21 août, 2012

Et puis il y a eu Chinon !


Moi, j'adore les truc médiévaux, ce doit être lié à mon signe astrologique. Il y en a qui aime le moderne, d'autres le renaissance ou le classique, moi je ne me sens bien qu'entre de vieilles pierres sombres et chargées d'histoire !

Bon, la forteresse de Chinon était pour moi et ce d'autant plus que la ville est connue pour son vin mais aussi parce qu'une native célèbre du capricorne y a séjourné. Cette native c'est Jeanne d'Arc qui y rencontra Charles VII.

La ville est charmante quoiqu'un peu vieillotte surtout vers les quais de Vienne qui ne donnent pas une bonne image de l'endroit. Les feuilles mortes de l'automne précédent qui s'entassent encore le long des vieilles demeures, ça fait un peu manouche ! A croire que le tourangeau est indolent de nature parce que c'est pas le genre de truc que vous verriez en Alsace ! L'Alsace c'est propre et bien fleuri tandis que la Touraine parfois on se dit qu'ils se laissent aller.

Alors que dire d'autre de Chinon ? La forteresse est magnifique et féru comme je le suis du moyen-âge, je l'ai arpentée de fond en comble, me tapant absolument tous les étages de toutes les tours sauf le dernier de la Tour de l'Horloge parce que j'ai le vertige et qu'il était hors de question que j'aille faire le guignol à des tas de mètres d'altitudes pour voir Chinon d'en haut. De toute manière, la forteresse étant bâtie au sommet d'une éminence, où que vous soyez vous verrez la ville d'en haut. Et puis si Marie-Javelle semble chère au coeur des gens du cru, je ne me sentais pas suffisamment chinonais ce jour là pour affronter mon vertige pour la seule vision d'une cloche. Une cloche je sais ce que c'est !

La restauration du logis royal a été menée de manière fabuleuse. Toutefois dès que l'état met ses grosses pattes dans un projet, le cultureux suit de près les maçons. Une fois le logis restauré il a bien fallu monter un projet pour en rendre la visite agréable vu que l'on n'est pas trop gêné par la déco puisqu'il n'y a rien : cette putain de forteresse est aussi vide que les caisses de la France !

Alors des intellos à lunettes carrées, sans doute diplômés de l'école du Louvre ou de l'école des Chartes ou des deux, ou d'un truc de ce genre, se sont creusé la tête. Après la visite de logis, je me suis dit que l'objectif était de faire faire un truc aux touristes tout en les faisant chier. Déjà qu'on crapahute pas mal dans ces vieilles forteresses, après être rompu de fatigue physique, l'occupant des lieux s'ingénie à nous achever en nous proposant sans doute l'une des expos les plus chiantes du monde.

Ça commence par des salles obscures, c'est à dire des salles du logis dont on a simplement fermé les persiennes pour y faire du cinéma. Et quel cinéma. Je me rappelle vaguement que l'un des films était consacré à Foulques d'Anjou, lequel apparaît sous les traits d'un jouvenceau se baladant dans le château au milieu de personnes costumées. Ayant failli mourir d'ennui face à cet insipide film, je me suis dirigé vers une autre salle où c'est au tour de Jeanne d'Arc d'être la vedette. Elle apparait alors sous les traits d'une petite brune chétive et un peu chafouine qui se balade d'abord dans la forêt puis après dans d'autres endroits. Et je suppose que le tout doit finir par la rencontre avec ce bon vieux Charles VII mais je n'ai pas eu la patience d'attendre. J'en ai déduit que l'anorexie existait déjà et que la pauvre avait tous les symptomes de la dépression.

Viennent ensuite diverses autres salles avec des tas de truc exposés. Et là, évidemment comme c'est l'état qui gère, rien ne marche ou presque du moins le jour où nous y fumes. On nous avait pourtant fourni des écouteurs en nous recommandant de les mettre en marche dès que le M symbole des Monuments historiques serait visible mais deux fois sur trois, le bastringue ne fonctionnait pas. 

Le temps étant à la pluie, nous ne sommes pas descendus dans la vieille ville mais je m'en fous parce que j'y étais déjà allé. Nous sommes rentrés à notre hôtel. Je n'ai donc pas pu me rendre compte si mon chinonais était unique ou non. 

Le lendemain, on se baladait à Villandry, un château privé et comme par miracle tout était parfait à croire que lorsqu'un individu gère en direct son patrimoine il est plus assidu que lorsque c'est un  fonctionnaire qui en a la charge. Tout le monde connait les magnifiques jardins de Villandry et je ne m'étendrai pas sur le sujet. Sauf qu'ayant moi-même un jardin que je tente d'entretenir du mieux possible, une fois rentré chez moi, je songeais au merveilleux jardin à la française de Villandry et j'ai eu soudainement conscience que je vivais dans un dépotoir. Pourquoi est ce que mes buis ne sont pas aussi beaux que ceux de Villandry, voici la question qui me taraude sans relâche depuis cette visite ! Je me sens vide et incapable !

Et puis, nous sommes rentrés par une départementale parce qu'il faisait encore très beau. Et une fois arrivés chez nous, on a constaté qu'il nous restait une semaine entière de vacances et c'était chouette parce que la plupart des gens que l'on connait avaient recommencé à travailler.

Voilà donc mes carnets de vacances. Que ceux qui m'on accusé de ne rien écrire se ravisent ! Nous sommes le lundi 17 septembre et j'ai comblé à peu près tous les trous depuis le mois de juin !

Je quitte donc mon blog pour aller souper le coeur léger, fier du devoir accompli ! Et je me dis que puisque l'an passé, deux éditeurs de renom ont daigné me proposer de rédiger un livre de psycho, cette année verra peut-être des éditeurs spécialisés dans le tourisme me proposer la rédaction d'un guide !

On ne sait jamais !


20 août, 2012

Finalement on reste !


Alors moi j'avais dans l'idée de descendre doucement vers le Cher puis plus bas encore. Je ne sais pas pourquoi, mais je m'étais mis en tête d'aller voir Aubusson dans la Creuse parce que personne de ma connaissance n'y a jamais foutu les pieds. Ainsi le plus grand voyageur que je connaisse, un jeune ingénieur de ma patientèle, a bien pu traîner ses guêtres dans les moindres recoins d'Asie centrale, je suis sur que je l'aurais scotché si je lui avais parlé d'Aubusson. 

Alors certes Aubusson est connue pour les tapisseries mais c'est tout et encore seuls les plus cultivés connaissent. En fait, j'avais un plan en tête lié à une de mes lubies. Voici quelques temps, je ne sais pas pourquoi, un soir j'étais tombé sur un réseau d'agences immobilières vendant des biens dans des coins improbables de France. Et comme je suis sujet aux lubies et capable de balancer l'argent par les fenêtres, j'avais craqué pour deux biens à moins de cent-mille euros parce qu'il ne faut pas exagérer tout de même.

Le premier était un magnifique château dans la Somme malheureusement bombardé par les allemands lors de la première guerre mondiale. Mon imagination fébrile et ma bonne connaissance du premier conflit mondial avait tôt fait d'enflammer mon imagination, j'étais à moitié dans le Grand Meaulnes et à moitié dans L'enigme de Givreuse un roman peu connu de Rosny l'aîné tandis que dans ma tête trottait l'air des Roses de Picardie, un vieil air dont la légende (fausse hélas) dit qu'il fut composé dans les tranchées par un officier amoureux d'une jeune femme qu'il n'était pas sur de revoir. Je me voyais déjà régnant sur mon domaine ravagé par les bombes et je trouvais cela charmant. Je peux être le roi des glands parfois.

Le second bien était une ferme fortifiée sise justement près d'Aubusson que j'aurais voulu voir de plus près car les photos me plaisaient. Passablement ruinée elle aussi, je trouvais que les bâtiments avaient un charme fou et j'aurais aimé visiter l'endroit. Evidemment si j'avais dit à mon épouse que je voulais voir une ferme fortifiée à vendre elle m'aurait massacré. J'avais donc pris le prétexte farfelu de voir Aubusson alors que, soyons clairs, je me tape des tapisseries comme de mon premier slip !

Mais bon, il faisait si beau dans le Berry et en Touraine que nous n'avons pas eu l'envie de descendre plus au sud. Parce que c'est bien connu que plus on descend plus on remonte au retour, tous les professionnels de la route vous les confirmeront. Alors comme l'hôtel de Saint-aignan avait déjà épuisé tous ses charmes zou, en moins de deux, nous traversions le Cher pour nous rendre à Montrichard, charmante bourgade médiévale ressemblant à Saint-aignan où tels un couple princier nous descendimes à l'Hôtel Bellevue !

Situé lui aussi au bord du Cher, cela m'a permis de constater que vu d'une rive ou de l'autre, le Cher reste identique. D'ailleurs je ne crois pas avoir de tout ma vie contemplé le Cher aussi longtemps. Alors là, le Bellevue est le must de Montrichard avec la clim', le minibar,le salon cosy et même le restaurant gastronomique qu'on a essayé et où on vous sert des toutes petites portions ayant du mal à rassasier un ogre comme moi. Mais je m'en fois parce qu'au pire il y avait un Mc do à deux minutes de là !

Bon, on aurait pu descendre dans un relais-château mais moi je n'aime pas trop. J'ai l'impression de m'incruster chez les gens et profiter de la panade d'aristos ruinés qui n'ont d'autres ressources que de jouer les aubergistes, je ne trouve pas cela fair play, c'est un peu profiter du malheur d'autrui. Quand aux autres, les roturiers qui rachètent un château en ayant déjà dans l'idée d'en faire un hôtel alors là je dis non à ce mercantilisme monstrueux ! Pourquoi ne pas transformer Chambord en hypermarché pour faire rentre du blé ! 

L'hôtel Bellevue était très cool avec une architecture typique des années cinquante. Je m'attendais presque à voir des nanas vêtues de pantalons cigarettes descendre de leur Renault Floride et à entendre Richard Anthony chanter ! Si j'avais poussé plus loin mon imagination, j'aurais été persuadé d'avoir croisé Ventura dans le couloir.


Le Bellevue, la classe internationale !

De là on a vaqué ici et là en visitant des châteaux comme des touristes néerlandais sauf que mon épouse n'a pas vraiment le type nordique. Parmi les trucs visités, j'ai adoré voir la tombe de Talleyrand parce que c'était un putain d'homme d'état. Contemplant son catafalque, j'ai eu une pensée émue pour ce toquard de Flamby en songeant qu'à certaines époques un simple ministre le dépassait de mille coudées. 

Et puis, une mention spéciale au château de Montpoupon dont le nom rigolo et mignon nous avait plu. C'est un magnifique petit château renaissance élevé sur une motte féodale que la famille propriétaire parvient à faire vivre de manière admirable qui pourrait servir à bien des monuments gérés à coups de millions par l'état. De plus il semble prisé par les gens de goût puisque le jour où nous y fumes, le parking était encombré de véhicules semblables au mien.

Tiens si j'avais le blé, c'est celui-ci que je me serais payé mais avec ses mille hectares de terre dont une bonne partie en taillis sous futaie de chêne, je l'évalue au bas mot à vongt millions d'euros et c'est pas un pauvre psy qui peut s'offrir ça ! Pff, parfois je me prends à rêver d'être totalement amoral, j'aurais ma secte rien qu'à moi et mes mille, que dis-je deux-mille hectares de bois dans lesquels je me serais pavané tel un hobereau de province.

Bref, nous avons traîné là quelques jours, profitant de la doulceur tourangelle puis nous avons levé le camp. Je voulais voir Chinon parce qu'un de mes patients particuliers en est originaire. Je vous savoir si il était une exception ou si le chinonais moyen lui ressemblait.

Avec tout ça je n'aurais pas vu Aubusson ! Me promènerai-je un jour sur le pont de la Terrade ?!

 Rien n'est moins sur. Le temps passe si vite !

16 août, 2012

On a vraiment vu des ours !

Hors de question de mettre la photo d'un panda pourri, je préfère les vrais ours !

Bon parlons d'ours maintenant vu qu'avant je vous ai parlé de tout sauf d'ours. Concernant le zoo de Beauval, je m'attendais à un petit zoo de province mignon avec des oies, des canards, genre petite ferme destinée aux enfants mais avec en plus des pandas vu qu'ils en parlaient sur le prospectus que j'avais trouvé sur le pare-brise de ma voiture. Parce qu'autant vous dire que si je n'ai rien contre les animaux de la ferme, je ne ferai pas non plus trois cents bornes pour voir des vaches et des poules. Et puis des poules j'en ai chez moi et des plus belles que dans le Loir-et-cher ! Moi je voulais des ours !

Ben que nenni, le zoo de Beauval est un établissement remarquable à tous points de vue ! Non seulement il est magnifique et leur collection d'animaux est intéressante mais en plus la propriétaire a tout compris du marketing. On raque cher à l'entrée (24€ par personne tout de même) mais pendant vu qu'on peut y bouffer et y boire dans tous les coins et à la sortie puisqu'il y a des boutiques pleines d'objets même qu'on a ramené des gadgets. Sincèrement, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, la sortie finit par coûter un bras mais je ne regrette rien et j'y retournerai avec plaisir mais en semaine et hors saison pour ne pas avoir les mouflets qui hurlent à tout va. 

Sincèrement le zoo de Beauval vaut largement le zoo du Bronx et celui de Brooksfield. Par contre les loutres du Shedd aquarium Chicago sont plus cools parce qu'elles font les connes et qu'elles se tiennent même par la papatte avant même qu'on se dit qu'elles sont mignonnes. Celles du zoo de Beauval sont aussi engageantes qu'un gardien de la Tour Eiffel en haute saison, on ne les voit pas, elles devaient être en grêve. Si j'avais été pinailleur, je serais allé voir la proprio pour lui demander une ristourne vu qu'on nous dit qu'il y en a et qu'une fois en face de l'enclos, on ne voit qu'un bassin vide et un terrain planté de chênes. Moi je paye pas pour voir de l'eau sale et des arbres !

Sinon, tout le reste était nickel même si j'ai été déçu par les pandas. Certes le zoo avait bien fait les choses avec de superbes bâtiments construits rien que pour ces deux gros cons. Si je dis gros cons, c'est que faire la queue pour contempler deux pandas pourris tout sales qui dorment dans un coin, c'est se moquer du monde.  De plus le panda étant noir et blanc, c'est salissant et un des pandas avait le cul merdeux. Putain quand on reçoit du monde on se lave !

Il faut dire que je ne suis pas féru ni très amateur de tout ce qui vient d'extrême orient. Moi la cérémonie du thé, le bouddhisme et tout le toutim ça me fait chier parce que je dois être trop occidental. Et puis la Chine m'emmerde passablement parce que je suis sur que dans dix ans, ils retourneront à leur morne quiétude habituelle et que tout ce que l'on voit n'est qu'un feu de paille. Qu'on se le dise pour moi les chinois sont d'odieux copieurs serviles ne faisant que ce que l'on réalise ici en occident mais en moins bien. Au moins les japonais copient bien !

Le panda ne déroge pas à la règle, c'est comme un ours de chez nous mais moins bien. Le grizzly est fier, l'ours brun fait des tours, l'ours blanc est un putain de gros fauve impressionnant en plus les trois espèces bouffent de la viande et puis dans les zoos, ils font des trucs, ils bougent au moins ! Le panda n'est qu'un ersatz d'ours qui ne bouffe que du bambou et qui passe son temps à dormir en plus il est très sale. Bref, j'ai été très déçu dans ma tête j'ai décidé de considérer que le panda n'était plus un vrai ours mais un autre truc, une copie servile et mal foutue.

Sinon, tandis que mon épouse s'en foutait, moi je voulais voir les lamantins; C'est rare ça les  lamantins alors je suis allé les voir. Arrivé devant les aquarium j'ai entendu une gamine d'une douzaine d'années se pâmer devant des poissons pourris en disant à sa petite soeur de regarder comme les lamantins étaient beaux ! J'étais fou de rage en pensant que l'éduc'nat est le plus gros budget de l'état et que ces ânes ne sont pas capables d'enseigner aux mioches ce qu'est un lamantin. Comment peut on vivre décemment sans rien savoir des siréniens. Je suis sidéré !

Ensuite aprsè avoir passé pas mal d'heures à regarder les bestiaux, à boire et à manger, à acheter des trucs dans les boutiques, on est rentré. Mais la municipalité de Saint-Aignan n'ayant pas prévu une telle affluence n'a pas jugé utile d'envisager avec la préfecture des itinéraires de délestage alors il y avait un bouchon gigantesque. 

Et nous, malins comme nous sommes, plutôt que d'attendre dans une queue interminable, on a garé la voiture et on est allé boire un coup dans le centre de Saint-Aignan dans un rade dénommé Le lapin blanc simplement parce qu'on trouvait le nom rigolo et qu'il nous faisait penser à ce petit socialiste de Lapinou. 

Là, comme la 3G ne marchait pas j'ai demandé au proprio si je pouvais avoir accès à son wifi vu que son réseau identifié comme Lapin blanc était affiché sur mon iPhone. Et le mec n'a rien voulu savoir, non, nein, verboten. Il m'a expliqué qu'il ne pouvait pas parce que son ordinateur n'était pas protégé. Je lui ai dit et alors ? Mais je crois que cela l'a agacé vu qu'il devait avoir des compétences restreintes en informatique et que pour lui filer la clé WEP de son réseau consistait à ouvrir les portes de son PC à tous les hackers de la planète. J'aurais pu trouver cela agaçant et bête mais j'ai trouvé cela rigolo, cela faisait délicieusement province comme on dit chez nous les parisiens qui connaissons tout à tout !

Le lendemain, on devait partir mais on est resté mais c'est une autre histoire.

15 août, 2012

On a vu des ours !


Bon on a traîné un peu en Normandie et on a trouvé ça joli. Un jour, pris de folie, j'ai suivi les panneaux "itinéraire touristique" de la Suisse Normande et on s'est retrouvés embringués dans des chemins vicinaux à peine goudronnés. C'est vrai que ça tournicotait un peu parce que l'endroit est super vallonné mais on n'a pas vu grand chose vu que les routes minuscules serpentent entre des rangés d'arbres formant une sorte de couloir vert. Finalement c'est le truc à faire l'hiver leur circuit quand il n'y a plus de feuilles, ça doit plus ressembler à la Suisse. Enfin bon, c'était sympa tout de même et on s'est dit que ça ressemblait tout de même un peu à la Suisse même si on aurait bien aimé être plus stupéfaits que ça vu que le mur de végétation omniprésent nous a empêché de bien voir le côté helvétique du panorama. 

Par contre, en s'arrêtant dans un bled assez mignon pour prendre un verre, on a entendu un mec avec un accent normand à couper au couteau ! Quand il a gueulé un truc à sa femme, on aurait dit Thierry le normand de l'émission L'amour est dans le pré, même que ça nous a fait tout drôle. Après j'ai tenté de l'imiter mais sans succès parce que si vous n'êtes pas du coin, né en Normandie et élevé au calva, il n'y a aucune chance que vous puissiez imiter un tel accent ! Pour ceux qui détestent ce type d'émission culturelle, j'ai mis la photo de Thierry en illustration. Si ça c'est pas une vraie tête de normand ! En plus je suis sur qu'il ne suce pas que de la glace !

On a vu des autres trucs vu que moi je suis féru d'art religieux alors j'adore descendre et visiter les églises. Dès qu'il y a de  vieilles pierres, zou votre serviteur bondit de son cabriolet pour aller voir. Mais j'en ai vu tellement que ce serait fastidieux d'en faire la liste. Et puis, je me dois aussi d'écrire pour les moins cultivés de mes lecteurs que trop de références architecturales lasseraient.

Et puis on en a eu plein le cul de la Normandie et on a décidé d'aller voir les ours. Ça c'était mon idée vu qu'une fois en revenant chercher ma voiture à Paris, j'avais trouvé un prospectus pour le zoo de Beauval en Touraine qui vantait l'arrivée de Pandas. Or moi j'adore les ours et les pandas sont des espèces d'ours que je n'ai jamais vus en vrai. Alors, on est remonté en voiture et zou, direction Saint-Aignan dans le Loir-et-Cher via l'autoroute A28 puis A10. 

C'est fou le nombre d'autoroutes qu'il y a en France. Maintenant on peut faire un trajet Caen-Tours à 130km/h. J'imagine que les constructeurs automobiles ont du faire de sacrées affaires par là-bas parce qu'avant tous les campagnards roulaient plutôt en 4L et 2cv plus adaptées à leur réseau routier mais maintenant qu'ils ont de bonnes routes, ils pourront rouler avec les mêmes voitures que nous !

Sitôt arrivés à Tours, on a repris les départementales en longeant la Loire. Et encore une fois, comme on n'a pas peur des pensées originales quitte à choquer l'ordre établi, nous nous sommes dits qu'on allait trop souvent chercher bien loin ce qu'il y a à côté de chez nous et que c'était beau la France tout de même ! Et on a fini par arriver à Saint-Aignan.

Princier comme je suis, mais bon vous comprenez qu'un couple de professions libérales ça a de gros moyens, j'avais retenu une chambre au Grand Hôtel de Saint-Aignan. Lequel s'est révélé petit et en bordure d'une départementale assez fréquentée vu que le zoo draine beaucoup de monde. Ceci dit de l'autre côté de la départementale il y a le Cher qui est une jolie rivière. Comme j'avais retenu la dernière chambre, on n'a pas trop eu le choix. De toute manière au Grand Hôtel de Saint-Aignan, c'est soit vue sur le Cher à travers la départementale soit vue sur les toits et une passerelle en fer rouillée assez rigolote même que je me demandais à quoi cela pouvait bien servir. 

Par contre, le proprio a une dent contre les fumeurs. Sur la porte, vous avez un écriteau expliquant que tout l'hôtel est non fumeur et que ça rigole pas. Et une fois qu'on a eu pris possession de notre soupente, qui est la chambre que l'on nous avait donné sous les toits, on a eu aussi le mêmùe écriteau mais en plus dur encore. Là on nous prévenait carrément que les détecteurs de fumée étaient super sensibles, qu'il était interdit de fumer dans la chambre et que si on osait désobéir, non seulement une alarme se déclencherait mais qu'en plus on devrait nettoyer la chambre et que cela nous coûterait cent euros ! Le mec ne rigole pas. Bon, en lisant sa clause on a rigolé vu qu'avec une épouse avocate, le mec pouvait toujours porter plainte, cela lui aurait coûté plus cher qu'à moi vu que pour moi les frais de justice c'est peau d'zob ! 

Je ne sais pas pourquoi le proprio hait à ce point les fumeurs. Peut-être que toute sa famille a péri du cancer du poumon et qu'il est traumatisé, ou alors on a lui a ôté un poumon l'an dernier et il a peur de replongler à la clope s'il sent l'odeur du tabac. Peut-être qu'il avait investi tout son blé dans Philip Morris International et que le cours de l'action a plongé juste après ? J'ai aussi envisagé que son hôtel soit construit en papier et hautement inflammable. Je ne sais pas ce qu'il a contre la clope en tout cas si vous êtes fumeur, ne sortiez pas votre paquet devant lui ou il risque de vous abattre sans sommation en faisant un tir groupé dans votre tête.

Mais j'ai été respectueux du panonceau et j'ai pas fumé dans la piaule même pas à la fenêtre. Il faut dire que vu la mansarde qu'on nosu avait refilée, on n'est pas resté trop longtemps dans la chambre vu que c'est pas l'endroit qui vous donne envie de traînasser au lit en faisant la grasse mat' sauf si vous aimez l'ambiance années cinquante et que le fait de ne pas avoir de lampe de chevet ne vous emmerde pas. Ou alors vous êtes fan d'Aznavour et vivre dans cette piaule merdique vous rappelle votre chanson préférée la Bohème dont j'ai déjà parlé parce que justement comme dirait le père Charles, la chambre 14 du Grand Hotel de Saint-Aignan a tout de l'humble garni qui ne paye pas de mine et qui sert de nid

En plus cette piaule est dans une aile accessible par deux escaliers successifs et l’ascenseur semble être une invention inconnue à Saint-Aignan. Ceci dit la piaule était très propre et il parait que le proprio était très sympa aux dires de mon épouse qui a réglé la note parce que moi je n'ai pas trop osé le croiser vu que je sentais peut-être le tabac et que je n'avais pas trop envie de lui servir de cible. On ne sait jamais parce que dans les campagnes c'est plein de chasseurs et il avait peut-être son calibre douze planqué sous le comptoir !

Sinon Saint-Aignan est une charmante bourgade mais je ne vous en parlerai pas vu qu'on était venus voir des ours et non parler monuments historiques !

La grande classe mais si vous clopez vous êtes morts !
Sauf que sur la photo on ne comprend pas que c'est une route qui borde l'hôtel, moi j'ai cru que c'était une terrasse. Ils sont rusés ces tourangeaux !

12 août, 2012

Quand va-t-on à Caen ?


Vous noterez que le titre de cet article est désopilant ! C'est vrai qu'avec des noms de ville comme Caen et Sète, on se prend vite à faire du Raymond Devos, les bons mots et autres calembours se bousculent dans votre tête et tchac on se lâche ! Ceci dit, n'oublions pas la région parisienne puisque l'on peut aussi bien rire avec Bourg-la-Reine et Choisy-le-roi ! Mais trêve de plaisanterie car l'heure est grave puisque je parle de culture.

En fait non, parce qu'à l'heure où je vous écris, je n'ai pas trop le temps d'en faire des tartines. Je dois aller chercher mon épouse au métro vu qu'en fait, j'écris en septembre même si j'antidate honteusement mes messages pour faire comme si je les avais écrits en août assis à une table dans un hôtel de charme. Et puis, achetez-vous un Guide vert ou allez voir Wikipédia ou même le site de la ville si vous voulez connâitre Caen parce que je n'ai pas trop le temps de vous en dire grand chose. 

Bon c'est la capitale de la Basse-Normandie et c'est une très jolie ville traversée par l'Orne qui se jette ensuite dans la mer. Caen a sévèrement morflé durant la seconde guerre mondiale mais elle ne fait pas la même impression que Falaise sans doute parce que la mairie a mis des fleurs. Et les fleurs moi je trouve cela joli. La végétation ça vous donne un air guilleret à n'importe quel endroit. C'est la réflexion que je me faisais en voyant la série The wire qui se passe dans les bas-fonds de Baltimore. Et bien au printemps ou en été, même les coins les plus pourris de Baltimore ont un air champêtre quand la végétation y pousse bien que ce soit surtout des adventices (des merdes qui poussent toutes seules) et non pas de jolis massifs comme à Caen parce que les dealers de Baltimore ne semblent pas férus d'horticulure. Bref Caen c'est plus joli que Baltimore surtout côté fleurs et puis Caen c'est chez nous et d'ailleurs quand on voit Caen on se dit que putain, décidément la France est un beau pays !

Alors comme je vous ai dit pour la visite de la ville, reportez vous au Guide vert mais en revanche je peux vous parler des parkings de Caen. Déjà pour vous dire que pour le moment, la place Saint-Sauveur est en travaux et même que ça risque d'être très réussi. En tout cas, ayant acheté des clopes sur la place, en ressortant j'ai vu les mecs qui trimaient pour poser les pavés et croyez moi ils bossaient bien. Mais je ne les ai pas trop regardés parce que j'ai eu peur de les gêner en les regardant bosser tandis que je ne faisais rien. 

Sinon, pour ne pas galérer dans les petites rues de Caen, moi je m'étais garé dans un des parcs publics de la ville et pour tout vous dire, dans celui situé en face de la mairie laquelle n'est autre que l'Abbaye aux hommes fondées sous Guillaume le conquérant. D'ailleurs quand on y pense c'est fou de passer devant un truc dont la première pierre a été posée vers 1050 et de voir les ricains se pâmer pour le Guggenheim à New-York alors que c'est nettement moins beau, surtout côté statuaire.

Après m'être garé, on s'est baladé et mon épouse et moi on a fait des oooh et des aah devant les très belles choses qu'on découvrait enfin surtout moi parce que mon épouse n'est pas démonstrative et qu'elle n'apprécie pas tellement l'architecture je crois. Puis, le soir venant on a dîné en terrasse au  restaurant. D'ailleurs j'ai envoyé une preuve au Livre des records parce que diner en terrasse en polo un soir en Normandie ce n'est pas un truc si courant que cela. Je verrai si mon record est homologué.

Et puis, on a décidé de rentrer dans notre hôtel en repassant par la superbe voie rapide à quatre voies que l'on avait prise pour venir. Et là, ce fut l'horreur puisque tous les accès au parking étaient fermés. Heureusement qu'on a pu croiser un mec qui sortait du parking, ce qui n'est pas courant à une heure du matin à Caen vu que côté animation ce n'est pas non plus Manhattan (mais ils ont de plus belles abbayes). Et là, le mec voyant que nous étions des touristes, nous a expliqué qu'il fallait aller dans une des entrées du parkings dissimulée et appuyer sur un bouton ce qui nous mettrait en relation avec un clampin qui nous ouvrirait la porte depuis son poste de contrôle. Et putain, si on avait pas croisé ce mec si aimable, comment aurait-on fait pour reprendre la bagnole ?

En bref, Caen c'est joli, c'est fleuri mais la gestion des parkings est merdique ! Voilà, ça je l'ai dit et maintenant c'est sur le net et tout le monde saura que la ville de Caen ne sait pas gérer des parkings publics ! 

Par contre, rien à redire côté fleurs ! Faut être juste, critiquer quand c'est nécessaire mais reconnaître quand c'est bien aussi !

Le coin du blagueur :
"C'est quand qu'on va à Sète" 
"On était sept pour aller à Caen" (blagues libres de droit)

10 août, 2012

Falaise !

Statue de Guillaume le conquérant (que moi j'aurais mise dans le centre ville !)

Vu que je suis en vacances et que je ne reçois pas de personnes, je vous raconte mes vacances. On m'a suffisamment reproché de ne rien écrire depuis quelques temps. Puisqu'on veut me lire, on me lira !

Bon pour ceux, nés après 1975 qui ont eu une scolarité médiocre, entre 1939 et 1945 a eu lieu la seconde guerre mondiale. Voilà, chronologiquement le décor est bien planté. Et après plein de péripéties qu'il serait trop long de vous compter, les ricains ont débarqué sur les plages de Normandie. Mais les allemands n'étaient pas trop contents de leur visite et il y eu donc des heurts notamment vers Falaise. Ricains et boches se sont donc battus comme des chiffonniers et les yankees qui ne sont jamais avares de bombes se sont dit que ça faisait chier et que les fridolins allaient voir ce qu'ils allaient voir. Ils ont donc balancé des bombes sur Falaise et ils ont niqué la moitié de la ville pour dégager les allemands qui s'y accrochaient comme les poux dans la barbe d'un clodo.  C'est vrai que les frisés étaient du genre tenaces et qu'il leur fallait plus que de pauvres chars Sherman pour avoir peur.

Comme toutes les villes reconstruites après guerre, l'architecture est donc typique de ces années là. C'est pas que ce soit moche en fait parce que c'est bien reconstruit mais disons que c'est pas gai et ça fait un peu neuf. C'est à cette époque que des architectes comme Perret, Brillaud de Laujardière ou encore Bernard s'illustrent. C'est carré, aéré, plutôt bien fait mais bon, c'est pas comme une vraie ville sans avoir le côté moderne d'une ville américaine. C'est étrange surtout qu'à Falaise on ne peut pas dire que le mairie ou les habitants se ruinent en fleurs ! Que ce soit en massifs ou en balconnières, l'oeillet-d'Inde et le géraniums sont rares ! Et pourtant, on ne peut pas invoquer le manque d'eau vu le climat normand. Ce doit être une coutume mais j'ai pas osé demandé ! Mais comme j'ai une patiente normande je lui demanderai en septembre si chez elle, ils ont un truc contre les fleurs.

Pour le reste, je ne sais pas pourquoi ils ont collé la magnifique statue équestre du duc Guillaume à perpète devant la mairie. Bon, on m'objectera qu'elle est au pied du château où vivait justement ledit Guillaume mais bon, on ne la voit pas et moi je l'aurais mise dans le centre, là où il n'y a aucune fleurs justement. Ca aurait fait un truc intéressant à voir vu que dans le centre-ville, à part la magnifique église Saint-Gervais (pas bombardée), l'oeil n'accroche rien d'autre que des façades grises (sans fleurs mais je crois l'avoir dit) et un parking plein de voitures. Si j'étais maire de Falaise, je déplacerai cette putain de statue dans le centre ville ou à défaut j'aurais collé une fontaine, parce que les fontaines c'est chouette aussi et que l'eau ça plait à tout le monde même qu'on appelle cela l'hydrotropisme. Ceci dit je doute d'être un jour maire de Falaise mais je préviens déjà les falaisiens qu'avec moi ça chierait et qu'ils seraient obligés de mettre des fleurs à leurs balcons et des belles de toutes les couleurs en plus pas des trucs pouilleux !

Et puis si j'étais maire de Falaise, je crois que j'aurais porté l'armure du duc Guillaume rien que pour présider la cérémonie destinée à pendre l'ABF (architecte des bâtiments de France) qui a présidé à la restauration du château parce que j'ai rarement vu une merde pareille. Le château est magnifique mais ce gougnaffier sans doute inspiré s'est cru obligé de coller une poterne en béton armé juste devant. Et si vous avez le malheur de dire au mec qui vend les billets pour le visiter que c'est vraiment laid, il vous balance un speech appris par coeur comme quoi le béton en tant qu'élément brut ne dépare par sur la pierre elle-même et que les deux s'inscrivent dans une logique de construction de forteresse médiévale. En fait, et je ne suis pas le seul à le penser, c'est vraiment très laid !

Ce qui est aussi très laid mais pire que cela même, c'est l'aspect muséographique des lieux. Je crois que de nos jours, on dit comme cela quand on a quelques lettres et qu'on a un peu lu Télérama et les Monde. Bref, vous entrez et là où vous imaginez voir un logis médiéval de l'époque de Guillaume, vous entrez chez les fous. Dans la première pièce, vous avez de grands échiquiers et des tas de trucs étranges. Alors certes comme je suis cultivé, je sais que l'échiquier était le nom de la cour itinérante ds ducs de Normandie mais là, ces grands plateaux de bois sont incongrus. De plus, le gonze qui nous a vendu les billets nous avait aussi filé des écouteurs mais le commentaire était tellement chiant que j'ai fini par le mettre en collier pour ne plus entendre les bouffissures historico-prétentieuses qu'on m'assénait. 

Sinon, rien à dire, le château est chouette. Dommage qu'ils aient collé cette merde de poterne en béton moche juste devant. Bon sinon, le soir on est allés à Caen vu qu'il y a une super voie rapide qui met Caen à une demie-heure de Falaise. Et puis, faut bien le dire, Caen by Night, c'est plus sympa que Falaise ! Et puis à Caen y'a des fleurs, des tas de fleurs notamment devant l'Abbaye aux hommes (la mairie actuelle) tandis qu'à Falaise, y'a pas une seule fleur ! 

Citation du jour :

"Dans le château de Falaise, quand on entend un commentaire culturel, on a envie de sortir son flingue" (généralement attribuée à Goering mais il parait que c'est faux)


09 août, 2012

Les portes de la Normandie !

Bisous de Boston :)))

Mon épouse a voulu voir le château de Guillaume le Conquérant à Falaise en Normandie alors aussitôt dit aussitôt fait, une fois les bagages prêts nous sommes partis. D'ailleurs vu la capacité du coffre une fois le toit rentré à l'intérieur, les bagages ont été vite faits ! Et puis, à la guerre comme à la guerre, je me suis dit que j'emmènerai peu d'affaires de rechanges et que j'achèterai mes slips sur place. Ca me fera une jolie collection de slips de nos provinces vu que l'on compte se balader dans différentes régions de France. Tandis que naguère certains collectionnaient les petites cuillers dont le manche s'orne du blason des villes traversées ou d'autres les petites poupées en costumes typiques, moi je me lance dans le slip régional !

Et puis, moi qui vous parlais d’ethnologie dans le message précédent, quel plaisir quand on est parisien de pousser la porte d'une mercerie de province parce qu'il s'y a bien des endroits qui ont disparu de chez nous, ce sont bien ces boutiques ! Et si mon épouse est gentille, en m'achetant un slip (voire un paquet si la mercière est sympa), j'offrirai à mon épouse un bel ouvrage qu'elle pourra faire cet hiver devant la cheminée. Ces merceries de campagne proposent toujours des canevas ravissants. Je ne sais pas si mon épouse préférera une tête de berger allemand ou une petite bergère et ses moutons, je ne me suis pas encore décidé !

Partis pas trop tôt parce que je ne suis pas du matin, une fois le régulateur de vitesse bloqué à la vitesse faramineuse de cent-dix kilomètres-heure, nous voici parvenu à l'heure du déjeuner aux portes de la Normandie à Verneuil-sur-Avre. Je réalise soudain, moi qui ne connaissais plus que les grands espaces américains, que la France n'est pas un grand pays et qu'en cent bornes on est déjà ailleurs ! 

Comme il faut bien déjeuner, plutôt que d'honorer de notre clientèle une auberge typique telle que l'on en voit plein sur le bord de la route avec leurs colombages et leurs menus touristiques, nous choisissons un tout autre établissement ! Effectivement, avisant une enseigne totalement incongrue sur le bord de la route, je pile faisant hurler les quatre disques de ma monture (en fait c'est pas vrai parce qu'il y a un ABS, mais je dis ça juste pour les férus de mécanique) pour amorcer ensuite un demi-tour parfait sur la N12 et m'arrêter sur le parking passablement envahi de mauvaises herbes du Tom's American Canteen !

Faut dire qu'en pleine Normandie, ça a de la gueule ce drapeau américain qui claque et cette promesse de bons hamburgers saignants accompagnés de frites fraîches et d'un Coca bien frais. Et puis, ça aurait fait trop touriste de bouffer à l'hostellerie du Lion d'Or (il y a forcément un restau de ce nom dans le coin) pour manger de la cuisine normande. D'abord, si je veux manger du camembert et boire du cidre, je n'ai pas besoin de me taper la N12, vu qu'il y en a à Paris ! Et puis, cette enseigne incongrue laisse augurer de bonnes rencontres et j'ai déjà hâte de voir la tête de l'hurluberlu qui a osé implanter un tel truc !

Et bien, nous ne sommes pas déçus puisque le patron en personne, celui qui doit s'appeler Thomas vu le nom du restaurant, ne se fait pas prier pour nous narrer sa vie aventureuse au pays de l'oncle Sam. Et c'est parti pour Ditroyte, Tchicago, le middeul-ouest et Los Angilesse et tutti quanti ! Le gonze a vécu partout, a tout fait, tout vu et tout connu pour finalement échouer à Verneuil-sur-Avre. Putain de destin tout de même, à deux doigts de niquer Bill Gates pour se reconvertir dans le hamburger normand ! 

A un moment on se demande si le mec n'est pas mytho, s'il n'est pas en fait né à Montluçon dans l'Allier et si sa connaissance des States ne se borne pas à la discographie de Dick Rivers ! En tout cas son english est super fluent mais peut-être qu'il a répété le numéro, on ne saura jamais. En tout cas le lieu est étonnant et la bouffe excellente pour un prix province ce qui pour les riches parisiens que nous sommes n'est pas peu dire ! Et puis on aura échappé au menu touristique de l'Auberge du Cheval blanc (juste à cent mètres de l'Auberge du Lion d'or).

Bref si vous passez par Verneuil-sur-Avre, offrez vous l'Amérique pour quinze euros par personne (et à ce prix là c'est royal). Et si vous croisez Tom, dites-lui que vous venez de la part du gentleman who drived a german convertible in august 2012 ! Bon, comme je suis un peu taquin, je n'ai pu m'empêcher de prendre en photo l'entrée du restaurant pour faire une joke à Lapinou et à Laurence. C'était blanc avec un drapeau ricain et y'avait écrit Tom's américan canteen et le tout se détachait sur un ciel bleu immaculé. Alors j'ai sorti le iPhone (j'aurais bien pris un Samsung mais avec ma clientèle je ne peux pas) et j'ai pris une photo !

Et mon épouse qui est perverse m'a rappelé de faire gaffe au décalage horaire. C'est ainsi que le soir vers vingt-deux heures, Lapinou et Laurence ont reçu une belle photo par MMS avec la légende "bisous de Boston" ! Ce qui est bien c'est que mon épouse et moi, on ne vieillit pas, on s'amuse d'un rien. 

Et puis on a repris la route en direction Falaise mais que par les départementales parce qu'au dessus de cent-dix kilomètres/heure en cabriolet ce n'est pas très agréable et que je n'avais pas envie de remettre le toit vu qu'on ne roule pas en cabriolet pour ne pas en profiter. Et là on a traversé de supers beaux petits bleds même qu'à chaque fois je me disais que c'était vraiment mignon mais qu'en même temps je me demandais de quoi vivaient les gens. Je me suis dit que puisqu'on était en Normandie et plutôt dans les terres, ils devaient vivre de la cueillette des pommes et de la vente de fromages (camembert, livarot, pont-l'évêque, etc.). 

On est arrivé à Falaise !



06 août, 2012

Vacances !

Hôtel de charme !

Voici venu le temps des vacances ! Cette année compte tenu de la santé de ma belle-mère, on reste dans le coin parce qu'il ne doit pas être évident de trouver un San Francisco - Bastia ! Donc, même si l'on a rien prévu comme à chaque fois, on restera en France. Et je suis sur que l'on sera ravis et que mon épouse et moi-même sortirons une énorme platitude du genre "on a beau dire, c'est tout de même beau la France". Peut-être que si nous sommes en forme, on pourrait se laisser aller à un "c'est vrai que c'est beau partout la France" et peut-être que si on est vraiment bien partis, on commettra un "on a beau dire, on va chercher bien loin ce qu'on a portée de main" ou encore "dire qu'on a le record du nombre de touristes et qu'on va ailleurs !".

Je suis sur que si l'on se balade dans les belles provinces de France, je penserai à mes nombreux patients venus de ces confins. Je verrai ainsi en vrai ces villes et villages aux noms typiques dont ils me parlent si souvent. Cela me permettra à mon retour d'être plus authentique, plus empathique, de mieux partager encore avec eux. Simplement parce que j'aurai vu de mes yeux vu ce qu'ils voient, mangé ce qu'ils mangent, parlé avec les indigènes du cru, vu les costumes locaux aux couleurs chatoyantes dont ils se parent sans doute et tout un tas de choses dont l'ethnologue en herbe que je suis se régale déjà !

Je vous dis donc à très bientôt même si j'emporte un ordinateur au cas où j'aurais envie de commettre un petit billet de temps en temps. Mais ne connaissant pas bien les prestations hôtelières de notre pays, je ne suis pas sur que le wifi soit si courant que cela. Parce qu'on a beau toujours opposer hôtels de charme et chaines hôtelières, je sais trop bien que le charme dont il est question n'est souvent qu'un vain mot pour excuser les piètres prestations proposées à la clientèle ! Alors les vieilles pierres, les poutres apparentes et le toutim, ça ne remplace pas une conciergerie et un room-service ouvert H24, ni une piscine chauffée et une connection wifi !

01 août, 2012

Faux diagnostic !

Luc Jouret, médecin et fondateur de l'Ordre du temps solaire !

Un type est venu me consulter tandis qu'il était près de s'écrouler sous l'angoisse. C'était la dernière ligne droite, un peu plus et il claquait comme un cheval fourbu qu'on a trop fait courir. Comme il était venu directement sans passer par un médecin et que c'était moi le maître d'oeuvre du projet, je l'ai vite envoyé chez un praticien pour se faire prescrire des petites pilules magiques. Il y a des risques qu'il ne faut jamais courir surtout dans les cas d'angoisse et je n'ai rien contre les médicaments. Je me suis ensuite concentré sur ses sujets d'angoisse. C'est assez simple l'angoisse parce que même si cela fait des ravages, l'angoisse est toujours actuelle !

On a passé en revue tout ce qui n'allait pas du tout ou pas très bien dans sa vie. La gonzesse, le logement, le boulot, la famille, et la tête alouette ! Dans la famille, le gros morceau c'était le petit frère schizophrène. Comme mon patient est du genre mec sérieux à n'abandonner personne sur le bord de la route, l'avenir du frérot l'inquiétait.

On a sérié les problèmes et on a finalement parlé du petit frère. Afin de mieux comprendre le cas, j'ai posé des questions. Parce que même si je ne pensais pas le voir un jour, mieux circonscrire la personnalité du petit frère me permettait éventuellement de mieux aider l’aîné à le prendre en charge. Alors j'ai posé des questions classiques. Et comme je trouvais que les réponses qui m'étaient faites ne cadrait pas avec ce que je connaissais des schizophrènes, j'ai juste demandé si le frérot avait un côté bizarre. Et là l’aîné s'est récrié et m'a assuré que le gamin n'avait rien de bizarre et qu'il était très sympa et très cool et que même si certains de ses comportements étaient gavants (jeu, prodigalité, etc.), ça n'en faisait pas un type bizarre pour autant.

C'est là que j'ai marqué un temps d'arrêt pour expliquer à mon patient que si son frère n'était pas un peu spé, un peu zarbi ou étrange, il y avait peu de chance qu'il soit schizophrène à moins de parler de sphère schizophrénique. J'ai alors poursuivi en lui expliquant que diagnostiquer une schizophrénie n'était pas toujours facile mais que le meilleur prédictif était justement ce côté bizarre que l'on nomme dans le on jargon la discordance. Bref, c'est compliqué la schizophrénie et puis ce n'est pas spécialité. Parfois, j'en vois qui se glissent dans les mailles du filet et qui sont envoyés par des médecins. Justement parce qu'ils ne délirent pas, et qu'ils sont à peu près correctement socialisés, le diagnostic n'est pas posé.

Là le grand frère a été étonné et m'a dit que ce diagnostic avait été posé par un psychiatre d'un super hôpital parisien ! Et là, j'ai rétorqué que les médecins étaient comme les plombiers ou les cuisiniers, et que le diplôme ne changeait rien à l'affaire : il y en a des bons, des moins bons et des mauvais. Le problème c'est qu'on parvient toujours plus facilement à mettre un doute un plombier qu'un médecin parce qu'il est plus courant qu'un médecin se la raconte ou impressionne qu'un plombier. Et encore, même un plombier peut vous entuber s'il sait s'y prendre en jouant l'expert. En psychologie sociale on appelle cela l'influence sociale et cela a été éminemment étudié.

Alors le grand frère m'a expliqué que le petit avait été amené d'urgence suite à une TS qu'il avait faite pour une histoire de gonzesse. Et donc ? Si chaque fois qu'un mec tente d'en finir pour une gonzesse on devait lui coller l'étiquette de schizophrène, ça ferait bondir les statistiques épidémiologiques. Jusque là, je ne sais pas, ça peut-être de la schizophrénie ou pas ou autre chose comme un trouble bipolaire. Et puis de quelle fille s'agissait-il, de quel type de relations, etc. ? Parce que dans certains cas, pourvu que l'on soit très sensibles et que l'histoire que l'on vit soit dramatique, la TS n'est pas illogique même si c'est déplorable.

Bref j'imagine un jeune de vingt ans arrivant en crise à l’hôpital, avec un bon gros syndrome de confusion mentale et zou, on ne cherche pas forcément plus loin, on colle un diagnostic poubelle et pour le coup celui de schizophrénie fait bien l'affaire puisque c'est assez abstrait pour coller comme un gant à tout et n'importe quoi, on file des neuroleptiques parce qu'à défaut d'être adapté, ça défonce tellement le patient qu'on est sur qu'il sera tout de même guéri pour un truc que l'on n'avait pas vu et hop, au suivant ! Ensuite, une fois la crisé passée, on adapte un traitement moins invalidant et on poursuit.

La semaine suivante, mon patient ayant lu des tas de trucs sur la schizophrénie a convenu que cela ne cadrait pas du tout avec son frérot. Il m'a demandé si je voudrais bien le recevoir et si je pourrais savoir s'il était schizo ou non. Je lui ai dit que cela ne m'ennuyait pas et qu'il n'avait qu'à m'amener la bête parce que parfois je suis un vrai maquignon et que j'aime bien voir le bestiau sur pieds. Et comme j'aime bien me la péter, j'ai cru bon de lui dire que si je n'étais pas en forme, il me faudrait deux minutes pour rendre mon verdict mais que si j'étais en forme, je lui dirais en trente secondes. Bien sur la prise de neuroleptiques pouvait altérer mon jugement et je le sais.

La semaine d'après le grand et le petit se sont pointés à mon cabinet et effectivement le petit n'avait rien de bizarre du tout. On s'est serré la main, je lui ai dit bonjour Maurice moi c'est Philippe (il ne s'appelle pas Maurice mais c'est pour cacher son identité, voyez comme je suis malin). Il m'a répondu que bonjour Philippe, moi c'est Maurice je suis ravi de vous rencontrer (en revanche je ne prénomme réellement Philippe). J'ai ouvert la porte sur rue, on a traversé la cour et on est monté à mon cabinet au deuxième étage. Et là, soucieux de ménager un effet théâtral parce que je suis un peu joueur, ou narcissique ou peut être même un peu hystérique voire pétasse et comédien, je n'avais pas encore ouvert la porte que je me suis tourné vers lui pour lui dire "au fait j'ai une bonne nouvelle, je crois vous n'êtes pas schizophrène".

Là, imaginez le mec qui se traîne ce diagnostic comme un boulet depuis quinze ans ! Et bien d'un seul coup vous lui ôtez un poids énorme. Il m'a demandé si j'étais sur et je lui ai répondu qu'à priori s'il était schizophrène alors moi j'étais socialiste (ce qui n'arrivera jamais). Et pour être plus sérieux, je lui ai demandé s'il se trouvait bizarre et il m'a répondu que non que personne ne l'avait jamais trouvé bizarre et que même s'il se sentait des affinités avec ce que l'on nomme les artistes et qu'il n'était sans doute pas aussi carré qu'un ingénieur, il n'était pas bizarre pour autant. Le pire c'est que lorsqu'il m'a raconté ses visites à l'hôpital, il se trouvait toujours mal à l'aise, déplace au milieu des gens étranges qui peuplaient la salle d'attente. Sans doute que son seul tort a été de ne pas parler de cette impression à son psychiatre. 

On a pris un café dans mon cabinet et je l'ai interrogé sur les trucs un peu spés qu'il avait pu faire dans sa vie depuis quinze ans et finalement tout s'expliquait autant par l'angoisse, la pression familiale et sociale que par le diagnostic de schizophrénie ou un autre. Et comme je suis un mec sérieux tout de même je lui ai dit de ne surtout rien toucher à son traitement et qu'à la rentrée s'il voulait poursuivre avec moi, je lui fournirai des adresses de psychiatres que l'on m'avait chaudement recommandés qui lui donneraient un avis autorisé bien plus pointu que ma seule impression.

Bref, certains psychiatres sont parfois à la médecine ce que le Canada Dry (célèbre boisson de ma jeunesse) était au whisky : ça ressemble à de l'alcool, c'est doré comme l'alcool mais ... ce n'est pas de l'alcool. Et encore, peut-on les blâmer quand on sait le nombre effarant de patients qu'ils doivent  recevoir en plus des urgences et des hospitalisations à gérer ?

Mais finalement le plus fou dans tout cela n'est pas qu'il y ait de bons et de moins bons psychiatres, ça on le savait, c'est le lot de toute profession. Le pire c'est que des parents face à un tel diagnostic se rangent à l'avis du médecin sans demander un autre avis. Ça c'est du conformisme social !

A titre de référence, moi pour faire une salle de bain, j'ai demandé trois devis et croyez-moi se faire arnaquer sur le prix de travaux ou avoir un meuble mal monté a moins de conséquences que d'avoir un fils diagnostiqué schizophrène peut-être à tort ! Mais je suppose que c'est générationnel. Fut un temps où la parole du curé, de l'instituteur et du médecin avait valeur d'oracle !

Alors on ne le répétera jamais assez, ce n'est pas parce que ça a une belle plaque en laiton sur une porte, ou des galons ou des tas de diplômes d'état que ça a toujours raison ! Deux avis valent mieux qu'un ! Et toc voilà !

Il ne s'agit évidemment pas de jeter le discrédit sur une honorable profession mais simplement de rappeler qu'avoir un esprit critique n'est pas un défaut. 

Général Gamelin, le héros de 1940 !