon inventivité.

Et puis, je ne suis pas très doué en cuisine; il faut le dire. Non que je manque de génie parce que du génie je peux en avoir chaque fois que j'en ai envie mais il faut admettre que je n'ai jamais songé à employer mon génie dans une cuisine. Moi, à part la Nespresso, on ne peut pas dire que j'use beaucoup ce qu'il y a dans ma cuisine. Sinon, je sais faire des œufs, cuire un beefsteak et faire des pâtes mais, je suis pas sur que cela suffirait à me faire obtenir un dix sur dix ! A ces nazes, il leur faut toujours des tas de trucs compliqués.

Et puis les rares fois où je l'ai regardée, j'ai noté que cette émission comportait un nombre de pète-couilles impressionnant. Entre ceux qui ne mange pas de ceci ou de cela pour raisons religieuses, ceux qui suivent des principes vaguement spiritualistes comme les végétaliens, d'autres encore des principes diététiques comme les végétariens, ceux qui n'aiment pas quand c'est gras et sucré et ceux qui sont simplement difficiles, c'est dur de les contenter. Ce soir, il y en avait une qui n'aimait pas le fromage et un pas les légumes tandis qu'une troisième ne voulait pas de lapin. Putain, dans ces cas là, restez chez vous et préparez vous ce qui vous plait ! Je déteste les gens difficiles non que j'aime tout mais que l'on m'ait appris à manger de tout quand j'étais invité.

Et puis le fin du fin, c'est ceux finalement qui se la racontent lorsque cuisinant un truc, ils prennent une moue dégoutée et un air rempli d’affèteries pour dire que tel truc est trop gras ou pire trop sucré. Ça c'était dans une de ces émissions à la con que j'avais vu d'un œil dans laquelle on tentait d'élire le meilleur pâtissier. Et là, c'était la chasse au sucre et au beurre. Et moi je me disais, candide que  je suis en matière de cuisine, qu'on ne devait pas pouvoir faire grand chose comme pâtisseries sans sucre et sans beurre. Et puis, si votre truc c'est le régime, faites vous de la salade cuite et du blanc de poulet en écoutant les Choeurs Accentus et ne venez pas nous faire chier à critiquer le Paris-Brest !

Et puis, dans cette émission, il y avait une blogueuse dénommée Mercotte. Moi je trouvais son pseudo pas terrible parce que je ne comprends pas ce qu'il veut dire et que je n'aime pas ne pas comprendre. Mercotte c'est quoi, c'est la contraction de Mère Cotte ou un truc de ce genre ? Enfin, bon, moi qui n'y connait rien en cuisine, je ne pouvais pas la juger mais mon épouse la trouvait nulle et pensait qu'elle n'avait pas sa place dans une émission vu qu'elle n'a aucune légitimité pour juger le travail de quiconque en tant que non professionnelle. Mon épouse est comme ça, elle tacle sans appel.

En tout cas, c'est pas cette Mercotte sortie d'on ne sait où qui allait impressionner mon épouse qui cuisine super bien. Et puis, en termes de pâtisserie mon épouse ne jure que par Conticini et Michalak, deux gonzes qui font de tout petits gâteaux super chers vendus dans des endroits très chics. Mais bon, elle est avocate elle peut se les payer ces gâteaux hors de prix dans les lieux chicos alors que moi quand je peux m'offrir un bon Savane de Brossard dans ma cuisine c'est déjà fête vu que je ne prends pas très cher d'honoraires.

Mais bon, je me dis que c'est pas juste qu'elle ait la gloire et pas moi cette Mercotte. Après tout, moi aussi j'ai un blog qui tourne bien. Alors pourquoi est-ce qu'on ne m'inviterait pas dans des émissions de télévisions. En plus, moi je ne suis pas le gars limité ! Nul besoin de me cantonner aux casseroles et la ragougnasse ! Je peux parler de hérissons, de micro-voitures, faire des critiques littéraires ou musicales ou des tas d'autres trucs encore. Pourvu que je sois prévenu au moins vingt-quatre heures à l'avance, je suis le spécialiste de tout ce que l'on voudra bien me confier. Je veux bien me faire appeler Percotte pour faire plaisir à la prod' !

Bref, vous n'en avez sans doute rien à faire mais je déteste les émissions culinaires. En tout cas, cela me fait un article de plus pour mes statistiques.

Controverse stérile !


Parfois plutôt que de fermer ma gueule et d'accepter que d'autres aient d'autres goûts que moi, il faut que je parle à tort et à travers encore et encore. C'est pas de ma faute, c'est mon ascendant bélier qui brisant ma prudence capricornienne, me pousse à prendre le sabre et à frapper. D'ailleurs, j'ai souvent dit que ma devise était "chacun mon avis". Ça veut tout dire.

Non que je n'admette pas qu'on ait d'autres goûts que les miens en fait mais que je sache que nombreux sont ceux qui sont juste dictés par le caractère plutôt que par la raison. Nous le fruit de nos putains de gènes et voilà tout.

Hier par exemple, Laurence se réjouissait du passage de Laurence Equilbey à Nancy. Elle me disait qu'elle était ravie de pouvoir aller entendre une chef d'orchestre qu'elle adorait. Alors moi, plutôt que de me taire et de juste dire que j'étais ravi pour elle, il a fallu que j'ergote et que je crache mon venin.

Non que dans les faits je déteste Laurence Equilbey dont j'aurais tendance à me foutre comme de mon premier slip. En plus, je savais vaguement qu'elle dirigeait Accentus, un choeur nommé Accentus.  Et moi les chœurs, sur ce point, je rejoins ce qu'en pense le Gringeot, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Mais bon j'avais aussi le vague souvenir d'une interprétation du Canon de Pachelbel que j'avais trouvé aussi précis que chiant. Et sur la base de ce seul souvenir d'il y a trois ans, il a fallu que je dise que ben la Equilbey je l'aimais pas !

Il faut dire que l'idée qu'elle soit chef d'orchestre me faisait un tantinet chier. Peut-être que la période de Noël est propice chez moi à une crise de machisme voire de sexisme. Mais bon, une femme chef d'orchestre, on aura tout vu ! Elles forment déjà le gros des magistrats, des profs, bientôt des médecins, on en voit chez les pompiers, les flics et les gendarmes et voilà qu'elles se pointent dans la direction d'orchestre. En plus, cette chef d'orchestre, mais peut-être faudrait-il écrire cheffe, me saoule profondément en exigeant la parité dans la culture. Quand le militantisme se joint à al direction de choeur, pour moi c'est vraiment trop. Tiens je préfère aider le Gringeot à remonter le moteur de sa Laverda même si j'avoue que je ne suis pas trop manuel. Avec Johnny Halliday en fond sonore, ça peut le faire.

Bon, comme j'avais un peu conscience d'avoir ouvert ma gueule à mauvais escient, il a fallu qu'en une heure je visite le répertoire de cette femme pour me faire une idée précise. Le plus chiant, c'est qu'elle est encensée par la critique. L'état semble aussi l'adorer puisqu'on lui a filé des médailles comme la légion d'honneur et celle des arts et lettres alors que moi, je n'ai rien de tout cela, ma boutonnière ne s'ornant d'aucun hochet que je pourrais montrer. Donc, que vaut mon humble avis à moi ? Rien ! Surtout qu'il est surtout basé sur une abominable mauvaise foi.

Alors j'ai lu à toute vitesse, j'ai écouté rapidement et j'ai sorti un avis qui bien sur devait coller avec ma première saillie à savoir que ben je l'aimais pas trop cette femme. Et donc, il en est ressorti que je la trouvais précise, bosseuse, carrée, exigeante mais me laissant sur ma faim par une absence totale de musicalité. Elle qui vient de créer un orchestre dénommé Insula Orchestra (merci aux contribuables des Hauts-de-Seine-, au motif que l'insula serait la partie du cortex qui gérerait nos émotions et bien, elle n'en fait pas naitre une seule d'émotions chez moi ! J'écoute, je me dis que c'est du beau boulot mais je me dis que Psy (gnagnam style) est finalement plus créatif.

Bon comme je peux être précis moi aussi, rappelons à toutes fins utiles que l'insula est généralement une maison romaine ou une ile en italien et non une partie du cerveau dont le nom est en fait lobus insularis ou cortex insulaire. Pour le reste le joli site dédié à cet orchestre m'a fait bien rigoler puisque j'ai appris que l'orchestre ferait des interventions en milieu empêché. Et là, je me suis demandé ce que c'était qu'un milieu empêché. 

Rassurez-vous, j'ai fait partie de la glorieuse administration durant quelques années et je suis habitué à leurs litotes débilitantes. Mais si je connaissais les milieux ouverts et fermés, les empêchés m'ont laissés cois. C'est en cliquant sur le lien que j'ai appris qu'un milieu empêché c'était par exemple un hôpital ou une maison de retraite. Tenez c'est écrit .

Putain, si j'étais moi aussi obligé d'être dans un milieu empêché parce que je suis malade, faudrait pas m'envoyer Laurence Equilbey ou je gueulerais comme un putois. Envoyez moi Munch dirigeant Berlioz ou un truc aussi bien mais pas ça !!! Je préférais encore me faire péter les tympas avec des MP3.

Bref de toute manière, rien ne me fera changer d'avis, je n'aime pas Laurence Equilbey comme chef d'orchestre et puis voilà. Alors la peste qu'est devenue Laurence m'a immédiatement sorti : c'est sur que ce n'est pas Karajan !

Et hop, on me jette Herbert à la tête comme si je n'étais qu'un gros bourrin tout juste capable d'apprécier les cuivres triomphants et l'ouverture de Tannhäuser mais dont la sensibilité médiocre l'empêcherait de cultiver les joies du baroque. Bon c'est sur que le Herbert né sous le signe du bélier est un peu plus punchy que la poissonne Equilbey et que cela me ressemble plus. Plutôt que de pomper le blé du contribuable le père Herbert gagnait sa vie lui même et se la pétait sur ses voiliers Hélisara. Franchement ça a bien plus de gueule !

Moi les trucs gnangnans coincés et trop précis je peux pas de toute manière. Il me faut de l'épopée, du grandiose sinon je suis tout gêné aux entournures. Au nestukes japonais, je préférais toujours la galerie des glaces. Bref, il faut que ça pète, que ça envoie, que ce soit solaire. Les trucs trop mignards, les machins tout petits et trop délicats, c'est pas pour moi. Sinon j'aurais fait expert-comptable, horloger ou un machin de ce genre comme profession.

Allez je vous quitte, je retourne écouter André Rieu, puisque je suis qu'un gros con qui ne connait rien en musique !

Et puis de toute manière, je n'aime que les compositeurs, les interprètes me gavent. Bref la similarité joue à fond encore une fois un peu comme l'affaire Gégé. Il était sur que vu mon gabarit et mon caractère je pencherais plus vers le père Depardieu que vers Torreton même si ce dernier a un prénom fabuleux !

Et pour la fin, deux interprétations du Canon, ici avec un tout petit orchestre rikiki qui pourrait se passer de chef d'orchestre et ici avec un gros truc symphonique qui pète bien avec plein de violons.  Dans les deux cas, vous aurez le plaisir de voir mes commentaires sous les vidéos.

26 décembre, 2012

Liens !


Comme un boutiquier, je fais mes comptes, ce qui pour un blog, revient à regarder les statistiques, le nombre de pages vues, le nombre de connectés mais aussi les sources du trafic.

S'agissant de l'origine des contacts, Google est le grand pourvoyeur de lecteurs au travers de recherches parfois farfelues. Ainsi dernièrement, j'ai vu que les mots "chatons de Noël" constituaient la requête la plus fréquente. C'est stupide car chacun sait que je préfère les chiens aux chats. Même que quand Laurence me montre des photos de son greffier en me demandant "elle est jolie Ruby non ?", je ne sais pas vraiment quoi lui répondre. 

Bon, je ne ferais pas de mal aux animaux mais disons que je ne verserai pas une larme si Ruby chute du balcon ou si elle se fait enlever par un restaurant chinois peu scrupuleux quant à  l'origine de la viande. Éventuellement, si le temps n'était pas si doux, pn aurait pu aussi confectionner de petites moufles voire un bonnet avec la peau de cet animal ce qui lui aurait enfin donné une utilité !

Car si le chaton est mignon, le chat adulte est très con. En plus, qu'il s'agisse de femelles ou de mâles, il y a toujours les grosses pattes d'un véto qui sont passées par là pour ôter à ces petits félins les attributs sexuels dont la nature les avaient dotés. Bref si vous aimez les chats, ne venez pas me lire parce que je ne dirai jamais de bien des chats !

Pour le reste, j'ai aussi pu constater que des sites avaient des liens qui pointaient vers mon modeste blog. Gentleman de nature, j'aimerais rendre la pareille en vous offrant un lien de chez moi vers chez vous, si toutefois vous l'estimez nécessaire. Pour cela, n'hésitez pas à me le demander via les commentaires ou bien en m'écrivant sur pa6712@yahoo.fr. 

Il va sans dire que si vos lignes commencent par cher maitre ou bien cher et estimé professeur ou amazone de la pensée, je ne pourrais que souscrire à votre demande car chacun sait ici que si je n'aime pas les chats, je ne déteste pas parfois un petit compliment appuyé voire une flatterie bien tournée.

D'ailleurs à propos de liens, j'ai noté que depuis que Contrepoints avait eu la bonne idée de sortir mon article dans lequel je disais avoir fait le planton au commissariat, j'avais eu un paquet de connections venant du site police-info.comhttp://www.police-info.com/.  Bon, depuis je guette par la fenêtre dès fois que deux trois bagnoles de la BAC s'arrêtent devant chez moi et que quelques balèzes veuillent me péter la gueule !

24 décembre, 2012

Joyeux Noël !


Je souhaite à toutes mes lectrices et mes lecteurs un très joyeux Noël ! Bon, j'aurais pu prendre n'importe quelle ville pour illustrer l'article mais il se trouve que j'ai de nombreux patients lorrains et notamment du département de Meurthe-et-Moselle. Que ceux venus de Moselle ou encore d'autres régions de France ne m'en tiennent pas rigueur ! J'ai pas mal de tourangeaux et d'angevins aussi mais malgré mes tentatives, aucune illustration de sapin de Noël ne figure pour Tours ou Angers.

22 décembre, 2012

Bravo Gégé !


Dans le fond, je m'en fous un peu de Gégé. Disons que lui et moi menons nos carrières parallèlement sans risque de nous rencontrer, de nous favoriser mutuellement ni même de nous faire de tort. Je connais Gégé depuis que je suis tout petit. Je sais qu'il est né à Châteauroux puisque ma tante m'en parlait souvent, je l'ai vu démarrer dans Le viager où il faisait une courte apparition dans un rôle de crétin, exploser dans les Valseuses aux côtés de Patrick Dewaere pour enfin mener la carrière que tout le monde lui connait.

Je ne sais pas s'il est vraiment de droite, de gauche ou tout simplement proche de ses intérêts. Ce qui me plait c'est son côté ogre démesuré auquel on n'était plus habitué. Bien loin des standards actuels dans lesquels ne devraient triompher que l'ascèse, le contrôle et le sens de la mesure, Gégé détonne et cela me ravit. Et puis, c'est comme moi un capricorne. Et justement pas un de ces saturniens étiques et maigrelet mais un marsien, un vrai gros grand capricorne massif, avide, goinfre et glouton. Putain, qu'on est loin de ces pisse-vinaigres tièdes et pénibles dot on doit sans cesse affronter le discours puritain.

Je n'ai jamais compté avec lui. Je ne sais pas ce qu'il gagne ni ce qu'il a pu payer comme impôt. Je me doute qu'il a bouffé à tous les râteliers dont celui du CNC, grassement rétribué par le contribuable. Finalement, je m'en fous de ce qu'il a pu faire.

Ce que j'apprécie c'est le gigantesque et magnifique bras d'honneur qu'il vient de balancer au pouvoir en place. Et pas seulement parce que ce pouvoir est socialiste mais simplement parce que c'est un pouvoir et qu'il appartient à tout homme digne de raison de lutter contre la tyrannie, fut elle fiscale. Quand on un pouvoir exige de vous que vous reversiez 75% de vos revenus sous forme d'impôts, fut-ce au delà de un million d'euros perçus, cet état réinstaure juste le travail forcé. Vous bossez et on vous vole, on vous spolie, on vous confisque les fruits de votre travail. 

Des camelots sans scrupules, n'ayant généralement pas d'autres motifs que leur propre survie, et que l'on nomme élus décident à votre place ce qui est bon pour vous en affectant le fruit de votre labeur à des projets sans jamais, bien sur, oublier de se sucrer au passage. Que ces camelots, ces bandits de grands chemins, osent aujourd'hui tenir un langage patriotique, un discours dans lequel ils en appellent à la solidarité, à l'union et à tout un tas de valeurs que la plupart bafouent sans vergogne la plupart du temps, me révulse. La tartufferie est à son comble. Dans la mesure ou le bien commun a depuis longtemps disparu du champ politique en échange d'un mercantilisme éhonté, il apparait normal de se comporter en boutiquier vis à vis de ceux qui nous gouvernent ; ce n'est qu'un juste retour des choses.


Alors c'est vrai que Gégé, on ne se connait pas mais je le soutiens envers et contre tout et quoiqu'il ait pu faire par le passé, je l'absous bien volontiers parce que ce coup d'éclat est magnifique. Loin de partir discrètement en loucedé comme Bernard Arnault ou pire d'invoquer je ne sais quelle raisons comme Alain Afflelou, Gégé a mis ses gros pieds dans le plat en se payant un scandale tonitruant. Et ça c'est vraiment magnifique, j'apprécie ! On se croirait dans une vieille comédie française des années soixante dans lesquelles des hérauts hauts en couleur affirmaient leur individualisme forcené avec les mots d'Audiard. Avec ce que Gégé vient de leur mettre entre les dents, c'est La traversée de Paris ou Archimède le clochard qui reviennent.

Nous sommes tous des castelroussins belges !

Pour des développements plus politiques, connectez vous à Contrepoints ou encore H16 !

19 décembre, 2012

Joyeux anniversaire !


Parfois des choses m'ennuient, notamment lorsque je sais que j'ai la solution mais que cette putain de sacrosainte règle selon laquelle je me doive d'être patient, bienveillant et précautionneux m'oblige à prendre mon temps alors que j'ai la solution toute prête. Quoiqu'il arrive, je me dois de coller un minimum aux standards qu'un patient se fait d'un psy, surtout s'il vient de la part d'un médecin. Je ne peux pas être trop cash ni trop direct, je joue mon rôle, je me suradapte.

Voici peu, disons quelques mois, j'ai reçu un grand gaillard qui a bien des malheurs avec les filles. Plutôt bien de sa personne, très grand ayant de bons diplômes et une situation enviable, voici qu'âgé d'une petite trentaine d'années, il en a marre de la bagatelle mais cherche du sérieux. Or, voici qu'outre certains problèmes, il se trouve que depuis sa dernière histoire sérieuse, il ne semble tomber que sur des femmes sans intérêt. 

Il faut dire qu'il les lève dans des bars tandis que bourré comme un coing, il ne sait même plus a qui il s'adresse vraiment. Il collectionne ainsi, les grandes et les petites, les minces et les grosses, les blondes, brunes ou rousses sans jamais trouver celle qu'il cherche. Il faut dire, qu'il doit attendre que son alcoolémie ait baissé pour estimer à sa juste valeur la fille avec qui il vient de sortir.

On aurait pu en rester là et je ne sais pas ce que j'aurais bien pu lui dire, si ce n'est de multiplier les contacts jusqu'à ce qu'il trouve l'élue de son coeur. Ou bien, qu'il cesse de papillonner partout et se concentre sur celles qui l'intéressent en fixant des critères basiques et surs. Mais surtout, je lui aurais expliqué qu'il était préférable de rencontrer les gens à jeun afin de savoir à qui l'on avait à faire.

Sinon, c'est un type charmant avec lequel je m'entends fort bien. Le prototype même du mec sensible qui est parvenu à canaliser sa sensibilité et qui a suffisamment roulé sa bosse pour enfin chercher quelque chose de sérieux. 

Et le plus amusant, c'est lorsqu'il me décrit la femme de sa vie, sa "came" comme il dit. Elle sera blonde, grande, mais pas maigrichonne façon mannequin mais plutôt bien charpentée. Elle sera dotée d'humour, sera de bonne famille, pratiquera l'équitation, voudra une histoire sérieuse sans toutefois l'enfermer dans un rôle papa-maman un peu gnangnan. De plus, elle ne craque que pour les types très grands et la connaissant parfaitement, je sais que mon patient serait sa "came".

C'est assez étonnant d'écouter ce cahier des charges dans la mesure ou j'ai dans ma clientèle, le modèle qui lui correspondrait. Grande, voire très grande, écuyère chevronnée, de bonne famille, cool et rigolote mais cherchant tout de même une histoire sérieuse et n'ayant que deux ans de moins que lui.

A la longue s'en était rageant parce que les connaissant parfaitement tous les deux, je sais parfaitement qu'ils sont bien assortis. Bon, ma profession n'étant pas de tenir une agence matrimoniale, je ne pouvais rien dire ni faire en principe.

Comme c'est une patiente que je connais fort bien, je me suis amusé à lui dire que je recevais un type parfait pour elle, histoire de la faire enrager. Alors parfois, elle me demande de la recevoir juste après lui. Mais comme ils n'ont pas les mêmes horaires, c'est impossible et puis déontologiquement, je ne me vois pas tendre un piège de la sorte à mon patient. Alors, elle enrage, elle trépigne en se disant que j'ai peut-être la clé qui la délivrera de son célibat. En attendant, elle rame sur les sites de rencontres où elle ne rencontre que du second choix.

Et lorsqu'elle me presse d'organiser une rencontre, je lui réponds que d'une part, ce n'est pas mon métier et qu'enfin, ce patient m'ayant été envoyé par un médecin, je ne peux me montrer aussi libre qu'avec quelqu'un qui serait venu du blog. Je ne me vois pas lui annoncer de but en blanc "vous savez machin, c'est le produit que vous cherchez en stock, vous l'appelez ou c'est elle qui vous contacte ?".

Je lui dit qu'il faut du temps et le moment adéquat pour faire ce genre de choses et qu'il ne faut rien précipiter au risque de tout foutre en l'air. Et puis, il y a encore un peu de boulot à faire, bref, il faut être patient, ce qui est une qualité que cette sagittaire, éduquée en princesse, a du mal à comprendre.

Et j'ai revu depuis mon cher patient, une fois, deux fois puis trois. Et ce jour là, il me refaisait encore les mêmes confidences sur la femme de sa vie qu'il ne rencontrait jamais. Comme à l'accoutumée, parce qu'il ne sait plus qu'aller dans les bars pour rencontrer, il me disait "Philippe, c'est bien simple, je fais de la merde !". Réflexion illustrée pour m'expliquer que malgré toutes ses tentatives pour trouver l'élue de son coeur, aucune de celles qu'il voyait ne semblait lui correspondre.

Et puis, je crois que j'ai été passablement lassé par les récriminations de mon patient. De but en blanc, je lui ai dit que ce qu'il cherchait je l'avais en stock, et que je garantissais le produit, pièces et main d'oeuvre et kilométrage illimité. Il s'est montré intéressé et j'ai du décrire ma chère patiente.

C'est simple, lui ai-je dit, c'est une sorte de valkyrie, toute droit sortie d'un opéra wagnérien. Blonde, tr§ès grande et solidement charpentée, des yeux bleus, vive d'esprit, beaucoup de caractère, bien éduquée, écuyère émérite et tout ce que je pouvais dire d'elle sans trop en dire. Alors là, il a eu l'air intéressé. Surtout quand je lui ai dit que c'était "du lourd" et que sur ce coup, il avait intérêt à être au top parce que ce genre de pouliche, ce n'était pas fait pour les mauvais cavaliers.

Sont venus les aspects pratiques et mon cher patient, se positionnant en homme sensible m'a confié que jamais il n'oserait la contacter. Ce à quoi j'ai répondu que comme il avait à faire à une femme de tête, si il me donnait l'autorisation de donner ses coordonnées, elle l’appellerait sans problème. Il a été enthousiasmé par ma proposition. Je lui ai demandé s'il était sur et certain que je puisse le faire. Il m'a répondu que oui, que c'était murement réfléchi et que même si la démarche était originale, cela l'amusait beaucoup. Je l'ai félicité sur le fait que pour une fois, au lieu de chouiner sur ses malheurs, il ait envie d'agir. Après tout les TCC sont des thérapies de l'action.

Et donc, ni une ni deux, j'ai pris mon Iphone et j'ai envoyé ses coordonnées à ma patiente, en lui souhaitant "bon anniversaire" parce que c'était justement le jour de son anniversaire.

Mon job, c'est le bonheur de l'homme, je ne l'oublie jamais. On verra ce que cela donne. Comme dit la petite Aude Pépin (je n'y peux rien, c'est son nom !) dans le spot publicitaire pour Meetic : "moi je pense que les belles rencontres, elle se font partout mais surtout ailleurs". Alors pourquoi pas via mon cabinet ?

18 décembre, 2012

Les vilaines armes !


Et voilà ! Encore un tueur de masse aux USA. Et cette fois-ci, il ne se contente pas de flinguer des adolescents ce qui était déjà mal mais il pousse l'horreur jusqu'à tuer des petits enfants dans une maternelle. Il est entré et il a ouvert le feu et hop, il a fait vingt sept victimes. Et pas de Sarkozy pour l'en empêcher, ni même un vigile armé ou qui que ce soit, ce n'est pas de veine.

Sur ce drame tout a déjà été dit. Et  bien sur je m'associe sincèrement à la peine des parents des petites victimes. Et là encore, comme pour le mariage homo, on m'a demandé ce que j'en pensais comme si j'avais des idées sur tous les sujets. 

Ceci dit, si bien sur que j'ai des avis sur tout mais ils ne concernent que moi et n'engagent donc que ma propre petite personne. Et pourtant, j'en ai vu sur les chaines d'infos continues des trouducs patentés se répandre en explications fumeuses sur le sujet alors qu'ils n'en savaient pas plus que moi. Entre les spécialistes des USA et les criminologues à la mords-moi-le-noeud, y'en a eu des conneries proférées sur ce sujet.

Pour les premiers, la faute ce sont bien sur les armes à feu que l'on peut acheter à tous les coins de rue aux USA. Bon, le lendemain, un autre fait divers en Chine au cours duquel un homme a massacré vingt-deux gamins à coups de couteau viendra botter en touche cette analyse stupide. Le problème n'est pas plus les armes à feu que les couteaux mais ceux qui s'en servent.

D'ailleurs, certains coins surarmés par tradition n'ont pas forcément plus de morts que d'autres. Ainsi, moi qui étais à deux reprises en Corse voici peu, je n'ai pas eu conscience d'être dans un endroit très dangereux. A moins de tremper dans des trucs pas très clairs, vous n'avez aucun risque de vous faire flinguer sur l'ile de beauté, à fortiori si vous êtes un enfant dans une maternelle.

Ceux qui prennent le plus de risques, ce sont les sangliers et les cochons sauvages. Et pourtant, si l'on en croit les rumeurs, chaque maison est un petit arsenal ou fusils de chasse voisinent avec armes de poing.  Enfin, on le dit, moi je n'ai pas vérifié, je ne sais rien, je n'ai rien vu, je jouais aux cartes avec Ange, Toussaint et Doumé devant cinquante témoins qui peuvent en jurer.

Établir un lien de causalité entre les armes et les morts me semble aussi stupide que celui que l'on fait entre la vitesse des véhicules et le nombre de morts sur la route. Certes, on tue plus lentement au couteau qu'avec un fusil d'assaut, de même qu'une voiture à l'arrêt sera toujours moins dangereuse qu'une voiture qui roule mais dans les deux cas, les responsables ce sont les humains qui utilisent ces objets. Ce brave Lamartine avait beau se demander si les objets inanimés avaient une âme, moi je suis persuadé qu'ils n'en ont pas.

Finalement, l'objet n'a d'autre pouvoir parfois que de transformer un être humain fragile en quelque chose d'autre. C'est le lot de tous les crétins qui parce qu'ils possèdent une arme ou une voiture puissante, en viennent à changer de personnalité. Pour tout vous dire, moi dans ma Visa, je reste exactement le même.

Après avoir incriminé les armes, j'ai aussi lu un article d'une rare bêtise, relayé sur Contrepoints qui tentait d'expliquer que les médicaments prescrits pourraient être à l'origine de ce phénomène de tueurs de masse dans la mesure ou tous en prenaient. Lorsqu'on regarde les médicaments incriminés, on se rend compte qu'il s'agit d'antidépresseurs assez classiques comme la fluoxétine, la venfalaxine ou encore la paroxétine que l'on consomme aussi en France où pourtant ce phénomène de tueurs est inconnu.

Le seul lien que l'on puisse faire entre prescription de médicaments et tueurs de masse est qu'à un moment donné, chacun de ces criminels avait été diagnostiqué comme un étant porteur d'un mal être nécessitant un traitement. Au pire, on pourrait imaginer qu'il y a eu un mauvais diagnostic et que ce sont d'autres molécules qui auraient du être prescrites.

Alors comment expliquer ce qui s'est passé ? Alors là, bien malin celui qui pourra donner une explication définitive de ces phénomènes même si bien je vais tenter de le faire dans les lignes qui suivent.

Tout d'abord, constatons que ce que l'on connait des USA ne plaide pas toujours en faveur de ce pays. Ainsi, depuis vingt ans, ce pays baigne dans un climat paranoïaque assez dément. Quiconque a pris un vol pour les USA est dès le départ averti que ce ne sera pas une partie de rigolade. Les fous de la TSA sont là qui veillent avec leur cortège de procédures. Et quiconque s'est intéressé aux libertés publiques admettra qu'au pays de l'Oncle Sam, elles ont fondu comme neige au soleil. Le patriot act est d'une violence sans égale.

L'état de guerre est permanent. Que voulez-vous, peut-être que les USA sont une telle fiction qu'il leur faut un ennemi déclaré pour que la mayonnaise prenne et que les habitants soient persuadés de faire partie de la même patrie. Après les vilains européens pourfendeurs de libertés, les terribles nazis, les méchants communistes, c'est au tour des musulmans d'en prendre pour leur grade.

Cette atmosphère délétère amène de curieuses conduites au cours desquelles on voit depuis une vingtaine d'années, des mercenaires élevés au rang de héros. Les petits drapeaux fleurissent sur les voitures, les pelouses et on ne peut pas dire que cela amène l'Amérique actuelle à être un pays très cool. Kerouac et ses beatniks et leurs successeurs du summer love sont plutôt loin. Alors là, je sais que tous mes petits camarades libéraux pour qui l'Amérique est une terre de liberté vont me massacrer mais je m'en fous.

Lorsque l'on réduit le spectre pour s'intéresser aux gens, force est de constater que les écoles connaissent aux USA un phénomène que l'on ne connait pas encore même si cela arrive malheureusement. La compétition qui règne est partout et imprègne les esprits. Entre le quaterback et la chef des pom-pom girls et leurs amis "populaires", quelle place laisse-t-on aux autres, à ceux que la nature a moins doté en termes de qualités physiques. Intéressons-nous aux comédies américaines pour ados et nous constaterons que des strates existent et semblent parfois aussi rigides que les castes en Inde. Malheur à celui ou celle qui n'est pas assez beau ou physique pour faire partie des élus. Il échouera au club échecs ou avec ses petits camarades à lunettes, il se verra assigné à résidence.

D'ailleurs, tous les sites de séduction ont pour point de départ l'Amérique parce que tout semble y être entrainement. On s'entraine au foot comme au baseball alors pourquoi ne pas faire de même à la dragouille en proposant des rôles à tenir et des séances de jeu ? en bref, il s'agirait presque d'échapper à un destin pour devenir celui que l'on n'est pas. C'est la névrose mise en équations. Et plutôt que de dire comme sous nos confins qu'à chaque pot son couvercle, il semblerait que chez l'Oncle Sam, cela ne soit pas évident mais que seuls certains pots puissent trouver leurs couvercles.

A cette pression sociale, rajoutons ensuite celle que pourraient mettre les parents pour que leurs rejetons soit celui dont ils rêvaient, le fort en thèmes qui soit aussi beau et sportif et vous verrez de pauvres gamins soumis à des pressions telles que si l'on mettait un morceau de charbon à leur place, il en sortirait un diamant. C'est d'ailleurs souvent au cours de la scolarité que les comportements déviants vont être détectes pour le pire et le meilleur que des traitements adaptés vont être prescrits. Et la ritaline connait un certain succès. Soumettez à cette pression un jeune un peu fragile et peut être verrez vous surgir de temps à autre, un pauvre type qui décompense et décide de s'en prendre au système.

Car, ce que j'ai pu noter c'est que dans la plupart des cas, il s’agit de jeunes revenant sur les lieux de leur scolarité pour tuer, comme s'il s'agissait avant tout d'un acte de vengeance du type "ah vous m'avez fait chier, je n'étais pas assez bien pour vous et bien vous allez voir qui je suis vraiment". Il y a derrière la plupart de ces actes, une volonté très nette de se faire justice, en retournant manifestement sur le lieu où le criminel a souffert. Derrière chacun de ses actes figure donc une symbolique lourde de sens qu'il faut prendre en compte si l'on veut comprendre ces actes plutôt que de se focaliser sur les armes.

Enfin, on entend à chaque fois tout et n'importe quoi sur ces criminels en matière de personnalité. Si chacun d'eux a pu recevoir un traitement, comme le relayait l'article de Contrepoints suscité, c'est à demander qui a pu leur prescrire pour que de telles décompensations existent. Les antidépresseurs étaient-ils le meilleur choix, le médecin n'est-il pas passé à coté de troubles psychotiques ou apparentés ? A-t-on été en mesure de constater de graves troubles de la personnalité amenant des décompensations sévères comme la paranoïa ou la personnalité schizoïde ?

S'agissant du dernier en date, on nous parle d'une forme d'autisme mais cela semble peu probable. Il y avait sans doute autre chose qui est passé inaperçu pour le médecin traitant. De plus, même si le DSM IV est un fabuleux aide-mémoire, il ne peut à lui seul remplacer la finesse de l'entretien clinique. Le soin psychiatrique n'est pas de la cardiologie, on ne traite pas un muscle malade mais une personnalité. Et même s'agissant de pathologies à priori biologiques comme les troubles bipolaires, on ne peut jamais faire l'économie d'une étude de l'environnement social de l'individu. Or, je constate que si on parle de médicaments prescrits, on ne parle pas de thérapie. Et ce n'est pas lors d'un renouvellement d'ordonnance que l'on comprend la psyché d'un individu, tout juste est-on capable de détecter des symptomes qui sans une psychodynamique intelligente pourront amener à des erreurs de diagnostics graves.

Obama a beau verser des larmes de crocodiles, et les petits américains brûler des bougies et amener des fleurs et des nounours sur les lieux du drame, je suis sur que le phénomène persistera. Et ce n'est vraiment pas la faute des armes à feu !

12 décembre, 2012

Mariage homo !


Putain, depuis le temps qu'on en parle, il faut que l'on me pose la question de savoir si je suis pour ou contre le "mariage pour tous". C'est tout à fait le piège dialectique dans lequel je déteste être enfermé, le piège émotionnel dans lequel vos arguments ne seront pas entendus mais où l'on espère juste que vous serez pour ou contre.

Si vous êtes pour, vous devenez homophile et comme il faut, tandis que si vous vous positionnez contre, vous devenez forcément un réactionnaire obscurantiste apparenté aux forces les plus sombres de l'échiquier politique français.

Le côté le plus amusant finalement c'est de voir cet état socialiste s'engager dans cette voie  alors qu'il y avait manifestement des sujets plus inquiétants qui me semblaient prioritaires. Mais, je suppose qu'il s'agit avant tout d'une étiquette moderniste que tout pouvoir de gauche doit de se voir appliqué. En 1981, c'était abolir la peine de mort et en 2012, ce sera le mariage pour tous. Et puis comme tous les gouvernement socialistes, depuis Edouard Herriot, le gouvernent Ayrault finira sans doute mal, fracassé sur les écueils du monde réel. C'est d'ailleurs pour cela que lorsqu'on me demande si je suis pour ou contre le mariage pour tous, j'adore répondre non. Ça fait un peu réac mais ça fait chier les gauchistes qui piaillent et ça c'est chouette.

Mais trêve de politique et revenons au mariage pour tous puisque c'est de cela qu'il s’agit. Dans les faits, évidemment je ne suis ni  vraiment pour ni franchement contre : je m'en fous. Etant libéral, je comprends que deux personnes vivant ensemble puissent bénéficier de la même protection quel que soit leur sexe. Après tout, on ne devient pas homo, on nait homo. S'il faut donc endurer une orientation sexuelle que dame nature a choisi pour vous, pourquoi faudrait-il encore rajouter à cela la discrimination légale d'un état qui ne légifère plus en droit mais en fonction de préjugés.

D'ailleurs, compte-tenu de la localisation de mon cabinet, je reçois fréquemment des homos et je ne crois pas en avoir entendu un(e) seul(e) me parler de mariage. Si la plupart semblaient sensibles aux aléas juridiques vécus par le conjoint survivant, aucun ne m'a jamais parlé de mariage. Si ils sont pour, cela n'a jamais du faire partie de leurs préoccupations premières.

Quant aux enfants éduqués par les couples homosexuels, je ne suis pas sur qu'ils souffriront plus que ceux ayant vu le jour au sein d'un couple hétérosexuel. Rien ne l'affirme et je ne pense pas qu'il y ait d'études vraiment sérieuses sur le sujet. On s'alarme de rien. Oh, certes il sera sans doute plus facile pour un enfant de dire qu'il a un papa et une maman que deux papas ou deux mamans. Parce que quoi qu'on en dise, la norme est là et n'est pas prête de disparaitre. Mais bon, les enfants résistent à tout ! 

N'est ce pas ce bon vieux Boris Cyrulnik qui a bâti une part de sa fortune sur son concept de résilience. Donc quoique vous viviez,vous avez en vous de quoi surmonter les épreuves. Après tout, nous avons tous été confrontés aux cas dramatiques de petits camarades qui avaient perdus un de leurs parents et personne ne leur a jeté de pierre. Et moi qui suis né en 1967, je me souviens encore d'un petit camarade dont les parents avaient divorcé. C'était en 1971 au cours préparatoire et c'était sans doute le premier cas de divorce que je connaissais. Il s'appelait Stéphane et tout le monde le plaignait mais bon, c'était un bon copain à moi et dans le feu de l'action, lorsque nous jouions ensemble, je ne crois pas me souvenir qu'il était plus triste que la moyenne. 

Alors cessons d'invoquer tout et n'importe quoi. Quant à la dimension anthropologique, elle a bon dos. Comme il s'agit de sciences humaines et donc réputées molles par essence, on peut les tordre dans tous les sens pour leur faire dire ce que l'on veut. C'est exactement comme pour la psychologie clinique. Ce qui valait hier ne vaut plus aujourd'hui. Donc, je me tape des considérations anthropologiques.

Et l'Eglise dans tout cela ? Moi qui suis issu d'un milieu catholique et formé dans un collège puis un lycée catholique, que puis-je bien en penser ? Bof, que si je reste croyant, je n'ai jamais été calotin. Les curés ont une nette tendance à m'emmerder parce que comme les plombiers, les médecins ou toute autre catégorie socio-professionnelle, le pire côtoie toujours le meilleur, avec entre un bon paquet de gens médiocres. Et puis, si moi j'avais été prêtre je crois que j'aurais botté en touche cette histoire de mariage homo en rappelant qu'il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Après tout, il ne s'agit que de mariage civil et non religieux.Et puis en France, pays aussi catholique que frondeur, on a toujours obéi à l'esprit des évangiles plutôt qu'à la lettre. Nos rois avaient des tas de maitresse, ce qui ne gênait pas toujours les abbés de cour et bien maintenant les homos du royaume de France se marieront et le monde continuera à tourner. Du moment que l'on se repente sincèrement juste avant son trépas, tout se rachète ici bas.

Et les politicards de droite qui chouinent en réclamant une clause de conscience. Non mais, en ont-ils besoin pour claquer le fric du contribuable ? Putain, entendre un politicien parler de conscience, autant espérer que des dents poussent dans le bec des poules ! Et puis, quand ils acceptent leur putain de mandat, ils savent qu'ils appliqueront les lois de la république. Si cela les emmerde, qu'ils ne se fassent pas élire ou qu’ils aient du panache et démissionnent ! Cela me rappelle l'époque, ou juriste spécialisé en droit de la construction, j'avais été invité à un entretien de travail par une députée bien connue qui avait voulu nous faire réciter le Notre Père dans une salle de l'assemblée nationale. J'avais trouvé l'initiative grotesque. Militer au RPR et se la jouer monarchiste avait des relents de tartufferies exceptionnels ! Toujours pareil, le beurre, l'argent du beurre et pourquoi pas le cul de la crémière ?

Alors et le mariage pour tous ? Que puis-je en penser maintenant que j'ai viré d'un geste de la main les principales objections dont on nous rebat les oreilles ? Bof, rien d'autre à dire. C'est dans la droite ligne des conneries socialistes habituelles qui tendent à vouloir faire le bonheur de tous. C'est Huxley en vrai.

Car si je comprends que tout le monde ait les mêmes droits, je ne suis pas sur que ce mariage soit la panacée. La norme restera et quoiqu'on en dise, quelles que soient les lois votées pour faire taire la vilaine homophobie, les pétitions de principe pour étouffer la discrimination dans tous les secteurs de la société, l’hétérosexualité sera toujours et encore la norme statistique. Et contre cela on ne peut rien.

Le mariage pour tous me semble finalement semblable à la mobilité pour tous. Vous pourrez multiplier le rampes d'accès partout, la norme sera encore et toujours d'avoir ses deux jambes en bon état. On peut jouer à être normal cela ne changera pas la normalité. Un peu comme pour ces filles moches dont on dit qu'elles ont du charme à défaut de les trouver vraiment belles, c'est un simulacre, des mots pour faire passer la pilule et parvenir à accepter qu'il existe malheureusement des écarts statistiques par rapport à la norme. 

Mais bon, si la pseudo-normalisation rend les gens heureux, c'est leur vie et non la mienne. Moi, si j'avais été homo je crois que cela m'aurait fait chier cet excès de prévenance envers moi, cette volonté des représentants de l'état composés à 99% d'hétéros de me rendre la vie plus douce, un peu comme si j'étais un grand malade avec lequel les gens jouent le jeu de la fausse sincérité. Mais, je ne suis pas homo et je n'ai pas à décider pour eux. Si certains veulent se rouler une pelle dans la salle de mariage d'une mairie quelconque, grand bien leur fasse. Moi, je me suis marié aux USA rien que pour ne pas voir la gueule de cet escroc de Chirac encadrée alors c'est vous dire si je n'ai pas l’habitude de la salle de mariage d'une mairie. Je ne suis donc vraiment pas l'individu le plus apte à parler du mariage en France.

Alors finalement, en tant que psy, le mariage homo je m'en fous, ce n'est pas une donnée importante. On peut être homo et heureux et hétéro et malheureux et mon job à moi, c'est le bonheur de l'homme et non une quelconque prétention à discourir sur ce qui est normal ou pas : je ne suis pas directeur de la norme. Quand je reçois les gens dans mon cabinet, je fais avec ce que j'ai. Je laisse mes confrères plus médiatisés s'occuper de ce sujet, de toute manière je ne serai jamais invité sur aucune chaîne pour en parler.

Et pour conclure, je laisse la parole à André Labarrère, sans doute l'un des premiers politiciens ayant révélé son homosexualité. Il était né un douze janvier comme moi, ça nous rapproche. Comme quoi, il aimait les hommes et moi les femmes, il était socialo et moi pas du tout, au-delà de l'orientation sexuelle et politique, on peut se trouver des points communs :

« Je trouve qu'il y a assez de cocus pour ne pas ajouter les homos ! » 
Interview à Sud Ouest, mai 2004, à propos du mariage homosexuel.

Exorcisme !


C'est la deuxième fois que ce beau gosse au métier de rêve vient me voir. La première fois, je ne sais pas s'il a simplement eu peur de tout me dire ou s'il m'a vraiment pris pour un con. Bref, il semblait super à l'aise et m'a raconté des choses sans importances. Comme il est habitué à ce que son physique parle pour lui, il pensait pouvoir me bercer avec des phrases creuses et me charmer.

Mais évidemment, pas de ça chez moi ! Parce qu'il était bien mal tombé puisque malgré mon air de gros con, derrière en fait, il y a un cerveau qui veille et qui traite absolument toutes les données. Un rire un trop forcé et zou, j'enregistre, un sourire un peu appuyé, et hop je classe, une anecdote racontée de manière trop subjective et clic j'enregistre. Et après qu'il m'ait fait son show je lui ai simplement dit que lorsqu'il serait sincère, je pourrais sans doute l'aider parce qu'il me semblait deviner quel était le gros problème qu'il pensait me dissimuler.

Ce genre de phrase, ça fait toujours son effet, ça donne à penser au patient qu'il est venu chez un mec qui est une sorte de devin, un type capable de sonder les âmes et à qui on ne va pas la faire à l'envers. Ça donne confiance et ça incite à se dire que manifestement on a frappé à la bonne porte. Le coup du psy qui a tout compris et deviné, je le fais tout le temps, c'est mon accroche marketing basique. Et en plus de toute manière, je devine tout tout le temps alors c'est même pas un mensonge.

Bon bref, assez parlé de moi, on s'en fout de moi. Alors comme il revenait pour la deuxième fois et qu'il était enfin en confiance il m'a parlé des expériences curieuses qu'il avait faites depuis tout petit. Son histoire, commençait alors que gamin, il avait vu par une belle nuit, son drap se soulever à un mètre de son lit et deux yeux jaunes menaçants le regarder tandis que ses jouets se déplaçaient dans la pièce. Il avait été tétanisé et s'était recroquevillé sans pouvoir appeler à l'aide et avait finir par s'endormir. Le lendemain en se réveillant, il avait constaté que ses jouets étaient dérangés et que la fenêtre de sa chambre était ouverte. Selon lui, cette manifestation lui avait clairement indiqué qu'un jour il devrait payer. Payer pour quoi ? Cela il n'en sait toujours rien.

Par la suite, durant son enfance et toute son adolescence, de telles manifestations étaient survenues régulièrement. Il avait à de nombreuses occasions ressenti une présence maléfique à certains moments de sa vie. Il ne sait pas comment la qualifier mais pour lui elle est réelle, un peu comme si elle avait pour mission de toujours lui rappeler qu'un jour, il devrait payer pour quelque chose. Il m'a ainsi raconté des anecdotes qui auraient eu leur place dans n'importe quel film d'horreur que je regardais à l'adolescence. Tenez imaginez-vous rentrer chez vous un soir et que la grille électrique de votre pavillon s'ouvre toute seule alors que vous avez n'avoir pas appuyé sur la télécommande et que là, dans la voiture, près de vous, vous ressentiez une sorte de froid glacial et que quelque sorte d'immatériel mais de bien réel tente de communiquer avec vous. Ah alors ? Vous n'auriez pas eu peur vous ?

Bon, c'est sur que même si j'adore les belles histoires, je reste un putain de capricorne, une sorte de machine à traiter les données, à trouver du sens et non une gamine prête à s'émerveiller pour tout et n'importe quoi. Alors le type aurait pu me raconter ce qu'il voulait, moi mon truc, c'est le rasoir d'Ockam, qui consiste à aller de l'explication la plus simple à la plus compliquée. D'abord, on a les explications telles que les paralysies du sommeil ou le somnambulisme mais aussi l'autosuggestion. Qui n'a pas fait l'expérience étant plus jeune, de parvenir à se faire peur en parlant entre amis de truc surnaturels. Justement avant d'explorer les causes surnaturelles, auxquelles il semble croire, j'aimerais explorer d'autres pistes plus rationnelles. Les succubes, ces démons femelles qui visitent les hommes durant leur sommeil, c'est plus sympa au cinéma.


En revanche, je suis persuadé qu'il ne me ment pas. Comme je lui ai dit, pour que vous soyez un menteur, il faudrait que vous soyez un putain d'escroc avec un aplomb extraordinaire. Non, pour qu'il mente en ayant cette force de conviction, il faudrait qu'il soit mythomane comme Christophe Rocancourt. Le genre de mec qui croit tellement à ce qu'il raconte qu'il est persuadé lui-même de ses propres mensonges, ce qui est la définition même de la mythomanie. C'est peut-être finalement encore plus grave qu'un type comme Jean-Claude Romand qui n'est en fin de compte, malgré la fin tragique de sa supercherie, qu'un escroc comme Bernard Madoff.

Souvent, la mythomanie n'est pas un phénomène isolé mais peut être associée à d'autres troubles comme des troubles neurologiques, de l'hystérie ou un plus simple manque d'estime de soi. A priori je ne le crois pas mythomane mais comment le savoir puisque justement la grande force du mythomane c'est de savoir convaincre son auditoire.

C'est assez marrant dans la mesure ou voici quelques années, j'avais parlé de ces choses avec un vieux psychiatre que je connais très bien. Lui-même m'avait avoué qu'en pres de cinquante ans de pratiques, il avait été confronté à quelques reprises à des phénomènes qu'il ne comprenait pas et qu'il ne rattachait pas à la psychopathologie mais à autre chose ... A deux reprises au moins, il avait renvoyé des personnes chez un prêtre exorciste. 

L'idée m'avait fait sourire car envoyer quelqu'un faire un exorcisme s'apparentait pour moi au calvaire de la pauvre Anneliese Michel, sans doute un cas banal de schizophrénie ou même de grande hystérie vu le milieu dans lequel elle évoluait et la culpabilité qui était la sienne, que le film Requiem relate. Le surnaturel me rebute, non que je ne crois en rien mais simplement que je pense que le surnaturel n'est que du naturel que l'on ne comprend pas encore et non la manifestation de quelques forces extraordinaires. Je ne suis pas ultrarationnaliste mais simplement peu enclin à sauter sur ce genre inexpériences. Que voulez vous, je ne suis pas celte et les banshees ou l'ankou ne m'impressionnent pas. Et puis, c'est un peu ce que je reproche à l'église, de toujours chercher des solutions surnaturelles à des problèmes qui ne sont que naturels.

Bon, je ne sais toujours pas ce que je vais faire ce patient ni à quoi je suis confronté. Sans doute, que je vais interroger des confrères hospitaliers qui voient parfois des cas étranges et me faire ma propre idée en fonction des renseignements que je glanerai.  Peut-être que je pourrais passer la main et  trouver un prêtre suffisamment intelligent pour communiquer avec mon patient, l'entendre sans nier ce qu'il a vécu, tout en lui remettant les idées en place doucement et gentiment et sans brandir l'idée d'un exorcisme.

Tout est ouvert, l'important étant que je trouve ce qu'il a et comment le traiter. Si c'est de la mythomanie, de toute manière, c'est mort car bien malin est celui qui pourrait traiter un mythomane. On ne sait jamais quand le mythomane ment et le jour où l'on est persuadé qu'il ment, ce dernier s'en va.

Tout ceux qui ont ainsi eu à faire à des personnes souffrant d'un syndrome de Munchausen le savent. On peut éventuellement les détecter mais nul ne sait ce qui les motive.