21 juin, 2022

Interlude !

 


N'oublions jamais les vertus apaisantes du marcassin. Contempler un marcassin, c'est gagner des années de vie ! Marcassinothérapie©️

Stress post traumatique ! Et puis un peu de colère aussi !

 

Je me crois assez solide psychologiquement. Certes, à la moindre goutte de sang à la télévision, je détourne la tête mais pour le reste, je ne crois pas avoir d'angoisses particulières si ce n'est celles liées au temps qui passe. Mourir m'importe peu mais vieillir si. 

En revanche, en discutant autant avec mon épouse, des amis, qu'avec des patients, j'ai pris conscience combien cette folle période du covid que l'on vient de traverser m'a profondément marqué. 

Si je n'ai jamais eu vraiment peur de la maladie, comprenant rapidement qu'elle ne serait létale que pour les octogénaires ou les gens en très mauvais état, comme le serait une grippe carabinée, j'ai cependant souffert du confinement.

J'ai une belle maison et un jardin et envoyant chier l'état, je ne me suis pas privé de recevoir qui bon me semblait, ou plutôt ceux qui comme moi étaient imperméables à la propagande étatique. Désolé mais je préfère manger une coté de bœuf avec des amis que de faire un apéro-skype : je n'ai plus l'âge de la baise par téléphone. 

J'ai juste pris conscience de l'incroyable pouvoir étatique mais surtout de la servitude absolument incroyable des gens. Leur capacité à se faire manipuler, leur veulerie abjecte m'a dégouté définitivement de mes contemporains.

A part mes nouveaux camarades droitards de Twitter, mes fidèles Gringeot, GCM et l'Homme à la Porsche, tous autour de moi, bourgeois dument diplômés et nantis se sont couchés devant le pouvoir. Des gens que je connaissais depuis l'enfance ou l'adolescence se sont révélés comme étant les pires collaborateurs du pouvoir inique de Macron. Ces crétins continuent à affirmer qu'heureusement qu'il était là pour nous protéger de la pandémie. Le pire étant ceux croyant à la fable selon laquelle on se vaccinait pour protéger les autres ! La culpabilité reste un ressort incroyable pour manipuler les âmes simples.

Ces abrutis, pourtant adultes, toujours prêts à toutes les compromissions pour gagner quelques sous avaient besoin d'un papa pour affronter une grippe même pas aussi agressive que celle de 1968. A cause d'eux, de leur lâcheté, j'ai été enfermé, on m'a interdit de loisirs, de me tenir debout à un bar, et même de m'acheter des slips ! Si ces abrutis ne comprennent pas qu'ils ont été victimes d'une gigantesque psy-op, c'est que ce sont vraiment des ânes. 

D'ailleurs, ce sont des ânes, des ânes dûment diplômés vivant dans des appartements ou des pavisllons valant plusieurs centaines de milliers d'euros, prêts à tout pour voyager et fiers de leurs progénitures aussi bêtes qu'eux. Allez dites monsieur Macron, si je me tiens tranquille, vous m’enlèverez ma laisse hein ?

Voici trois semaines, j'avais un diner en leur compagnie et mon épouse et moi sommes partis après les entrées. Je crois que je n'avais qu'un envie, c'est de prendre un couteau et de les planter. Rassurez-vous, je ne l'aurais pas fait, je suis garder le contrôle. Mais je suis quelqu'un de gentil et empathique et je n'aime pas fréquenter des gens qui font jaillir mes plus noirs instincts. Partir était le mieux. Aucun d'eux ne ne me manque.

J'étais comme un gars revenant du front et qui verrait les gens se goinfrer à l'arrière qui lui expliquerait "qu'après tout, ce n'était pas si dur". Bien sur que je n'ai pas la prétention de comparer ce que j'ai vécu avec un internement dans un camp de concentration. En revanche, je sais qu'un pouvoir capable de m'infliger ce qu'il m'a infligé est capable de tout et que je ne pourrai compter sur personne. Ce que l'on nous a fait subir n'a rien à voir avec des mesures prophylactiques mais tout à voir avec du sadisme et de la malveillance.

De même je ne peux plus voir les vieux. Quand j'étais petit, un vieillard, c'était quelqu'un qui avait eu une vie dure. J'ai même connu des gens qui ont fait la première guerre mondiale ! Aujourd'hui, le vieux n'est qu'un boomer, un adolescent aux cheveux gris qui n'a de cesse que de pomper le plus possible les forces vives.

A cause des boomers, pourqu'ils puissent faire leurs croisières Costa, on m'a privé de liberté, on a mis un stop à ma vie, on a cru bon de m'empêcher de vivre. Ces fils de pute, et je pèse mes mots, qui n'ont eu de cesse de brailler sur des barricades où ils ne couraient aucun risque en 1968, qu'uil était interdit d'interdire, n'ont tout d'un coup eu que ce  mot à la bouche : interdire et obliger ! 

Dieu que je les hais. D'ailleurs récemment, alors que je prenais quelques jours de vacances en Corse, je les ai vus, ces ignobles boomers dans le petit train qui passe sur le Cours Paoli, le promène-couillons qui balade les touristes. C'était plein de cheveux blancs et ça rigolait. Bien sur c'est en forme à force de pomper les actifs.

Me prenant sans doute pour un local, il y en a un qui m'a fait coucou de la main, je n'ai pu que lui répondre d'allers crever en le traitant de vieille ordure macroniste. C’est l'ami avec qui j'étais qui m'a tiré par le bras pour me calmer.

Alors comme je sais que la colère et la rage sont mauvaises pour la santé autant que mauvaises conseillères et que je ne voudrais pas crever avant ces boomers ignobles, je me souviens de ce qu'un jeune soldat engagé dans les Forces françaises libres écrivait à sa mère peu avant sa mort : nous sommes quarante mille fous qui nous battons pour quarante millions de salauds.

 Puis, je relis la maxime 1 du Livre II de Marc Aurèle :

Dès l’aurore, dis toi par avance : je rencontrerai un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un insociable. Tous ces défauts sont arrivés à ces hommes par leur ignorance des biens et des maux.

Pour moi, ayant jugé […] que la nature du coupable lui-même est d’être mon parent, non par la communauté du sang ou d’une même semence, mais par celle de l’intelligence […], je ne puis éprouver du dommage de la part d’aucun d’eux, car aucun d’eux ne peut me couvrir de laideur.

Je ne puis pas non plus m’irriter contre un parent, ni le prendre en haine, car nous sommes nés pour coopérer, comme les pieds, les mains, les paupières, les deux rangées de dent, celle d’en haut et celle d’en bas. Se comporter en adversaires les uns des autres est donc contre nature, et c’est agir en adversaire que de témoigner de l’animosité et de l’aversion

Faire quelque chose !

 


L’année passée, un ancien patient m'a demandé un rendez-vous en urgence. Je l'ai reçu dès le lendemain et il m'a exposé son cas. Sa mère âgée, malade d'un covid carabiné, était entre la vie et la mort, à l'hôpital à l'étranger et il ne savait que faire. Plongée dans le coma, elle était sous assistance respiratoire et nul ne savait si elle allait s'en sortir.

Pour comble de malchance, ce patient, quoique charmant, est le prototype du fifils à sa maman, avec qui il vit. Lui et elle forment un coupe si soudé, qu'il n'y a jamais eu aucune place pur une demoiselle entre eux. Le décès de sa mère, aussi soudain aurait été une catastrophe. 

Tous les jours, il avait un médecin à l’hôpital qui lui donnait des nouvelles de sa mère. Dans son malheur, il avait eu la chance que sa mère soit tombée malade dans un pays où la pression fiscale est moindre qu'en France mais où les hôpitaux sont bien meilleurs. 

Je l'ai écoute en me demandant ce que je pourrais bien faire. Je sais que parfois, il faut se contenter d'écouter mais moi, ça me frustre, j'ai l'impression d'être payé pour rien. Ne pouvant rien pour la mère, si ce n'est croiser les doigts, je me suis demandé ce que je pourrais pour mon patient et j'ai eu une idée.

Quand on est confronté ainsi à une grande angoisse, il faut agir. Parfois, c'est passif et on se contente de prier, parfois on détourne son attention en faisant une tâche nous distrayant de la situation anxiogène comme les poilus de 14-18 qui sculptaient les douilles d'obus. 

Je lui ai dit que je connaissais une magnétiseuse dont me disait le plus grand bien. Son action est-elle efficace, nul ne saurait l'affirmer même si ceux qui y ont recours s'en félicitent. Les âmes chagrines me répondront que ce sont des crétins qui s'autoconditionnement quant aux bienfaits d'une pratique charlatanesque. 

Il n'empêche que même si je n’ai pas à juger sa pratique je sais que Christine V. est une femme d'une rare honnêteté et d'une totale bienveillance. Comme je le dis souvent aux gens tentés de me prendre pour un con : vous savez; je ne suis peut-être pas informaticien mais j'ai aussi un métier et je suis dans votre tête alors que vous ne vous en doutez même pas. Bref, je réponds de cette dame comme de moi-même.

J'ai alors dit à mon patient :

- Écoute, tu es ingénieur, tu gagnes bien ta vie et tu n'est pas à cinquante-cinq euros près. Tu vas contacter cette dame, te procurer une photo récente de ta mère et lui envoyer. Elle agira à distance.

Il était un peu étonné alors je lui ai expliqué que l'important c'était qu'il ne se morfonde pas mais qu'il ait l'impression d'avoir rempli son obligation de moyens. Sachant qu'avec une mère en réanimation à mille kilomètres de chez lui, il ne pouvait pas grand chose, je lui proposais une stratégie certes un peu iconoclaste mais réelle.

Comme c'est un gentil garçon qui me fait confiance, il l'a fait ! Et vous savez quoi ? Quarante-huit heures après, sa mère sortait des vapes et revenait au monde des vivants.

Et comme je reste psy, je lui ai dit que cette mésaventure devrait lui servir et qu'il devrait commencer à vivre seul sans maman !

Rêver d'un ailleurs !

 

Un de mes patients, brillant s'il en est, m'expliquait qu'il voyait l'agonie de notre pays non pas comme quelque chose de brutal mais comme une lente descente aux enfers, un peu comme aura pu la  connaitre l'Espagne qui après avoir partagé le monde, est devenue une terre d'émigration parfois moins riche que ses anciennes colonies. Ça c'est la vision des gens de droite.

A gauche, le catastrophisme est aussi de rigueur mais les causes invoquées sont différentes. On accuse le capitalisme, la croissance sans borne, l disparition de la biodiversité. Bref, la terre mais surtout les villes sont devenues un enfer.

Les deux visions se rejoignent dans la croissance en un ailleurs paradisiaque qui n'attend qu'une impuslion, de la bonne volonté pour devenir réel. A droite, on songe à des communautés survivalistes dans lesquelles l'état n'aurait pas son mot à dire à moins de se heurter à une levée d'AR15, tandis qu'à gauche, c'est la décroissance qui domine avec à la clé des enfants nus gambadant au milieu de jardins luxuriant.

Bref, fachos et gauchos, telles des midinettes rêvent d'un monde meilleur. Mais ce mon existe-t-il ? Ces rêves, plutôt que d'être le prolongement d'un anarchisme bien compris ne seraient ils pas plutôt la conséquence d'un coup de pied aux fesses qu'envoie l'histoire à une flopée de gens incapables de s'inscrire dans l'évolution d'un monde qui change. Rêver d'un ailleurs, d'une communauté utopique n'est-il pas l'apanage de cas sociaux ? On pourrait m'objecter que s'intégrer à une société malade n'est pas non plus un signe de bonne santé.

On notera que ce rêve d'un ailleurs plus doux est apparu concomitamment avec la société industrielle. C'est la ville avec l'arrivé du travail industriel, de la crasse et ds cadences infernales qui a amené certaines personnes à imaginer un autre type de société et cela dès la première partie du XIXème siècle. On constate qu'uaune de ces commuanutés n'a pu perdurer plus de quelques années à derares exceptions près.

D'abord, économiquement, c'est très compliqué en l'absence de fonds propres, puis de revenus suffisants de faire vivre une communauté. Les gens qui y adhèrent le font pour un avenir meilleur et non pour vire plus mal qu'ils ne vivaient dans les villes. Aller s’enterrer dans une forêt pour y cultiver une mauvaise terre dont personne ne voulait, généralement loin de tout axe de circulation n'est pas chose facile.

Enfin, ce qui préside à la création de ces communautés n'est pas assez fort pour fédérer fortement les gens. Une communauté libertaire, quelle qu'elle soit n'est pas une communauté religieuse ou la croyance transcende tout. On peut accepter une vie dure pour gagner son paradis mais c'est plus compliqué lorsqu'on ne croit pas au Salut de l'âme. A quoi bon vivre difficilement si c'est pour souffrir sans but. Endurer mille morts pour des idées ? Le jeun 'en vaut pas la chandelle.

Enfin, dans les communautés, il y a des gens et les gens où qu'ils soient sont soumis à la psychologie des groupes. C'est ainsi que la plupart de ce belles idées finissent souvent dans le récriminations, les scissions, voir les affrontements. On trouve que l'un a plus que l’autre mais ne le mérite pas et c'est un chef, souvent charismatique à l'initiative du projet, qui agit ensuite en autocrate afin de régler les différends.

Dans les communautés religieuses, il y a, avant de prononcer ses vœux, un noviciat qui permet à la communauté de tester 'arrivant mais aussi à celui-ci de savoir s'il sera capable d'y vivre avec une règle stricte. Dans l’Église catholique par exemple, le noviciat désigne aujourd’hui le temps estimé nécessaire pour qu’un candidat arrive à une décision personnelle en ce qui concerne l’appel ressenti à suivre le Christ sur la voie des conseils évangéliques.ET c'est un religieux spécialement formé à ce magistère qui a la charge des novices. 

Chez les Amish, autre communauté bien connue, le rumspringa est une pratique correspondant à une période durant laquelle les adolescents sont temporairement déliés de leur Église et de ses règles afin de découvrir le monde. Libre à eux ensuite de continuer à vivre chez les anglais - les gens du dehors - ou à retourner dans la communauté y recevoir le baptême. C'est une manière d'expurger la communauté des éléments les plus récalcitrants.

Rien de tout cela dans les communautés laïques fondées sur l'enthousiasme. Hélas, l'enthousiasme ne permet pas de réparer une charpente ou une voiture, pas plus qu'il ne soigne ou élève du bétail. Or, ces communautés ont toujours pâti d'un faible nombre de professionnels utiles à la vie communauté. Et même si ce serait un peu outrancier de l'affirmer, ces expériences de vie en communauté attirent essentiellement ds cas sociaux ou psychologiques (chômeurs, grands dépressifs, anxieux pathologiques,  gourous en mal de contrôle, etc.).

Bref si le monde vous ennuie, tentez de le changer de l'intérieur. Comme disait ce bon vieux Sénèque : "Ailleurs l'herbe est toujours plus verte". Mais laissons le mot de la fin à Jean-Charles Fortuné Henry, fondateur de la communauté de L'Essai à Aiglemont, qui dura trois ans  :

« Il est passé à Aiglemont, comme d’ailleurs il est passé et passera dans toutes les tentatives libertaires, à côté des éléments sédentaires, des philosophes trop philosophes, des camarades ayant préjugé de leurs forces et de leur volonté, des partisans d’absolu, des paresseux, des estampeurs croyant avoir trouvé le refuge rêvé, enfin des malhonnêtes moralement parlant »