31 décembre, 2008

Préférons les hôtels !

A VENIR !

30 décembre, 2008

L'homme au double cerveau !

Guillaume PEPY, président de la SNCF


Dans le dernier numéro de Management, il y avait un article sur le modèle des styles sociaux, alors je l'ai acheté. J'ai lu l'article que j'ai trouvé assez médiocre. Les profils changent de nom. Il n'y a plus de promouvants, facilitants, analysants et controlants, mais des stratèges, communicants, organisateurs et experts. Bon, pourquoi pas ?

Étant un "promouvant", je suis directement allé voir ce qu'ils disaient des "stratèges" puisque c'est ainsi que mon profil est renommé. Et là, pan, une grande gifle, puisque je lis :

"L'appel de l'intuition : Vous prenez de nombreux risques, mais vous estimez que la création est à ce prix. A l'instar de Guillaume Pepy, le président de la SNCF. "L'homme aux deux cerveaux" comme on le surnomme au siège, est à l'origine d'un nombre incalculable d'innovations : l'avancement au mérite, le recrutement dans les écoles de commerce, etc."

Pour illustrer les promouvants rebaptisés stratèges, voici qu'on nous jette à la face un haut fonctionnaire bien comme il faut, un pur apparatchik n'ayant sans doute jamais traversé hors des clous.

D'ailleurs, son parcours (wikipédia) illustre bien la folle audace et la terrible témérité de l'homme puisqu'après avoir passé des tas de concours (IEP et ENA), puis glandé aux frais de la princesse dans des cabinets ministériels (Charasse, Durafour et Aubry, rien que des pointures), il échoue à la SNCF, où je ne doute pas qu'il coutera encore un maximum de blé aux contribuables.

Voilà, côté profil, ce n'est pas l'entrepreneur de la Silicon Valley, plutôt le bon technocrate tel qu'on l'élève par chez nous. Côté promouvant, Management aurait pu prendre un cas comme Bernard Tapie, parti de La Courneuve, ayant fait tout et n'importe quoi jusqu'à devenir ministre, avant de sombrer puis de rebondir avec brio. Là oui, on aurait compris ce qu'était le promouvant. Le promouvant est par nature créatif, indocile, insoumis, et a donc peu de chance de faire carrière dans la haute administration. Et puis, il n'aura jamais cette tête de "premier de la classe".

Ce qui m'énerve encore plus c'est de constater pourquoi ce Guillaume Pepy est surnommé "l'homme au double cerveau". Là, les bras m'en tombent ! Ainsi "l'homme au double cerveau" est ainsi surnommé parce qu'il veut lier l'avancement, qui est une forme de récompense, au mérite des salariés, ce qui soit en dit en passant, est le cas dans toute entreprise depuis que les entreprises existent.

Effectivement, là je suis sur le cul, il est vraiment super créatif le mec ! Il n'usurpe pas son surnom ! Je me demande juste si Management ne se fout pas un peu de ma gueule. Parce qu'avancer ce genre de mesure, qui n'est que du bon sens, comme étant à la pointe de l'innovation et de la créativité, c'est un peu léger.

Encore un peu, et on allait nous dire que Guillaume Pepy a même inventé un super système de traction pour les locomotives avec de l'eau sous pression, portée à ébullition par une chaudière, elle même alimentée par du charbon. Même que cela s'appellera la locomotive à vapeur. Putain, quel créatif ce Guillaume ! Encore un et notre bon apparatchik nous inventera l'eau chaude et pourquoi pas l'eau tiède, une fois qu'il aura maitrisé le processus.

Chaque matin, j'entends pourtant parler de "mouvement sociaux" à la SNCF. Chaque jour, on nous explique que l'interconnection RER est supprimée à la gare du Nord du fait de l'activité syndicale. Le jour même de Noël, une grève fut décidée en fin de journée, sans doute histoire d'emmerder bien profond, tous les pauvres salariés du privé qui devaient se rendre de leur boulot à leur réveillon en famille.

Je ne sais pas ce que l'homme au "double cerveau" va faire pour faire cesser ce bordel ? Mais créatif comme il semble l'être, je susi confiant. Un type qui a bossé comme conseiller technique au cabinet de Martine Aubry, ne peut être qu'un tout bon, une épée et un cador.

Quant à Management, quand on n'assimile pas un modèle aussi simple que celui des "styles sociaux", on change de métier. Parce que confondre Guillaume Pepy et George Patton relève tout de même d'une grave bêtise.

29 décembre, 2008

Hmmm... comme c'est bizarre !


Mon filleul préféré vient de m'appeler pour me dire que l'on pourra se voir mercredi mais m'a dit de ne pas m'inquiéter parce qu'il m'appellera ce soir pour me le redire. Il tient donc à me redirequelque chose qu'il m'a dit et avec laquelle j'étais d'accord.

Soit il est un peu trop rigide, soit un peu trop organisé, soit trop amateur de procédures complexes ? Il se peut aussi qu'il adore téléphoner ? On peut aussi imaginer aussi qu'il prenne plaisir à entendre ma voix et qu'il utilise donc n'importe quel prétexte pour m'appeler ?

Comme vous le voyez, diagnostiquer n'est pas chose aisée. On peut aussi renoncer à comprendre les gens. On peut éventuellement les accepter tels qu'ils sont.

Décidément ce coup de téléphone me plonge dans des abimes de perplexité ! Mon filleul aurait du faire l'ENA.

27 décembre, 2008

Profiteurs!


Je ne devrais pas le dire, mais je n'ai jamais vraiment porté le petit commerçant dans mon coeur. Après tout, petit commerçant, c'est assez débile comme profession. Soit vous achetez en gros ,et vous revendez au détail en prenant votre marge. Soit encore, vous détenez une petite compétence, comme faire du pain ou vous y connaitre en médocs, et vous la proposez en ouvrant une boulangerie ou une pharmacie, selon que vous aimiez fourrer vos mains dans la farine ou dans des étagères pleines de boites colorées.

En général, le petite commerçant n'a d'avantage que par les facilités qu'il offre en termes de disponibilité et de proximité. Il est généralement proche de chez soi et ouvert lorsque l'on en a besoin.

Las, cette époque est révolue. Je sors vers dix-neuf heures en me disant que j'irais bien acheter des clopes. J'ai beau eu passer devant sept tabacs, pas un n'était ouvert. Dans ma commune, je sais que le petit commerçant est trop riche alors il prend des habitudes de bourgeois. Lui aussi veut partir skier et ferme donc entre Noël et le jour de l'an, une fois qu'il a fait son gras au réveillon.

Mais, c'était pareil dans les communes avoisinantes. Pas un d'ouvert, ou bien il aurait fallu que je fasse dix kilomètres pour trouver celui qui est tenu par des chinois. En effet, je regardais les villes mortes que je traversais. Et les seules enseignes brillant dans la nuit étaient celles des commerces chinois ou turcs.

Ah la la, j'ai été pris d'une fièvre libérale peu commune. Putain, j'aurais cassé toutes ces professions réglementées de merde qui nuisent à la concurrence. Et hop, fini les licences abusives, les faux diplômes artificiellement difficiles, les concours à la con, les numérus clausus débiles, etc. Vive la liberté d'entreprendre !

Un type veut vendre des clopes ? Hop, il en achète chez un grossiste et les met en rayon et toc, le tour est joué. Pareil, si j'ai mal à la tête un dimanche, pas besoin d'un docteur en pharmacie surpayé et surdiplômé pour me vendre cher une boîte de paracétamol, n'importe quel commerçant doit pouvoir en disposer. Les utilisateurs n'ont qu'à savoir lire les notices présentes dans les boîtes.

Quand je pense à tous ces trous du cul qui nous parlent de la révolution française et de l'abolition des privilèges et n'ont de cesse de faire revivre les corporations, jurandes et autres groupes bourrés de privilèges exorbitants.

Dire que cette putain de révolution expliquait que nul groupe ne saurait s'interposer entre le citoyen et la Nation !

26 décembre, 2008

Miracle de Noël !


Ce soir, Olive, mon copain riche qui roulait en Touareg W12, et GCM sont venus prendre une coupe de champagne. Arrivés sur le coup de vingt heures, on leur a proposé de diner. Et comme il restait tout un tas de truc, on a évidemment bien mangé.

Il restait une pleine bourriche d'huitres. Je pense que moi, je l'aurais jetée parce qu'aussi nul que cela semble, je n'ai jamais ouvert d'huitres de ma vie. Jamais ! Je sais à peu près tout faire avec succès, de quoi rendre James Bond jaloux, mais pas ouvrir d'huitres ! Je ne suis pas sur, mais jusqu'à présent j'ai toujours assimilé l'ouverture d'huitres à une activité hyper dangereuse.

Pour moi, ouvrir une huitre, c'était avoir envie de braver la mort parce que j'avais en tête des images terribles. Des images de couteau qui ripe, glisse sur la coquille avant d'entamer profondément la paume de la main en sectionnant un tendon au passage. Avec ensuite, moi attendant des heures aux urgences, le visage lidide, la main emmaillottée dans un chiffon trempé de sang goutant avec régularité sur un linoléum verdâtre.

Sinon, j'avais aussi la variante avec ce couteau qui ripe, glisse toujours sur la coquille avant d'achever sa course planté dans le poignet, après avoir perforé un vaisseau sanguin. Et cela se finissait toujours avec moi, me garotant pour empêcher un sang artériel lourd et sombre de jaillir à gros bouillon. Dans ce scénario, je tombais et mourais. Bref, c'était dégueu, surtout que je suis très "pétasse" car j'ai horreur du sang.

GCM, qui aime se la péter et jouer les malins m'a dit que c'était facile et qu'il avait sa technique. Olive et moi, on trouvait sa technique plutôt tocarde parce que manifestement il ne comprenait rien à la physiologie de l'huitre. Il l'attaquait du mauvais côté. Il donnait de petits coups savants du bout du couteau mais, nous on voyait bien que ce pauvre garçon n'avait jamais du ouvrir une huitre de sa vie. Il faisait ça comme il conduit sa Lotus en improvisant totalement !

Je me suis dit que je ne pourrais pas faire pire que GCM, alors j'ai tenté. Comme je n'avais pas de couteau approprié, j'ai pris un petit tournevis à lame plate qu'on appelle un tom pouce. Un chiffon épais dans la main gauche, j'ai saisi la première huitre et j'ai attaquée du côté où les deux coquilles s'articulent. Plutôt que de trifouiller et de donner des petits coups, moi j'ai juste enfoncé bien droit la lame du tournevis. Et là, le miracle s'est opéré, je suis venu à bout de la première huitre en une seconde. L'huitre vaincue, s'est ouverte me livrant sa chair savoureuse et iodée.

Pendant que GCM ouvrait péniblement deux huitres d'un air concentré, j'ai du en faire trois douzaines. Putain, je trouvais cela génial, j'en aurais massacré douze douzaines. rien que par plaisir L'huitre fermement en main, approchant le tournevis mortel, tchac, d'un coup sûr je mettais un terme à la vie débile que mène ce mollusque.

Le miracle de Noël s'est accompli, je suis devenu un oyster killer ! Si j'en ai marre de mon job, maintenant, je sais que je pourrais être écailler et me geler les couilles devant une brasserie avec des bottes Aigles pour un smic.

24 décembre, 2008

Joyeux Noël !

Joyeux Noël à toutes et à tous. Le(la) premier(ère) qui reconnait la ville où la photo a été prise gagne une bouteille de Gris de Toul, le picrate élaboré par chez Laurence, qu'il faut boire avec mdoération.

Bon, il se peut que je triche et fasse gagner un copain pour boire la bouteille avec lui et économiser des frais d'envoi. Ben oui, c'est comme ça ! De toute manière il n'y a pas d'huissier, je fais ce que je veux. Ici, c'est chez moi ! Non mais ! Eh oh !

En tout cas, quelle que soit la ville, ils ne se sont pas cassés le cul pour la décoration du sapin. Bande de pingres tiens, ils se contentés de quelques boules pourries ! Et une capitale régionale en plus ! C'est le duc Stanislas qui doit se retourner dans sa tombe ! Ha ha, oui, vous avez quelques indices maintenant !!! Allez, je vous donne la première lettre, c'est le ... N !

Sur ce, joyeux Noël ! Et une pensée particulière pour ceux(celles) qui sont seuls(es), parce que je suis un bon gars.

Libellés :

18 décembre, 2008

Pour ne rien dire !


Et hop, une tite demie-heure à tuer, alors me voici. J'écris tout en bouffant une succulente salade mexicaine en boîte de marque distributeur. Autant vous dire que moi, je sais vivre !

Bon alors que vais-je écrire ? Je n'en sais foutre rien. D'autres que moi, auraient pu mettre à profit ce temps pour méditer, faire le vide dans leur esprit, mais pas moi. Mon ami Sylvain se serait assis en position du Lotus à même la moquette et aurais sans doute lévité mais moi, rien de tout cela. Côté méditation, je suis nul. Plutôt que de me vider la tête, je donne dans la boulimie blogueuse, dans l'écriture orgiaque. Enfin, venir parasiter la tête des autres est aussi une bonne manière de me vider la mienne.

En plus, j'avais des condoléances à écrire, j'aurais pu prendre ce temps pour le faire. Il se trouve que lundi, j'avais ma réunion de copro dans l'immeuble où j'ai mon cabinet. Comme j'avais mal à une dent et que j'étais fatigué, j'ai décidé de ne pas y aller. Je file donc mon pouvoir dument signé à un chouette voisin en le mandant de me représenter. Et ce matin, je trouve un faire-part qui m'apprend qu'il est décédé la semaine passée. C'est con, c'était un chouette voisin, un de ces vrais parisiens, pas un de ces péteux de provinciaux qui se la racontent. En plus, il avait de très belles moustaches comme François-Ferdinand de Habsbourg.

Donc, il faudra que je me fende d'une belle lettre de condoléances à son épouse. Mais ça va, c'est un style que je maîtrise plutôt bien. Dès que s'estompe l'amuseur crétin, ne reste de moi que le sombre capricorne capable de vous rédiger des éloges funèbres à rendre jaloux Bossuet lui-même.

Sinon, puisque je suis parti pour écrire et ne rien dire, j'ai tout de même vécu quelque chose de grand ce matin alors que j'arrivais un peu avant mes consultations. Je m'assieds comme d'habitude à la terrasse d'un café. J'avise deux jeunes gens assis à la table d'à côté. La fille est jolie mais le type a une tête à claques, dans le genre bouche en cul de poule, discours ampoulé et grosses lunettes carrées. Je lui donne dans les 35/37 ans, donc ni très jeune mais pas encore vieux.

L'air de rien, je l'écoute et à un moment donné il profère un truc tellement atroce, que je prends un stylo et que je le note sur le livre que je suis en train de lire. J'ai carrément salopé un livre pour ne pas oublier sa connerie. L'air pénétré, il explique à la demoiselle qui boit ses paroles qu'il est en train de "créer un espace de mutualisation pour tous les artistes vidéastes qui font des interventions etc.".

Puis, toujours pénétré de son importance il poursuit en disant qu'il a déjà trouvé un local mis à disposition par la commune et qu'il est parti depuis peu à la recherche de subventions. Je suis pris d'une rage subite et je le regarde. Il doit sentir quelque chose parce qu'il se retourne vers sa copine. Quant à moi, je tourne aussi la tête contemplant le spectacle navrant d'une bande de lycéens en grèves écoutant un trou du cul hurlant debout sur un banc.

Brefs où que je regarde, j'assiste à la décomposition de la société. A ma droite, le cultureux subventionivore insatiable tandis qu'à ma gauche, j'ai le droit à une bande d'ados n'ayant pas le droit de vote, ne produisant rien, mais ayant djà compris comme fonctionne la société, à savoir que plus on gueule, plus on fout la merde, mieux on est servi.

Je me mets à imaginer que je saisis la tête du cultureux vidéaste pour la cogner avec force (et à plusieurs reprises) contre la table en marbre du bistro. Tiens j'étais tellement énervé que j'avais déjà mon texte en tête. Je lui aurais dit, tout en le frappant " Quand vas tu enfin travailler ? Jusqu'à quand crois-tu qu'on va financer tes merdes, espèce de sombre connard ?". Et tout en me répétant cela, je frappais, je frappais et mon Dieu, quel délice. Pour le coup, le sombre capricorne était passé sur son ascendant bélier, et ça faisait du bien. Et puis, je risquerais quoi ? Si pour avoir tué dix huit personnes, les trois gamines ont pris maximum quatre ans, moi pour un vidéaste, logiquement je devrais m'en tirer avec six mois avec sursis non ?

Puis, je me suis levé, j'ai longé le groupe de lycéens grévistes. L'espace d'un instant, je me suis vu balançant une grenade ou une rafale de quelque chose dans le tas, puis enfin calmé, je suis allé à mes rendez-vous. Me rappelant, les cours de psychopathologie et psychodynamique du travail, je me suis dit que notre beau pays, privé de plus en plus du réel, s'installait de plus en plus dans ce que l'on nomme l'aliénation culturelle.

En gros, l'aliénation culturelle s'installe quand Ego (le moi d'une personne) a perdu le sens du réel, par exemple qu'il faut travailler pour vivre, mais continue à bénéficier de la reconnaissance d'Autrui, lequel est aussi coupé du réel. Ego et Autrui se reconnaissent mutuellement dans le déni et la méconnaissance du réel.

Cette aliénation culturelle se retrouve souvent dans les sectes ou bien dans ls grandes administrations ou encore dans les comités centraux des partis politiques qui perdent leurs rapports avec la base. Et de manière générale dans tous les lieux de pouvoirs (états majors, élus, artistes subventionnés, syndicats d'entreprises publiques, etc.) où existent des interprétations du monde erronées et dont les membres se confortent au point de passer leur vie à côté de la réalité.

N'ayant pas la chance d'être vidéaste subventionné, je retourne bosser et friser l'aliénation sociale. Quant aux trois formes d'aliénations, je vous en parlerai prochainement. Mais bon, ça me demandera du boulot.

Réseaux sociaux !

Mon F16 !

Voici quelques jours, une de mes patientes travaillant à la DRH d'un grand groupe m'a envoyé par mail un test de recrutement à faire. Il s'agit du célèbre PAPI (Perception and Preference Inventory) que je n'avais jamais passé. Et pourtant, j'ai toujours été fan de psychométrie.

J'ai torché les 90 questions en 9 minutes et hier, alors que je la recevais à mon cabinet, j'ai eu les résultats qui sont flatteurs pour moi. Selon ce célèbre test, je serai un super leader et un manager de la mort. C'est tout à fait vrai même si c'est en deçà de la réalité.

En revanche, je ne serais pas très "groupe", affirmant un très net individualisme tout en m'entendant bien avec les gens. C'est encore tout moi ! Et puis, il semblerait que je n'aime pas la hiérarchie. Et ça, c'est encore vrai parce que dans les faits, je suis une sorte de maverick comme ils disent dans Top Gun. Putain, ça me tue de me comparer à Tom Cruise dans ce film qui est sans doute l'un des plus cons du monde.

Mais bon, le test PAPI ne ment pas et je suis un sacré maverick, peut-être même que j'aurais du être pilote de F16, et faire le con dans un avion en me tapant Kelly Mc Gillis. Enfin, je parle de la Kelly Mc Gillis de l'époque car je viens d'aller voir sur Google et la belle a des heures de vol au compteur.

Faute de quoi, je me traine comme une loque tous les jours sur un quai de RER pour aller et revenir d'un médiocre cabinet. M'en fous si ce matin, un mec me regarde d'une drôle de manière, je lui jette à la gueule qu'il doit cesser de suite parce que moi, je suis un mec dangereux et imprévisible, un maverick, même que c'est le PAPI qui le dit !

Toutes ces digressions pour vous dire, que même si je suis mec sympa, je ne suis pas très groupe. Et me voilà pris dans les rets de divers réseaux sociaux, comme on les appelle maintenant.

Ainsi, j'ai une fiche sur Copains d'avant, que j'ai remplie quand c'est devenu gratos parce que je n'allais pas payer pour cette daube. J'ai rempli une fiche pourrie avec ma tête coiffée de la couronne de la statue de la liberté. C'était super, j'ai retrouvé des gens que je n'avais pas vu depuis vingt cinq ans parfois et même un mec qui était en CP avec moi, même qu'à mon époque cela s'appelait la onzième. On s'est demandé si ça allait, et ça en est resté là. Lui, il m'avait marqué parce qu'il était né à Turin comme moi, sauf que c'était un trou du cul qui ne me croyait pas. Alors son nom était resté gravé dans ma mémoire. D'ailleurs je crois bien que c'est moi qui l'ai recherché, comme quoi je n'ai pas grand chose à foutre parfois pour retrouver des ennemis du cours préparatoire. Dès que je suis entré en contact avec lui, je lui ai rappelé ce qu'il m'avait dit alors que nous n'avions que quatre ans. Petit con, s'il pensait s'en tirer comme ça ! Pfff, la technologie m'aura aider à triompher de ce différend vieux de trente-sept ans.


On m'a aussi forcé à venir sur Facebook, dont je ne vois pas bien l'utilité. Moi, dès qu'on me demande si je veux être "ami", je dis oui. Ce qui fait que j'ai des tas de personnes comme amis que je ne connais pas du tout. Et puis là encore, j'ai mis une fiche pourrie avec une photo d'ours. C'est dingue, je pourrais profiter de ce truc mondial pour faire du business, mais que dalle, ! Moi faut que je prenne les choses à la rigolade, en m'en foutant. En vérité je vous le dis, s'il y a du maverick en moi, il y aussi du dandy, c'est moi qui vous le dis, du fuckin'dandy même. Et croyez moi, vu que j'aime parler de moi, quand je parle de moi, je dis vrai. Bref, Facebook, je n'y vais jamais, sauf depuis que j'ai gardé ma session Firefox ouverte. Ce qui fait que quand j 'ouvre mon Mac, tac je tombe aussi sur Facebook, sur lequel j'enregistre des commentaires idiots histoire de prouver à la face du monde que je suis un mec sociable.

J'avais aussi une fiche sur Viadeo, mais j'ai oublié mon mot de passe. Et de toute manière, hors de question que je raque un centime pour cette merde qui ne prévoit même pas ma profession dans leurs catégories pourries. Allez, ne me manquent que Linkedin et Myspace et je serai le parfait petit con du XXIème siècle. Quand j'aurai du temps, j'irai me faire une page sur ces deux sites.

Bon, tout cela pour vous dire quoi ? A vrai dire pas grand chose, même si cela m'a permis de rédiger un article rapidement, histoire de dire que je suis là. Non, en fait, je repensais à tout cela parce que dernièrement j'ai vu dans un canard économique tous les bienfaits de ces réseaux parait-il en termes de business !

Et moi, je me suis dit que j'étais vraiment le roi des cons. J'ai des fiches partout et je n'en fais rien. Je suis infoutu de faire un truc sérieusement, de rentrer dans le jeu, de m'inscrire dans un truc où il y a un groupe et des règles.

Mais le pire, c'est que ce même article parlait des blogs et insistait sur le fait qu'un blog professionnel était un bon moyen pour se faire connaître. J'ai beau avoir une url à mon nom, donnant directement sur un blog à mon nom, je n'y ai jamais rien publié ! Que dalle, puisque je passe la majeure partie de mon temps, ici sur ce blog qui ne me rapportera jamais rien côté business. Parfois je me dis que je suis le mec qui utilise le moins bien internet.

Je crois que je suis un putain de maverick, comme Tom Cruise dans Top Gun. Sur ce, je me casse, y'a mon F16 qui m'attend sur le quai du RER.

17 décembre, 2008

Le rascal !



J'ai traîné à la FNAC parce que j'adore les livres. Je les prends, je lis les quatrièmes de couverture, je les repose, et ainsi je passe de rayon en rayon.

Je fais un saut en psychiatrie, pour trouver un manuel de psychopathologie que je dois offrir à Laurence (oui curieux cadeau) et là, je m'aperçois que mon clinicien préféré a sorti un livre. Rien que le titre est alléchant "Amours, sexualité et troubles de la personnalité" !

Et puis, c'est de Quentin Debray, un des rares psychiatres qui ait su perpétuer la grande clinique française, laquelle repose sur l'exactitude et la richesse de notre vocabulaire. Quentin Debray, c'est le type qui vous dépeint une pathologie comme il écrirait un roman. Ce type est doué !

Je fréquente peu de confrères. Je trouve généralement que les psychologues sont des crétins parce que ce ne sont pas des études très sélectives. Et je considère que les médecins sont rarement brillants parce que pour faire médecine, on le sait, il faut être un bœuf, c'est à dire posséder une grosse capacité de travail et une intelligence limitée. Bref, il n'y que moi qui trouve grâce à mes yeux, et encore pas tous les jours, plus quelques rares personnes que je convie à mon panthéon personnel. Putain je suis tellement narcissique, que même moi je n'arrive plus à passer la barre des mes propres exigences !

Mais Debray, c'est autre chose. Le lire, c'est ne plus avoir un ouvrage de psychopathologie entre les mains, un truc aride et pénible, mais au contraire dévorer un roman. Ce type écrit comme je parle à mes patients. Car, je crois vraiment à ce que Stephen King a dit un jour : "soit on est un bon conteur, soit un bon écrivain". Et croyez-moi, si je développe devant vous un truc de clinique, je saurais vous captiver parce que non seulement je maitrise mon sujet mais qu'en plus j'ai le sens de l'épopée. Je ne suis pas qu'un con qui met un masque de Zorro. Non mais !

Debray, il est pareil que moi, sauf qu'il écrit lui. Je reviens à mon cabinet et je trouve ma patiente plantée là. Elle trouve que j'ai l'air réjoui alors je lui explique que je lisais un livre de psychiatrie fabuleux. Comme elle semble trouver cela curieux, je tente de lui expliquer ce que j'ai ressenti.

Mais bon, je crois qu'il faut être du métier pour apprécier la manière dont Debray décrit l'hystérie masculine. Tout y est dans ses moindres détails et avec une perspective psychodynamique passionnante. Il parvient à faire vivre ce que l'on ressent face à ces patients, ces petits quelques choses de ténus, ces minuscules symptômes fluctuants qu'on accroche, dont on se dit qu'ils sont importants sans pour autant toujours bien les préciser. Debray vous explique que vous pourrez potasser en long et en large tous les livres de psychopathologie que vous voudrez, mais que le diagnostic, le vrai, le beau, repose sur un truc qu'on a ou pas : la capacité à détecter ces minuscules signes, à les assembler et à les faire "parler".

Je me dis que si j'étais moins con, j'aurais pu faire la même chose. Mais bon, moi je parle et j'écris peu. Cela me fait penser à ce que m'avait dit un jour Toju, alors que nous avions vingt trois ans au plus. Il m'avait dit que mon truc, c'était de rêver les choses et non de les faire.

Oui et non. En fait chacun son talent. Et je ne vois pas pourquoi on me reprocherait de ne rien écrire. Après tout, l'a-t-on reproché à Socrate ou à Epictète ? Le premier avait son fidèle Platon et le second son utile Arrien pour prendre des notes. Et eux ? Rien, que dalle, pas un mot, non ils ont passé leur temps à tchatcher, ce que je sais faire aussi bien qu'eux.

Tiens, il faudrait que je pense à m'attacher les services d'un plumitif chargé de recueillir mes puissantes pensées et mes robustes développements. Ca serait pas mal ça. Mais, c'est une autre histoire.

Ce que je peux dire c'est que Quentin Debray est un damned bloody rascal et qu'il écrit super bien. Maintenant, je sais qu'il y aura ceux qui ont lu ce livre fabuleux, et les autres. Voilà c'est tout. C'était mon conseil de lecture.

Epoque formidable !


Allez hop, je me réveille au son de France-Infos. Non que cette radio me passionne, mais c'est l'une des rares que capte mon radio-réveil made in china, que j'ai du recevoir en cadeau avec un abonnement.

Et là, j'entends que la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne a condamné mardi à des peines de trois à quatre ans de prison ferme les trois jeunes filles accusées d'avoir provoqué un incendie qui avait fait 18 morts en septembre 2005 dans une tour à L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Je trouve que ce n'est pas cher payé pour dix-huit morts. Mais bon, la justice a dans le collimateur les utilisateurs de téléphones mobiles en voiture, pas les pyromanes.

Cette parodie de justice me fait aussi penser au cas de Lydie Debaine qui après avoir avoué avoir tué sa fille handicapée, s'en était tirée avec un acquittement et même les applaudissements des spectateurs présent au procès. Sans douter du calvaire qu'elle vivait, j'avais trouvé énorme qu'elle s'en tire avec un acquittement dans la mesure où elle avait avoue le crime. Il aura fallu un appel du parquet, et le fric du contribuable pour qu'elle prenne deux petites années de sursis. Enfin, un peu plus et on obtenait le permis de tuer les handicapés.

Il aurait suffit de se constituer prisonnier et de dire, "attendez c'est un(e) handicapé(e) que j'ai tué", pour être absous. Tuer un handicapé devenait une sorte de légitime défense, de recours contre les aléas de la vie. Alors, oui je sais bien que la vie de cette femme a du être dramatique. Il n'empêche que dans une société forte et sûre de ses valeurs, on n'acquitte pas un tel acte, on met une peine de principe.

Douché et rasé de près, je suis sur le quai du RER et j'apprends via les panneaux d'affichage qu'il y aura 24 minutes d'attente ! Une voix anonyme nous explique que c'est parce que l'interconnexion ne se fait plus à la Gare du Nord en raison de "mouvements sociaux". Enfin parvenu à Chatelet, j'apprends par une voix tout aussi anonyme, qu'en fait, ces retards étaient dus à des avaries matérielles.

Bon, n'importe quel individu doté de toutes ses capacités intellectuelles, sait que c'est bien entendu le syndicat Sud qui fout sa merde pour soutenir ses petit copains de la SNCF. Près de moi, un homme qui a du louper un rendez-vous fulmine, je l'entends dire 'qu'il faudrait en pendre deux ou trois de ces salauds pour donner un exemple. Je trouve l'idée séduisante même si je trouve que tuer c'est très mal. Mais après tout, peut-être que l'on bénéficierait d'un acquittement ?

Je reçois mon premier rendez-vous, une demoiselle que je n'ai jamais vue, qui m'explique qu'après avoir réussi le concours de professeur des écoles, elle n'a enseigné que deux semaines. Prise d'angoisses qui lui faisait rendre son petit déjeuner (c'est terrible), elle a passé le reste de l'année en maladie tout en bénéficiant de 1600 euros de salaire mensuel. Comme elle me l'explique immédiatement, elle a mis à profit ce temps de "latence" pour réfléchir sur elle et voyager en Amérique du sud et en Italie, pays qu'elle adore. Je reste impavide, je crois que je suis devenu blindé. On appelle cela "l'émoussement affectif". Plus rien ne vous touche !

Ayant une heure à tuer, jeme rends à la Fnac forum où j'achète différents ouvrages. Je me pose au fast food voisin pour manger en vitesse. J'ai alors la visite des "gens du voyage" venus m'expliquer trois fois de suite, mais ce ne furent jamais les mêmes, qu'ils n'avaient ni "la sociale, ni la chômage". Je serais bien tenté de leur dire que s'ils avaient passé le "concours de professeur des écoles", ils auraient pu tirer au cul sans même mendier, mais j'ai peur de les faire déprimer en leur révélant les vraies escroqueries légales.

Il est 16H30 et la journée n'est pas finie. Moi qui suis assez insensible au froid, je me plais à penser aux solitudes glacées de l'Alaska.

Libellés :

16 décembre, 2008

Consolation...


Un cavalier, qui surgit hors de la nuit
Court vers l'aventure au galop
Son nom, il le signe à la pointe de l'épée
D'un Z qui veut dire Zpycho

Zpycho,
Zpycho
Psy rusé qui fait sa loi
Zpycho, Zpycho
Vainqueur, tu l'es à chaque fois
Zpycho, Zpycho
Combat pour la liberté
Zpycho, Zpycho
Défend toujours l'amitié

Drôle d'idée !



Vous êtes toujours là ? Oui ? Ça tombe bien, moi aussi. Je passais juste en coup de vent. Pas le temps de rédiger un article. J'aurais pu en dix minutes torcher un truc rigolo mais pas de ça chez moi. Ici, on veut du sérieux, du roboratif ! Pas le genre de la maison de faire des trucs, juste pour amuser la galerie.

Mais bon, je regardais les commentaires sur mon article précédent et j'étais satisfait. Je ne dis rien, je ne raconte rien et toc, j'ai dix commentaires. Et en plus, je me tape toujours 350/400 lecteurs par jour, pour rien.

Quelle consécration ! Mais bon, c'est Laurence mon attachée de presse qui m'a dit d'être comme cela. Elle m'a dit exactement "Phil, tu es trop sympa ! La proximité avec le lecteur, ça allait quand tu n'étais pas connu mais avec tes chiffres de connections, c'est fini tout ça, maintenant tu es en droit de jouer la star et de te faire désirer".

Moi j'ai juste été interloqué et j'ai répondu : "Ah bon ? Tu crois ?". Laurence m'a regardé comme si j'étais à demi-demeuré et m'a sourit. Et elle a immédiatement enchainé en m'expliquant que maintenant, je devais me la jouer mystérieux et me faire désireux et de communiquer au compte-gouttes. "Ah bon, je dois être mystérieux moi ?" que j'ai immédiatement répondu. J'ai tout de suite pensé que je pourrais ressortir ma panoplie de Zorro que j'avais quand j'étais tout petit même si je ne dois plus trop rentrer dedans. C'est vrai Zorro lui, il est super mystérieux parce que personne ne sait qu'en vrai il est Don Diego de la Vega. Tiens peut-être que le masque, il m'irait encore ? Ça serait chouette si je me baladais avec le masque de Zorro, pour le coup, Laurence serait contente parce que j'aurais l'air vachement mystérieux.

Elle m'a sourit comme on sourit à un enfant attardé qui fait tout de même des efforts et elle m'a expliqué qu'elle prenait ma communication en main. Elle m'a dit qu'on allait faire comme Mylène Farmer, un album tous les quatre ans, et juste ce qu'il faut de com' pour tenir les fans en haleine. Puis, elle m'a dit que oui, que dorénavant je serai un peu comme Zorro, mystérieux mais que ce n'était pas la peine de sortir ma panoplie parce que je serais boudiné dedans vu que j'avais grandi depuis mes quatre ans.

Moi, comme je n'y connais rien j'ai dit que j'étais d'accord mais que je ne ressemblais pas du tout à Mylène Farmer et que d'ailleurs, je chante comme un cochon. Elle a semblé agacée, Laurence. Alors, elle m'a expliqué qu'on allait faire "comme si" j'étais Mylène Farmer mais que je n'étais pas Mylène Farmer bien sûr. Que j'étais moi, que je restais moi. Qu'il s'agissait juste d'un plan com'. Elle m'a dit : "Tu comprends, écrire beaucoup et n'importe quoi, c'est bon pour les petits blogueurs comme ton ami Toju, parce qu'il n'a pas ta dimension. Mais parvenu à ton stade, c'est mauvais. Il faut que tu fasses rêver les gens, que tu crées le manque".

Comme je ne comprenais pas grand chose, j'ai juste dit "ah d'accord" mais je n'ai pas bien compris ce qu'elle voulait faire. Laurence a du saisir que je ne comprenais rien parce qu'elle m'a juste dit que maintenant je devrais l'écouter et faire ce qu'elle me disait. Alors j'ai encore dit "ah bon". Quand je ne comprends pas, moi je dis "ah bon" pour ne pas me fâcher avec les gens.

Elle m'a dit que dorénavant je devrais me faire désirer, regarder mes connections, et n'écrire que lorsque celles-ci passent sous les 300/jours, mais que sinon, je n'avais pas à bouger. Elle a rajouté : "Tu vois, tu dois être comme Mylène Farmer, tant que ton album se vend bien, tu n'en fais pas un autre, tu te contentes de communiquer discrètement".

Là je ne comprenais plus rien et je me demandais pourquoi elle voulait que je sois comme Mylène Farmer. Alors, comme je n'étais plus sûr de rien, j'ai juste demandé "Euh, je suis Mylène Farmer alors ? Tu sais, personne ne va le croire, ça ne marchera pas ton truc !".

Là, Laurence m'a regardé avec un regard attristé et m'a juste dit de la laisser faire et de ne pas trop réfléchir. J'espère qu'elle ne sera pas trop fâchée que j'aie fait ce petit article.

En tout cas, moi je ne trouve pas du tout que je ressemble à Mylène Farmer, mais alors pas du tout. Si je rencontre quelqu'un et que je lui dis que je suis Mylène Farmer, il va tout de suite s'apercevoir que je mens. Mais bon, Laurence a l'air de savoir ce qu'elle fait alors je l'écoute. Ce qui est con, c'est que je ne suis pas trop fan de Mylène Farmer. A choisir, j'aurais préféré être Frank Sinatra moi, puisque je ne peux plus être moi-même.

Tiens, j'irai demander à H16 si on lui a dit d'être Mylène Farmer à lui aussi, vu qu'il a un truc qui carbure à max. Peut-être qu'il a aussi une attachée de presse qui lui donne des conseils à la con. Ce serait drôle, on serait deux Mylène Farmer enfin trois avec la vraie. C'est elle qui ferait une drôle de tête si elle savait qu'elle n'est plus seule. J'aurais préféré être Zorro moi !

Ceci dit le premier qui m'appelle Mylène aura ma main dans la gueule !

13 décembre, 2008

A venir !

Alors en stock, des tas d'article de psycho du travail qui déchireront et vous feront vous demander d'où vient ma culture étonnante. Des modèles de la mort, des schémas explicatifs face auxquels vous resterez scotchés, je ne reculerai devant aucuen sacrifice pour faire de ce blog une référence.

Mais bon, même en piochant allègrement dans mes souvenirs mais aussi dans mes vieux cours eux-mêmes intégralement pompés sur des petits camarades plus sérieux et assidus que moi, ce type d'articles demande plus de travail que mes bêtises habituelles.

Aussi vous faudra-t-il attendre !

12 décembre, 2008

Full metal jacket !


Bon, l'autre naze a eu beau ne pas venir sans même me prévenir, cela ne m'a pas empêché de recevoir un tas d'autres patients. Tant et si bien que je suis sorti fort tard de mon cabinet. Et hop,me voici qui reprend mon RER dans mon vieux pardessus râpé avec lequel je vais l'hiver, l'été.

Sur la route, hop un petit arrêt chez Mc Do, et ding-dong, qui est-ce ? C'est moi, votre serviteur, rapportant un succulent repas à sa petite épouse. Laquelle est affalée sur le canapé en train de regarder Full Metal Jacket, qui est un film adorablement féminin convenons-en.

J'arrive au beau milieu de la scène d'anthologie qu'est l'entrainement débile qu'un petit chef stupide fait endurer aux jeunes recrues. Tout le monde connait cette séquence mémorable dans laquelle ce gradé, sorte d'adjudant-chef caricatural, humilie à loisir des jeunes qui doivent lui répondre "chef oui chef". Mais bon, dans la mesure ou tous sont des engagés volontaires, c'est leur problème.S'il ya des amateurs de SM en uniforme, grand bien leur fasse.

Celui qui m'intéresse c'est Guignol (Private Joker en VO), interprété par Matthew Modine. Mais si vous voyez bien, le type qui se balade avec le casque où est écrit "Born to kill". Grand, maigre, un peu raide, le nez long et aquilin chaussé de lunettes, sa silhouette dégingandée me rappelle quelqu'un. Pétri de contradictions, le personnage de Guignol, est aussi pénible qu'attachant et Kubrick a réussi à donner une belle densité.

Encore plus que son allure, c'est l'attitude du personnage qui me fait furieusement songer à quelqu'un que je connais très bien. Ce demi-sourire moqueur perpétuellement aux lèvres, cette manière impudente de s'adresser aux supérieurs, cette volonté de choquer, cette condescendance perpétuelle, cette arrogance de fils de famille, cette morgue de petit marquis qui à elle seule justifie la révolution française et son cortège d'horreurs, cette intelligence vive entièrement tournée vers le détail, toutes ces données ne cessent de me dire qu'il me rappelle quelqu'un que je connais vraiment très très bien et que j'ai du voir voici peu de temps.


Qui cela peut-il bien être ? Comme c'est pénible de ne pas trouver. Pourtant, une tête à claques pareille, ça ne court pas les rues ! Un type à côté de qui, je semble aussi timide et humble qu'une petite violette, c'est assez rare. En plus, c'est encore plus rare d'avoir autant de défauts qui seraient rédhibitoires chez d'autres, mais d'arriver à rester sympathique et attachant.

J'en suis là de mes réflexions lorsque mon épouse daigne enfin m'adresser la parole pour me dire : "Tu ne trouves pas que Guignol, on dirait Sylvain ?".

Mais oui bien sur, c'est Toju dont la prose nous enchante ici-même. D'ailleurs, je me demande ce qu'attendent les p'tits gars de LHC pour accueillir son blog dans leur noble réseau. D'ailleurs la question est posée : peut-on décemment dire que l'on organise un réseau de blogs politiques sans compter Esquisses politiques ?

11 décembre, 2008

Petit con va !


Et toc planté là comme une merde. J'attendais tranquillement. Au quart, j'envoie un SMS à ce nouveau patient. Dix minutes passent et rien. Je lui laisse un message. Et ce petit con daigne m'envoyer un SMS expliquant : "doit annuler. reprends contact". Le genre même de message qui me donne l'impression d'être congédié comme un domestique et encore, les domestiques ont des droits et peuvent aller aux prud'hommes.

C'est drôle je l'avais senti au téléphone que ce type me poserait des problèmes. Je le sentais jeune et intelligent, mais du genre à "se la raconter". Rien que son annonce sur son répondeur de GSM sentait le demi-sel, le cave qui se la joue wiseguy. Il dit "bienvenue sur le répondeur de Monsieur X". Petit con va ! Je vais t'en donner du "monsieur" moi !

C'est très intuitif mais je sens tout de suite le petit con, quand j'en ai un au bout du fil. Je ne sais pas à quoi je les reconnais. Une manière de mal s'affirmer, de me parler un peu de haut, comme s'ils venaient me voir mais n'en avaient pas vraiment besoin dans une vaine et illusoire tentative de contrôler leur pauvre monde qui s'écroule. Généralement, ils carburent à la coke ceux-là. Car comme disent certains héroïnomanes que j'ai reçus, "la coke est vraiment la came du blaireau qui veut jouer les cadors". Et c'est vrai qu'il y a des différences de taille entre la personnalité d'un héroïnomane et celle d'un cocaïnomane comme l'explique Bergeret.

Le cul sur mon fauteuil, fulminant de rage d'être planté, ce que je déteste au plus haut point, je laisse retomber ma colère parce que sinon je l'aurais insulté au téléphone ce petit trou du cul. Puis perfidement, une fois calmé, je renvoie un SMS expliquant "ne rappelez que si vous payez cette consultation. sinon consultez ailleurs. merci".

Le fric fait toujours réagir ce genre de petits connards. C'est le seul moyen de les responsabiliser. Sinon vous devenez vite leur domestique pour qui ils n'ont plus aucun respect. Il rappelle aussitôt et se met à geindre qu'il a eu une urgence. Je lui explique que cela n'est pas mon problème et qu'il aurait pu au moins m'appeler avant la séance et non pas vingt cinq minutes après l'heure à laquelle il aurait du arriver.

Il bredouille, bafouille, il m'assure qu'on lui a dit que j'étais très bien. Le salopiaud tente de m'amadouer comme si j'étais sa mémé qui va lui faire son chocolat et lui beurrer ses tartines. Et croire tous ses mensonges Je lui dis que je suis très bien mais que ma gentillesse ne saurait être de la faiblesse. Je rajoute que c'est à lui de voir mais qu'il peut consulter ailleurs car nous sommes quelques milliers mais qu'en tout état de cause, j'estime qu'il me doit déjà une séance.

Il trouve que c'est injuste et commence à se lancer dans une longue explication à laquelle je mets fin rapidement. Je lui réitère mes conditions en lui rappelant qu'il est libre ou non de les accepter. Il répond encore qu'il trouve cela injuste et je le sens presque bouder au téléphone le fier-à-bras.

Je clos la conversation en lui expliquant que les notions de justice et d'injustice peuvent être utilement débattus en séance mais que je ne consulte pas par téléphone.

Il m'explique alors que je n'ai pas le droit de faire cela. Je lui réponds que j'ai tous les droits et aussi celui de ne pas le recevoir. Je reprécise que la notion de droits et devoirs pourra être approfondie en séance mais pas par téléphone. Au surplus, le sentant très tendu, je rajoute que même sans m'avoir rencontré, il peut considérer que la thérapie a commencé puisque je le sens déjà énervé au téléphone.

Goguenard, je lui assure qu'on commence à grandir dès lors qu'on endure ses frustrations et que l'on apprend à respecter un cadre. Et toc, le saluant aimablement, je raccroche en lui disant de ne pas hésiter à me recontacter.

Dix contre un qu'il va me rappeler !

09 décembre, 2008

La persévérance paye toujours !

Le combat homérique !

Parfois, on se lève, il y a un temps froid et gris, on se dit que ça va être journée comme une autre, une de plus, encore une.

Et puis non, parce qu'il suffit de s'asseoir dans un café, de prendre le Parisien qui traîne sur le comptoir, pour voir sa journée changer.

J'ai ainsi appris que l'UE a fixé lundi un calendrier pour bannir progressivement des maisons les ampoules traditionnelles (de 25 à 100 watts) qui cesseront d'être commercialisées le 1er septembre 2012, détrônées par les lampes de nouvelle génération consommant jusqu'à cinq fois moins d'électricité.

Il parait que notre bon ministre Jean-Louis Borloo était ravi de cette avancée. Et moi, je suis bien content pour lui de savoir qu'il a enfin trouvé une raison de percevoir un salaire. Croyez-moi, rien n'est pire que d'être placardisé quand on travaille. Il n'avait pas eu beaucoup de pot avec son idée de taxe pique-nique touchant les couverts et assiettes en plastique ou carton, mais là on voit que la fortune sourit toujours aux audacieux. Et pourtant la bêtise inouïe de cette taxe pique-nique aurait du lui permettre d'accéder à la première marche du podium dans un système politique où la prime va généralement au plus con de tous !

L'ami Jean-Louis ne s'est pas laissé démonter. Puisqu'il ne pouvait pas nuire aux pique-niqueurs, il s'est dit qu'il pourrait emmerder encore plus de monde en soumettant la population entière à un éclairage aussi gai que celui d'une morgue. C'est vrai que c'est chouette de savoir que d'ici quatre ans, on s'éclairera tous à la lueur froide, et blanchâtre d'ampoules à basse consommation.

Le prochain patient qui ose se plaindre dans mon cabinet en me disant qu'il a peur de ne pas s'en sortir, je lui dirai de cesser de geindre et de songer à Jean-Louis Borloo, qui lui s'est accroché et a fini par exister et trouver sa place dans la société.

Parce qu'exister à tout prix est quelque chose de profondément humain, la plupart de nos contemporains songent toujours que seules de grandes actions sont susceptibles de légitimer une vie sur terre. C'est évidemment faux !

Nous avons tous besoin les uns des autres et finalement l'humble paysan qui sème son blé dont le brave boulanger fera du pain est aussi utile que le génial Pasteur. En ce sens, l'exemple de Jean-Louis Borloo force l'admiration en ce sens qu'il illustre parfaitement que l'on peut être médiocre, arriviste, sans inspiration, et avoir un net penchant pour la bouteille, mais parvenir tout de même à exister à force de persévérance.

Je parie même que lorsque l'on parlera de ces humbles, que l'on ne regarde jamais, à qui l'on n'attache jamais aucune apparence, mais qui à force de persévérance sont parvenus à laisser une trace, fut-elle ténue (roi des plus gros mangeurs de hamburgers, champion de l'imitation du cri de cochon, recordman du crachat de noyau d'olive, etc.), on dira d'eux que leur existence fut boorléenne pour souligner qu'à force de persévérance ils finirent par exister à n'importe quel prix.

Quand Emerson a dit "que la chance n'était qu'un vain mot pour désigner la ténacité dans les projets", il n'avait pas tort !

Enfin, j'écris, j'écris, ... et je me demandais si on ne pourrait pas interdire les petites loupiotes qui éclairent les digicodes la nuit venue ? Ce serait une autre manière d'économiser l'énergie. Et les lampes dans les réfrigérateurs d'ailleurs, à quoi servent-elles ? Après tout il suffit de ranger les aliments toujours à la même place et on saura les retrouver même dans le noir. On ne pense vraiment pas à tout !

Tiens, je me demande si je ne ferais pas une bonne recrue au ministère de l'écologie ?

07 décembre, 2008

Pfff !

Pan dans les gencives !

Et avec tout ça, je parle, je parle, enfin j'écris, j'écris, et je n'ai même pas parlé de Pearl Harbor ? Moi qui parle de tout et n'importe quoi, j'aurais pu en ce 7 décembre 2008, parler de Pearl Harbor.

Pearl Harbor ne m'inspire pas grand chose en fait. Mais j'aime bien tous les 7 décembre, me dire que je suis un des rares à savoir que l'attaque des japs sur Pearl Harbor a eu lieu un 7 décembre.
Parfois j'en parle aux gens que je rencontre le 7 décembre.

-Tiens, on n'est pas le sept décembre ? Ah si, ben c'est l'anniversaire de l'attaque de Pearl Harbor, que je dis l'air de rien.
- Ah bon ? Je ne savais pas, me répond-ton le plus souvent.
- Ben oui, c'était le sept décembre 1941, Pearl Harbor, que je dis l'air de ne pas y toucher.
- Ah ben comment tu sais ça toi, qu'on me demande le plus souvent.
- Ben, je sais pas, c'est comme ça, je retiens tout, que je réponds.
- C'est fou, tu es vachement cultivé, qu'on me rétorque.
- Oui, on me dit souvent que je suis cultivé mais je fais rien pour. C'est ma mémoire, c'est tout. J'enregistre des tas de trucs sans intérêts. Tiens par exemple, j'aurais pu te dire que le premier navire américain coulé fut le USS West Virginia.
- C'est fou, tu connais même le nom du premier bateau coulé ? Tu fais comment pour retenir un truc pareil ? qu'on me demande interloqué.
- Ben comme je fume du tabac de Virginie, j'ai un lien très fort avec cet état américain bien que je n'y aie jamais mis les pieds. Mais bon, faut que j'y aille. C'est pas totu de parler de Pearl Harbor, mais la vie continue.

Et là, je laisse mon interlocuteur médusé et stupéfait par tant de culture. Mais bon, aujourd'hui c'était dimanche, je n'ai vu personne. Enfin si j'ai vu mon père et puis Laurence, mais eux, ils savent que je connais la date de l''attaque des japonais sur Pearl Harbor alors ça ne leur fait plus rien que je leur en parle. Même le nom du premier cuirassé coulé, ils s'en foutent.

Donc, puisque c'était dimanche et que je n'ai pas eu l'occasion d'étaler mes connaissances faute de public, j'en parle ici. Donc, aujourd'hui, sept décembre, c'était l'anniversaire de l'attaque des japonais sur Pearl Harbor. Et quel était le nom du premier cuirassé américain coulé ?

Le USS West Virginia !

USS West Virginia (avant d'être coulé le 7 décembre 1941)

Statistiques du jour et conseils aux blogueurs !

Petite chatte sacrée de Birmanie !

Avant d'aller diner, j'ai regardé mes statistiques quotidiennes. Pas mal puisque je vais me faire dans les 480/500 connections pour la journée.

C'est plutôt bien pour un dimanche qui est traditionnellement un jour médiocre pour les blogueurs. Le quidam préfère aller se balader plutôt que de lire nos conneries. Mais bon, la météo était de notre côté. Temps gris, pluvieux et froid font le bonheur du plumitif en mal de reconnaissance. Je suppose qu'on a tous cartonné, même les pires d'entre nous. Plutôt que de déprimer en regardant "le ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle" (vous avez vu, je cite Baudelaire sans en avoir l'air), on se dit que mieux vaut se taper un mauvais blog.

En plus je suis content d'atteindre ce chiffre sans être tombé dans la presse de caniveau. Un score super honorable alors que je n'ai abordé ni la zoophilie, ni le fétichisme, ni de manière générale un sujet touchant au "cul".

Bon bien sur dans l'article précédent, j'ai employé plusieurs fois le terme "fourré" à propos du cadeau gentiment offert par El Gringo (un grattoir à pares-brise muni d'un manchon fourré) et je gage que ce mot bien innocent m'amènera de nombreux connectés.

C'est un peu ça la réussite du mauvais blogueur, faire des articles sans grand intérêt, très peu documenté mais émaillé de termes apparemment anodins qui signifient beaucoup pour d'autres. J'en parlais justement à l'ami Lomig qui publie mensuellement ses statistiques de connections.

Prochainement, je commettrai un article sur les félins dans lequel j'expliquerai que chez les sacrés birmans, les chattes sont très douces. Ça devrait me ramener du monde.

Et puisque je possède mon permis bateau, je pourrais aussi présenter ma collection de photos de bittes d'amarrage.

En tout cas, sous des apparences légères, ce modeste message vous aura expliqué toutes les techniques pour faire monter les chiffres de connections.

Sur le net, les félins et la marine, y'a que ça de vrai !

Sans entretien, une bitte s'abime et finit par rouiller !

C'est Noël ! J'ai eu des cadeaux !

Grattoir à manchon tendance "Noël". Offert pour toute commande supérieure à 300 000 € par les établissements EL Gringo.


Vendredi soir, avait lieu notre soirée dite du "premier vendredi du mois" puisque c'était le premier vendredi du mois.

Mon épouse et moi, fournissons la bouffe mais en revanche, on dit aux convives d'apporter à boire. Alors évidemment, ils ramènent le rouge et le champagne. C'est la règle. Un mec qui se pointerait sans une bouteille se verrait ramener à la porte par El Gringo. Il a une super technique, il vous tord le bras dans le dos de la main droite jusqu'à ce que votre radius et cubitus se tordent douloureusement, tandis que la gauche vous serre la nuque, juste à la limite de la rupture de la moelle épinière. Il a appris ça quand il était spetsnaz. En plus, il vous insulte copieusement en russe sans jamais cesser de sourire. Et ça, c'est vraiment impressionnant à voir.

Par contre, certains convives super gentils apportent d'autres trucs en plus de la boisson. Il ay évidemment les classiques bouquets de fleurs et autres trucs de ce genre. Et puis, il y a les cadeaux étranges.

Justement El Gringo nous a rapporté un joli grattoir destiné à dégivrer le pare-brise de voitures. C'est un très bel objet que vous ne verrez jamais chez le premier accessoiriste pour automobiles. Parce que non seulement vous avez le petit grattoir en plexi QUI NE RAYE PAS LE PARE-BRISE mais en plus l'objet est doté d'un joli manchon fourré en synthétique aux couleurs de Noël afin de ne pas avoir froid à votre mimine.

Ça c'est l'objet que tout le monde n'a pas. D'ailleurs, je ne m'en servirai jamais pour ne pas l'abimer. Et puis savoir qu'El Gringo vend des machines à 300 000 euros et qu'il offre ce genre de cadeaux me remplit d'allégresse. Je me dis qu'il est doué pour les affaires parce que j'imagine toujours la tête du client qui se retrouve avec une daube pareille. Mais bon, quand c'est El Gringo qui vous l'offre, vous dites merci et puis voilà. On se demande toujours à quoi sert le culturisme et la musculation. Ben déjà ça permet d'offrir des cadeaux pourris sans les recevoir dans la gueule.

Et puis Laurence nous a ramené un dessert de sa lointaine province. C'est un stollen, une sorte de dessert germanique que l'on ne trouve qu'avant Noël et qui tient bien au corps. Il parait que si Paulus et sa VIème armée n'ont pas gagné à Stalingrad c'est parce qu'ils n'avaient plus de stollen. Parce qu'on a beau vanter les mérites des schmeisser, mg42 et autres panzers, et la discipline du soldat teuton mais la véritable arme secrète c'était le stollen. On doit même pouvoir bombarder avec des stollen ?

Le stollen, c'est une patisserie faite de sucre et de fruits confits, mais tellement dense et compacte qu'une tonne de stollen tient dans la main. D'ailleurs sur le paquet, il y avait marqué "spécialité pâtissière finement tranchée" parce qu'on ne peut en manger qu'une fine tranche par semaine. "Hast du dein stolen essen ?" demandait maman Marino à sa petite Laurence quand, toute petite, celle-ci devait affronter le froid sibérien de la campagne faouine pour aller à l'école. Que tous ceux qui ont failli s'étouffer en mangeant du kouign-amann, ne prennent jamais de stollen.

Donc la soirée était sympa et on a eu de beaux cadeaux. J'ai vu que la météo annonçait une baisse des températures. Moi, je m'en fous, j'ai un grattoir fourré et un stollen entier. Je peux patienter jusqu'au printemps.

Hmmmm Das Ist Sehr Gut !

200 000 !


J'ai dépassé depuis peu les 200 000 visiteurs et je ne m'en étais même pas rendu compte. C'est Toju, l'homme qui commente plus vite que son ombre qui me l'a fait remarquer vendredi soir.

Moi d'habitude si prompt à m'autoféliciter, je n'avais même pas pris la peine de m'autoglorifier de ce succès amplement mérité. C'est aujourd'hui chose faite.

Bon, redescendant de mon piédestal l'espace d'un instant, je condescends tout de même à remercier mes chers(ères) lecteurs(trices).

Miss France !


Vendredi, j'avais une grosse soirée puisque c'était le premier vendredi du mois. Et hier, j'en avais aussi une autre. Fort heureusement, même si je le regrette pour eux, le fils du couple qui nous a invité à chopé une grosse gastroentérite. La soirée a donc été annulée. Tant mieux, sinon je crois qu'après m'être couché à huit heures samedi matin, je n'aurais pas été très frais.

Alors, j'ai passé ma soirée du samedi à comater sur mon canapé. Muni de la télécommande j'ai zappé d'une chaine à l'autre. J'aurais pu mettre un DVD mais je n'avais plus suffisamment de cerveau disponible pour suivre un film.

J'ai donc eu le choix entre les programmes affligeants des chaines hertziennes et les nanars des chaînes de la TNT. J'ai donc zappé entre plusieurs programmes que j'ai regardé d'un œil morne. Parfois, je tombais sur le téléthon et je me suis fait la réflexion que je n'avais jamais donné un centime à cette noble cause. Si j'étais cynique, je dirais que mieux vaut dans mon cas donner pour la recherche contre le cancer parce que je suis fumeur. Tandis que je ne risque pas de choper une myopathie.

Non, en fait je suis bien trop glandeur pour prendre mon téléphone, faire le 3637, appeler les gens, faire la promesse de dons, puis un chèque et le mettre sous enveloppe et l'adresser. Quand je donne c'est plutôt instinctif parce que je suis saisi dans l'instant par une cause. Et dans ce cas, mettre la main à mon porte-monnaie ou à mon portefeuille, en fonction du montant, me semble bien plus facile que de suivre la procédure téléthon.

Ainsi, je peux donner à des gens dans le métro quand je suis touché. Je donne aussi régulièrement au WWF parce que leur logo est un panda (ailuropoda melanoleuca), que c'est un ursidé et que j'aime les ours. Eussent-ils choisi une baleine comme logo que je n'aurais pas filé un rond. Comme je suis bon,je reçois aussi parfois des gens gratuitement ou à des honoraires défiant toute concurrence. Mais le téléthon, c'est niet parce que c'est trop compliqué pour moi.

Sur TF1, c'était l'élection de Miss France. J'en ai regardé quelques bouts. Le spectacle organisé au Puy du fou était pathétique. La réalisation était à chier, à croire que le caméraman souffrait de la maladie de Parkinson. Quant à la scénographie, je n'y ai pas compris grand chose. On balançait des dates et on montrait des tableau qui n'avait pas grand chose à voir avec ces dates. Mais bon, je vous avoue que j'ai regardé cela d'un œil distrait et en pointillé.

En revanche, j'ai noté que cette année il y avait uen grande conscience politique. Madame de Fontenay, a affirmé haut et fort qu'elle croyait au "mélange des races et des cultures". D'ailleurs j'ai pu noter que Miss Bretagne n'avait pas le type celte. En revanche, j'ai trouvé mignon son discours affirmant qu'on pouvait être génétiquement d'ailleurs mais bretonne de cœur. C'était sans doute une bonne définition de l'intégration. Et c'était exprimé avec un joli sourire et une parfaite sincérité.

Par contre, j'ai été étonné d'entendre Miss Mayotte nous expliquer pourquoi on devait voter pour elle. Elle a expliqué que depuis l'élection de Barack Obama, le monde avait changé et qu'elle représentait ce changement.

L'espace d'un instant, reprenant mes esprits, je me suis interrogé sur cette "saillie". Est-ce à dire que quelle que soit l'élection, fut-ce celle d'une simple Miss France, l'aspect "racialiste" et/ou "politique" doit-t-il dorénavant être toujours au premier plan ? Ne peut-on se contenter de critères objectifs, telles que les compétences, ou esthétiques toujours très subjectives ? De plus, il me semble que l'année passée, Valérie Bègue était une Miss Réunion. Je crois aussi me souvenir que Joséphine Baker triomphait en France dès 1925 et qu'elle faisait de l'ombre à Mistinguett.

Poussé à ce point, l'antiracisme sera définitivement le communisme de notre siècle, pourchassant les consciences et traquant le mal derrière les activités les plus anodines. Viendra-peut-être un jour ou même l'élection de Miss Tartiflette, en Savoie, sera politisée.

Avant, on se contentait de trouver les prétendantes au titre de Miss France, jolies ou non, et pour les odieux phallocrates : bonnes ou pas. Plus aucune activité ne doit plus être légère ! L'individu lambda, fatigué par sa semaine de travail, n'a pas plus le droit au repos mérité face à une émission bon-enfant et crétine, qu'un pensionnaire du camp S21. On en vient à regretter ces caricatures de Miss, inscrites en IFSI et expliquant qu'elle étaient contre la faim dans le monde. On les trouvait un peu connes mais leur naïveté et leurs candeur, les rendaient fraiches et touchantes.


Moi, je dis que lorsqu'une société n'autorise plus le quidam moyen à regarder benoitement une émission permettant de se donner bonne conscience en regardant des filles légèrement vêtues sans nous gaver avec de la bonne conscience politique, elle devient dépressiogène. Même Rome avait ses saturnales !

Mais bon, pourquoi pas ? Après tout, je vis du malheur des autres.

Curieux !


J'ai dans ma clientèle, bon nombre d'artistes : des vrais et des faux. S'agissant des faux, éliminons-les rapidement.

Il 'agit le plus souvent de jeunes gens mal insérés socialement qui voient dans le statut d'artiste, très valorisé socialement ces dernières années, une bonne manière de se créer un "moi" socialement acceptable. Il vaut mieux en effet se dire "artiste dans la dèche" que titulaire d'un "CAP Agents des services administratifs" et sans emploi. Pour eux, faire partie du monde des artistes est quelque chose de plus simple que faire partie du monde des people, et c'est beaucoup plus simple. Un air un peu compassé, un vernis de culture, une petite compétence, et le tour est joué : on peut devenir vidéaste ou graphiste en peu de temps.

Maintenant, me direz-vous, qu'est-ce qu'un véritable artiste ? Est-ce qui vit de son art ? Auquel cas il faudrait considérer que bon nombre d'artistes très connus mais qui ont du accepter d'autres métiers pour vivre, n'en étaient pas. Vivre de son art n'est donc pas un critère suffisamment opérant pour distinguer le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie.

Alors qu'est-ce qu'un véritable artiste ? Ma foi, je suppose que je pourrais me livrer à une savante étude de laquelle sortirait des critères objectifs permettant de diagnostiquer aisément le véritable artiste.

Mais je n'ai aucune envie de me livrer à cette réflexion parce que d'une part, je suis un peu fainéant et que d'autre part, je me fie entièrement à mes impressions. Face à l'artiste véritable, je ressens toujours un "truc".

Déjà, je le trouve différent de moi. Tandis que je vis dans un monde fait de pensées qui ne cessent jamais et que j'organise sans cesse, l'artiste est ailleurs. Le véritable artiste, me donne toujours à penser qu'il est connecté à autre chose, toujours en prise avec une sorte de réservoir immense qui l'alimente sans cesse. Sans pouvoir clairement l'expliquer, c'est ce que je ressens toujours. Comme si la personne face à moi, avait quelque chose d'étrange qui signe l'authenticité de sa démarche. Une impression rémanente qui me donne à penser, qu'il n'a pas choisi son destin mais obéit à quelque chose qui le dépasse et finit par le transcender quand il lui obéit. Voilà, à peu près tout ce que je peux dire de l'artiste véritable. Mais bon, quoique puisse enseigner la psychopathologie, pourtant carrée, la clinique reste une pratique sans doute plus intuitive qui fait qu'on ressent les choses ou non, sans pour autant pouvoir tout expliquer.

Parmi ces "vrais artistes", je reçois de tout. J'ai eu des musiciens, des peintres, des écrivains, des comédiens, des architectes et des photographes, célèbres ou non. Je m'entends généralement très bien avec eux.

Sans doute, que bien que me définissant plutôt comme carré, il doit y avoir en moi une minuscule démarche artistique qui me fait les comprendre et les apprécier. C'est peut-être justement la pratique de la clinique qui force obligatoirement à voir ce qu'il y a derrière le tableau symptomatique que présente un patient. Peut-être qu'un peintre a la même impression face à sa toile blanche ou un écrivain face à sa feuille ? Je n'en sais rien. Toutefois, je me suis souvent aperçu que la "solution" d'un problème me venait souvent à un moment donné mais rarement quand je la cherchais à tout prix. Après tout peut-être existe-t-il une muse des psys ?

J'ai très longtemps joué du piano et je connais bien l'harmonie. J'aurais pu m'acharner mais je ne serais jamais devenu un grand musicien. Sans doute me manquait-il ce "truc" que je sens chez les vrais musiciens. Alors, effectivement je m'entends bien avec eux. Je connais suffisamment la musique pour tenir la route lorsque je discute avec eux et je sais que la musique ne s'invente pas. Etre musicien, quelque soit son talent nécessite toujours du travail. Même le guitariste de rock le plsu défoncé, a forcément bossé des heures durant des années.

J'adore les écrivains parce que la lecture est depuis toujours ma drogue de prédilection. Comme les musiciens, tous les auteurs, qu'ils aient réussi à percer ou non, sont des travailleurs acharnés. Produire un livre ou un scénario exige une vraie discipline. On n'écrit pas quand on le "sent bien" mais plusieurs heures par jour, quitte à tout déchirer le lendemain.

Je m'entends aussi plutôt bien avec les comédiens dès lors qu'ils se sentent en confiance et ne mettent plus en avant leurs traits histrioniques. Sans doute que dans mopn cabinet, le cul collé dans mon fauteuil en cuir, j'adopte aussi mon petit côté "star" qui me fait les comprendre. A moins, que je ne me prenne pour un réalisateur ? Je ne sais pas mais bon, je m'entends bien avec eux la plupart du temps.

Viennent ensuite les peintres et autres artistes graphiques. Là, le pire côtoie le meilleur. Parfois cela passe, parfois non. Mais j'admets évidemment que la qualité de la personne qui est en face d emoi n'est pas liée à l'admiration que j'ai pour lui. Je confesse que je connais peu la peinture. J'admets même piteusement qu'elle ne m'émeut pas. Je peux trouver cela joli, mais rien de plus. Je n'ai jamais mis les pieds au Louvre. Je ne m'en félicite pas, mais c'est ainsi. En revanche, je bénis le fait que lorsque j'étais à Chicago, l'Art Institute ait été fermé. Ne pas voir les œuvres de Mary Cassatt ou d'Edward Hopper ne me manque pas. Je sais : je suis un cuistre.

En revanche, j'adore la sculpture peut-être parce que cet art est dans mon inconscient plus lié à une idée d'effort. Taper dans le caillou exige autant de force que de prudence et cela me rend humble. J'ai eu un sculpteur dans ma clientèle qui pour subsister était aussi tailleur de pierre. A son invitation, j'étais allé lui rendre visite sur un chantier et j'avais été conquis. Je parle de la pierre, mais je pourrais dire la même chose du bois.

Il n'y qu'une catégorie d'artistes avec lesquels, cela n'a jamais bien fonctionné: ce sont les photographes. J'ai reçu des tas de photographes mais j'ai toujours été sur le fil du rasoir. J'ai fait consciencieusement mon travail mais l'alliance thérapeutique a toujours été très limitée.

Pourtant, j'en ai reçu un tas ! J'ai eu des photographes d'art et des photographes de mode et même des photographes d'actualité. A chaque fois, sans me l'expliquer ils m'énervaient. Sans doute trouvais-je qu'il existait un décalage terrible entre ce qu'ils me disaient de leur travail et la réalité que j'en pressentais : appuyer sur bouton.

Certes, il y a des trucs à suivre mais en définitive, photographier revient à appuyer sur un bouton. C'est du moins l'image que j'ai de la profession. Pour me faire une idée plus précise, j'étais allé voir le site d'un grand professionnel. Il y parlait de lumière, d'objectifs, et de pellicules. J'ai senti son professionnalisme mais certainement pas le fait qu'il soit un artiste. D'ailleurs, comme il l'admettait lui-même, ses meilleurs clichés furent le fait du hasard. Et puis, à l'époque du numérique et de l'informatique, le métier me semble encore plus simple. Et puis, moi aussi parfois je fais des photos, notamment en vacances. Il m'arrive de coller mon œil à l'objectif et de me dire que ma photo sera réussie et c'est souvent le cas. Mon cliché ne mérite ra jamais l'honneur d'une galerie mais, je me dis que si moi j'y arrive, c'est que ce n'est pas si difficile, puisque je n'ai jamais rien appris à la photo.

J'ai pourtant eu une fois, un photographe avec qui je me suis bien entendu. Il y avait une vraie sensualité dans son discours, une forme d'authenticité étonnante. Mais bon, comme il me l'a avoué, il gagnait plutôt bien sa vie en faisant du portrait mais se considérait comme un peintre raté. C'est peut-être le peintre que j'aimais en lui.

Pour moi, le photographe est au peintre, ce qu'un musicien d'électro est à un "vrai musicien" un truqueur qui a su domestiquer une technologie, doublé d'un être capable de saisir les choses au bon moment. Je suis déjà rentré dans des galeries proposant une exposition de photos et je suis toujours restée sur ma faim. C'est la même chose lorsque je vois les galeries que proposent certains connectés sur des sites spécialisés comme Flickr. Je ne sais jamais si je dois louer l'intelligence des ingénieurs de chez Leica ou Canon ou le prétendu artiste. Je ne nie pas qu'il y ait du travail mais bon, ça me semble limité. Je trouvais à chaque fois en sortant de l'expo, que la photo était l'art du pauvre.

C'est vrai que bien qu'ayant eu des facilités, j'ai toujours admiré le sens de l'effort, le fait que les choses soient méritées et non injustement acquises. Alors sans doute que je considère les photographes comme des peintres qui ne se sont jamais donné la peine d'apprendre à peindre, préférant saisir le réel, plutôt que de le "reproduire". J'aime le "métier", le fait que pour faire quelque chose, on s'en soit donné la peine. Peut-être même que j'ai parfois considéré que mon boucher, dont la dextérité pour barder un gigot me laisse pantois, était peut -être plus un artiste qu'un photographe. D'ailleurs, j'ai eu une fois un patient qui était boucher et je m'étais bien entendu avec.

Si j'avais été psychanalyste, je me serais penché utilement sur ce curieux contre-transfert pour tenter de l'analyser. J'en aurais sans doute beaucoup appris sur moi. Comme je fais des thérapies cognitives et comportementales, j'évacue le transfert pour me recentrer sur la technique. Alors, musicien ou photographe, que j'apprécie leur art ou non, le patient est au moins sur d'avoir un niveau de prestation minimal identique. Le reste je m'en fous, je ne fais pas mon métier pour me faire des amis. Mais bien sur, c'est toujours mieux quand le courant passe très bien.

Voilà, je préfère les musiciens et les écrivains aux autres formes d'art. Et je trouve que les phtotographes, quelques soient leurs qualités, et ils doivent bien en avoir, ne sont pas tout à fait des artistes. Et donc ? C'est mon droit. Je sais que cela peut choquer surtout à notre époque mais, c'est ainsi.

Vendredi au cours d'une soirée, j'ai entendu une juriste dire que les psys étaient fumeux. C'est aussi son droit le plus strict.

04 décembre, 2008

Morosité !


A force d'entendre parler de crise, je n'échappe pas moi-même à la morosité ambiante. Et pourtant, croyez-moi, je me protège ! Aucun journal télévisé, aucun périodique prétendument informé, rien de tout cela, si ce n'est trois ou quatre fois par semaines le Parisien que je lis à une terrasse de café.

Hélas, même cette simple lecture suffit à me flanquer le moral par terre. Ces crétins en sont à titrer sur les moyens que trouvent les gens de telle rue ou de telle commune, pour faire face à la crise, feignant d'ailleurs d'ignorer que cette crise, nous y sommes depuis des années. D'ailleurs la crise financière a le dos large, elle aura permis d'attribuer à des causes extérieures la faillite annoncée d e notre propre système. Mais bon, le pli est pris et ces abrutis de plumitifs s'égarant dans des délires de jeunes fille s chlorotiques en sont à nous brosser un monde encore plus noir que n'aurait su le décrire Léon Bloy, pourtant peu porté sur la gaudriole.

Finalement, moi seul, je pourrais m'en sortir, si mon activité n'était pas gravement menacée. Mon boulot, est un peu similaire à celui des médecins de 14-18. Je reçois les blessés de la vie, les dépressifs, les anxieux, les accros à tout et rien, les paumés en général, puis je trie, je répare et je les renvoie sur le front, là où se joue la vraie bataille.

Hélas, qu'ai je aujourd'hui à leur proposer ? Rien ou presque ! Qu'est ce qui vaudrait la peine de ne plus déprimer ? Est-on mieux au front parmi les gens qui se lèvent et travaillent plutôt qu'au fond de son lit, la tête pleine d'idées noires ? Au moins, un dépressif a-t-il la chance d'être sur que rien ne changera, ça évite les déconvenues. Est-on en meilleure forme lorsque l'on est inséré dans la vie, que la tête perdue dans les paradis artificiels ? Au moins, avec l'héroïne, a-t-on l'impression qu'une ennuyeuse journée se passe en dix minutes.

Au moins fut un temps où je pouvais être sur qu'il valait mieux faire partie du monde des vivants. Mais je n'en suis pas tellement sur aujourd'hui.

Gouvernée par un fou maniaque, auquel s'oppose une alcoolique aux idées d'un autre temps, je ne vois pas ce que la France peut offrir actuellement à un être lucide. L'idée de renvoyer des gens au front pour mener des batailles sans cesse perdues, a quelque chose de terrible.

Je devrais peut-être dire à mes chers patients d'attendre quelques temps avant de sortir la tête de l'eau. La réalité est peut-être plus anxiogène et dépressiogène que ce qu'ils vivent ? Si l'état imécile avait décidé de pousser au suicide les citoyens de ce pays, je pense qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Chacune de ces actions nous incitant à vivre mieux et plus longtemps, qu'il s' agisse de manger ces cons de fruits et légumes, de mettre ce ridicule gilet jaune dans sa voiture, de ne pas fumer, ou de ne plus boire, est une pelletée de terre noire et lourde qu'il jette sur nous, nous enterrant vivant. Dieu que je hais l'état ! Puis l'Éternel lancer sept plaies sur l'hémicycle comme il le fit en d'autres temps sur l'Egypte.

Enfin, il reste l'humour pour s'en sortir. J'apprécie tant cette époque où l'état totalitaire annule de pleines brassées de permis de conduire et encourage les transports en commun au nom du dogme collectiviste, les vélos fabriqués en Chine au nom de la Sainte-Ecologie, tout en subventionnant les constructeurs de voitures qui n'en vendent plus.

Atteindre ses limites !


Voici huit ans, c'est un très jolie petite blonde âgée de bientôt vingt ans qui vient me voir en consultation pour des problèmes graves de toxicomanie. Très sure d'elle, elle remet en cause tout ce que je lui dis. Je comprends rapidement que l'affaire n'est pas gagnée. En fait, sa demande est plutôt simple. Elle voudrait que je lui dise que ce qu'elle vit n'est pas très grave, qu'elle pourra sans problème dominer sa dépendance et prendre sa came uniquement quand elle le souhaite, et que son médecin et sa famille ont tort et dramatisent la situation. Elle part après m'avoir réglé mes honoraires sans reprendre rendez-vous. Manifestement, la cocaïne l'emporte sur la thérapie. Elle ne m'a laissé aucune fenêtre de tir. Son discours est rôdé et ne laisse place à aucun doute.

Environ quatre ans plus tard, et au moins une cure de désintoxication effectuée, la même jolie blonde revient me voir. Le premier entretien, bien que houleux se passe à peu près correctement. Mais le second sera catastrophique. Elle n'entend rien à ce que je lui explique. Je sens que sa venue dans mon cabinet est toujours motivée par l'action de sa famille et de son médecin. Elle est là pour faire plaisir. Pour elle, je ne suis qu'un cave, un pauvre type normal qui ne se poudre pas le nez, un naze qui ne connait rien au monde de la nuit.

J'ai beau me tenir comme un tireur embusqué, planqué, silencieux, pendant toute l'heure que dure la séance, l'œil rivé au viseur, je n'arrive à rien. Comme la fois précédente, aucune faille dans son raisonnement e me permet de la voir sans défense. Elle s'est montrée sincère deux ou trois fois, mais à peine avais-je ajusté mon tir, pour lui asséner une vérité, et tenter d'entrer en contact avec son moi intime, que la belle s'est dérobée. Elle ne me présente dès lors plus qu'un moi social arrogant et sans faille. Il n'y aura pas de troisième rendez-vous.

Voici neuf mois, la même jolie petite blonde se présente. Les années ont passé mais elle est reste toujours aussi belle, bien qu'un peu marquée. Elle semble lasse et anxieuse. Elle me demande si je me souviens d'elle. Je lui explique que d'une part, j'ai une excellente mémoire à toute épreuve, et enfin que des "cas" comme elle, je n'en rencontre pas tous les jours.

Curieusement, après que je l'aie écouté, c'est à son tour de m'écouter patiemment. Je lui tiens le même discours que par le passé. Anxieuse, elle me pose des questions et je la rassure. J'ai reçu tant de toxicomanes, que je les connais par cœur. La plupart, loin d'être dangereux, ne sont que des dépressifs qui s'automédiquent. Un second rendez-vous est pris.

Anxieuse et agitée, la belle revient et se montre plus conciliante. Je décide de rappeler son médecin afin qu'il la reçoive de nouveau. Lui, n'est pas très chaud. Il m'explique qu'après quatre cures de désintoxication et des tas d'ordonnances qu'elle n'a jamais suivies, elle lui apparait comme perdue. Sur de moi, je lui dis que cette fois-ci cela semblé gagné. Il veut bien tenter le coup et décide de lui donner un rendez-vous. Il me précise toutefois que selon lui, elel finira victime d'une crise cardiaque.

Je m'étonne toujours de la coopération nouvelle de ma patiente, que j'ai connue si volcanique et opposée à moi. Ce n'est qu'à la quatrième ou cinquième séance que je comprendrai pourquoi elle a décidé d'en finir avec la came.

Très jolie, d'excellente famille et dument diplômée, côté cœur, la belle est malheureusement tombée de Charybde en Scylla. Plus aucun mec bien ne pouvant la supporter, elle s'est retrouvée dans les bras d'un sinistre connard beaucoup plus âgé qu'elle, mais passablement friqué pour l'entretenir.

Son mec est une sorte de rustre suffisamment roué et cynique pour s'offrir une belle fille camée et donc en solde, alors qu'habituellement il aurait du payer une professionnelle pour avoir une aussi jolie gonzesse dans son lit. Ma patiente, ruinée par sa dépendance, en est venue à sortir avec lui comme elle serait allée dans le lit de n'importe quel type capable de l'aider à assumer le coût de sa dépendance.

C'est au cours d'une soirée qu'elle a conçu ce qu'était réellement sa vie. En vacances pour quelques jours sur le côte d'azur, son affreux copain décide d'aller faire un tour au casino. Comme elle n'est pas joueuse, elle lui dit qu'elle va faire un tour et le rejoindra dans une heure ou deux. N'ayant pas un rond sur elle, elle lui demande un peu de fric.

Le rustaud sort alors un maigre billet de vingt euros, le roule et lui glisse dans le décolleté, qu'elle a fort joli, et la congédiant d'une claque sur les fesses, lui dit de se faire plaisir et de revenir dans deux heures. J'imagine combien ce pauvre type a du triquer de pouvoir ainsi l'humilier. La belle s'insurge et demande un peu plus d'argent mais ne ramasse qu'une énorme gifle pour toute réponse.

Fière comme elle est, elle ravale ses larmes et s'en va donc prendre un café. Descendant aux toilettes pour se remaquiller et sans doute se repoudrer le nez, elle se voit alors dans le miroir. Et là elle a un choc.

Comme elle me l'expliquera la gorge serrée : "je me suis vue dans le miroir, les yeux rouges, la joue encore marquée par la gifle de mon copain. Et j'ai vu une pute, une simple pute, capable de faire n'importe quoi.". Elle m'explique alors qu'elle a détesté cette image.

Je lui demande alors si cette expérience lui a fait atteindre ses limites. Elle me répond qu'elle ne voit même pas comment elle pourrait descendre plus bas. C'est à ce moment précis que je sais que c'est gagné.

Après avoir mis en place une stratégie avec son médecin, je la reçois une fois par semaine. Six semaines après, elle ne consomme plus rien. Elle fait une ou deux petites rechutes, assez normales dans les cas d'un sevrage, et finit par ne plus toucher à la came. Après quelques mois d'abstinence totale, sa vie commence à changer. Comme la plupart de ces grands toxicomanes, on s'aperçoit vite que chez elle, la poudre cachait des blessures importantes.

Se sortir d'une addiction est finalement chose assez facile. Les conseils ne servent jamais à rien et seule sa propre expérience compte. Il suffit juste d'atteindre ses limites. Pour ma patiente, sa limite fut franchie, quand l'image de jolie blonde luxueuse et brillante qu'elle avait d'elle-même se trouva contredite par l'image réelle que lui renvoya un miroir de toilettes de café : celle d'une paumée. Malheureusement la limite pour certains sera de mourir.

Médecins ou psys, nos cabinets sont grands ouverts. Mais n'y viennent que ceux qui ont touché leurs limites.