28 février, 2009

Linké ?!

Putain il n'y en a que six ! Il en manque une ! Sinon, euh ça aurait fait "sept chaines" pour "sept liens" ! Pas con non ?

Lorsque dans un commentaire sur l'article précédent, H16 m'a dit qu'il m'avait linké, je n'ai rien compris. Bon, d'accord je sais ce qu'est un "link" mais de là à savoir ce que voulait dire "être linké", il y avait un pas.

J'avais donc été linké ? Et donc ? Je suis donc allé voir son dernier article où j'ai appris que des blogueurs s'amusaient à choisir sept liens. H16 explique donc :

"Le principe est le suivant : on cite 7 blogs qu'on apprécie et ceux qui sont cités doivent à leur tour citer chez eux 7 blogs qu'ils apprécient. C'est simple, carré, et de proche en proche, on se fait fort d'arroser tout le net. Évidemment, ceux qui ne linkent pas à leur tour alors qu'ils ont été inclus sont promis, comme il se doit dans toute chaîne internet contenant ou pas l'histoire poignante d'un malade en phase terminale, à un avenir capricieux dans lequel les furoncles, les pellicules et le plomb fondu dans la gorge ne sont pas à exclure. En toute amitié, bien sûr."
Bon alors déjà, maintenant que je sais ce qu'est "être linké", autant vous dire que je suis vachement fier. Parce que si j'ai une bonne audience, personne ne parle de moi, ce qui fait que j'ai un classement de merde sur tous les sites répertoriant les blogs. Il faut dire que ces crétins se basent uniquement sur le nombre de liens générés par un blog. Et là, c'est sur que compte-tenu de ce que j'aborde ici, je ne risque pas d'être cité souvent.

En plus, c'est sympa d'être cité par H16 parce que c'est un blog que j'apprécie beaucoup (slurps, slurps). Je lis toujours avec plaisir ses excellents articles d'une drolitude absolue et je vais même jusqu'à lire les commentaires qui y sont associés et même que parfois je me dis que tous ces commentateurs dithyrambiques sont des sacrés lécheurs de boules ! Moi, je n'ai jamais osé commenter parce que je me sens indigne de le faire, je trouve qu'un misérable vermisseau comme moi, n'a pas à laisser sa trace immonde sur un aussi bon blog que cela de H16 (slurps, slurps, slurps). A ce propos, c'est El Gringo qui m'a fait connaitre ce blog !

Alors, puisqu'il me faut citer sept blogs, je vais le faire. C'est assez chiant à faire puisque comme on dit dans mon boulot : "choisir c'est renoncer". Pff, donc je me sens comme un puceau de la Star Académy qui doit choisir un copain au risque d'en renvoyer un autre dans les limbes de l'anonymat.

En plus, derrière ma façade de brutasse revenue de tout, je suis plutôt porté sur l'affectif. Alors, je suis capable de choisir des blogs de moins bonne qualité simplement parce que j'aime bien les gens qui les rédigent. Je suis comme cela, je suis un peu bête. Ayant dit cela, les gens dont j'aurai chois les blogs pourront ainsi se dire : "ce connard me linke mais il pense que je fais de la merde". C'est vrai que je suis un peu maladroit.

Et puis, c'est chiant de choisir ! Je déteste choisir ! J'étais fait pour vivre en URSS : paire de pompes unique, costume unique, etc. Là, j'aurais été heureux ! Face à deux choix A et B, je m'embrouille et je me perds. Je me dis que je vais prendre A mais que B est bien aussi. Alors, je me dis que finalement c'est B que je choisirai tout en admettant que A avait aussi des avantages. Je tente de raisonner et de me faire une sorte de matrice multicritères mais cela ne m'apaise pas. Donc à la fin, je demande toujours à mon épouse : "Dis à ma place, tu choisirais A ou B" et je fais ce qu'elle me dit. En bref, je vis sous une tutelle très confortable ce qui me faut des "tu ne veux jamais décider". Ben non justement je déteste cela !

Or là, il faut choisir et mon épouse ne me sera d'aucun secours puisqu'elle ne lit aucun blog. Je ne sais même pas si elle sait que cela existe. Je devrais donc choisir par moi-même. C'est vachement difficile. J'ai un peu peur de vexer les gens. Je me mets à leur place ! Moi, si je n'étais pas choisi par quelqu'un d'aussi bien que moi, je ferais la gueule !

Je pourrais refuser de choisir mais alors là, on me traiterait de munichois ! Et ça, je n'en ai pas envie, ça fait un peu couilles molles. Devenir le Daladier des blogueurs n'est pas ce que je recherche. Alors, je vais choisir puisqu'il le faut ! Ce qui est chiant c'est que mon thème astral m'indique que j'ai Mars en Balance, ce qui est la pire position qui soit ! Mars, c'est le Dieu de la guerre et le signe de la balance, ce serait plutôt un signe féminin et délicat versé dans la demie-mesure et la délicatesse ! En gros, je serais astrologiquement une sorte de boxeur poids lourd condamné à vivre dans un magasin vendant du cristal ! Putain quelle souffrance !

Bon, alors il faut que je choisisse tout en précisant bien que si vous ne figurez pas dans les sept liens que je mets, ce n'est pas parce que je ne vous aime pas mais simplement parce que ce jeu idiot exige que je n'en mette que sept. Parce que moi, je suis le genre de mec qui s'entend avec tout le monde. Parfois, mon pote Olive, celui qui est riche et roule en Alfa-Roméo bleu irisé avec intérieur en cuir rouge (burps), me dit que je bouffe à tous les râteliers. Ça, c'est parce qu'il est jaloux de ma capacité innée à créer des liens avec des tas de gens différents.

Bon, alors voilà puisqu'il faut choisir, je vais choisir. Bon, depuis que j'ai commencé à rédiger ce loooong article, j'ai échafaudé plusieurs hypothèses ! Aucune ne me convient puisque chacune d'elle a ses avantages et ses inconvénients. Moi, je cherche la solution idéale, le truc en or qui puisse contenter tout le monde en me contentant moi. Et la solution idéale n'existe pas. D'ailleurs je répète toujours à mes chers patients que chercher la solution idéale est la meilleure manière de souffrir !


Alors, voilà mon classement !

Dans le TOP3, les gens que je connais personnellement :

1 - Annablog : c'est le type même du blog où l'on apprend rien du tout , mais alors rien, que dalle ! J'y débarque avec mes gros godillots et je me laisse happer par la prose de la comtesse. C'est fin et délicat et je ne m'en lasse pas même si je la trouve terriblement fainéante car sa prose est rare. J'admire la facilité avec laquelle elle parvient à se faire passer pour une fille stupide. En fait, elle et moi, on fait l'inverse. Tandis que brillante, elle s'évertue à se faire passer pour une crétine naïve, moi gras et lourd, je tente de me faire passer pour un mec intelligent ! Et puis, rajoutons qu'elle est très jolie ce qui ne gâte rien. Ca nous change des geeks à lunettes et je la nomme aussi pour cela.

Et pourtant Dieu sait si je n'aime pas les blogs féminins. Généralement, soit c'est girly et aussi intéressant que Elle, quelque soit le sujet traité. Soit c'est trop, trop tout, trop masculin comme si ces dames s'amusaient à faire un concours de bites avec nous. Tandis qu'avec la comtesse, c'est juste comme il faut. Un vrai Bosenderfer, aussi à l'aise dans les aigus, les médiums que les graves. On sent qu'il y a des chevaux sous le (joli) capot mais la cavalerie sort bien.

2 - Misandrie : très beau blog roboratif tenu par El Gringo, traitant d'un sujet bien trop passé sous silence : le mépris porté aux hommes en ces temps troublés. Dommage que cette grosse feignasse de Gringeot n'y écrive plus car ses articles étaient toujours bien argumentés. Vous me direz : pourquoi citer un blog sur lequel aucun article n'a été écrit depuis plus d'un an ? Reportez-vous à mon article précédent ; j'aurais peut-être besoin de sa camionnette, il était normal que je le cite !

Idem que pour le blog précédent, je ne me lasse pas d'imaginer que ces textes ciselés et bien argumentés aient pu sortir de la grosse tête de brute du Gringeot et être tapé avec ses gros doigts musclés ! Je suis sur qu'il a un clavier spécial avec des touches en béton sur lesquelles sil tape avec les poings ! Comme quoi, on peut être culturiste et disposer d'un bel esprit. Soulever de la fonte et étrangler des gens de ses mains ne rend pas forcément con !

3 - Esquisses politiques : normal que je mette ce blog puisqu'il est aussi rédigé par un excellent ami pour qui j'ai le plus profond respect. Dire que je suis un grand fan de ses écrits serait mentir. Je préfère l'entendre parler que de lire sa prose. Pourtant depuis qu'il a compris que la forme était aussi importante que le fond, je suis devenu un lecteur fidèle. Et puis je suis content qu'il ait enfin décidé de justifier ses paragraphes. Avant, j'avais l'impression de lire un samizdat de quelque obscur théoricien politique planqué dans une soupente en attendant la révolution. Enfin, je suis content parce que grâce à mon "linkage", il va voir ses misérables statistiques d'audience exploser et il comprendra que la patron : c'est moi !

Enfin, je trouvais important de citer quelqu'un qui puisse être encor eplus orgueilleux que moi et en plus sans en souffrir ! Tandis que je tente de m'amender, de dissimuler ma vanité sous des oripreaux de fausse humilité, Sylvain assume ce qu'il est ! Bravo !

Les autres :

4 - H16 : bon les âmes mal intentionnées pourraient imaginer que c'est du léchage de boules ou un prêté pour un rendu simplement parce qu'il m'a linké, se tromperont lourdement. Pour que je fasse du léchage de cul, ce que je sais faire, il faut que cela en vaille la peine ! J'aime tout simplement beaucoup la prose de H16. On a un point commun tous les deux : on se branle de pas mal de choses. J'adore la virtuosité avec laquelle il déboulonne les statues de ces trous du cul de politiciens, et la maestria avec laquelle il leur ôte toute dignité ! C'est une œuvre salutaire que celle de H16. Je suis bien plus puissant que lui mais je lui reconnais plus d'élégance. Il boxe à la vénézuélienne, tout en finesse et c'est très beau.

Lorsque je lis le Parisien, confronté aux âneries perpétuelles de nos dirigeants, je me dis que ce bon h16 a une matière inépuisable ! Souligner la connerie des élus est décidément un putain de bon créneau ! Et puis, j'aime bien son libéralisme, il est cool. Même s'il flirte souvent avec l'économie, on n'est jamais noyé dans des arguties de boutiquier âpre au gain !

5 - Le grand Charles : ce serait un mix entre H16 et moi (putain que j'aime parler de moi-même quand je parle des autres. Je ramène tout à moi hein ???). C'est un amalgame entre l'élégance de H16 et l'effroyable lucidité du capricorne que je reconnais bien souvent dans ses écrits. Je regrette qu'il n'écrive plus beaucoup. J'aime bien son ton décalé et un peu hors du monde. Parfois ,j'ai l'impression que le seul système qui trouverait grâce à ses yeux, ce serait celui qu'il dirigerait. Manque de pot, il est né trop tard, j'étais là avant. Avant qu'il y ait un Charles XI, il y aura un Philippe VII (Ouah j'ai encore parlé de moi !).

6 - Le bal des dégueulasses : comme je susi capricorne, ce que vous savez puisque je vous le dis cent fois par article, je n'ai jamais aimé les jeunes. Le jeune est bête ! En revanche, le petit jeune qui rédige ces billets me surprend vraiment. D'une part, je trouve sympa de ne pas être le seul surdoué mais de savoir qu'il existe des gens presque aussi intelligents que moi (encore parlé de moi ouaiiiis !). Enfin, j'apprécie son courage. A une époque où tous les jeunes sont des ânes toujours prêts à hurler avec les loups, je trouve rassurant qu'il y ait des petits gars comme lui. Si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, je n'en admire pas moins son courage et son intransigeance !

Il nous rappelle à nous Catholiques que Dieu n'est pas seulement amour et miséricorde mais aussi colère ! Il y a un peu du Léon Bloy en lui et cela tombe bien parce que c'est un auteur que j'apprécie même si je pense que le Prozac ou l'Effexor auraient pu beaucoup pour lui !

7 - Les petits gars sérieux : alors là, il s'agit de la bande du réseau dont je fais partie : LHC. Le fait qu'ils soient placés en dernier n'indique pas que ce soit la place que je leur réserve, parce que je les lis souvent. J'ai tapé un peu partout dans la liste des blogs proposés par ce réseau, mais j'en suis resté à ceux de Lomic, un gars simple, intelligent et sympa et de Romain, un djeun assez couillu ce qui est assez rare à notre époque où un mec comme Cali parvient à vendre des disques et à persuader que ce qu'il dit mérite d'être entendu.

Voilà donc mes sept choix. Bon, si je voulais me la péter un peu comme mon cher et estimé confrère Rubin, je dirais qu'il me fut difficile de choisir parce que je lis aussi beaucoup de blogs. J'en lis en français, en anglais, en espagnol, en allemand et même en suédois depuis que j'ai commencé à l'apprendre chez Ikéa et en lisant le manuel de ma Saab ! Alors putain, si certains lisent 250 blogs par jour, moi j'en lis 2500 ! Si ! Et en plus j'en lis de passionnants, de très techniques, des compliqués, des blogs d'érudits qui m'apprennent des choses. Mais bon, ce n'est pas pour autant que j'allais les nommer.

Alors l'exercice que je viens de mener à bien s'est avéré difficile. J'espère avoir dans le mesure de mes faibles moyens et compte tenu de mon intelligence limitée, avoir répondu à peu près correctement à la demande du sieur H16.

En tout cas, ne comptez pas sur moi pour citer un blog qui ne m'a pas mis en lien !

26 février, 2009

Lubie !

Ca ressemble à une Lotus mais ce n'en est pas une !

Putain, j'ai honte de moi ! Une vraie gonzesse ! Alors que j'ai des tas de trucs à faire, des trucs sérieux, je suis comme une donzelle face à une paire de chaussures aperçue dans une vitrine ! Si Jung avait su un jour qu'une puissante anima, pourrait transformer un être comme moi en jeune fille hystérique, il aurait eu honte de sa théorie des archétypes !

J'ai de nouveau une lubie ! Enfin bon, c'est toujours la même. Et pourtant on ne peut pas dire que j'use beaucoup ma RJ49. Elle est là, garée dans ma cour et il me suffit de la regarder pour être heureux. Quant à la conduire, je le fais rarement. Tout le monde me demande si on m'a sucré mon permis et je réponds que non. Je trouve que c'est vraiment le luxe suprême que de posséder ce genre d'engin quand on a tous ses points !

Pourtant en furetant j'en ai trouvé une autre. Une belle toute bleue encore plus moche mais en plastique aussi. On croirait un jouet dessiné par un traumatisé crânien sortant d'un long coma. Elle est donnée en plus. Si cela ne tenait qu'à moi, je l'achèterais tout de suite. En plus, c'est une marque quasi inconnue, le truc introuvable qui vaudra sans doute des milliers de dollars dans dix ans !

Mais bon, mon épouse trouve qu'une voiturette c'est déjà suffisant. Non qu'elle soit contre, je fais encore ce que je veux. Mais bon, quitte collectionner des merdes inutiles, elle préfèrerait que je donne dans le porte-clefs, ça prend moins de place. Ou alors, parfois elle me dit : "pourquoi ne fais-tu pas un herbier comme ton ami El Gringo ?". Un herbier moi ? Pff, n'importe quoi ! Bon, c'est sûr que face à lui, je n'ai jamais osé lui dire que son herbier c'était un passe-temps de peine-à-jouir parce qu'il est très fort mais, c'est quand même ce que je pense. La voiturette c'est plus classe, c'est un vrai truc d'homme !

Bon, et puisque je parle d'El Gringo. Si j'achète cette voiturette, il va falloir que je le mette à contribution. Parce qu'il peut avoir une super camionnette gratos ! En plus il est doué en mécanique et bourré de ressources. Quand vous avez une daube volumineuse et lointaine à rapporter, El Gringo c'est le mec idéal. En plus il est sympa, on peut tailler la route en papotant. Sauf que la dernière fois, il m'a volé le verre cadeau du Mc DO.

Je vais réfléchir à tout cela ! Déjà que la RJ 49 est un vrai piège à gonzesses, celle-là je ne vous dis même pas ! Si je l'achète, je risque de me retrouver péteux dans un commissariat à raconter à un sous-brigadier goguenard comment j'ai été violé par dix top-models !

On admirera le cadrage de la photo !

Laurence s'en-va-t-en-guerre !



Hier, c'est une Laurence en colère que j'ai au téléphone ! D'habitude très calme, avec un ton monocorde proche de la diction de Droopy, Laurence n'est pas la même : elle fulmine et tempête ! Et tout cela, parce qu'elle a écouté France-Infos, chose que je me garde bien de faire !

Il faut dire, qu'elle vient d'apprendre que son identité était menacée ! A une époque, où tout le monde se lève pour dénoncer le risque de disparition d'une tribu amazonienne dont on ne connaissait rien la veille, la Lorraine risque de disparaître mais personne ne dit rien ! Et où sont-ils ces cons d'artistes, acteurs et autres professionnels de l'indignation ! Putain on ne les voit pas !

Considérées comme trop petites, nos chères régions trop nombreuses devraient passer de 22 à 15. C'est ce que recommande la commission Balladur, du nom de cet ex-premier ministre fringant dont tout le monde se souvient !


Alors ce qu'a entendu Laurence, c'est que la Lorraine, l'Alsace et la France-Comté seraient réunies au sein d'une région Grand-Est ! Rien que cela ! Faut-il être un âne d'énarque pour sortir de telles conneries ? A moins que compte tenu de son âge, il ait chanté "vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine" ? A force, tout le monde avait fini par parler d'Alsace-Lorraine ce qui est un tort puisque l'une et l'autre de ces régions sont fondamentalement différentes et ne peuvent pas trop se blairer.

Disons que d'après ce que j'ai saisi, pour la Lorraine industrielle, l'Alsace bucolique, c'est une sorte de Ploucland peuplé de gens qu'on ne comprend pas. Tandis que pour l'Alsacien, le Lorrain est forcément un ancien mineur alcoolique devenu chômeur trainant de bar en bar. Enfin, ce que j'en dis moi, c'est juste ce que j'ai pu comprendre, je ne prends pas parti. En plus avant de marier ces régions, ça aurait été sympa de faire en sorte que Nancy et Metz puissent déjà s'entendre parce que là non plus, ce n'est pas la joie ! C'est la guerre entre les 54 et les 57 !

Ce qui serait bien, juste avant que la Lorraine ne disparaisse (avec la Picardie d'ailleurs) dans ce maelström bureaucratique, ce serait d'envoyer une équipe d'ethnologues enquêter sur les us et coutumes lorrains. Ce serait trop con qu'ils disparaissent sans qu'on les ait jamais vraiment connus. Prenons, allez au hasard, Foug ! Dire que la croutonnade faouine était une spécificité lorraine, ça avait du sens ! Et le plat national lorrain, la quiche, elle va devenir quoi ? La quiche du Grand Est ? Putain, on aura l'impression de bouffer une spécialité sibérienne !


Moi qui ne suis pourtant pas lorrain, je suis plutôt de l'avis de Laurence : il faut se mobiliser pour empêcher la disparition de la quiche lorraine. Tout cela pour vous dire que Laurence ne décolérait pas après avoir appris cette décision absurde ! Je la sentais trépigner, elle parlait moitié français moitié dialecte faouin, qui est une sorte de vieux francique assez proche du picard.

Le 23 février 1766, la Lorraine devenait française ; en 2009 on prévoit de la faire disparaitre, dans l'indifférence générale, engloutie par la bureaucratie qui n'a que faire de l'histoire !

Si Balladur se prend prochainement un atémi vengeur dans le goitre par une naine masquée qui s'enfuira aussitôt dans une Renault Mégane 3 (finition ébéniste), moi je saurais d'où ça vient ! Parce que Laurence et monsieur Jean, ils sont cools mais faut pas trop les faire chier tout de même !

Quelle moqueuse cette Laurence ! Pff, moi je ne souscris pas !

Couple de serrage !


J'ai eu ma première moto à l'âge de 15 ans, c'était une Suzuki TS50. Celle-ci, je ne l'ai pas bricolée. Ensuite, parce que c'était mythique, j'ai eu un Zündapp KS 50, une petite bombe allemande qui roulait vite.

Bien sur comme tous les jeunes, je n'allais pas rouler à 45km/h comme un crétin : la loi je m'en branlais totalement. Tant et si bien que le moteur de la belle a été kité pour passer de 49,9cm3 à 65cm3. Fut rajouté un pot de détente de la mort et un un beau guidon qu'on appelait un Z-bar. Et comme j'avais un goût de chiottes, elle a été repeinte en violet métallisé tandis que les jantes à bâtons étaient recouvertes d'un doré du plus bel effet !

Elle tapait le 130km/h chrono du moins quand elle marchait. Parce que le petit deux temps avait tendance à consommer du piston. On appelait cela les serrages ! Ça chauffe, le piston se dilate dans le cylindre et tout se bloque. Alors on revient à pied et on se dit qu'on va mettre de l'huile de synthèse.

On mettait tous de la Motul, je crois que c'était de la "2300". Elle était adaptée aux hauts régimes et sentait bon. Encore aujourd'hui, quand je vois passer un petit con en scooter bidouillé, la bonne odeur de la Motul me replonge dans mon adolescence.

A cette époque, on ne s'embarrassait pas beaucoup. On se débrouillait pour avoir de la thune (merci papa, merci maman) et zou on courait chez le concessionnaire pour acheter le piston et les segments qu'on remontait. Et après, comme on était persuadés que plus on serrait fort, mieux c'était, on remontait le tout, culasse et bougie, en serrant les écrous sur les goujons comme des bourrins et bien sûr sans respecter l'ordre de serrage.

Alors, comme on travaillait comme des saligauds, on broyait les joints de culasse, on voilait la culasse, on niquait des goujons, on ruinait des filetages, etc. En bref la réalité nous a vite appris que la résistance des matériaux n'était pas prendre à la légère. Ce n'est qu'après qu'on a compris que pour remonter une culasse, opération débile s'il en est, il fallait respecter certaines choses. On a ainsi vite appris qu'on serrait en croix en respectant un ordre de serrage mais aussi un couple de serrage.

Le couple de serrage, c'est à dire la force avec laquelle on visse, est important. Quand c'est trop peu, ça crée une prise d'air, et ca carbure mal, voire cela ne démarre pas du tout. Mais quand c'est trop serré, le risque c'est de tout casser. Parce qu'un moteur ça chauffe, les métaux et alliages différents se dilatent et bougent alors il faut toujours un peu de jeu pour respecter la physique. Alors pour éviter les conneries et les casses ruineuses, on s'est vite équipés d'une clé dynamométrique. Et après on a compris que quand il fallait serrer à 15 daN.m, ce n'était pas 14 ou 16 !

Récemment, j'ai appris que les USA s'étaient jetés sur le secret bancaire suisse, bientôt suivis par l'Europe. Ça m'a rappelé l'époque où je bricolais ma moto ! C'est que le secret bancaire est encore une liberté inadmissible pour les états. Pensez-vous, limitation de vitesse, interdiction de fumer dans un restaurant, ça n'allait pas assez loin dans le contrôle du citoyen. Il fallait qu'on lui serre encore plus la vis. On prend la clé à pipe de 13mm, on l'ajuste sur le citoyen lambda et on serre, on serre à mort jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Non mais, il ne s'agirait pas de lui laisser la moindre liberté ! L'étanchéité entre le citoyen et l'état doit être plus que parfaite. Pour faire mieux, il faudrait sortir le poste à soudure !

A l'inverse, curieusement j'ai cru comprendre que voici quelques mois encore, ces mêmes états semblent avoir été moins enclins à contrôler les établissement bancaires. Là, le tour de vis était plus souple. On se contentait de mettre un petit tour de clé vite fait. Là, manifestement on s'en branlait un peu de l'étanchéité. On n'a pas voulu trop en faire. Bon, la thune s'est un peu évaporée et c'était prévisible.

Parfois quand j'observe la société, je trouve qu'il faudrait offrir une clé dynamométrique aux élus. Car soit, ils lâchent tout, ce n'est plus assez serré et c'est le bordel assuré. Soit au contraire, ils serrent bien trop fort et c'est l'explosion assurée à court terme.

La mécanique, c'est un truc qui semble con, parce que cela ne demande qu'un simple CAP. Mais bon, pour faire un bon mécanicien, il faut sentir les choses, comprendre comment les pièces interagissent entre elles et par la suite savoir choper de bons coups de mains. Avoir son CAP ne suffit pas !

J'ai vendu mon Zündapp voici bien des années. N'empêche que si je l'avais encore, je ne laisserais jamais messieurs Obama et Sarkozy remonter la culasse ! Parce que même si ça parait con à faire, faut un minimum d'intelligence et de doigté. Parce qu'une culasse mal remontée, c'est pas comme un fumeur ou un helvète menacé, ça vous pète à la gueule.

Pff, même pas de pot de détente, ni de carbu de 19 !!! Le nul !

23 février, 2009

Pervers narcissique ! Encore !

Aucun lien avec le texte mais j'aime bien les marcassins !

Voici bien des années, alors que j'étais encore juriste, j'ai passé des entretiens d'embauche dans une banque d'affaires. Je me souviens que le dernier ces entretiens avait été mené par un directeur régional qui m'était apparu comme la pire des pourritures. J'étais sorti de cet entretien totalement humilié, en me jurant qu'un jour il me paierait cela. Je me souviens que ce crétin féru d'astrologie m'avait dit en regardant ma date de naissance : "Ah capricornes ? Pas très rapides mais sérieux, c'est bien pour un juriste". N'ayant pour le moment rien de mieux, j'avais accepté de travailler pour lui en tant que juriste.

Je me souviens que dans notre service, il y avait un pauvre type d'une timidité effroyable dont le prénom était Jean-Philippe (JP) . Diplômé à l'époque du MSG de Dauphine, ce jeune homme aurait été plus à l'aise dans un service administratif. Mais, parce qu'il était bête ou méchant, ou peut-être les deux à la fois, notre cher directeur régional l'avait affecté à un poste où il serait en contact avec la clientèle. Pour ce crétin, adepte des méthodes à la dure, cela devait servir à forger le caractère de ce grand timide chez qui il avait tout de même noté des qualités.

Ayant mon bureau en face du sien, je me souviens d'avoir souvent entendu ce pauvre gars, balbutier au téléphone. De plus, il avait un tic : dès qu'il avait une conversation un peu tendue, il tenait le combiné téléphonique d'une main, tandis que de l'autre, il se remontait les chaussettes le plus haut possible. Ce type, quoiqu'intelligent et gentil, souffrait d'une vraie phobie sociale. J'imaginais que venir travailler devait être un calvaire. Mais l'autre salaud n'en avait cure.

Je me souviens d'une scène particulièrement cruelle. Le directeur régional était rentré dans le bureau de JP le timide, en laissant la porte ouverte pour que nous entendions tous, et l'avait copieusement insulté, lui reprochant son manque d'engagement et de courage, et le menaçant d'être licencié. De mon bureau en face du sien, j'avais remarqué JP n'avait pas répondu, encaissant les méchancetés coup sur coup. Il était rouge comme une pivoine, et je pense que si nous n'avions pas été là, il aurait fondu en larmes.

Et parce que notre directeur régional était une saloperie intégrale, il nous avait démontré ce jour là, toute l'étendue de sa perversité. Car, après l'avoir agoni d'injures, il s'était radouci avant d'expliquer à JP que s'il était dur avec lui, c'était pour son bien. Puis, avant de quitter son bureau, il avait croisé ses mains en un geste curieux mais expressif et avait dit à JP : "souvenez-vous, que vous et moi, JP, on est partenaires !". Tout heureux de s'en tirer à si bon compte, le pauvre JP avait eu un regard de reconnaissance que n'aurait pas renié un labrador fidèle !

C'est ainsi que cette ordure tenait ce pauvre JP ; en alternant douche froide et douche chaude. Tellement heureux d'avoir enfin un mince compliment, ce pauvre JP était capable de se laisser avilir et humilier en public pour avoir son susucre, sa minute de reconnaissance. Là où tout individu normalement constitué aurait déjà balancé son poing dans la gueule du directeur régional, JP lui vouait de la reconnaissance. Le piège était là.

Car pour qu'un pervers narcissique puisse exercer ses funestes talents, il lui faut une victime désignée qui n'est jamais n'importe qui. Il s'agit toujours d'une personne doutant profondément d'elle-même. Pauvre fille esseulée après un chagrin d'amour ou pauvre type anciennement tête de turc dans son école, sont des proies de choix. Pour une miette d'amour ou de reconnaissance, ces personnes sont capables d'endurer les pires traitements. Quant aux pervers narcissiques, tels les lions repérant les animaux les plus faibles d'un troupeau, leurs sens leur permettent de repérer immédiatement la faille narcissique chez un autre.

Ainsi tous, nous avions beau dire à JP de ne pas se laisser traiter comme cela, il n'en démordait pas, cherchant à nous convaincre que notre directeur régional n'était pas "si méchant que cela". Face à nos arguments pourtant imparables de notre point de vue, JP évoquait des excuses telles le stress du dirigeant ou un trop-plein de caractère. Jamais, il n'aurait imaginé qu'il ait un salaud intégral face à lui. JP était comme ces pauvres toxicos que leur dealer laisse attendre des heures sous la pluie pour les humilier et qui le remercient encore d'avoir bien voulu leur vendre de l'héroïne. Tout le monde n'est pas victime d'un pervers narcissique, il faut des prédispositions psychologiques.

Je n'ai jamais eu de nouvelles de ce JP. J'ai quitté cet établissement trois mois après y être rentré. J'ai réussi dans l'intervalle à extorquer une jolie somme à mon directeur régional. Menacé des prod'hommes, il m'avait d'abord insulté et menacé de ses foudres. Je lui avais alors calmement dit très vulgairement que "je le tenais par les couilles et que je pouvais serrer encore plus fort". Lui rappelant sa remarque concernant l'astrologie, je lui avais rappelé que si nous, les capricornes n'étions pas des gens rapides, nous étions nés sous le signe du temps et qu'il avait eu tort de l'oublier parce que moi, je n'oubliais jamais rien et surtout pas la manière dont il m'avait humilié lors de l'entretien d'embauche. Il m'avait traité de tous les noms mais avait préféré transiger de crainte qu'un jugement défavorable aux prud'hommes ne lui soit nuisible. Je ne l'ai pas revu.

Cet épisode m'a montré comment fonctionnait un pervers narcissique bien mieux que ne l'auront jamais fait les cours de psychopathologie ou de clinique que j'ai pu avoir par la suite. Cette alternance d'humiliation et de compliment, cette volonté d'instrumentaliser l'autre dans son désir de toute puissance me sont restés en mémoire.

Je pense aussi que c'est pour cela, que si j'accepte que les gens se vannent entre eux, je reste toutefois toujours très sensible à la nature des propos échangés. Quand j'entends quelqu'un me dire, après en avoir humilié un autre, que "c'était juste pour plaisanter", j'ai toujours l'image de mon gros con de directeur régional en tête. Plaisanter, vanner, rigoler, ce n'est jamais humilier.

16 février, 2009

Roselyne Bachelot et George Kelly !

George Kelly, une belle tête de psy !

Si le projet de loi proposé par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot était adopté en l'état, les dégustations de vin pourraient disparaître. Les viticulteurs s'élèvent contre un article du projet de loi qui pourrait les priver de l'un de leurs meilleurs arguments de vente

Les vignerons voient rouge car plusieurs dispositions du projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et plus particulièrement son article 24 vont à l'encontre de leurs intérêts économiques.

C'est ainsi que le texte stipule : « il est interdit d'offrir gratuitement à volonté des boissons alcooliques dans un but promotionnel ou de les vendre au forfait ». Les « open bars » sont les principales cibles visées par cette loi, au nom de la lutte contre l'alcoolisme des jeunes. Le problème est bien entendu que cet article rend également illégale la dégustation gratuite dans les caves, salons, foires ou domaines viticoles.

On surestime toujours l'intelligence de nos dirigeants. Pourtant, coupés du monde depuis tant d'années, il y a toutes les chances pour que leurs décisions soient presque toujours calamiteuses. George Kelly, psychologue américain (1905-1966) et l'un des pères des thérapies cognitives avait étudié ce phénomène en son temps.

En effet, avec son franc parler, Kelly expliquait que les névrosés étaient souvent des gens intelligents passant leur temps à faire des conneries.

Le psychologue américain Georges Kelly, considéré comme un des pères fondateurs de la psychothérapie cognitive, fut avant tout un constructiviste : le monde réel n’existe pour chaque sujet qu’à travers le filtre de sa subjectivité. Pour George Kelly, à la manière d’un scientifique intuitif, l’être humain formule des hypothèses à propos du monde réel dont découlent des anticipations, des prédictions à partir d’un système de catégorisation, les personal constructs ou "constructions personnelles".


Ces personal constructs possèdent une structure binaire telles que bon-mauvais, beau-laid, avare-généreux et peuvent avoir des usages différents selon les individus, le contexte ou le moment. La personnalité d’un individu résulte de l’ensemble de ses personal constructs au travers desquels il interprète la réalité de façon unique. Ils sont habituellement conscients et verbaux.


Lorsque le répertoire des personal constructs est insuffisant ou insuffisamment perfectionné, ou s’il manque d’usage ou de mises à jour, la perception du monde réel devient inadéquate. Apparaissent alors l’angoisse, la dépression et divers mécanismes psychopathologiques. Le sujet se replie sur des croyances archaïques, des personal constructs rudimentaires ou dogmatiques, dont résultent les troubles de la personnalité.


L'originalité des travaux de Kelly, est que l’origine des troubles de la personnalité ne doit pas être cherchée dans les traumatismes du passé, conception aux antipodes des thèses psychanalystes alors dominantes à son époque, ni même dans les stimuli extérieurs actuels à l’encontre du courant behavioriste, mais dans l’interaction entre les concepts-traits personnels et la réalité.


Un individu en bonne santé mentale cherche à améliorer son système de prédictions en enrichissant la complexité et le fonctionnement de ses concepts-traits personnels. Pour c"la, il faut que l'individu ait envie d'apprendre, accepte de remettre en cause ses personal constructs existants pour les améliorer ou en créer d'autres. Il ne doit donc pas vivre dans un repli autistique.


Kelly a proposé une méthode d’apprentissage de personal constructs plus adéquate nommée fixed role therapy dérivée de la méthode des jeux de rôles fixés inventés par Jacob Levi Moreno. Elle consiste à mettre en situation un patient qui endosse le rôle d’un personnage pourvu de compétences sociales supérieures aux siennes. Un patient timide joue le rôle d’un personnage plein d’assurance, puis confronté à un épisode de la vie quotidienne qui le met dans l’embarras, se remémore le personnage joué précédemment et adopte un comportement assertif. Refaire les batailles de la vie permet d’affronter les futures.


En ce sens, les travaux de Kelly permettent d'appréhender pourquoi les gens intelligents qui nous gouvernent passent leur temps à faire des conneries. "Fils ou filles de", diplômés de grandes écoles suradmirés et jamais remis en cause, glandeurs ès cabinets ministériels, tendus vers la conservation de leurs prébendes, les gouvernants sont trop souvent incapables de remettre en cause leurs personal constructs et vivent avec des systèmes de pensée sclérosés qui les coupent du monde. Arcboutés sur un mode de pensée archaïque qui les fait voir le monde tel qu'il n'est pas, nos dirigeants sont sans doute les moins bien placés pour nous guider.


On peut admirer la carrière de Roselyne Bachelot ici. Rappelons que, fille du député Jean Narquin, elle lui succèdera dans la même circonscription après une expérience professionnelle dans le privé de seulement sept ans exercée au sein d'une profession réglementée à l'abri de toute concurrence trop dure.

12 février, 2009

Je hais (presque tous) mes confrères !

Mec sympa qui a fait beaucoup pour humaniser mon boulot !

Je fréquente peu de confrères. Je les trouve généralement chiants et vachement moins intelligents que moi. Pas très déontologique de dire cela, mais bon c'est ainsi. En fait, j'ai deux très bons amis psychiatres.

Mais je les aime bien avant tout parce qu'ils sont super cultivés et qu'on peut parler de tout, sauf de psy entre nous. Et si, on en parle, ils sont suffisamment intelligents pour discerner l'essentiel de l'accessoire et ne pas sombrer dans la psychologisation à outrance.

Je déteste les gens qui psychologisent. J'ai l'impression de me retrouver dans un article à la con de Marie-Claire ou de Elle quand j'entends les gens psychologiser. Ça galvaude notre métier et nos connaissances de toujours tout analyser. Après, on nous prend pour des charlots, comme si notre boulot consistait à parler de conneries avec des pétasses.

Alors qu'en fait, on est confronté à la détresse psychique et que ce n'est pas toujours rigolo. On devrait mériter un minimum de respect, au lieu de quoi on fait peur aux crétins, qui pensent qu'on des pouvoirs cachés, et on fait rire les gens plus intelligents qui nous prennent pour des cons. Tout cela parce qu'il y a trop de psys qui psychologisent à tout va, dans leur vie, chez leurs amis, à la télé ou dans les journaux ! Putain, parfois cela me fait chier quand je dis mon boulot , d'être assimilé à ces truffes de psys médiatisés, glosant à tout bout de champ sur n'importe quoi !

La psychopathologie est instrument puissant et très fin, pas un jouet avec lequel on s'amuse à diagnostiquer n'importe quoi chez n'importe qui, histoire de montrer qu'on connait des mots savants. J'ai toujours détesté ces psys à deux balles qui s'amusent à diagnostiquer tout le temps, s'entêtant à trouver des trucs graves chez des gens qui n'ont rien du tout. Avec ces connards, si vous vous mettez en colère - émotion naturelle - toc, vous devenez caractériel,. Si vous jouez un peu le beau, vous vous retrouvez avec une étiquette de narcissique.

Même si je ne suis pas un grand fan de Sarko, quand j'entends des confrères tenter d'établir son portrait psychologique, j'ai envie de les baffer ! Cela ne se fait pas ou alors dans l'intimité. Parce que justement, chacun à le droit à son intimité sans que tous ses faits et gestes soient analysés dans leurs moindres détails.

Vendredi dernier j'ai fait une soirée comme chaque premier vendredi du mois. J'avais invité une consœur. Manifestement, et sans doute parce qu'il ne succombe pas à ses charmes, elle s'en est prise à un bon ami qui roule dans une voiture anglaise en plastique. Ça a été chaud entre les deux et les noms d'oiseaux ont fusé.

Çà, à la limite je m'en tape. On a le droit de ne pas s'apprécier, je le comprends. Il suffit alors de s'ignorer. On se dit bonjour et au revoir et la maison est assez grande pour ne jamais se croiser au cours de la soirée. Je m'en fous, je n'en voulais à aucun des deux.

En revanche, je n'ai pas apprécié que ma consœur m'envoie un mail dans lequel elle me disait que cet ami était un "dangereux psychopathe narcissique et immature proche du passage à l'acte" en me rappelant que "les prisons étaient pleines de vieux petits garçons comme lui". D'accord, il s'achète un Archos7 mais bon, ça n'entraîne pas le fait d'être psychopathe et narcissique, tout juste de ne rien connaitre aux lecteurs MP3 !

En plus, je me souviens que cette conne l'a chauffé, chauffé et encore chauffé, et qu'après elle s'étonne de s'en prendre plein la gueule. Ben oui, un mec ça secrètera toujours 20 à 40 fois plus de testostérone qu'une gonzesse. Et un mec un peu bourré, c'est encore plus rapide à s'énerver. Donc il ne faut pas s'étonner de s'en prendre plein les gencives après avoir asticoté un mec toute une soirée. C'est un peu comme de pleurnicher après s'être fait mordre par un chien qu'on n'a pas cessé de faire chier. Les chiens ont des crocs qui servent à mordre quand on les emmerde, même les plus gentils !

D'une part, je déteste qu'on critique mes amis. C'est un droit qui m'est strictement réservé. J'ai sans doute des défauts mais je suis fidèle en amitié. Enfin, je ne supporte pas ces psys qui galvaudent le savoir que la faculté a tenté de leur donner en faisant de la psychanalyse sauvage à tout bout de champ. C'est insupportable ce mauvais usage de nos connaissances, un peu comme si un médecin faisait des ordonnances à tout bout de champ pour étaler son savoir et montrer son statut !

Alors, ma chère consœur ne foutra plus les pieds chez moi. Plus de regard inquisiteur, de diagnostics alambiqués et erronés - simplement parce qu'un mec ne la regarde pas - et plus de crises débiles. Décidément, je ne supporte pas les psys ! Et je supporte encore moins ceux qui une fois leur diplômes obtenus n'ont jamais été face à des patients, parce qu'ils ont peur d'exercer, et qui osent encore croire qu'ils connaissent l'âme humaine !

Article 11 du Code de déontologie des psychologues
Le psychologue n’use pas de sa position à des fins personnelles, de prosélytisme ou d’aliénation d’autrui. Il ne répond pas à la demande d’un tiers qui recherche un avantage illicite ou immoral, ou qui fait acte d’autorité abusive dans le recours à ses services. Le psychologue n’engage pas d’évaluation ou de traitement impliquant des personnes auxquelles il serait déjà personnellement lié.

Un bienfait n'est jamais perdu !

Un proverbe dit qu'un bienfait n'est jamais perdu. Vrai ou faux, en tout cas pour moi, ça reste vrai. Tant et si bien qu'au lieu de glander gentiment devant ma TNT en matant un truc idiot, me voici en train de bosser.

Mais de bosser vraiment parce qu'il faut à tout prix que je montre ce dont je suis capable. Alors à moi la technique et la logorrhée doctorale. Il faut que mes commanditaires en aient pour leur argent. Je suis cher mais qu'est-ce que je dois être bien !

Que je vous explique ! Voici plusieurs années, une patiente médiatique, est venue me voir sur les conseils d'une de ses copines. Après avoir vu plusieurs confrères qu'elle a jugés décevants, elle a échoué chez moi, à bout de forces.

Comme ma prestation de service doit être à la mesure de mon formidable égo - on ne s'intitule pas meilleur psy du monde pour rien - il a fallu que je m'arrache les doigts du cul pour la tirer de sa dépression carabinée ! Et bien sûr, j'y suis arrivé et même plutôt très bien. Mais bon, j'y suis allé de tout mon cœur. Je ne me suis pas contenté de rester le cul sur mon fauteuil à faire "hmm-hmm".

Arrivée suicidaire chez moi, elle en est repartie toute gaie, tant et si bien qu'à la fin, lors des séances on se piquait de grosses crises de rigolade tous les deux ! Avouez qu'être payé pour rigoler, c'est plutôt sympa. Mais ça c'est à la fin, au début les gens ont plutôt tendance à pleurer.

Rendue à la vie civile, ma patiente eut tôt fait de m'oublier. Moi, je m'en foutais, j'avais été payé et je n'avais rien à exiger de plus. Sauf que, je me trompais. La demoiselle songeait encore à moi et au service que je lui avais rendu. Ce n'était pas une ingrate.

Alors voici deux semaines, une grosse boîte de production m'a appelé pour me demander d'être conseiller technique sur une série de téléfilms dans lesquels l'aspect psychologique serait très important.

Trois jours après, votre serviteur calait son postérieur dans un fauteuil de cuir blanc et se voyait projeté un "pilote" et remettre un scénario et un projet de contrat. Histoire de jouer le "beau", je disais que j'allais réfléchir alors que c'était déjà tout réfléchi. Deux jours après "avoir mûrement réfléchi", je donnais mon accord.

Et toc, vendredi dernier je reçois le premier scénario sur lequel je devais bosser. Mon truc, c'est de voir si l'aspect psychologique des personnages est crédible et notamment de superviser les séances qui auront lieu chez un psy dans ce téléfilm.

Bien que je sois un gros branleur, je n'ai pas torché cela dans la précipitation mais fait un boulot très technique et richement documenté. Putain, la prochaine fois que je me pointe chez le producteur, j'espère qu'il m'appellera professeur.

Bon, je me résume : c'est facile, c'est très bien payé, ça peut déboucher sur d'autres trucs, mais ça demande du travail le soir alors qu'on serait si bien à mater la TNT !

On n'a jamais rien sans rien !

Vous avez vu ? Je suis vraiment un tueur, je commence sur un proverbe et je finis sur un proverbe !

07 février, 2009

La peur de s'installer !

Psys en formation s'entrainant à dialoguer avec des paranoïaques !


Lorsque je me suis installé, j'ai eu un peu peur. J'avais beau connaitre mon boulot, j'avais l'impression qu'une bande de fous, la bave aux lèvres, allaient faire le siège du cabinet. J'en étais presque à me dire, que derrière le dossier de mon fauteuil, j'aurais intérêt à coller un fusil à pompe à canon scié, que je pourrais saisir d'une main en cas de problèmes.

Je m'étais ouvert de cette curieuse idée auprès d'un vieux confrère que je connaissais bien. Avec près de cinquante ans de pratique psychiatrique, il avait suffisamment de bouteille pour répondre aux angoisses d'un jeune blaireau comme je l'étais.

Il m'avait confirmé qu'un cabinet comme le mien ne recevrait déjà par le même "public" qu'un hôpital. Effectivement, les schizophrènes en crise ne sont pas notre clientèle habituelle et je le savais. Il m'avait juste dit de me méfier des paranoïaques et d'avoir toujours leur "portrait clinique" en tête. Il m'avait ensuite raconté des histoires terribles de psys qui se faisaient tuer ou agresser par des patients paranoïaques même vingt ans après qu'ils ne les aient plus vus. Ça faisait froid dans le dos : de vrais scénarios de film ! En revanche, il m'avait donné une recette efficace et très peu déontologique pour s'en débarrasser.

Ce vieux confrère n'avait pas tort. Je n'ai jamais eu de problèmes avec ma clientèle. Et pourtant, lorsque j'ai commencé, les médecins qui ont accepté de collaborer avec moi, m'ont envoyé leurs "fonds de tiroirs", c'est à dire tous les patients à problèmes que les psys avec lesquels ils collaboraient habituellement ne voulaient plus.

Je me suis donc constitué une clientèle essentiellement composée d'héroïnomanes et d'alcooliques. Et je n'ai jamais eu de problèmes avec eux. N'étant pas spécialiste du problème, tout ce que je connaissais de l'héroïnomanie datait de l'époque ou gamin, j'avais vu, terrifié, "Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée". Parce que pour les gens de mon époque, la toxicomanie, c'était un truc diabolique et terrible. Mais bon, je vous parle d'une époque où le subutex et la méthadone n'existaient pas. Les sevrages se faisaient à l'arrache et les toxicos n'avaient le droit pour toute aide qu'à des conseils lénifiants de médecins pontifiants ou alors à des "hmm, hmm" de psychanalystes.

Mais bon, comme je vous le disais, je n'ai eu aucun problème particulier avec eux. Sans doute que le fait que je sois fumeur, ce qui est une forme de dépendance, y est pour quelque chose. Après tout, héro ou tabac même combat. On sait à peu près pourquoi on commence, on finit par aimer cela puis, on continue parce que l'on est accro. D'ailleurs, certains patients m'ont clairement expliqué que le fait que je sois fumeur les avaient aidés dans la mesure où je n'apparaissais pas comme quelqu'un ignorant tout de leurs problèmes. Maintenant, je peux dire que je fume par vocation et non parce que j'aime cela !

Et puis, un jour j'ai reçu mon premier paranoïaque. C'était un type que je ne connaissais pas et qui avait pris rendez-vpsu sous un faux prétexte. Il s'est assis et puis peu après m'a dit qu'en fait, il avait pris mes coordonnées parce que sa copine venait me voir. Je lui ai alors dit que déontologiquement, je ne pourrais pas le recevoir. Je lui ai transmis les coordonnées d'un syndicat professionnel auquel j'adhérais en le priant de chercher quelqu'un d'autre.

Ce type est devenu menaçant mais de manière assez voilée. Il tenait à savoir ce que je pouvais dire à sa copine. J'ai eu beau lui expliquer que j'étais soumis au secret professionnel, rien n'y faisait. La paranoïa, c'est la "folie raisonnante", une sorte de rationnalisme morbide qui fait que le paranoïa croit à son délire généralement bien structuré.

Il devenait de plus en plus menaçant. J'avais beau faire "le mur mou" comme disaient les "aliénistes" au XIXème siècle, avant qu'on ne les appelle des psychiatres : rien n'y faisait. J'avais l'impression que dès que j'entrais en contact avec lui, il obturait ce qu'il considérait comme une faille au moyen d'un volet blindé. Ce typé était de plus en plus muré dans son délire.

Voyant que je n'y arriverai pas, j'ai décidé de clôturer l'entretien. Comme il ne débarassait pas le plancher mais restait menaçant, j'ai appliqué la fameuse recette que m'avait donnée le vieux psy. Celui-ci m'avait dit que pour "gagner" face à un paranoïaque, il fallait lui faire plus peur qu'il ne nous faisait peur.

De fait, malgré leur formidable blindage, un paranoïaque est un peureux qui se protège. Il est toujours possible, si l'on se sent suffisamment armé, de pointer ses tourelles sur lui et de lui envoyer une salve d'obus de 400mm pour le mettre KO. Face à ce type, je m'en sentais capable.

Comme il ergotait, fier du pouvoir qu'il imaginait avoir sur moi, je l'ai alors coupé net. Par chance, je connaissais très bien son médecin. D'une voix ferme, je lui ai simplement dit :"Monsieur, vous me réglez et je vous donne deux minutes pour quitter mon cabinet". Il me demanda ce que j'allais faire si il ne voulait pas partir.

Je n'ai eu qu'à lui dire : "je vous promets que j'appelle votre médecin et qu'avec nos deux signatures, vous vous retrouverez ce soir, avec une camisole, sous Haldol, en train de baver comme un bébé dans une cellule d'un hôpital psychiatrique. Je vous en donne ma parole. Et avec eux, on ne sait jamais si on est là pour quinze jours ou quinze ans. Mais je vous promets que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous faire interner si vous me menacer encore une fois".

Manifestement j'ai du bien réciter ma tirade parce qu'il est resté debout quelques secondes, puis m'a jeté deux billets de 200 francs sur la table basse et est parti. La peur d'être interné avait suffit. Je n'ai jamais eu de ses nouvelles.

Les paranoïaques sont les pires personnalités pathologiques qui soient. Le pire est qu'elles sont sous-diagnostiquées. Tout schéma intellectuel trop structuré, trop rigide, ou trop froid, devrait immédiatement faire penser à de la paranoïa.

06 février, 2009

Juste comme cela ! Pour se faire plaisir !

La musique adoucit les moeurs. C'est d'ailleurs en neurologie un mystère. La musique est le seul art totalement abstrait capable de déclencher des émotions immédiates. On peut induire tous les états de conscience par la musique et même la dépression. Et personne ne sait comment cela fonctionen vraiment. Il n'y a pas de zone précise dédiée à la musique, mais au moins une dizaine qui s'activent selon qu'on écouté ou compose ou joue. Un mystère... Enfin, il y a le dernier ouvrage d'Olivier Sacks,neurologue, pour vous aider à comprendre si le sujet vous passionne.

Voici une petite vidéo piquée chez le Grand Charles. Je l'ai trouvée irrésistible et je ne résiste pas au plaisir de la coller sur mon blog. Alors pour en dire quoi ? Ça je n'en sais rien du tout.

J'ai juste écouté cette gamine ânonner son texte médiocre de sa voix de fausset et j'ai été stupéfait. Est-ce la génération future de nouveaux patients que j'aurais d'ici une dizaine d'année ? Est-ce simplement l'émergence d'une nouvelle génération destinée à nous remplacer nous les vieux ? Est-ce un cas isolé, ou au contraire un phénomène de masse ? Serait-ce un pari ? Je me perds en conjectures ! Je ne sais pas. Faites-vous votre idée !

Allez musique ! Une jolie voix, un beau texte lourd de sens en prise directe avec l'actualité internationale, une musique agréable et rythmée, une diction parfaite et un regard vif, c'est toujours bon à prendre. Laissez vous bercer et si vous êtes producteur, dépêchez-vous, elle n'est pas encore sous contrat ! Et n'oubliez pas que dans votre cerveau, dix zones précises s'activent pour vous faire profiter de ce chant !

05 février, 2009

C'est fou !

Nouvelle édition augmentée ! Un nouveau chapitre sur l'attitude citoyenne écologique !


Laurence va quitter sa riante province pour "monter" à Paris. Je regardais donc pour elle l'itinéraire qu'elle devrait faire depuis la station Gare de l'Est pour venir à mon cabinet.

Armé d'une farouche résolution et bien déterminé à lui trouver le meilleur itinéraire possible, je me connecte donc sur RATP.fr, le site de notre régie bienaimée ! De mes doigts agiles, je tape donc dans les emplacement ad-hoc, la station de départ et celle d'arrivée !

Puis, après avoir positionné le curseur sur "ITINERAIRE", j'appuie d'un index magistral sur la touche ENVOI. Et là, le miracle se produit puisque qu'un service de la RATP fonctionne sans retard ni grève et que dans une fenêtre, s'ouvre l'itinéraire proposé.

Je consulte donc l'itinéraire très détaillé et me dis que décidément le service est bien foutu. Tous les choix sont possibles et si vous êtes claustrophobe, vous pouvez même décider de ne prendre qu ele bus. Et en plus, en bas de page, vous avez un super plant du quartier d'arrivée.

Je suis là, à contempler la page comme un crétin, lorsqu'un détail attire mon œil ! Tout en haut, figure une rubrique qui indique les émissions de CO2 pour cet itinéraire. J'apprends donc que le trajet de ma jeune amie lorraine émettra 247g de CO2alors que si elle avait pris la voiture, ce même trajet aurait émis 474g de CO2. Bien entendu, rien ne dit comment ce savant calcul a été réalisé. C'est comme cela : point !

Ebahi, je me demande combien de CO2 ce même trajet aurait émis si elle l'avait fait à pieds ? Et j'en viens à me dire que si elle était restée chez elle à Nancy, elle n'aurait bien sur rien émis du tout. Je commence à trouver que Laurence est vraiment une très mauvaise citoyenne. Qu'est ce qui lui prend de vouloir venir à Paris alors qu'elle aurait pu rester dans sa province ?

Mais le plus drôle, c'est finalement ce genre d'informations stupides et la culpabilisation débile qui est mise en œuvre. Le collectivisme en marche doit à tout prix nous faire préférer les transports en commun. La voiture devient un outil d'égoïste. Bientôt tout conducteur devra faire son autocritique avant de se mettre au volant. Je souhaite bien du plaisir à Monsieur Ghosn pour vendre ses voitures !

Cette mise en scène frise l'hystérie collective et je la trouve préoccupante. La préoccupation écologique est certes louable mais la réflexion est totalement absente. Dans ce cas, on a une vision biaisée et totalement dichotomique des choix. Il y a les gentils collectivistes et les salauds d'individualistes. La Chine populaire ou la défunte URSS n'auraient pas fait mieux.

Hier, je lisais dans les colonnes du Parisien, un économiste du CREDOC qui nous expliquait que la hausse brutale de l'essence l'été dernier avait amené les gens à modifier leurs comportements et à renoncer au "tout -automobile". Il expliquait que ces comportements seraient durablement enracinés et que la plupart de ces personnes garderaient ces nouveaux comportements, préférant parfois marcher ou prendre les transports en commun plutôt que leur voiture.

Après tout, pourquoi pas ? L'utilisation du sucre de betterave, que nous consommons aujourd'hui massivement, est aussi due à une crise de ce type. L'économiste ne dit donc pas forcément que des bêtises. A tire anecdotique, l'impossibilité de circuler à Paris a rendu le scooter populaire et je connais bien des utilisateurs de ces deux-roues qui le préfèrent maintenant à leur voiture. L'humain s'adapte et peut ainsi sélectionner de nouveaux comportements.


Puis, l'honorable économiste du CREDOC commençait à dérailler sérieusement len entrant dans dans un prêchi-prêcha écolo-religieux dans lequel il énonce que l'individu sera aussi forcé de changer parce qu'il se sent maintenant "coupable" de ses comportements individualistes.

Qu'il puisse ainsi acter ce qui sous-tend ces nouveaux comportements, c'est compréhensible. En revanche, qu'il soutienne et se réjouisse de tout cela au nom d'un dogme collectiviste semble peu sérieux pour un économiste. A travers ses mots, on sentait presque une délectation morbide et sensuelle pour cette culpabilité, comme un confesseur pervers qui se repaitrait des turpitudes des ouailles qu'il entend en confession.

Il me semble qu'on peut aussi apprendre à modéliser en intégrant le progrès technologique dans ses savantes équations. Mais, ce n'est définitivement plus à la mode. Peu importe que des nouvelles sources d'énergie voient le jour : la voiture c'est mal parce que lorsque vous conduisez vous êtes maître de votre itinéraire. Ce qui est terrible, c'est que même la moto ou le scooter, deviennent des modes de transport suspects. L'individu n'a le droit que de marcher ou de faire du vélo ; seul l'état et ses collectivités publiques et leurs établissements publics auront bientôt le monopole de l'utilisation du moteur à explosion.


Dans quelques temps peut-être que la RATP nous informera de l'emplacement des autels dédiés à GAIA sur notre notre itinéraire ? Nous pourrons alors, le crâne rasé, notre petit livre vert sous le bras, l'âme en peine, nous livrer à des rituels compliqués pour demander pardon à Gaia pour tout le mal qu'on lui a fait.

L'homme est mauvais, infiniment mauvais, le péché originel est une réalité tangible qui s'observe dans la persistance de nos comportements odieusement individualistes. Rien ne pourra jamais racheter l'homme. Merci à la RATP de nous le rappeler en modernisant et en pervertissant le message Biblique.

Addendum : Hier soir, sur la ligne B du RER un accident voyageur oblige la rame à s'arrêter à la Station Bourg-la-Reine. Fort heureusement, j'y avais laissé ma voiture. A l'extérieur, c'était un foutoir extraordinaire. Imaginez qu'une rame de RER contenant deux-mille voyageurs obligée d'être transportée en bus. En reprenant la route, j'ai reconnu un type qui faisait du stop. le long de la Nationale 20. Dans le RER, il était assis presque face à moi en lisant Libération. Je ne l'ai pas emmené. Je n'aurais pas voulu le culpabiliser en le prenant à bord d'un véhicule polluant et égoïste. Je suis sur qu'il a réussi à monter dans un bus, deux heures après.

04 février, 2009

Tête à claques !


C'est une petite brune, âgée d'une toute petite trentaine d'années, qui se présente à mon cabinet. Maigrelette et attifée comme l'as de pique, on lui donnerait deux sous dans le métro. A vue de nez, rien de particulier, chez cette énième patiente, jusqu'à ce qu'elle ôte son bonnet.

Là, c'est une véritable cascade de cheveux châtains qui en jaillit. Déjà, c'est un signe ! ! Trente ans au moins au compteur et coiffée comme une princesse de conte de fée : c'est pas très clair et ça sent l'emmerdeuse, la petite hystérique qui ne veut pas grandir. Et ce d'autant plus, que la donzelle a des yeux bleus superbes.

Elle s'assied et je lui propose un thé qu'elle accepte. Alors que je lui propose du sucre, elle me dit : "ah vous récupérez le sucre dans les cafés ?", comme si elle parlait au dernier des clodos. Je lui réponds que ne le consommant alors que je le paye, oui je le récupère, ce qui m'évite d'aller en chercher au Monoprix qui est le seul à proposer des buchettes (sucre en poudre emballé) mais qui est assez loin du cabinet. Mais que si elle préfère, je pourrais mettre à sa disposition un sucrier avec des morceaux dans lequel tous les patients auront plongé leurs doigts plus ou moins propres. Elle se tait enfin.

Elle me raconte ensuite une histoire sans queue ni tête, d'où il résulte qu'elle déprime et qu'elle est très malheureuse. Bien sûr, comme toutes les petites hystériques, elle me dit que ce monde et particulièrement l'occident, n'est pas fait pour elle, si douce et si sensible. Évidemment, après une succession de boulots merdiques, elle se retrouve au chômage depuis six mois.

Le plus rigolo, c'est qu'elle m'explique que sa profession est photographe et vidéaste, c'est à dire des boulots à la con, du métier culturo-mondain ou semi-prostitutionnel comme dirait Alain Soral. Elle n'a évidemment jamais rien vendu mais m'assure avoir montré se production qui aurait reçu un "accueil favorable" de la part de photographes "très connus à New-York".

Je suis le bon gars mais là j'ai envie de foutre des claques, surtout qu'elle est très sûre d'elle et me toise carrément comme si j'étais le gros con du coin incapable de comprendre l'essence de son existence tourmentée. Dans un coin de ma tête, je me dis "toi ma belle dans deux minutes, tu vas moins faire la fière". Et toc, tel un faucon s'abattant en piqué sur sa proie (putain, c'est tout moi ça), je la bombarde de questions précises. Dès qu'elle s'éloigne, je la reprends et la presse de me répondre.

Quand elle me dit que je la harcèle de questions, je lui dis que je n'ai pas la journée, mais simplement une heure à lui donner. Au bout de dix minutes de ce régime, je lui dis : "bon résumons nous, vous avez fait un BTS de com', vous avez été assistante dans une grande société. Puis vous avez souhaité reprendre les Beaux-Arts dont vous n'avez pas obtenu le diplôme. Et en même temps, vous vous adonnez à la photographie et souhaiteriez en faire votre métier".

La pauvrette démasquée, perd de sa superbe. Elle me compare au Dr House et je lui dis que je suis vachement fier et que comme lui, je ne crois pas toujours ce que mes patients me disent et que c'est pour cela que je l'ai soumise à un feu roulant de questions, qu'au moins, je suis fixé et que je sais à qui j'ai à faire. Je la prévins gentiment que dès à présent, elle va devoir s'obliger à penser et non à éprouver parce que face à moi, elle n'est pas sur une scène et que de toute manière, si elle me ment, je le saurai. Je précise enfin qu'elle n'a pas intérêt à me trouver méchant mais simplement compétent, parce que je suis payé pour réussir et non pour faire de la branlette intellectuelle en écoutant toutes les divagations des gens. Biene ntendu, je lui dis totu cela fermement mais gentiment et dans un langage châtié.

La belle se tait enfin. L'entretien arrive à sa fin. Comme je suis gentil, je rajoute dix minutes pour faire le point. Je lui explique un peu ce que je ressens d'elle et comment nous pourrions axer notre travail. Je lui dis qu'elle souffre d'une dépression maquée ou pauci-symptomatique. Elle ressort ses griffes pour me demander de manière insolente comment je peux savoir tout cela au bout d'une heure. Je lui précise encore, que c'est mon métier et que la psychopathologie est suffisamment précise.


Je rajoute encore que je trouve sa remarque curieuse, puisque manifestement elle n'a pas eu l'air surpris que son médecin l'envoie chez moi et que je suppose qu'elle ne serait pas surprise si son dentiste lui trouvait une carie. Et que donc, dans mon métier aussi, on a un corpus de connaissances qui amène à établir des diagnostics ou à préciser certains points. Je lui explique qu'elle a une vision faussée du métier et qu'elle devrait cesser de lire les articles psys de Elle et de Biba mais que si mon style ne lui convient pas, entre les 13000 psychiatres et les 20000 psychologues, elle a du choix.

L'entretien prend fin et bien sûr, elle qui jouait la belle, n'a même pas de quoi payer des honoraires ! Je suis obligé de lui faire un tarif que je ne consens qu'aux très jeunes. Je lui fais remarquer que je la trouve super orgueilleuse pour quelqu'un qui, à trente deux ans, est obligé de quémander un rabais. Enfin vaincue, elle baisse les yeux et ne trouve aucune réplique.

Je lui demande si elle veut reprendre rendez-vous ou si elle préfère aller voir quelqu'un d'autre. Contre toute attente, elle reprend rendez-vous avec moi. Elle me tend une petite main mollassonne et s'en va, l'air penaud, ayant enfin tâté du réel.

Alors oui techniquement, dans mon métier, on doit apprécier la subjectivité de l'individu, etc., etc., mais bon, ce n'est pas une raison pour se laisser emmerder par la première chieuse venue. Parce que celles-là, je les connais : ce sont les premières à vous péter les burnes ! De la petite hystérique avec de forts traits narcissiques, un mélange détonnant, de la fifille à son papa qui n'a rien, si ce n'est que passé trente ans, elle se demandent pourquoi elles ne sont plus les reines du monde.

Alors, elles hantent nos cabinets, se racontant sans cesse, jouant de manière perpétuelle la même scène, incapable de se déscotcher de leurs fantasmes de toute puissance ! C'est une clientèle difficile, très exigeante, avec une vraie souffrance mais avec laquelle on obtient peu de résultats. D'un abord éminement désagréables, confondant la gentillesse et la faiblesse, elles passeront leur vie à se demander pourquoi on ne les aime pas. De plus, adorant psychologiser, adepte de toutes les revues bidons de psy, elles veulent souvent orienter la thérapie et presque vous apprendre votre métier. Alors moi, pour prévenir, j'ai sévi dès le départ pour marquer les limites : on apprend à penser et à ne plus éprouver ! A prendre ou à laisser ! Et toc !

De toute manière, je n'aime pas les photographes ! Et puis, malgré tout mon mauvais esprit, je suis persuadé que si elle daigne revenir, c'est un cas que je parviendrai à traiter.

01 février, 2009

Chassés du paradis !

Citoyen tenu par l'état pendant la marche !

Tout à l'heure, je regardais l'émission "Ripostes" affalé dans mon canapé. Ils ont diffusé un reportage sur la grève de jeudi dernier. A un moment, une jeune femme interrogée, nous explique qu'elle est venue parce qu'elle est angoissée. Elle explique alors "on risque de tout perdre".

Finalement quoi de plus naturel que l'angoisse, ce sentiment largement partagé. Ce qui m'étonne, c'est que de fausses angoisses puissent ainsi exister. J'aurais aimé savoir ce qu'elle entendait pas "tout". Je suppose qu'il s'agissait bien entendu des fameux "avantages sociaux" que certains payent pour que d'autres en profitent.

Je connais ainsi une femme âgée de cinquante ans, encore très accorte et vive, qui est déjà en retraite de l'administration après n'avoir travaillé que vingt-cinq années tout au plus. Compte-tenu de l'espérance de vie, il y a fort à parier qu'elle aura donc passé moins de temps à contribuer à créer de la richesse, qu'à profiter de celle que d'autres crèent.

Alors, effectivement, compte tenu des modifications intervenues (mondialisation, crise, etc.), il y a des risques évidents pour que la jeune femme de ce reportage "risque de tout perdre". Enfin pas tout, car il ne faut pas dramatiser. Disons qu'il se pourrait bien qu'à la fin, elle ne perçoive que ce pourquoi elle a travaillé uniquement, sans qu'elle puisse continuer à profiter d'un vol légal consistant à ponctionner les autres.

La France d'aujourd'hui me fait penser à l'Argentine de Juan Peron et à sa fameuse troisième voie qu'il appelait "justicialisme", une sorte de compromis entre marxisme et capitalisme. Gavée par des profits qu'elle fit sur le dos des nations belligérantes durant les deux conflits mondiaux, l'Argentine choisit la voie du capitalisme d'état. On voit où cela l'a menée.

Curieusement en entendant les paroles de cette jeune femme, je me dis que la France est un bien curieux pays. On entend chaque jour les gens hurler après le fascisme et le traquer un peu partout alors que c'est le régime qu'ils espèrent : plus d'individus mais uniquement des citoyens mobilisés autour d'un pacte social fort, une sorte de fascisme mou et constitutionnel. Un fascime qui comporterait bien sur comme tous les régimes fascistes, ses boucs émissaires. Là, ce seront les riches, les patrons, les privilégiés, etc. Et de manière générale tous ceux qui en ont marre de partager de force les produits de leur travail avec des gens qui ne le méritent pas forcément.

Je pense évidemment aux vrais entrepreneurs et non à ces profiteurs du capitalisme d'état qui après avoir pantouflé x années dans un ministère, se retrouvent par un jeu de copinage à toucher des jetons de présence dans des boîtes dont ils n'ont rien à foutre. Mais bon, tous les régimes fascistes ont leur apparatchiks. C'est une constante.

Privé du sein étatique, le nourrisson citoyen, ne sait plus que faire. Chassé du paradis de l'enfance où il n'endurait aucune conséquence de ses actes, la réalité de l'âge adulte lui fait peur. Devoir se débrouiller, apprendre à marcher seul sans l'aide bienveillante de la main étatique pour le tenir et le rattraper en cas de chute, angoisse les petits enfants de la république. La liberté est si terrible, qu'on se prend à regretter les parents. Certes, il y avait des contraintes, des horaires, mais l'assiette était pleine, le toit sur la tête présent et on se souciait pas des factures.

Alors, ces petits enfants font grève, en espérant que leur grosse colère changera la face du monde. Pourtant, on sait que ni la colère, ni l'apitoiement sur soi-même ne sont de bonnes solutions.

Professionnellement, ce type d'angoisse est difficile à traiter. Parce qu'il faut que la personne admette, qu'il y a une vie hors des aides et du soutien de l'état. Et en France, ce n'est pas gagné. Quelque soit les projets dont on me parle, j'ai toujours l'impression que l'individu s'interroge d'abord sur ce que l'état peut faire pour lui, l'aider et le soutenir.

Sans le doux réconfort de cet état tout-puissant, l'individu a peur.