31 juillet, 2010

Je suis aussi bête que les autres !


Je roule peu, très très peu. Comme tous les prolos, le matin et le soir, je prends mon RER. J'utilise pu ma voiture. Tellement peu, que j'ai même revendu ma Saab. Je l'aimais pourtant bien ma Saab, mais elle pourrissait sur place à ne pas rouler. Et croyez moi, les pièces et la main d'œuvre ne sont pas données chez Saab.

J'ai juste gardé une petite voiture, une sorte de véhicule jetable. Le genre de petite caisse qu'un ami me procure pour 3/400 euros et que je n'entretiens même pas. Dès que c'est mort, pouf je jette et j'en reprends une. C'est une sorte de mob' avec quatre places et un toit. Bon, début août comme j'aurais du temps, je ferai sans doute une vidange et je changerai le filtre à air et les bougies mais rien de plus.

Voici un mois environ, j'organisais une soirée à la maison. Mon copain Olive qui est très riche parlait de s'acheter une Ferrari. Il rêve d'une 308 GTB d'occasion. Moi je trouve ça très bête vu que l'entretien est prohibitif et que c'est aussi fiable qu'un Tupolev. Mais il n'en démord pas, il se prend pour Magnum. Moi je me foutais de sa gueule, je lui disais qu'avec sa Ferrari garée près de son préfabriqué pourri ça ferait naze, ça ferait mec qui roule en caisse de sport mais mange des patates toute l'année. Il faut toujours qu'on se chambre bêtement. Et puis, je crois que c'est mon devoir de lui démontrer que je suis plus sage que lui et qu'il devrait marcher sur mes traces : c'est mon côté christique puisque comme vous le savez Jésus et moi sommes capricornes.

Parce qu'en fait la baraque d'Olive n'est pas un préfabriqué mais bon, elle n'est pas terrible tout de même. Quand on la voit, on a l'impression qu'ils sont venus boulonner quatre mur, poser un toit avec une grue et qu'une heure après ils étaient repartis pas vraiment fier du résultat mais heureux d'avoir été payés aussi chers pour faire une daube pareille. C'est sur que c'est pas une "maison d'architecte" mais bon, il n'est pas dans ma pratique de me moquer de mes camarades moins doués que moi.

On se chambrait donc quand Madame T., la reine des desserts, qui prends toujours la défense d'Olive, m'a dit "tu peux te foutre de lui, tu as vu ce que tu as comme voiture ?". Habituellement, ça m'en toucherait une sans faire bouger l'autre ce genre de réflexion. Puis, la fin de soirée arrivant, je raccompagnais mes potes et chaque fois je voyais Madame T. essayer les caisses de mes copains, les Honda S2000, Mazda RX8 ou encore Lotus Elise.

J'ai beau savoir que l'habit ne fait pas le moine, je sais aussi qu'en psychologie sociale c'est l'inverse. Qu'importe que vous soyez sage et vachement intelligent, si vous roulez dans une caisse de clodo vous êtes mort ! D'ailleurs, quand on prenait la vieille 4L d'Olive, on s'en rendait compte. Refus de priorité, ignorance totale ou regards apitoyés, étaient notre lot.

Alors, mon sang n'a fait qu'un tour et lundi, soit deux jours exactement après cette soirée, je me mettais en quête d'une voiture digne de recevoir mon postérieur. J'étais parti pour un petit cabriolet allemand d'une marque célèbre ayant une étoile pour emblème. Lundi après midi, j'en avais trouvé un à ma convenance, un gris avec le toit qui rentre dans le coffre comme par magie et tout un tas de bourrins prêts à vous faire exploser les points du permis.

Ça y est, moi aussi, pourtant sage parmi les sages, j'étais tombé dans le piège de la consommation, du paraître et de l'insignifiance.

Maintenant, lorsque du fait de ma culture encyclopédique et de ma grande intelligence, j'enfle, gonfle, suis content de moi et susi tenté de faire le paon, je suis ravi de me souvenir que je ne suis finalement qu'un gros kéké de plus !

C'est paradoxal mais Mercedes m'aura amené l'humilité !

30 juillet, 2010

Besoin d'appartenance !


Mardi ou mercredi, je ne sais plus, je suis rentré très tard de mes consultations. J'ai diné à Paris et lorsque je suis rentré, j'ai retrouvé mon épouse qui regardait une drôle d'émission. Il s'agissait de blancs bien de chez nous, de familles entières, qu'on envoyait dans des tribus aux quatre coins de la planète. Je me suis fait un café sur ma Nespresso et j'ai regardé parce que je trouvais l'expérience curieuse.

Déjà, je trouve ces gens là très courageux ou très bêtes. Moi qui déteste les voyages et les imprévus, je ne me serais pas vu en pleine brousse loin de mon petit confort en train de bouffer des trucs dégueulasses (pire que des escargots !!!), de risquer ma vie en attrapant des maladies bizarres et partageant ma vie avec des gonzes dont je ne parle même pas la langue. S'il y a bien des boulots que je n'aurais jamais piqués, ce sont ceux de Levy-Strauss ou de Jean Rouch ! Idem, j'ai une bonne amie médecin qui rêve de m'emmener faire de l'humanitaire en Afrique. J'ai toujours réussi à décliner poliment son invitation au motif que la psycho, ça ne s'exporte pas du tout et je m'en tire en lui lâchant un peu de thunes pour son assoc' ! Éventuellement dans le genre exotique, je me vois bien passer une petite semaine sur l'ïle d'Arros parce que côté confort y'a tout ce qu'il faut et que Mamie Bettencourt paye bien. C'est pas que j'aie pas de coeur, c'est que je n'aime pas perdre mes habitudes !

En plus moi qui suis du genre prosaïque, je ne me vois pas arrivant d'un pays, le mien, où le tracteur existe et permet de labourer des tas d'hectares en une journée, dans un autre patelin ou je vais suer sang et eau au cul d'une charrue tirée par un bœuf malingre pour travailler mille mètres carrés à la journée et revenir le dos cassé. Je ne vois pas la logique de faire plus mal et avec plus de peine ce que l'on fait bien et sans se casser le cul dans une cabine avec air climatisé et CD.

En gros celui qui voudra m'intégrer dans un trip ethnique super authentique, arrivera sans doute à me faire danser couvert de peintures tribales avec une plume dans le cul parce qu'après tout , s'agissant de coutumes, ce n'est pas pire ni plus critiquable que ce que je fais dans une soirée ordinaire, mais il ne me fera pas renoncer à l'électricité, à l'eau courante et au wifi ! A la limite, dans une tribu faouine, je pense que je m'habituerai bien à la Mirabelle et à la quiche.

Je regardais donc benoîtement cette émission dans laquelle on doit sans doute prendre conscience qu'on est que des salauds d'occidentaux dégénérés et pollueurs et que c'est les zôtres qui sont dans la vérité vraie, quand j'ai assisté à une curieuse scène.

Un mec français de chez français, un "de souche" comme on dit maintenant au pays du communautarisme, un bien plus français que moi qui suis né à Turin, s'escrimait à mériter le respect d'un chef d'une tribu papou. L'idée c'est qu'il fallait protéger un potager d'une horde de cochons sauvages venus bouffer les plantations. Alors le chef pas con s'est dit qu'il fallait mettre une clôture de bois qu'il faudrait en plus doubler par une tranchée. Et hop, les voici partis, le chef et mon compatriote pour faire le boulot.

Et là, je vois le mec français s'acharner comme un débile pour faire la tranchée la plus profonde possible. Si il y avait eu des éléphants en Papouasie, nul doute qu'ils auraient pu tomber dans le trou tellement le gars s'en donnait à cœur joie. Même le chef papou qui était pourtant du genre balèze n'en revenait pas de le voir bosser autant. Il faut dire que si on avait reçu le chef papou en France, je suppose qu'on l'aurait installé dans un five stars sans l'obliger à trimer comme un galérien. Et puis, je ne m'imagine pas le chef papou assez con pour faire quinze mille bornes et bosser gratuitement pour nous. Et là, notre occidental coupable y allait comme une bête, trimant comme un âne pour faire sa tranchée en plein cagnard au risque de se péter l'aorte.

Le plus rigolo c'est que sa petite famille, à savoir sa femme et sa gosse, n'en revenait pas et lui reprochait de ne plus passer un seul instant avec eux. Le mec s'en foutait, tout obnubilé qu'il était par son désir de plaire au chef papou. Putain, moi qui ne suis pas un fana de psychanalyse, j'assistais en direct à un gros transfert dans lequel le chef papou devenait le papa symbolique de ce pauvre type !

A la fin de l'émission, le chef papou assez psychologue, sentait même l'histoire tourner au vinaigre et faisait tout pour que le gonze passe plus de temps en famille en leur attribuant une case commune. Mais le mec n'en voulait pas parce qu'il avait décidé que ce n'est pas parce qu'il était originaire du Cantal (ou du Val de Marne) qu'il ferait un plus mauvais papou que les autres ! Et comme la tradition papou veut qu'il existe une maison pour les hommes et une autre pour les femmes qui vivent séparés, le mec voulait à tout prix rester dans la maison des hommes. Le processus sectaire était en marche et le papou en chef devenait une sorte de grand gourou nimbé de pouvoirs surnaturels pour lequel le mec se serait fait tuer pourvu qu'il l'accepte. Tout dans ses actes criait "Papa Papou aime moi, dis moi que je suis quelqu'un de bien et que je mérite de vivre". Moi si j'avais été un papou facétieux, j'aurais fait croire au mec qu'un des rites de passage était de se faire mettre par un grand singe et j'aurais bien rigolé en voyant de naze offrant son cul au primate ! Mais le chef papou bien plus sage que je ne le suis, a voulu protéger l'intégrité psychique du français et n'a pas voulu sombrer dans la gaudriole.

Si je parlais papou, j'aurais pris un zing pour m'entretenir avec le chef et lui expliquer que chez nous, la détestation de soi était devenue tellement forte qu'il y a des tas de mecs paumés comme lui, que se serait peut-être une bonne idée de créer un stage pseudo-mystique d'initiation à la "papouitude" pour petits blancs déracinés. Lui il gère le bizness là-bas et on fait part à deux. sur qu'en deux trois stages, il aura de quoi se payer une pelleteuse et ne cassera plus le tronc à creuser ses tranchées manuellement. En plus, côté frais, à part le billet d'avion et les brochures, pour le reste, les cases ne coûtent pas cher à construire. Sinon pour les paumés de ce genre, il y a aussi le Prozac qui doit marcher mais comme je ne suis pas actionnaire chez Lily, ni médecin, cette option ne me rapporterait pas une thune.

Au delà de l'aspect tragico-comique de l'histoire, ce qui était rigolo c'était de vérifier que le besoin d'appartenance était sans doute en œuvre chez ce pauvre gars dont je ne connais pas la vie. Dans sa célèbre pyramide, Maslow édicte que le besoin d'appartenance fait partie des besoins sociaux juste après les besoins physiologiques et les besoins de sécurité.

Le besoin d’appartenance correspond à la nécessité de se sentir intégré à un groupe social. Il peut être satisfait par un processus d’adhésion (association, activité professionnelle,..) ou par des symboles d’appartenance (téléphone mobile, vacances,...). La très grande majorité des individus ne pourrait pas vivre sans autrui, les expériences de solitudes montrent bien les désordres psychoaffectif, comportemental auxquels on expose un individu esseulé trop longtemps. La privation d'autrui chez l'être humain est du même ordre que la privation de sommeil trop longtemps, elle tend à faire devenir folle la personne qui s'y trouve plongée. Les peines d'isolements, mitard ou autre, font partie des peines les plus dures qui soient, et sans doute les plus dangereuses pour un individu. D'ailleurs, une des critiques de le pyramide de Maslow est que ce besoin d'appartenance semblerait tout aussi vital à l'être humain que les besoins physiologiques et de sécurité parce que nous sommes une espèce grégaire.

Manifestement, soit quelque chose n'allait pas dans la vie de ce mec, qui vivait peut-être tout seul et isolé soit c'est la société dans laquelle nous vivons qui va mal. Personnellement, je pencherai plutôt pour la seconde solution. Tout dans les mots d'ordre de l'était centralisateur et planificateur tend à éradiquer ce qu'il ne contrôle pas afin que nous devenions juste de bons citoyens.

Sans doute que le bon citoyen vu par nos démocraties occidentales, est un sujet qui vote bien, consomme bien, ne pollue pas, ne fume pas, ne va pas au bistro sauf pour consommer un smoothie, aime la terre entière sauf ceux que l'état lui dit de détester selon les modes et les conflits du temps. Atomisé, aussi perdu et anonyme qu'un grain de sable sur une plage, l'individu a de plus en plus de mal à satisfaire son besoin d'appartenance. Pour la plupart des gens, les dégâts ne sont pas trop importants. On se débrouille, on bricole pour récréer cette appartenance. Un club de foot, un bistro favori, un blog, autant de bidouilles permettant de tisser du lien social malgré l'époque pourrie, parfois agrémenté d'antidépresseurs ou d'anxiolytiques que l'état fournit gratuitement à société pour arrondir les angles quand ça va moins bien, et le tour est joué. Pour le reste, la société n'intègre plus mais désintègre totalement.

Et puis, il y en a d'autres pour qui, le processus s'est enrayé. Et sans doute que ceux-là se retrouvent à creuser des trous en plein cagnard au milieu de nulle part en espérant être acceptés par une une communauté lointaine avec laquelle ils n'avaient pourtant aucun lien. Dans d'autres cas, on peut aussi entrer dans un gang mais le processus reste le même.

On aurait pu faire une émission "Bienvenue dans mon bistro" ou tout aurait été comme avant du temps où l'on avait l'illusion de la liberté. On aurait bu, fumé des clopes, parcouru et commenté la presse locale, rigolé et raconté des conneries. On aurait risqué la cirrhose et le cancer du poumon en disant que c'était con mais qu'il fallait bien vivre vaille que vaille. Mais ça c'était avant.

Putain d'époque.

29 juillet, 2010

Tout fout le camp sauf ... les capricornes !

Sénèque is not dead, he just goes in Caterpillar !

Je sais que c'est très mal de le dire mais j'adorais la téléréalité. D'ailleurs dans mon cabinet, trônait un vase qui était sur la table lors du diner entre Jean-Pascal et Lohanna, que j'avais payé fort cher avec certificat d'authenticité à l'appui. Voilà, je suis un gros débile de mon siècle ce qui ne me fait même pas honte. De toute manière, aurais je pu faire l'économie de ces émissions ? non, puisqu'elles sont un signe de notre époque et que ma pratique doit être immergée dans l'époque. Comment parvenir à nouer une alliance thérapeutique avec un "jeune" si quand il me parle de téléréalité, je lui oppose une façade intello en lui expliquant "qu'en dehors de France-Q pas de salut !".

En bref, si je regarde des daubes, c'est autant par voyeurisme comme tout le monde, un peu par sadisme comme tout le monde mais aussi par vocation et ça c'est nettement plus altruiste. Si je guette les phrases les idiotes et les situations minables, c'est évidemment pour avoir le plaisir de voir largement plus con que moi ce qui est toujours rassurant mais aussi pour être de mon époque.

Mais la téléréalité a bien changé. A force d'aller de plus en plus loin, les castings sont devenus odieux. Secret-story ou sa pâle copie dilemme sont inregardables ! Voir une bande de débiles s'ennuyer à cent sous de l'heure ne m'amuse plus parce que justement ils sont débiles et choisis pour cela. Tant qu'on avait des gens à peu près normaux, les dérapages étaient amusants car inattendus. Quand on vous met un paquet de phénomènes de foire, les dérapages deviennent la norme et ce n'est plus drôle. Voir un monsieur en costume cravate trébucher et se casser la figure peut être drôle mais voir un handicapé en cannes faire la même chose n'est plus du tout amusant.

Ces jeunes sont pathétiques dès le début et ils ont le droit de ma part à plus de compassion que de moqueries. J'avais regardé un bout de l'entrée dans ce fameux loft et j'avais été sidéré par les concurrents : un vrai catalogue de personnalité pathologiques et de misère morale. Voir ces représentants du nouveau lumpen-prolétariat entrer là-dedans comme des gladiateurs dans l'arène m'a sidéré.

Le sadisme des producteurs n'a plus de limites. J'avais presque envie de leur prendre la main pour leur dire de ne pas faire ça ! Je me souviens d'un jeune paumé se prenant pour le roi du monde face aux caméras et que l'on voyait ensuite faire un rinçage à une mémère. Le pauvre comment concilier les qualités de super-macho et de coiffeur pour dames ?

Et les filles, c'est aussi pathétique. On se croirait dans un mauvais feuilleton américain lorsque l'on voit des filles débarquées du Greyhound venues toutes droit de leur Iowa natal pour tenter leur chance à Hollywood et que l'on sait que 99,99% d'entre elles finiront par tailler des pipes sur Wilshire. Les voir déambuler dans le ce loft en tenues plus putassières que véritablement provocantes, se déhanchant sur leurs talons devient tellement misérable. On en viendrait presque à avoir une âme de micheton, vous avez le pauvre con qui tombe amoureux de la pute pour la sortir du trottoir !

Cet étalage de misère morale m'a rappelé ce texte amusant que j'avais lu voici quelques semaines et dans lequel l'auteur affirmait assez justement que le sac Vuitton était devenu le vrai signe extérieur de pauvreté ! Effectivement quand on n'a que du vide en soi, on tente de compenser comme l'on peut. Les pectoraux d'acier des messieurs et les microjupes des femmes deviennent autant d'étendards clamant qu'on veut de l'amour malgré tout : de l'amour et sans doute plus certainement de la reconnaissance.

Bref tout ceci devient misérable et je ne veux plus regarder ces émissions. On croirait du Léon Bloy à la sauce bling-bling et j'ai l'impression d'assister à un remake du "Désespéré" dans lequel Dieu même aurait disparu. Alors que reste-t-il au consommateur d'images débiles que je suis ?

Sans doute que le meilleur programme reste "L'amour est dans le pré" dans lequel des représentant(e)s du monde paysan tentent de trouver l'amour. Le naturel de ces gens de la terre est vivifiant et ne peux que contenter le terrien que je suis ! Et puis, j'ai élu ma vedette, c'est Pascal. Ce type massif et sobre, aux gestes lents, à la parole rare, aux distractions simples est forcément capricorne parce que je me reconnais en lui !

Un jour quand j'en aurais marre de la racaille dans le RER, des bobos parisiens, des patients et que je voudrais tout envoyer balader, je me reconvertis. J'achète une ferme près de chez lui avec des tas de vaches et on devient potes. Ce sera mon mentor, mon Sénèque à moi et je serai son Lucilius. Il m'apprendra les rudiments d'une vie saine et débarrassée des faux-semblants. En plus, ma parisienne d'épouse avocate adorera. Quand comme Pascal, je prendrai enfin le temps de lui mitonner de bons petits plats pour un diner aux chandelles et lui offrirait une folle soirée, je suis sur qu'elle craquera et qu'elle renoncera à sa vue sur le Palais des Tuileries ! c'est décidé je me laisse pousser la moustache !


Mon objectif ! Dans cinq ans, ce sera mon épouse et moi !



Pascal n'aime pas le poisson : comme moi !!!

Quand la psychiatrie parle d'or !

Pourquoi lui ? Bof lui ou un autre.

Préambule :

Personnalité schizoïde : Il s'agit d'un mode général de détachement par rapport aux relations sociales, et de restriction des expressions émotionnelles. Cette personnalité se caractérise par la présence d'au moins 4 des traits suivants (source : DSM IV) :
  • le sujet ne recherche ni n'apprécie les relations sociales y compris intrafamiliales proches
  • il choisit presque toujours des activités solitaires
  • il présente peu ou pas d'intérêt pour le sexe
  • il n'éprouve du plaisir que dans de rares activités
  • il n'a pas de confidents en dehors des parents du 1er degré
  • il semble indifférent aux critiques autant qu'aux éloges d'autrui
  • il présente une froideur, un émoussement de l'affectivité
"Le schizoïde est un cul de plomb qui ne réagit pas, ne s'engage pas, n'adhère pas, ne vibre pas avec l'ambiance, même si au total, il se comporte de façon correcte, accomplit ses tâches et ses devoirs avec régularité, sans trop poser de questions, plutôt compliant. Il privilégie les activités solitaires, lecture, télévision, cinéma, ordinateur, jeux informatique. Il s'écarte des sports d'équipe. Il occupe le plus souvent des emplois subalternes et périphériques. La profession de fonctionnaire lui convient bien, avec ses projets aussi lents qu'improbables, ses vérifications lasses, ses lois artificielles et inapplicables, ses réunions inutiles et compassées, plates et insincères. Les couloirs des ministères sont de remarquables pépinières à schizoïdes. Ils se sentent parfaitement à l'aise dans ce monde administratif empli de parchemins jaunis qui sédimentent des les tiroirs , amortissent les affects, diluent dans le temps du délai tous les passages à l'acte."

Source : Amours, sexualité et troubles de la personnalité, Quentin Debray, Privat

28 juillet, 2010

Message personnel

Bon, je ne suis pas mort mais je n'ai pas le temps de venir écrire. Juste parce que je l'ai promis voici une vidéo :



Puis la liste des livres :

Comment gérer les personnalités difficiles (Odile Jacob) : correct et simple
Les personnalités pathologiques (Masson) : de la très belle clinique française !
Amour, sexualité et personnalités pathologiques (Privat) : Encore de la belle clinique !

Voilà, ce message sera détruit dans vingt-quatre heures !

24 juillet, 2010

Flics !

Un Nicolas célèbre qui a mal fini !
(Ci-dessus Nicoale et Elena Ceaucescu)

Je viens de lire les derniers articles publiés par mon confrère H16. Celui-ci et celui-là encore, sont en corrélation directe avec un phénomène que j'observe de plus en plus chez mes chers patients : la haine du flic, de l'élu et du pouvoir en général. Et parlant de haine, je pèse mes mots.

Le plus préoccupant est que cette détestation absolue du pouvoir et de ses milices armées (police et gendarmerie nationale) n'est plus le fait de quelques gauchistes ou anarchistes chevelus et formés à l'agit-prop' mais de bons bourgeois plutôt conservateurs que l'on s'attendrait à trouver dans les rangs de l'UMP.

Les récents événements de Saint-Aignan et de Grenoble démontrent à quel point le gouvernement n'a plus aucune prise sur le réel. Aucune des fonctions régaliennes qu'il a pour devoir d'assumer n'est plus prise en charge. Ne lui reste plus pour pré-carré que la production de textes plus stupides les uns que les autres pour donner le change et faire croire qu'il remplit ses fonctions. Pour le reste, les choses concrètes, la règle actuelle semble être d'organiser un Grenelle comme si une réunion pouvait donner le change et faire croire qu'on agit. Évidemment, tout être doué de raison a compris, qu'il s'agisse d'économie ou de sécurité, que le gouvernement était aussi capable que le général Weygand en 1940.

Suite aux "événements qui se sont déroulés" à Grenoble alors que les journaux expliquaient qu'on avait osé tirer sur la police, un de mes chers patients trentenaire et diplômé m'a fait la réflexion suivante : "ils peuvent flinguer tous ces salauds de flics, ça en fera autant de moins sur les routes à m'emmerder alors que je travaille". Le poussant un peu plus dans ses retranchements, je me suis aperçu que cet homme sans problèmes venait juste de dépasser une sorte de point de non retour. Jusque là docile, ce salarié modèle venait de s'apercevoir qu'en France, on s'en prenait surtout aux gens honnêtes plutôt qu'aux voyous qu'ils soient issus des "quartiers en difficulté" ou bien des ministères.

Depuis quelques temps déjà, j'assiste à une recrudescence de genre de réflexions. Ainsi voici un an à peu près, un autre patient lui aussi arrêté sur le bord de la route pour avoir dépassé de cinq kilomètres heure la vitesse autorisée avait initié cette longue litanie de la "haine du flic" en me faisant une étrange confession. Il m'avait expliqué qu'en regardant ce "trou du cul de flic lui parler comme à un chien avec les techniques qu'on lui avait apprises durant son école de police telles que poser sa voix et assurer son regard, il avait été pris d'envies de meurtre". Selon lui, plutôt que de s'intéresser au discours de l'agent de police, son regard était fixé sur l'arme de service du fonctionnaire et "il s'était demandé s'il aurait le temps de la prendre, d'ôter le cran de sécurité, de la pointer vers le flic et de lui vider son chargeur en pleine tête".

J'avais été très surpris par ce discours tellement violent venant de quelqu'un généralement gentil et plutôt docile. Mais entre le moment où ce patient s'était exprimé et aujourd'hui, j'ai noté que la haine du flic avait très largement débordé les classes sociales où elle était habituellement cantonnée. L'iniquité de l'époque n'échappe à personne et surtout pas aux honnêtes gens qui en plus de financer la gabegie étatique doit en plus courber l'échine devant les voyous autant que devant la maréchaussée sensée la protéger des premiers.

Il faut dire que de l'affaire Julien Dray jusqu'au scandale Woerth, en passant par toutes les agressions ordinaires, rien n'est fait pour rassurer le brave bourgeois qui se voit de plus en plus spolié tandis que ses droits s'amenuisent de jour en jour. Les pouvoirs corrompus finissent toujours mal. Lorsque l'on n'est pas sociopathe, l'iniquité devient vite insupportable.

N'étant ni politologue ni sociologue, je n'ai pas étudié ce phénomène ni même tenté de savoir s'il se généralisait. Je n'ai fait que noter de manière très intuitive que de telles réflexions d'une rare violence étaient maintenant monnaie courante chez des gens habituellement plus mesurés ou généralement plutôt du côté de l'ordre. Mon intuition me dit juste que nous aurons des lendemains difficiles. On dit souvent qu'il faut se méfier de la colère du mouton.

Rien ne dure et il faut se souvenir que des tyrans ont fini avec douze balles dans la peau au petit matin dans la cour d'une prison tandis que d'autres ont reçu une balle dans la nuque à genoux au bord d'une fosse.

« S’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature. »
Etienne de la Boétie "Discours de la servitude volontaire".

23 juillet, 2010

Pauvres femmes !


J'ai souvent noté que des patientes se retrouvaient à tort classées dans les hystériques. L'hystérie (dénommée aujourd'hui histrionnisme sous l'impulsion ds féministes américaines) est souvent un vaste fourre-tout bien commandé pour les nuls en diagnostics. Qu'une femme se plaigne à juste titre et que le spécialiste consulté ne trouve pas l'origine de sa plainte, et la voici qui se retrouvera cataloguée "hystérique". Dans ce cas, le terme hystérique se retrouve vidé de toute substance réelle puisqu'il devient synonyme de chieuse.

Devient hystérique, toute femme posant un problème insoluble à un spécialiste. C'est la chieuse de service, celle pour qui l'on ne trouve pas de solutions, celle qui marque les limites des compétences professionnelles. Et comme chaque spécialiste déteste se dire qu'il est un gland incompétent, il préfèrera psychiatriser la personne qui lui pose un problème.

Rappelons donc qu'une hystérique n'est pas une femme qui se plaint, parce qu'on a le droit de se plaindre et notamment lorsque l'on se plaint à juste titre, ni même une femme qui crie beaucoup parce que ça la plupart des femmes le font très bien et très souvent. Ainsi même la mienne le fait aussi : "Philippe, je t'ai déjà dit de ne pas laisser trainer tes livres par terre dans l'entrée mais de les ranger !".

A titre d'exemple une de mes patientes a failli être amputée d'une jambe. Se plaignant d'une douleur au genoux, elle fit tous les examens possibles et inimaginables. Les spécialistes consultés ne trouvèrent rien d'anormal. Comme elle continuait à se plaindre d'une grande douleur, on la balança en psychiatrie. Simplement parce que les spécialistes avaient décrété que s'ils ne trouvaient pas l'origine de la douleur, c'est qu'il n'y avait pas d'origine organique mais uniquement psychologique. On appelle cela la conversion hystérique et c'est parfois bien pratique pour le mauvais médecin qui ne fait pas bien son travail. Hop, il botte en touche et refile sa patiente à son collègue psychiatre qui prescrira des antidépresseurs, médicaments parfois bien pratiques pour faire taire toute forme de plainte justifiée.

Fort heureusement, ma patiente devait se faire vacciner et alla voir un généraliste qu'elle ne connaissait pas car elle venait de déménager. A tout hasard, elle emmena ses radios afin de lui montrer. Ce brave généraliste observa les radios et crut distinguer quelque chose "qui ne lui plaisait pas" et demanda d'autres examens. On diagnostiqua alors à ma patiente un superbe ostéosarcome qui nécessita sept interventions très lourdes. Elle sauva sa jambe mais restera handicapée toute sa vie. Comme elle est positive elle trouve déjà très bien de ne pas avoir été amputée. Pris à temps, cet ostéosarcome n'aurait pas justifié de telles interventions chirurgicales.

A toutes fins utiles, rappelons que selon le DSM IV, le trouble de la personnalité histrionique est un mode généralisé de réponse émotionnelle excessive. L'histrionique est en quête d'attention de la part d'autrui ; essaie de se mettre en valeur, de séduire, ou simplement d'attirer le regard ou la compassion. La séduction devient un besoin pour la personne qui vit avec ce trouble affectif. Le besoin de plaire devient excessif. L'histrionique utilise le charme comme moyen d'échange, de communication, voire d'interaction. La personne agira ainsi aussi bien envers les hommes que les femmes de tout âge. C'est sa façon, automatique et naturelle, de vivre avec l'entourage. La personne tente d'attirer l'attention par diverses stratégies. Il peut ainsi tenter de séduire, d'attendrir, de dramatiser sa situation, parfois de manière théâtrale, afin de recueillir les plaintes de l'entourage. L'absence d'intérêt porté sur l'histrionique est vécue de manière angoissante. L'égocentrisme est marqué et la labilité émotionnelle se distingue par des changements d'humeur fréquents avec des affects intenses mais superficiels.

Pas plus l'expression d'une plante que des difficultés relationnelles ne suffisent à porter le diagnostic de personnalité histrionique.

Moi qui aime parfois me moquer des femmes, là je dis sincèrement : pauvres femmes accusées à tort !

Précisions !


Max qui semble être une fille puisqu'elle le dit malgré son pseudo d'homme, m'adresse le message suivant :

Je ne vous comprends pas ou trop bien!!! D'un coté vous refusez de répondre à mes accusations de fumisteries,et au fond la psy ne sert qu'à flatter les égos et de l'autre à deux reprises vous démontrez que certains de vos patients échouent dans votre cabinet juste parce qu'ils ont un problème d'égo car la petite dinde blonde, c'est un peu ça non ? ou alors elle est alcoolique ? Ce qui revient au même... Après si vous traitez les patients de manière à ce qu'ils puissent se dégager de l'égo, de ce qui flattent nos bas instincts alors ce n'est pas de la psychologie mais de la philosophie... Aussi ce n'est pas tant la discipline que l'étre humain derrière le psy.. Sur cela je suis d'accord avec vous..Mais tout le monde peut etre psy alors je vais ouvrir un cabinet!

La psychologie est en effet la fille bâtarde de la philosophie et de la biologie. Tantôt, elle se donne des allures intellectuelles et reprend à son compte tous les concepts philosophiques connus. Si l'on imagine que la philosophie depuis Platon dénonce la doxa, c’est-à-dire l’apparence, le faux savoir, le préjugé qui nous empêchent d’atteindre à la vérité alors la thérapie est aussi une expérience philosophique. Tantôt parce que la philosophie a ses limites, la psychologie emprunte à la neurobiologie pour marquer les limites de l'être humain en tant qu'individu rationnel maître de son destin. En ce sens, on ne trouvera jamais mieux que la prière de la sérénité des Alcooliques anonymes qui doit tout à la philosophie stoïcienne :

Mon Dieu,
Donnez-moi la sérénité
D'accepter
Les choses que je ne puis changer,
Le courage
De changer les choses que je peux,
Et la sagesse
D'en connaître la différence.

La psychologie tente donc d'objectiver des expériences aussi subjectives que l'angoisse, la dépression ou de manière générale le mal-être. La psychologie, n'en déplaise à Max, traite bien de l'égo des gens. Sauf que de nos jours, la psychologie ayant évolué, elle aborde l'égo sous l'angle bio-psycho-social ce qui restitue ce fameux égo dans une perspective beaucoup plus large que précédemment. La psychologie, du grec psukhê, âme, et logos, science, est l'étude scientifique des faits psychiques, la connaissance empirique ou intuitive des sentiments, des idées, des comportements d'autrui et des siens, l'ensemble des manières de penser, de sentir, d'agir qui caractérisent une personne.

Alors comme l'affirme Max, tout le monde peut-il être psychologue. ? Oui et non. A mon sens, nul besoin d'avoir passé cinq années en faculté pour être psychologue à moins que l'on ne songe à la profession réglementée.

Souvenons qu'à l'origine, le mot psychologue était une qualité inhérente à certains individus. Est réputée psychologue, une personne qui comprend de façon intuitive les sentiments des gens. Ainsi, sans être psychologue diplômé d'état, on peut être un bon psychologue et à l'inverse, on pourra avoir obtenu tous les diplômes nécessaires et n'être jamais un bon psychologue. L'essence précède donc l'existence et des études ne sauraient transformer un âne en cheval de course. Les connaissances acquises au cours des études ne sont que des informations que seul le talent, qui lui ne s'acquiert jamais sur les bancs de la faculté, permet d'utiliser à bon escient.

En revanche, si tout un chacun peut se révéler un bon psychologue au sens étymologique, la connaissance de la psychopathologie me semble nécessaire. En effet, deviner de manière intuitive les sentiments des gens n'est que le premier pas. Pour les aider pleinement, il faut un peu de technicité. Car le but est de savoir ce que l'on peut exactement pour la personne qui nous consulte. Parfois, pas grand chose parce que derrière des symptômes psychologiques se dissimule une pathologie purement physiologique qui n'est pas de notre ressort : on renvoie donc aux médecins. Dans d'autres cas, bien que la pathologie soit clairement psychopathologique, les espoirs de "guérison" sont minces comme dans le cas des personnalités pathologiques souvent difficiles à traiter.

Ensuite, la philosophie reprend ses droits ca il faut aussi se souvenir que même lorsque le "cas" est d'une désespérante banalité, en face de nous existe un sujet libre que l'on ne pourra jamais emmener quelqu'un plus loin qu'il ne le veut. Cela s'appelle la tentation de toute puissance. Puis enfin, l'on peut aussi réfléchir à la notion de santé mentale, de bonheur, d'épanouissement, etc. Ainsi, si l'on m'a souvent dit que j'étais très intelligent et que je pourrais faire de grandes choses, je ne les ai jamais faites et ne les ferais jamais sans que cela ne me frustre. La seule personne qui m'ait dit quelque chose d'intelligent à ce sujet était l'ami Toju qui un jour m'a dit : "tu préfères rêver les choses que les faire". C'était très vrai. Ainsi pour certains confrères un peu âgés, je pourrais être victime d'une "névrose d'échec" (terme devenu caduc) tandis que moi je me sens heureux dans ma petite vie médiocre tout juste ponctuée de coups d'éclats. Le bonheur est donc difficile à définir mais on en revient toujours à l'égo.

Je résume : tout le monde peut être psychologue sans être psychologue tandis qu'un psychologue pourrait très bien ne pas être du tout psychologue. Vous me suivez ? En revanche, être psychologue ne saurait suffire à être un bon psychologue car des connaissances sont nécessaires. Toutefois, ces connaissances ne sont pas suffisantes car elles ne garantissent jamais que l'on soit un bon psychologue. La profession est donc simple en apparence mais beaucoup moins si l'on veut être performant. Auquel cas, il faut un égo démesuré pour être sur de soi alors qu'on ne fait qu'objectiver du subjectif ce qui n'est pas facile, tout en conservant une immense humilité pour ne pas se laisser tenter par la toute puissance et laisser son patient autonome. Je pense donc qu'il faut être psychologue et psychologue au minimum.

Maintenant, chère Max, vous pouvez accrocher une plaque au dessus de votre porte. Je crois que je vous ai tout dit !

PS : je n'ai jamais traité une seule de mes patientes de "petite dinde" même quand l'une d'elles m'emmerde prodigieusement. D'ailleurs, je déteste que l'on critique ma clientèle.

22 juillet, 2010

Je ne fais que passer !

Je fais juste un aller-retour rapide sur le blog entre deux rendez-vous. De toute manière après avoir modéré les commentaires, je vais poser mon cul à la terrasse de mon café favori pour lire le Parisien.

Et comme c'est jeudi, GCM viendra me chercher à mon cabinet vers 21h00 parce que c'est notre soirée Mc Do + Film idiot. C'est un budget qui va chercher dans les 15/20 euros tout de même !

Voilà vous connaissez tout de mon super emploi du temps. Si vous êtes jaloux(se) de ma vie exaltante, dites vous que c'est le travail qui permet tout ce luxe inouï et cette vie de nabab !

Je cherche un psy moins con !

Moi Simplet recevant une belle et brillante princesse !

Voici quelques années, on expliquait que les statistiques démontraient qu'il fallait en moyenne quatre médecins différents et douze ans pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Aujourd'hui, je trouve qu'on aurait tendance à les surdiagnostiquer. Face à n'importe quel symptôme un peu suspect, allez hop, le trouble bipolaire est suspecté et la personne mise sous lithium ou Dépakote.

Il en va de même de la douance (le fait d'être surdoué) naguère totalement ignorée. Aujourd'hui, face à certains symptômes et certains types de comportements, on pense de plus en plus à invoquer la douance qui peut isoler un sujet de ses semblables au point de le rendre "malade".

Bien entendu, votre serviteur fut sans doute l'un des premiers a détecter ces symptômes. Ainsi plutôt qu'enfermer les patients dans des pathologies qui ne leurs correspondaient qu'imparfaitement, je me fis un point d'honneur à affiner le diagnostic. A ce titre, je sais que la douance se manifeste par une autre manière de penser et d'aborder le monde et non pas par "plus d'intelligence". L'adulte doué n'est pas un singe savant pas plus qu'un autiste de haut niveau capable de performances élevées mais un individu singulier entretenant avec le monde un rapport complexe et plus global. Extrême vivacité d'esprit, lucidité, humour, et ultra sensibilité (au sens premier du terme) sont des signes qui trompent rarement Ce sont des patients agréables avec qui le "travail" devient un vrai jeu.

Tout comme le trouble bipolaire, il est fort à parier que la douance devienne un jour surdiagnostiqué. Une intelligence supérieure à la moyenne, des comportements immatures, une vie un peu chaotique et voilà qu'une personne se retrouvera à tort classée chez les surdoués.

Et comme tous les livres sont en vente libre, voici que les gens s'autodiagnostiquent eux-même surdoués. C'est certain que face à certains troubles du comportement, il est plus avantageux de se dire surdoué que borderline.

Voici environ un mois, voici qu'une patiente âgée d'une grosse vingtaine d'années qui n'avait jamais daigné reprendre rendez-vous depuis six mois réapparait dans mon cabinet. Elle m'explique qu'elle n'avait pas souhaité me revoir parce que "je me la racontais" et qu'elle me trouvait "trop sur de moi" et "beaucoup trop parcellaire et lacunaire dans ma manière d'appréhender son cas". Bref à l'entendre, j'étais un trou du cul médiocre et incompétent. A ce stade de la séance, j'avais déjà envie de la tirer par sa queue de cheval hors de mon cabinet et de la jeter dans les escaliers. Mais comme vous le savez, nous les psys savons faire preuve d'une neutralité bienveillante aussi la laissais-je me critiquer autant qu'elle le souhaitait. Elle sembla satisfaite et reprit rendez-vous pour la semaine suivante.

Je la revis donc et elle resta toujours aussi aimable. Refusant à peu près tout ce que je lui proposais pour traiter son cas, elle m'expliqua qu'elle était sans doute surdouée. Je ne dis rien, me contentant de lui demander des précisions. Elle me regarda comme si j'étais vraiment le dernier des cons pour ne pas m'être rendu compte de sa grande et lumineuse intelligence. Je restais impassible n'esquissant même pas un sourire et la priait de continuer.

Elle me fit alors la liste des traits qui selon elle la classait définitivement dans les surdoués. De son diplôme d'une médiocre école d'ingénieur, jusqu'à son indéniable talent artistique , tout en passant par sa formidable vivacité d'esprit, tout en elle criait au monde son unicité, sa spécificité et pour tout dire ... son génie. Elle me sortit une liste de mots savants, jargonnant à loisir pour bien me faire comprendre qu'elle en savait autant que moi. A chaque phrase pseudo-savante, je me contentait de répondre un "c'est pas faux" d'un air entendu.



Moi qui ne voyais en face de moi qu'une petite blonde commune présentant des traits dont je ne savais pas encore si je devais la classer dans l'hystérie ou dans la personnalité limite, ou si ce n'était encore qu'un cas bien banal de complexe d'infériorité, mal compensé, voici qu'en fait j'avais en fait l'esprit le plus fin et le plus abouti de ce début de vingt-et-unième siècle. Et je ne l'avais même pas vu !!!

S'enhardissant, la jeune femme poursuivit et m'expliqua qu'en fait, elle pensait que seul un psy surdoué serait à même de comprendre toute la complexité de son cas. Elle me demanda ensuite si par hasard, je n'aurai pas dans mes connaissances quelque confrère vraiment intelligent qui puisse poursuivre sa thérapie et qui la comprendrait vraiment bien.

En bref, cette lumineuse personne venait simplement de me traiter d'abruti avec un aplomb considérable et sans même se rendre compte de la grossièreté de ses propos. J'aurais pu à ce stade lui expliquer que je préférais mettre un terme à notre collaboration et lui proposer l'adresse de confrères. Si j'avais été très méchant, j'aurais pu lui expliquer que la littérature spécialisée sur la douance attestait que les surdoués étaient généralement des personnes d'une grande sensibilité et à ce titre dotées d'une empathie peu commune, ce qui manifestement lui faisait défait et suffisait à rendre caduc ce diagnostic la concernant.

Mais, je n'ai rien dit me contentant de lui proposer un autre rendez-vous qu'elle a accepté. Si je réussis à l'envoyer chez les AA (Alcoolique Anonymes), j'aurais déjà réussi quelque chose. Là-bas, elle verra que son cas est finalement tristement et désespérément banal. Et surtout elle comprendra, je lui souhaite, que la sobriété est une attitude générale face à la vie et pas seulement face à l'alcool.

Et si elle accepte de reconnaitre enfin la nature réelle de son problème alors, je pourrais me dire : Philippe ! Philippe outragé ! Philippe brisé ! Philippe martyrisé ! mais Philippe enfin libéré ! (*)

(*) D'après le discours du Général de Gaulle du 25 août 1944

19 juillet, 2010

syndrome de Peter Pan !


Le syndrome de Peter Pan (parfois nommé complexe de Peter Pan) caractérise les enfants angoissés par l'idée de grandir et les adultes instables dans le monde adulte et a été développé par le psychanalyste américain Dan Kiley. D'un point de vue théorique, c'est une daube sans nom qui aura eu le mérite de faire gagner beaucoup d'argent à son concepteur qui a vendu beaucoup de livres essentiellement à des femmes ravies de faire culpabiliser leurs maris dès lors que ce dernier ne semblait pas s'intéresser exclusivement à elles !

Voici déjà dix ans, mon épouse et moi étions à une soirée qui se révélait ennuyeuse à souhait tant les gens présents étaient dénués de toute fantaisie. J'avais trente trois ans et j'étais sorti fumer sur le perron de la maison pour faire une pause. Une heure après, un autre ami pourtant âgé de huit ans de plus que moi arriva enfin. Il me demanda comment se passait la soirée et je lui fis part de mes craintes en lui disant d'aller se rendre compte par lui même. Je me souviendrai toujours de la réflexion qu'il me fit lorsqu'il revient un quart d'heure après. Il vint s'asseoir auprès de moi sur les marches du perron et je m'enquis de ses impressions. Il me répondit juste : "ça m'a rappelé quand j'étais enfant et que je devais rester assis de longues heures aux repas avec mes parents et leurs amis. Je m'ennuyais et je me disais que si c'était cela devenir adulte alors je ne voulais pas".

Le fait est qu'en ayant observé mes parents et leurs amis lorsque j'étais enfant, j'ai eu le même genre de réflexion. Pour Dan Kiley, notre cas était bon, : nous souffrions tous deux du terrible syndrome de Peter Pan, car nous étions deux enfants refusant de grandir. J'ai biens ur lu ce livre médiocre auquel je n'ai pas trouvé de qualités tant il est dénué de tout fondement scientifique. Pour Dan Kiley, finalement tous ceux qui ne sont pas chiants comme lui sont forcément malades. Le jugement qu'il porte sur les autres est celui d'un obsessionnel-compulsif adressé aux gens sains.

Hier soir, lors d'un diner que nous organisions, un ami est passé avec sa maitresse du moment qui s'est révélé comme étant un vrai cas pathologique. Alors qu'il parlait de je ne sais plus quoi à je ne sais plus qui, celle-ci furieuse lui a asséné : " de toute manière, tu souffres d'un complexe de Peter Pan". Puis elle est retournée vers moi, quêtant l'assentiment du professionnel que je suis. Pensant ce temps, son copain levait les yeux au ciel en se demandant sans doute en quoi il avait offensé Dieu pour être ainsi affublé d'une copine aussi atroce.

Comme je déteste Dan Kiley et sa prose à deux balles de la même manière que les femmes qui l'apprécient, j'ai bien sur lancé une charge virulente contre cet auteur médiocre et sa thèse minable. Autour de la table, il me semblait que tous les hommes présents étaient responsable et pourtant chacun de nous aurait pu cadrer avec les élucubrations de Kiley tant ses descriptions sont larges et inopérantes d'un point de vue clinique.

Il y avait un archi qui collectionne les flippers, GCM et sa Lotus, Le Gringeot et ses Harley-Davidson, un pharmacien biologiste et sa collection de Fenders et moi, votre serviteur, et mes lubies bizarres dignement représentée par ma RJ 49 trônant dans ma cour. Et pourtant, chacun de nous, exception faite de nos jouets pour adultes, est un homme responsable.


La question était donc posée de savoir si être adulte était uniquement le fait d'être totalement et uniquement immergé dans le quotidien, une sorte d'aliéné social en prise permanente avec le réel sans médiation avec autrui et sans évasion possible et si toute stratégie de défense représentait forcément une symptomatologie plus ou moins fluctuante de ce terrible syndrome de Peter Pan. D'ailleurs ce gros beuf de Dan Kiley le dit lui même : "

Les symptômes sont difficilement perceptibles, en particulier chez l'homme. Car techniquement et en général, tous les hommes souffrent à un niveau moindre et raisonnable du syndrome de Peter Pan. Ne dit-on pas : tous les hommes sont de grands enfants ?". Quand on décrit quelque chose de commun statistiquement et qu'on vise à en faire une maladie psychique, c'est bien que tout le monde est malade ou que personne ne l'est sauf l'auteur de pareilles inepties.


Ceci dit, si j'étais moins fainéant je me serais attelé à la rédaction d'un livre intitulé Le syndrome de Mary Poppins pour décrire toutes ces femmes qui bien qu'ayant dépassé l'adolescence se passionnent encore pour des choses aussi futiles que les fringues, les parfums, les chaussures, le maquillage, les revues féminines idiotes et les romans à l'eau de rose. Puisque les hommes sont de grands enfants, il ne me sera pas difficile de prouver que les femmes sont de vieilles petites filles.

Après que Dan Kiley eut psychiatrisé 90% des hommes, j'aurais fait de même pour les femmes !
Bref, Dan Kiley est un âne et son livre un tissus de bêtise et la copine de mon amie est une grosse hystéro que j'aurais du foutre à la porte. Ceci dit elle a assuré le spectacle d'une manière peu commune et nous aura fait passer une bonne soirée.

Dame blanche !


Tout le monde a déjà entendu parler de la dame blanche ou encore des autosoppeuses fantômes. Chaque région de France, chaque patelin possède son exemplaire. Les deux phénomènes qui font le gras des émissions et livres traitant de paranormal sont de grands classiques. Tandis que les dames blanches sont plutôt des mortes sans sépultures qui apparaissent tant qu'elles n'auront pas été dignement inhumées, les autostoppeuses fantômes sont généralement des jeunes femmes mortes dans un accident de voiture qui se font prendre autostop et avertissent le conducteur du danger avant de disparaitre comme par enchantement du véhicule. Tenez, rien que de vous écrire tout cela j'en ai la chair de poule !

Voici quelques années ami Olive, celui qui est très riche et roule maintenant dans une grosse BMW de parvenu, et moi roulions dans la montagne noire qui est un massif montagneux sauvage situé à l'extrême sud ouest du massif central. C'était de nuit, une vraie nuit noire, telle qu'il n'en existe qu'à la campagne dans des coins reculés, là ou les réverbères et autres lumières électriques n'existent pas : une nuit noire et épaisse comme du velours ! Et comme nous sommes deux crétins, nous nous amusions à nous faire peur. Il faut dire que cette nuit là, la DDE faisant des travaux, nous avions été amenés à prendre une déviation assez terrible nous faisant passer par des routes communales peu agréables de nuit.

Ainsi, lui et moi avions commencé à parler d'une petite fille morte tenant dans ses bras une poupée boueuse aperçue dans le halo des phares au détour d'un virage. On imaginait aussi une voiture nous suivant fixement puis disparaissant avant de revenir à la charge. C'était ensuite un autostoppeur décharné nous faisant signe du bord de la route et nous fixant de ses orbites blanches. En bref tout le catalogue grand-guignol des meilleurs films d'horreur que nous avions vus ados y était passé. On avait passé quelques heures comme cela à nous faire peur sur les petites routes de campagne.

Ce genre de trucs marche toujours sauf si on est un monstre froid dénué de système limbique. Il est évident que si j'avais fait la route avec le Gringeot, ce dernier aurait plutôt maté les bas-côtés pour apercevoir des filles de joie plutôt que des fantômes parce que comme il le dit lui même : "on peut pas niquer avec un spectre".

Justement à propos de dame blanche, voici quelques jours tandis que je passais rendre visite à un ami, je repensais à tout cela. Il faut dire qu'il habite une sorte de grand hôtel particulier construit au milieu du XIXème siècle au milieu d'un très vaste parc qui n'est plus entretenu depuis plusieurs dizaines d'années. Certains trouveraient cela d'un romantisme extraordinaire et ça l'est quand il fait beau. En revanche, quand je vais lui rendre visite un jour d'hiver sombre et que les arbres noirs touchent la bâtisse de leurs doigts tordus et décharnés, l'ensemble est lugubre à souhait. Lorsque je vais chez lui et que je laisse ma voiture à la grille, c'est toujours une épreuve que de marcher dix minutes en se sentant espionné au détour d'une trouée entre les arbres par le regard mort d'une statue moussue. Pour peu qu'un corbeau entonne son lugubre chant, et je hâte le pas. Et si j'en repars à la nuit tombée, la traversée du parc n'est pas sereine non plus : on entendrait presque hurler les loups.

L'intérieur de la bâtisse est de la même veine. Encombré à souhait le rez-de-chaussée est accueillant tandis que les étages sont un dédales de couloirs desservants des pièces abandonnées où se fanent des papiers peints d'avant-guerre. Quelques meubles abimés et défraichis rappellent parfois qu'une de ces pièces a été habitée voici bien longtemps.

Comme l'ami en question est passablement allumé, je lui disait qu'il devrait créer une histoire de dame blanche dans son château. L'idée l'a emballé immédiatement ! L'ami étant aussi habile en photographie que sur les logiciels de traitement d'image, il se fait fort de faire apparaître dans les combles où étaient logés les domestiques, quelque fantôme diaphane et inquiétant à souhait. Quant à moi, quand je le reverrai, je me fais fort de lui construire une légende totalement adaptée au cadre et au lieu, qui sera bien sur tout autant crédible que rigoureusement invérifiable. C'est ainsi que les légendes urbaines naissent.

Si on s'assure la complicité d'une personne âgée qui certifiera qu'avant guerre ce phénomène surnaturel était bien connu mais qu'on avait préféré ne pas l'ébruiter, notre succès est assuré. On devrait passer dans une émission de Dechavanne sur TF1 !


15 juillet, 2010

Je suis linké ou questionné ou encore mon avis compte enfin !


Voici qu'en modérant mes commentaires, je m'aperçois qu'on gonze que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam me pose tout un tas de questions sur mon activité de blogueur. Comme manifestement il bosse dans un secteur connexe au mien, je ne suis pas peu fier. C'est vrai que contrairement à mes petits camarades, je ne suis jamais linké. On vient me lire puis on part de mon blog sans songer que derrière cs petits billets sans importance, il y a un homme qui souffre de ne pas être pris au sérieux !

Alors ce lecteur me pose les questions suivantes :

Comment êtes vous devenu bloggueur ?

Je serais bien devenu écrivain, mais bien que ne manquant pas d'idées, je n'ai pas le courage d'entreprendre sur le long terme. Le blog n'est donc que la résultat d'une carrière d'écrivain avortée. Si j'avais voulu devenir PDG de Carrefour aujourd'hui je serais sans doute épicier. J'ai voulu être écrivain et me voici blogueur. On n'a jamais ce qu'on veut dans la vie. Mais ma grande sagesse me fait apprécier ce que j'ai.

Quel est le but de votre blogue ?

Au départ, je voulais juste communiquer ce qui se passait dans la tête du psy que les patient(e)s ont en face d'eux(elles. C'est vrai que vu au travers des médias, notre profession est mystérieuse. Alors je me suis dit "et si je parlais de mon taf ?". Manquant cruellement de suite dans les idées, je me suis retrouvé bientôt incapable de suivre la moindre ligne éditoriale et je me suis mis à parler de tout et n'importe quoi.

Comment est venu le nom du blogue ?

Si j'avais été routier, j'aurais créé "Routier.blogspot.com". Il se trouve que je ne suis pas routier mais psychothérapeute. Je ne me suis donc pas cassé le cul, c'est une évidence. En plus je trouvais cela malin parce que je me disais que c'était un bon nom pour les recherches. Alors peut-être que j'ai eu des velléités de boutiquier en créant ce blog.
Êtes vous aussi sur Twitter ou d’autres plates formes sociales ? Comment ces comptes interagissent avec le blogue ?

Non, les réseaux sociaux m'ennuient prodigieusement et nécessiteraient que j'investisse du temps pour savoir comment toutes ces "plateformes" s'articulent les une aux autres. Je hais Facebook où je possède pourtant un compte et je ne connais même pas Twitter. Je dois être sur copaindavant aussi parce que cela m'amusait de savoir ce qu'étaient devenus mes vieux ami(e)s : qui est chauve, qui a des rides et bien sur qui est mort ! J'ai donc une âme de concierge.

Comment est ce que le blogue affecte votre travail ?

Certains patients ont l'URL de mon blog tandis que d'autres la retrouvent au gré d'une recherche internet. Bien qu'étant sérieux, il va sans dite que ma manière d'être est en totale adéquation avec ce blog tel que vous le lisez. Que cela plaise ou non,je m'en fous. Je suis persuadé d'être performant dans mon travail et si je ne plais pas, qu'on aille voir ailleurs. Je suis le type qui a le plsu dh'abitude au monde, seulement battu par Rainman qui n'est qu'un personnage de cinéma. J'aime faire toujours les mêmes choses en me disant que si un jour je voulais changer, ce qui n'arrivera jamais, je n'ai pas envie qu'on ne m'en empêche ! En cela réside mon esprit libertarien.
Quel matériel utilisez vous pour bloguer ? Quelle plate forme / CMS avez vous choisi et pourquoi ?

J'ai un Mac, un modèle tout carré avec tout dans l'écran de vingt pouces, et blogspot voilà tout et mes petits doigts pour taper. Je ne comprends même pas le reste de la question.

Quels blogues lisez vous régulièrement ?

Tout plein, je dévore les blogs, j'adore ça. Je vais bien sur sur ceux de mes petits camarades du réseau LHC plus quelques autres encore. Pensant que les journaleux sont pour la plupart des supplétifs de l'état, je pense que les blogs sont la meilleure source d'informations. En revanche, je ne vais jamais sur des trucs pornos ou érotiques mais je connais quelqu'un qui y va tout le temps. Il est massif, chauve et barbu et vit près du RER B. Si vous êtes intéressé par l'interview d'un très grand malade sexuel, je peux vous refiler son adresse en douce mais faites gaffe il est très fort.

Comment vient l’inspiration pour les nouveaux billets ?

Dans les faits, mon blog est un vrai souci quotidien et je ne déconne pas en disant cela ! Chaque fois que je vois des trucs, en écoute ou en lit, des idées d'articles me viennent en tête ! Je vous jure que c'est vrai. Si je suis naze en cuisine, j'ai pourtant pour la rédaction d'articles le talent d'un vrai cuisinier : même avec que dalle dans le frigo je vous ponds un plat super. En bref, je suis super créatif et imaginatif. Tout petit, ma mère m'avait emmené voir un psy qui avait détecté chez moi un QI de 1460 ! Ce qui fait que la CIA et le KGB ont tout de suite été intéressés. J'ai donc vécu mes premières années caché dans une grange sous un faux nom. Bref je suis créatif comme tous les gens vraiment intelligents sachant que ceux qui le sont moins font l'ENA.

Avez vous des contraintes d’écriture ?

J'adorerais avoir pour seule contrainte d'écriture la ligne éditoriale de ce blog qui figure dans son titre même. Ainsi je pourrais ne parler que de psy et uniquement de psy. J'aurais donc un blog super sérieux à partir duquel je pourrais même faire de la retape pour trouver de nouveaux patients. Hélas, je suis un gros branleur qui saisit la moindre opportunité pour faire n'importe quoi et se laisser aller ! Déjà tout petit, mon institutrice de maternelle avait écrit sur un de mes dessins "Le sujet était un ours mais il a dessiné une maison". Je vous assure que c'est vrai.

Quelques conseils à un blogueur débutant ?

Aucun, si tu as du talent tu seras lu si tu n'en as pas tu n'auras aucun succès. Quant au talent, je ne saurais le définir. Je connais des blogueurs possédant de vrais talent d'écritures, d'autres ayant une vraie rigueur et enfin un troisième groupe que je lis parce que leur sincérité me plait. Donc jeune blogueur, fais ce que tu as à faire et fais le bien et surtout sois sincère ou sinon fais journaliste.
Quelle question ai je oublié ?

Combien vous-dois je pour m'avoir accordé du temps ?

Argent facile !


Comme on le sait, la psy ne nourrit pas son homme ou alors bien mal. Psychiatre ou psychologue, même combat ; les séances durent longtemps. Impossible, à moins d'être un voyou de ne garder les gens que dix minutes en leur prenant leur blé ce qui est impossible dans notre job parce que dix minutes c'est juste le temps d'ôter son manteau et de se mettre à l'aise sur le fauteuil en face du psy.

On peut éventuellement être un psychanalyste véreux parce que ce cas, comme tout ce qui se passe est globalement de l'entière responsabilité du patient, vous pouvez prendre le blé sans trop vous en faire du point de vue de l'obligation de moyens. Si le mec va mal dix ans après, dites lui qu'il refuse inconsciemment de guérir et le tour est joué. On peut aussi monter sa secte mais en France à moins d'être une vraie religion ayant pignon sur rue c'est risqué parce que dès que vous prenez du blé à vos adeptes pour leur fourguer votre truc, l'état vous tombe dessus.

Pour les psys sérieux, qui représentent 99,99% de la profession, pour faire du blé il faut trouver des à-côtés. Pour cela, il y a l'écriture de livres, les passages à la télé en tant qu'expert ou les cabinets de conseil destinés aux entreprises. Et pour les gens comme moi, les vermisseaux de la profession, il n'y a pas grand chose.

Comme je ne faisais rien aujourd'hui, je suis parti glandouiller en centre ville. Avant de me retrouver à la terrasse de mon rade favori, je suis passé chez le marchand de journaux pour acheter un peu de lecture. Et comme près de la caisse, ils proposaient Cerveaux et Psycho, je l'ai acheté. C'est un magazine d'actualité sur les neurosciences plutôt bien fichu qui reste simple d'accès sans être pour autant simpliste. En tout cas, rien à voir avec Psychologies magazine, le journal qui parle de la psy comme feraient une coiffeuse et sa cliente et propose en plus des recettes de cuisine et des trucs pour se sentir plus belle dans son corps.

Je commence à lire et je tombe sur cet articulet : Le Poket : dopage tous azimuts. J'apprends ainsi que 80% des joueurs de poket profesionnels et semi-professionnels absorbent des substances telles que cocaïne, cannabis, caféine et nicotine, métaamphétamine ou boissons énergétiques. Une étude de Kevn Clauson, de l'université de Floride du Sud, réalisée auprès de deux cents jouers rassemblés à un chmapionnant du monde de Poket à Las Vegas, a révéle en outre que 28% des jouers se font precrire par leur médecin ou se procurent par un autre moyen, un des composés suivants : bêta-bloquants, amphétamines, métylphénidate, modafinil, hydrocodone ou encore armodafinil.

Comme le patron du rade est un joeur invétéré, je lui montre l'article qu'il photocopie immédiatement. Il m'explique alors qu'il a noté que depuis quelques mois les méthodes avaient changé. Tandis qu'avant, certains passaient leurs temps à boire de la Red Bull pour garder les yeux ouverts lors des tournois, aujourd'hui il a de plus en plus l'impression d'avoir des robots impassibles en face de lui.

C'est à ce moment que survient un bon ami, pharmacien biologiste de profession. Je lui montre la liste des médicaments cités dans l'article. Il les connait tous et nous explique par le menu leurs vertus et leurs effets secondaires. C'est assez instructif.

Le pauvre patron du rade tombe des nues. Lui qui avait commencé à lire des livres traitant de synergologie que je lui avais conseillés pour décrypter les comportements des joueurs n'en revient pas : il a déjà une guerre de retard. Il en est resté à la psychologie tandis que la neurochimie a déjà pris le relais.

Et mon rêve d'avoir un petit à côté où j'aurais pu faire un peu de blé facile s'écroule. Moi qui me voyais déjà en train de former des apprentis joueurs à la synergologie, leur filant les grosses ficelles et les tuyaux faciles : que dalle ! Les laboratoires pharmaceutiques occupent maintenant la place et les artisans à la manque comme moi n'ont plus leur mot à dire ! Et pourtant, avec les nombre de blaireaux qui rêvent de gagner de l'argent à ne rien faire et les mythomanes fantasmeurs qui s'imaginaient déjà logés gratos au Venetian pour jouer au poker, il y avait du monde.

Mais que voulez-vous comme dans le sport, dès que le blé arrive, les gros moyens suivent. J'ai ainsi appris (non vérifié) qu'un prochain tournois de poker organisé à Deauville aurait comme prix dix millions d'euros. Avec de telles sommes, il était normal que les amateurs comme moi soient écartés au profit des professionnels. On sait aujourd'hui que du fait du dopage, l'espérance de vie des joueurs de football américain est de cinquante-trois ans, peut-être que d'ici une dizaine d'années, celle des joueurs de poker ne dépassera pas quarante ans !

Un rêve s'écroule : je suis et resterai un humble tâcheron de la psychologie. Pauvre certes mais honnête ! Mais bon, peut-être que le week-end je pourrais me faire un petit billet en tondant des pelouses ?

Consécration !


Ceux qui lisent les commentaires figurant au bas de mes minables petits billets auront noté que mon ami Le Gringeot, le chauve culturiste à tête de tueur ouzbek, m'avertit que mon article sur le 14 juillet aurait été repris sur le site Contrepoints que je ne connaissais pas !

Oui, mon article figure bien ici. Manifestement il n'aura pas bosuculé les foules, sauf un type que je ne connais pas qui prend un ton de petit professeur pour oser critiquer ma prose. Outre que cet individu n'a sans doute rien compris au ton de mes messages, il me fait une réponse de prof d'histoire du niveau collège public.

Mon message était pourtant clair pour qui est habitué à me lire. Puisque j'expliquais successivement, que je n'aimais pas les rois sauf si c'est moi le roi, tout en admettant que la république n'avait rien de folichon et que je préférerais peut-être les fastes d'un royaume, tout en rajoutant que la république n'avait pas que du mal puisqu'elle pouvait aussi apporter des libertés que j'appréciais. Les idiots auront cru que j'affirmais tout et son contraire ce qui est faux. Je développais simplement un concept de gouvernement assez complexe sensé répondre à toutes mes attentes.

Mon contradicteur lui n'a carrément rien saisi puisqu'il me parle de la révolution de 89 en opposition à celle de 93 ! Ca c'est l'antienne de l'apprenti révolutionnaire qui après avoir constaté les dérives sanglantes du bordel qu'il nous a mis en se révoltant nous explique qu'il ne voulait vraiment pas ça ! Les communistes nous jouent toujours le même tour en expliquant que leur truc sur le papier, ça marchait vraiment et que ni Staline ni Pol Pot n'avaient été prévus. De plsu trouver ce genre de commentaire sur un site libertarien ça troue un peu le cul ! Et puis, je n'aime pas qu'on me contredise de toute manière.

Qu'on se le dise, en tant que capricorne, je ne peux pas aimer la révolution. J'apprécie la stabilité du régime monarchique dans lequel on ne s'emmerde pas avec les mensonges des élus tout en adorant les libertés dont je peux jouir sous un régime parlementaire. Par contre quand un régime parlementaire commence à se transformer en tyrannie, là ça m'emmerde. Déjà, je ne trouve pas que Sarko ait une tête à porter une couronne. Et je n'aime pas le mélange des genres.

Qu'imaginiez vous d'un mec qui jour après jour va au même restaurant, s'assied à la même table pour manger chaque fois la même chose ? S'il y a bien un mec en France qui ne défilera jamais pour tout foutre par terre c'est bien moi. Souvenez-vous que Staline était capricorne. Vous avez vu ce qu'il a fait de la dictature du prolétariat !

Et quand je fulmine et peste ici, ce n'est pas par envie de mettre la révolution en marche mais bien au contraire pour tout remettre en place. Je n'attends pas d'un système qu'il me rende heureux mais juste qu'il me foute la paix.

Arnaque !


Je ne sais jamais si c'est Lao Tseu ou Confucius ou un autre chinois qui l'a dit mais : "ne te venge jamais, assieds toi au bord de la rivière et tu verras le cadavre de ton ennemi passer". Pourquoi vous dis je cela ? En tout cas, je suis sur que ce n'est pas mon bon pote Olive qui roule aujourd'hui dans une BMW toutes options après avoir eu un mal fou à vendre son Alfa-Roméo qu'il a du brader. Parce que la dernière phrase lourde de sens que j'ai entendu Olive prononcer, c'était à propos de la disparition des thons rouges. Il parlait à une jeune militant écolo et lui expliquait en substance : "Ben qu'est ce que t'en a à branler des thons rouges ? Tu fais comme moi, tu te prends un Iphone et tu te colles l'appli thons rouges dessus et comme ça tu les verras nager sur ton écran".

Il se trouve qu'un de mes patients est un scénariste sympathique. Vous me direz qu'un scénariste français même sympathique est plutôt sujet à caution. Mais lui est un mec brillant qui, tout comme moi, n'aime ni les films ni les séries françaises. Vous savez les productions estampillées des labels "Mieux vivre ensemble", "Produit citoyen et festif", "Convient aux enfants de 7 à 77 ans" ou encore "Conforme à la non-pensée française".

Une fois dernière, comme j'avais un peu plus de temps et que l'on s'apprécie, après la séance nosu sommes aller boire un coup et avons papoté de séries. J'imagine déjà un psychanalyste tombant sur mon blog et se disant : "Quoi il ose s'asseoir à une terrasse de café avec un patient ???!!". Ben oui ça m'arrive !

Or donc, voici que je lui demande quels sont les bons trucs à mater. Comme je travaille tard, j'ai rarement le temps de mater les bonnes séries. Mais à partir de mi-juillet, j'ai toujours un peu plus de temps. Et voici que ledit scénariste me parle de séries françaises. Il me cite Mafiosa et Engrenages, deux bons trucs parait-il qui sont passés sur C+. Puis, il rajoute que The shield est un truc formidable retraçant la descente aux enfers de quatre flics ripoux à Los Angeles. Dans le même temps, mon épouse me dit qu'un soir elle a vu un bout de Damages et que cela lui a semblé très bien.

Fort de ces conseils, je vais à la Fnac, alors que j'aurais pu tout commander en restant le cul sur mon fauteuil par internet. Mais j'aime bien aller à la Fnac, ça fait sortie du dimanche. Je m'immerge avec tous les blaireaux de banlieue et je peux farfouiller à loisir dans tous les rayons. En plus, moi qui ne suit pas les actualités, je peux voir un peu l'évolution de la technologie. Il faudrait d'ailleurs que je pense à me racheter un survêt ou des t-shirts hideux pour encore mieux me fondre dans la foule dominicale de beaufs.

Je passe donc à la caisse muni des coffrets des séries susnommées. Damages se révélera être une vraie tuerie. Les deux premières saisons sont fabuleuses et Glenn Close y est impériale. Bon, les manips en tous sens sont un peu too much, mais le fait est que je me goinfre les treize épisodes en deux jours.

Vient ensuite Mafiosa ! Malgré toute ma bonne volonté, je ne parviens pas à accrocher. Je m'endors comme un étron sur mon canapé au milieu du second épisode. Et je n'aurai pas le courage de reprendre. Assister à l'odyssée de la tocarde d'actrice qui tient le rôle principal est au-dessus de mes forces. Tout sonne faux ! C'est à se demander si les mecs sont déjà allés en Corse ! C'est chiant et c'est français, bien français.

Je n'aurai donc pas le courage de regarder Engrenages. Mon patient a beau m'assurer que c'est bien, voir une deuxième série française comme cela, tout de suite, est au dessus de mes forces. Peut-être que bien malade ou bloqué par des congères de trois mètres de haut en plein hiver, je daignerai regarder ce truc.

Alors, ayant du temps à perdre, je mets The Shield. Mon épouse me dit que cela passe sur France 4 et qu'elle a eu du mal à suivre un épisode. Moi, toujours benêt et confiant envers mon patient qui est sensé être un vrai spécialiste, je lui dis qu'elle n'y connait rien et que cette série est une "vraie descente aux enfers de quatre flics pourris" et qu'on "croirait du Ellroy ! Dans les faits, je ne suis pas un gros fana de Ellroy et de ses trucs remplis de personnages et d'anecdotes historiques. Le travail d'obsessionnel-compulsif même s'il est au dessus de tout soupçon au niveau documentaire, a tout de même tendance à me faire chier. En plus, j'aime assez l'idée de critiquer Ellroy parce que tout le monde l'aime ou est sensé l'aimer. Et ben moi non ! Et toc !

Bon, je visionne le premier épisode. Moui, rien de fabuleux. Je vois un travail sérieux mais sans génie. Je me dis qu'il faut que j'aille plus loin parce que le génie risque peut-être d'apparaître au cours des autres épisodes. Ben que dalle ! Le travail est honnête et se laisse apprécier mais ça ne vaut pas plus de 14 sur 20 ! J'ai l'impression de revoir Hill street blues, une série assez merdique qui passait dans ma jeunesse, au temps où on n'avait que six chaînes !

En revanche, Michael Chiklis qui tient le rôle principal est plutôt bon. Son physique est amusant et ses expressions variées. De taille moyenne, profilé comme une caisse à savon ou pire un cube, l'acteur sans doute culturiste ressemble étrangement à mon ami Le Gringeot. Alors je trouve cela assez rigolo de regarder des épisodes d'une série dans laquelle j'ai l'impression qu'un de mes bons potes joue. Et puis, ce n'est pas tous les jours qu'un mec cubique et chauve a la vedette !

En bref, j'en déduis que les séries françaises sont toujours aussi pourries et que les bonnes sérieus américaines sont très très rares. J'en déduis aussi qu'il ne faut jamais se fier à un scénariste français pour faire de bons choix ! Je me suis fait arnaquer de pas mal d'euros pour acquérir des trucs que je ne regarderai jamais. Bon, vous me direz que j'aurais pu les télécharger. C'est mal et interdit mais c'est dans ces moments là qu'on se dit qu'on est parfois bien con en étant honnête !

Et comme, il arrive très souvent que mes patients trouvent d'eux-mêmes mon blog par hasard, je me dis qu'un jour mon patient passera ici. Moi, j'attends tranquillement. Et s'il vient sur cet article qu'il sache qu'en matière de séries, il a vraiment un gout de chiottes !

Ce qui n'enlève évidemment rien à l'estime que je lui porte par ailleurs !

14 juillet, 2010

14 juillet !


Demain, c'est le 14 juillet que je ne fêterai pas. Je n'ai pas spécifiquement d'idées monarchistes. A moins d'être moi-même sacré Philippe VII, je ne me vois pas admirant un quelconque roi. Je suis bien trop libertarien dans l'âme. Je tente surtout, en guise de monarchie d'être roi au royaume de moi-même et ce n'est pas toujours facile. Je dois simplement reconnaitre que la monarchie avait plus de gueule. Et puis si j'en reste à l'aversion du français pour la liberté, lui qui ne réclame que garanties de la part du pouvoir, j'en viens à croire que le féodalisme est finalement la forme la plus aboutie du pouvoir adapté à notre pays.

Et puis, la révolution française, ce mythe abject construit en dépit de la réalité historique, m'a toujours profondément dégouté. Des colonnes infernales de Turreau jusqu'à la grotesque célébration de la prise de la prison de la Bastille qui rappelons-le n'abritait qu'une garnison de dix hommes, tout est là pour faire de cet épisode historique quelque chose de monstrueusement grotesque. De même le travestissement des conditions de vie sous l'Ancien régime rend difficile l'appréciation réelle du changement intervenu sous l'égide de la révolution. De toute manière, quoiqu'il en soit, ce bain de sang organisé par des fous se terminera par la proclamation du consulat puis du premier empire. Révolution : piège à cons !

Ce matin aura lieux le défilé militaire traditionnel. Sous l'œil impavide du Chef de l'état et des corps constitués (c'est ainsi que l'on dit ?) défileront tout un tas de bonshommes et d'armements divers. Quant on pense avec quel talent tout relatif les ganaches galonnées ont usé de leurs hommes durant les derniers conflits mondiaux, on a du mal à voir une quelconque gloire dans ces régiments. Les récents exploits de nos troupes en Afghanistan ne donnent pas non plus forcément envie de pavoiser. Mais la république qui réussit à transformer le massacre de six vieillards valétudinaires en victoire contre l'oppression n'est pas à une arnaque près. Pour les morts, il y a toujours des médailles.

Mais personnellement, pour que le défilé soit vraiment représentatif de ce que la France compte comme godillots toujours soucieux d'obéir à un chef, je trouve que l'on devrait faire défiler à la suite de nos fiers régiments, la plupart des rédactions de nos grands journaux qui savent si bien nous informer avec l'impartialité qu'on leur connait.

Je les imagine bien, revêtus d'un uniforme, tels les salariés d'un chaebol coréen, leur carte de presse en sautoir autour du cou. Ça aurait de la gueule.

Bien entendu, les naïfs qui pensent que les récents déconvenues d'Eric Woerth signent le renouveau de l'indépendance de la presse française ne seront pas d'accord avec moi. Ceci dit pour une affaire révélée, combien d'affaires enterrées ?

Si j'étais très mauvaise langue, je pourrais dire qu'à la suite des journalistes, marchant en rang serrés, des régiments de magistrats marchant au pas seraient aussi du plus bel effet. Mais, je ne suis pas sur que je puisse ainsi oser douter de l'indépendance de la justice. Mes cours de droits sont loin, et je ne sais plus où commence l'outrage.

De toute façon, de la même manière que je crois en la totale indépendance de la presse française, je crois aussi en la justice de mon pays. Je crois que c'est ainsi qu'il faut dire.

Entendu à la Radio !


J'adore les radios où l'on parle. Je n'écoute presque jamais de musique si ce n'est quand j'écris ici sur mon mac. Quand je prends le RER et que je vois ces débiles le casque vissé sur la tête, je ne les comprends pas. Lorsque j'entends des gens que je connais bien discuter musique, en se jetant des noms de groupes à la face, j'ai du mal à saisir.

Et pourtant, je pense être mélomane. La musique m'émeut et j'ai fait pas mal d'années de piano. Lorsque j'écoute de la musique, même si je suis loin d'avoir l'oreille absolue, je reconnais généralement les accords et j'ai assez de connaissances pour distinguer de la soupe de quelque chose de plus sérieux. En revanche, je n'ai rien d'un puriste. Si j'avais composé, j'aurais sous-traité les arrangements. Quoique que je fasse, seul le gros œuvre m'intéresse. Pour moi, c'est là que réside la création. Le reste m'importe peu. Quoiqu'il en soit, trève de digressions, vous saurez que j'écoute peu de musique.

Tant et si bien que même le matin, mon radio-réveil est branché sur RMC où la voix pénible de Jean-Jacques Bourdin me réveille. Je n'ai pas choisi cette radio. Il se trouve que mon minable radio-réveil que j'ai du payer moins de dix euros a juste du mal à sélectionner les fréquences. RMC est donc l'une des rares stations qui me parviennent assez clairement. Moi qui aime la parlotte je suis ravi d'écouter Bourdin dès mon réveil. J'adore entendre ce faux chevalier blanc qui se croit indépendant mais rappliquera ventre à terre dès que ses maitres le siffleront, animer les débats ou bien dialoguer avec les auditeurs.

Ce matin, il y a eu une intervention assez étrange. Une femme de quarante-sept ans expliquait aux auditeurs qu'elle souffrait d'une forme de cancer assez rare nécessitant un traitement par hyprthermie au moyen d'un appareil que seul l'Institut Gustave Roussy de Villejuif possède. Manque de chance, cet appareil est en panne depuis des années et l'administration n'a pas jugé utile de le faire réparer. Le seul espoir pour cette femme est d'aller se faire traiter en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Italie.

Comme elle n'est pas très chanceuse en ce moment, en plus de souffrir de cette rare forme de cancer, d'être confrontée à un appareil en panne depuis des années, l'auditrice expliquait aussi que la thérapie n'étant pas sur la liste des traitements validés par la Sécurité Sociale (que le monde netier nosu envie), son traitement ne serait pas pris en charge.

N'étant pas oncologue, je n'ai aucun moyen de vérifier les dires de cette femme. Tout au plus peut-on se rendre sur son blog où elle explique avec plus de détails la tragédie dont elle est victime. Par nature, je ne suis ni naïf ni paranoïaque.

N'étant pas naïf, je pourrais imaginer que cette histoire est une vaste arnaque aux sentiments dont les bonnes âmes feront les frais. Ce type d'histoire st déjà arrivé voici quelques années. Aux USA, une femme avait orchestré sa mort, victime de la leucémie, en publiant sur son blog un journal fort bien rédigé et vraiment déchirant. Elle avait tenu ainsi en haleine des dizaines de milliers de personnes et reçu des dons et des cadeaux. En finale, ce n'était même pas de l'escroquerie mais simplement une pauvre femme souffrant d'un syndrome de Munchausen n'ayant trouvé que l'invention d'une maladie pour exister.

N'étant toutefois pas paranoïaque, je n'ai pas de raisons spéciales de mettre en doute ce qu'explique cette femme. Le blog est bien rédigé et je n'y décèle aucune tendance hystérique tendant à m'amener à croire qu'elle souffrirait d'une quelconque pathomimie. Je rappelle que les pathomimies ou troubles factices sont une catégorie de troubles mentaux au cours duquel le sujet éprouve le besoin morbide de simuler une maladie en s'imposant des symptômes, et en pouvant aller pour cela jusqu'à des attaques de son propre corps pour y provoquer délibérément des lésions.

Donc si tout cela est vrai, je suis en droit de me demander dans quel pays je vis. Voici quelques mois, l'état dépensait allègrement un milliard d'euros pour combattre une grippe réputée terrible qui n'est jamais arrivée. On me rétorquera que dans le Désert des Tartares, le Lieutenant Drogo voit enfin arriver les fameux tartares qu'il aura attendu en vain durant des années. Dans les faits, beaucoup se demandent à quoi rime cette dépense inutile. Au mieux, les pouvoirs publics auront été pris d'une crise d'hystérie collective due au principe de précaution, au pire on aura eu à faire à une vaste arnaque mêlant élus et laboratoires pharmaceutiques. J'aurais une grande barbe blanche que je ne saurais toujours rien du fin mot de cette histoire.

Dans tous les cas, et pourvu qu'elle soit vraie, la tragédie vécue par cette femme est suffisamment monstrueuse pour être relayée. N'oublions pas que la France est dotée d'un système social que le monde entier nous envie : en voici la preuve !

Dans tous les cas, cette histoire parait tellement incroyable que je préfèrerais qu'elle soit fausse ou du moins qu'elle recèle quelque détail dissimulé. Par exemple, j'aimerais presque apprendre que si la sécurité sociale ne couvre pas les frais de traitements de cette femme, c'est parce que ce type de thérapie n'a pas fait ses preuves. Peut-être que des lecteurs en sauront plus que moi sur cette curieuse histoire.

Mais comme je vis en France, et que j'ai vu ce pays se dégrader dernièrement jusqu'à l'insupportable, je sais aussi que tout y est devenu possible. En France on pourrait très bien oublier de réparer un équipement hospitalier tout en laissant crever un patient qui nécessitait ce type de traitement au motif qu'il devrait aller en bénéficier dans un autre pays.

En France tout est devenu possible et surtout le pire.

12 juillet, 2010

Bon anniversaire Laurence !


Aujourd'hui, douze juillet, c'est à dire six mois exactement après que j'aie fêté le mien, Laurence fête son anniversaire. C'est la fête à Foug ! Ce soir aura lieu une grande croutonnade et non un barbecue car on redoute le feu. Car là-bas, si les hivers sont rudes, les étés sont torrides : c'est un climat continental du type de ceux qui ont arrêté aussi bien Napoléon que Paulus en Russie. La température flirte allègrement avec les quarante degrés à l'ombre ce qui fait une grande amplitude thermique avec les moins quarante que Foug connait régulièrement en hiver.

Allumer une barbecue en été à Foug, c'est prendre le risque d'embraser les grandes forêts de hêtres impénétrables qui entourent le village et de mourir brûlé. A Foug, les barbecues se font uniquement en hiver. Ici tout le monde se souvient de ce barbecue tragique organisé le 11 septembre 2001. Les pompiers eurent un mal fou à éteindre l'incendie qui ravagea une grange et menaça la forêt environnante. Près de la Mairie, une plaque commémore cette tragédie. A Foug le onze septembre deux-mille-un est resté dans toutes les mémoires même si au niveau international cette tragédie a malheureusement été éclipsée par des événements qui se sont produits outre-atlantique.

Ce soir Laurence sera la reine de la fête organisée sur le parking derrière l'église, car Foug est une ville ne possédant aucune place digne de ce nom. Les connaisseurs de la Lorraine savent que c'est l'exemple type du village-rue typique de ces contrées.Le terme de village-rue est attribué à une agglomération, généralement de taille réduite, dont les constructions se succèdent de part et d'autre d'une unique rue. L'organisation de ces villages est le fait d'une agglomération progressive de maisons ou de fermes dont les propriétaires cherchaient à bénéficier à la fois d'une ouverture sur la route principale et d'un accès direct à leur propriété agricole. C'est pour cette raison que le parcellaire de ces communes est généralement structuré perpendiculairement à la rue et constitué de longues bandes étroites, de la largeur de l'habitation.

Maintenant que vous connaissez tout du village-rue typique de Lorraine, je crois ne rien avoir à rajouter pour aujourd'hui.

Je souhaite donc à Laurence un joyeux anniversaire dans son village-rue de Lorraine.