18 mars, 2013

Lubie !


En plus d'avoir subi la pression de cette personne qui me tanne pour que j'écrive un livre, j'ai aussi été l'objet d'une attaque lubique hors du commun. Il se trouve que tard le soir, je regarde souvent la télévision d'un oeil tandis que je surfe en même temps sur ma tablette.

En surfant, je regarde tout et n'importe quoi, allant des sites politiques jusqu'à ceux de petites annonces. Parfois, sans savoir pourquoi, j'ai brusquement envie de quelque chose. C'est ainsi que l'idée stupide de posséder une Mercedes CLK naquit dans mon esprit malade.

Alors que je roule très peu et que je suis la plupart du temps sur ma vieille Honda ou dans le RER comme un prolétaire, il m'a semblé important de devenir propriétaire d'un de ces gros coupés Mercedes qui ne m'aurait servi à rien.

C'est ainsi que des soirs durant, enfin soyons juste, plutôt des heures durant, je regardais fiévreusement les site pour lire toutes les annonces ! Bientôt je sus tout de ce type de Mercedes. Encore quelques temps et je serais devenu vendeur dans un concession. Je ne sais pas pourquoi, j'ai eu envie de ce modèle précisément. Les lubies sont ainsi, elles frappent sans prévenir.

Sans doute que lassé de me trainer la bite dans des engins improbables, j'aie eu envie d'acquérir un bel objet me permettant de tenir mon rang ? Sans doute aussi que lassé de rentrer au volant de ma Visa chez moi tandis que mes voisins se pavanaient au volant de leurs BMW, Mercedes ou autre Porsche, j'aie eu moi aussi l'envie de leur clamer que je n'étais pas un pauvre type, que j'étais presque comme eux !

La pression sociale intense est terrible à endurer. On a beau se croire libéré de tout cela, de ces contingences petite-bourgeoises, on n'en est pas mon homme et à la fin, le moindre sourire de commisération devient une agression intolérable. On voudrait passer pour celui qui s'en fout et on n'est que celui qui ne peut pas posséder ! C'en était trop pour moi ! Je me sentait devenir d'humeur mélenchonnesque ! L'injustice sociale me dégoutait et les mânes de tous les grands socialistes hurlaient en moi que cela n'était plus tenable et que moi aussi j'avais le droit au luxe !!! Encore un peu et j'allais finir avec les Conti !

J'avais donc le choix entre prendre ma carte Front de gauche, le fait de mettre un autocollant "j'ai aussi une Rolls" au cul de ma Visa ou bien m'offrir un véhicule digne de mon rang sans pour autant sombrer dans l'ostentation vulgaire ! Il me fallait donc un objet digne et dans mes moyens, que je pourrais garder des années durant sans que l'on se dise que c'est parce que je n'ai pas les moyens d'en changer mais simplement parce que je l'apprécie tellement que je ne condescends pas à m'en séparer. C'est vraiment très dur d'être pauvre dans un environnement riche, ça nécessite d'élaborer des stratégies terribles ! Je comprends maintenant tous ceux qui le mois d'août venu s'enferment dans leur cave avec des provisions pour faire croire qu'ils sont partis tout le mois en vacances !

Je repérai bien vite l'objet de ma convoitise avec très peu de kilomètres et un prix entrant dans mes possibilités. Las, je me dis bien vite que tout cela ne servait à rien et je redevins le stoïcien que j'affecte d'être. La belle Mercedes bleu marine, à force de tergiverser me passa sous le nez. Le jour où je me décidai enfin à l'acquérir, un autre l'avait déjà choisie.Je ne serai jamais assis à son volant, vautré dans le cuir gris de ses sièges électriques et chauffants. Parfois la vie est cruelle !

Qu'à cela ne tienne, je jetai mon dévolu sur d'autres véhicules n'hésitant pas à laisser ouverts des onglets dans lesquels je pouvais contempler un modèle en noir, un autre en gris et le troisième en bleu ! J'hésitai entre les trois sans parvenir à me décider.

C'est alors que déjà soumis à une attaque lubique important, je fis une sorte de surinfection étonnante, puisqu'une autre lubie supplanta ma lubie ! Un soir donc alors que j'étais plongé dans les petites annonces, une idée germa dans mon cerveau malade : et pourquoi pas une Jaguar ?

Ben oui, pourquoi pas une de ces dignes ladies fabriquées à Coventry et dont la réputation en termes de fiabilité douteuse n'est plus à faire. N'étant pas une bêtise près, je m'inscrivis immédiatement sur un forum Jaguar, même deux pour le dire franchement. En une semaine, je devins aussi spécialiste des XJ que je l'étais des CLK. Je pris un intense plaisir à discuter avec tous ces gens me vantant la fiabilité de leurs voitures tout en étalant les pannes à répétition dont elles étaient victimes.

Mais terrassé par la ronce de noyer, le cuir Connolly et le bruit du 6 en ligne, je me mis bientôt en recherche d'une belle XJ. Tant et si bien que quatre jours après que cette lubie ait fait de moi son jouet, j'étais l'heureux possesseur d'une belle XJ6 Sovereign bleu marine de cinq mètres de long avec un intérieur en cuir beige et un très faible kilométrage dont je ne saurai que faire très bientôt.

Tout ceci explique aussi pourquoi je n'ai pas beaucoup écrit ces derniers temps sur mon blog !


15 mars, 2013

Coucou c'est moi, je suis revenu !


Bon, certains pensent sans doute que j'avais déserté mon blog ! Ce n'est pas vrai du tout. Mais depuis qu'un individu a décidé de me faire écrire un livre, j'ai du passer des tas d'heures sur Word que je n'ai pas pu passer ici. C'est tout, c'est comme ça.

Cette personne, c'est ce type dont je vous parlais voici quelques temps, cet alcoolique qui me dit avoir arrêté à cause de moi alors que nous ne nous étions jamais rencontrés. C'est trop fort ! J'aurais été en droit d'exiger de lui qu'il me construise une basilique de ses mains mais je n'ai pas voulu. Je suis bien trop humble et modeste pour avoir de telles exigences.

En revanche, de son côté, lui m'a pris pour un grand spécialiste de l'alcool ce que je ne suis pas du tout. Il y a pour cela des alcoologues diplômés et des associations spécialisées !

Moi, je ne suis qu'un généraliste qui traite ce qu'on lui envoie ! Ça peut aller de l'impuissance masculine jusqu'aux femmes battues en passant par l'alcoolisme effectivement. Je n'ai rien d'un spécialiste de l'alcool ni des addictions en général, même si je crois obtenir de bons résultats dans ce type de pathologie.

Toujours est-il que ce patient qui n'a jamais été mon patient s'est mis en tête de me faire écrire un livre sur le sujet, tout cela parce qu'il est écrivain lui-même et bien introduit dans le milieu. Bon, je suppose aussi, parce que je ne suis pas né de la dernière pluie, qu'il se fera aussi un petit billet sur mon dos en jouant l'agent littéraire. C'est de bonne guerre, je ne lui en veux pas même si cela me fait sourire. Pensez donc qu'il n'est jamais venu me consulter et que donc je n'ai jamais pu lui prendre le moindre honoraire alors que de son côté, si le projet aboutit, il se fera de l'oseille sur mon dos. Ce type est un malin !

Le problème c'est que je ne suis pas écrivant, tout juste conteur et encore uniquement sur ce blog. Plus jeune, quand je m'ennuyais dans l'administration, j'écrivais des nouvelles sur mon PC, cela m'occupait. Mais je n'ai jamais désiré écrire un roman. Non que je n'en aie pas eu envie mais simplement que j'aie toujours été trop fainéant pour le faire. Ca parait simple d'écrire et pourtant cela nécessite de passer du temps sur son traitement de texte. 

Quand j'écris ici, je le fais d'une traite sans jamais me relire. Ce n'est pas vraiment du travail, juste un amusement même si j'espère que dans le fond mes textes puissent parfois être sérieux et être utiles. Mais un livre pensez-vous ! Encore, s'il s'était agi de collecter quelques articles ici et de les remettre en forme comme a fait mon confrère H16, j'aurais pu mais écrire un livre du début à la fin, pensez donc !


Et puis un livre sur l'alcool, bof je ne sais pas si le sujet me tente plus que cela. Je ne suis pas passionné par l'alcoolisme au point d'en faire une spécialité ou de creuser encore plus ce que j'en connais. Je laisse cela aux spécialistes. 

Mais comme je suis faible, j'ai dit oui. J'ai dit que je le ferais alors j'ai commencé. Mon livre, s'il sort un jour, ne portera pas sur l'alcool proprement dit. J'ai trouvé un autre angle d'attaque. A travers quelques portraits de patients, je pourrais sans doute parler de ce qui me tient le plus à coeur, la manière de nouer l'alliance thérapeutique. Parce que sans elle, le reste ne sert à rien, ce n'est que technique et rien d'autre.

N'en déplaise à mes confrères psychanalystes, la psychothérapie est une aventure humaine que l'on effectue à deux. Alors j'ai pris le parti de décrire cela. Tant mieux si cela peut aider les alcooliques à cesser de boire mais ce serait encore mieux si mon modeste texte pouvait permettre à tous ceux qui vont mal de se dire qu'aller bien, c'est finalement assez simple.

Comme je n'ai pas chômé, je vous ai mis une suite de dix textes à la suite les uns des autres. J'ai fait le choix de les antidater du mois de février afin que ce blog ne comporte pas trop de "trous". Si vous voulez lire mon pensum, si vous voulez constater ce que me fait faire mon "agent littéraire", rendez vous ici à la date du 5 fevrier 2013.

L'historie s'intitule "une histoire de Philippes" et se décompose en dix textes publiés du 5 au 23 février 2013. Tout cela pour vous dire que je n'ai pas chômé non plus ! Je sais bien qu'un nom comme un prénom sont invariables mais j'ai écrit Philippes avec un "s" au pluriel. Voilà tout !


08 mars, 2013

Journée de la femme !

"La parure des femmes, femme, c'est le silence." 

Sophocle