31 octobre, 2007

Approche psychosociologique d'une évolution sociétale au travers d'un cycle de romans policiers !

Lauren Bacall et Humphrey Bogard dans Le grand sommeil de Howard Hawks

J'adore lire, comme chacun le sait, ce qui me donne une culture immense, prompte à éblouir n'importe quel individu ayant l'insigne honneur de me rencontrer. Mes patients reconnaissent ce fait, de même que mes ami les plus sincères et honnêtes. Les autres, ceux qui ne sont pas de cet avis, sont généralement des êtres vils, ajoutant à leur malhonnêteté proverbiale, un faible niveau d'études.

Je ne lis pas, je dévore ! Lire est ma drogue et je lis n'importe quoi. Il faut toujours que j'ai un truc imprimé en main, livres bien sûr, mais à défaut, le prospectus publicitaire de chez Carrefour ou Auchan fera l'affaire. Je privilégie la lecture de romans et d'essais. L'important est pour moi d'être captivé soit par l'histoire, soit entraîné dans des raisonnements sans fin. En bref si je suis un camé du livre, il me faut de la bonne dope. De ce fait, le roman contemporain français n'est pas mon truc, c'est coupé avec trop de merde.

Très souvent, à défaut d'excellents romans que je cherche pourtant, j'en suis réduit à la lecture de polars. Mais, même en ce cas, il me faut de bons romans car il y a deux choses que je déteste. D'une part, je ne supporte pas que l'approche psychologique des personnages soit ratée. Enfin, il m'est aussi insupportable qu'un roman finisse mal, à savoir que je m'aperçoive que l'auteur n'ayant su comment finir, bâcle son travail.

Parmi mes auteurs préférés, figure Michael Connelly. Ce type, journaliste de profession, écrit bien, c'est le moins que l'on puisse dire. L'un de ces héros récurent, l'inspecteur Harry Bosch, mène ses enquêtes complexes de manière intelligente. Si le personnage n'est pas très sympathique, et presque caricatural, les énigmes proposées sont riches en rebondissements et l'on finit par connaitre Los Angeles, presqu'aussi bien qu'un angeleno.

Mais au delà, de l'aspect strictement littéraire de l'oeuvre, l'évolution du personnage créé par Connelly, nous permet aussi d'appréhender les modifications sociétales américaines, et finalement occidentales. Les aventures de Harry Bosch, commencent en 1992, dans un premier roman intitulé "Les égouts de Los Angeles". Bosch, est un ancien du Viet-Nam, ancien "rat de tunnel", c'està dire apaprtenant aux unités chargées de nettoyer les tunnels que creusaient les vietcongs pour se cacher lors du conflit.

Taciturne, solitaire et froid, toujours une clope au bec, c'est le prototype du flic américain de cinéma. C'est une machine à enquêter, ne renonçant ni à la castagne, ni aux femmes ou encore à l'alcool, au cours de ses enquêtes. Sa seule détente, c'est d'écouter du jazz en buvant de la bière, seul chez lui, dans sa maison sur pilotis construite au bord de Laurel Canyon. Ce n'est pas un personnage attachant ou sympathique. On sent qu'il déteste les institutions. Il n'est au LAPD que pour les facilités que lui donnent l'insigne et le flingue, mais dans sa tête, c'est un privé. Les flics des AI (équivalent à notre IGS) s'accrochent souvent à lui, mais il s'en fout c'est un rebelle.

Puis, au fil des romans, l'empire du bien étendit son emprise sur les Etats-Unis. Comme Connelly, colle parfaitement à l'actualité, il était hors de question que ses romans échappent aux bouleversements sociaux. C'est ainsi, que l'inspecteur de troisième classe Bosch se modifia profondément pour accéder à plus de conscience et sans doute à sa part féminine. Des personnages secondaires prirent plus d'importance, et notamment les femmes. Ces dernières ne sont plus des proies, que l'on séduit pour en abuser, avant de les larguer. Dorénavant, elles comptent et on constate vite que la liberté de Bosch est dictée par ce que lui permet ce nouveau matriarcat, cette gynarchie. Avec elles, ce sont tous les bons sentiments, l'émotionnel brutal et quasiment animal qui débarquent en force.

On apprend ainsi que la nouvelle collègue de Bosch, Kizmin Rider, a toutes les chances d'accéder à un poste au siège de la police, parce qu'elle bénéficie d'une double appartenance à une minorité : elle est noire ET lesbienne. Dans un autre roman, un inspecteur croisé par hasard semble être plutôt petit, mais nous apprenons que le LAPD a révisé ses critères de tailles afin d'incorporer des minorités latines. Dans le même temps, Bosch s'est arrêté de fumer parce que c'est mauvais pour sa santé. Connelly, n'est pas allé jusqu'à transformer son héros en adepte du Plan Nutrition Santé mais on constate que lorsqu'il prend une bière, notre inspecteur favori essaie de ne pas en ouvrir une seconde.

De la même manière, Connelly s'essaie à la quadrature du cercle. On sent qu'il a voulu humaniser son personnage. Mais comment transformer Bosch, inspecteur méthodique et froid, en adepte du dialogue, sans lui faire perdre son essence ? Connelly, qui je le rappelle est journaliste, et donc falsificateur de profession, a trouvé sa recette. Quand il mène l'enquête, Harry Bosch, reste le flic aux méthodes expéditives, mais dans le privé, il devient doux comme un agneau, n'hésitant jamais à se remettre en cause. On l'a affublé d'un femme dénommée Eléanor Wish, très vite devenue ex-femme, qui est une chieuse de première. Et, alors que même le plus doux des hommes, finirait par mettre une paire de claques à cette morue d'Eléanor, Bosch reste de marbre, comprend tout et accepte tout ! Ainsi, dans un autre opus, même lorsqu'il apprend qu'il a une fille de six ans et qu'elle lui avait caché, il comprend parce qu'il est super empathique. Il comprend que sa pouffiasse d'Eléanor l'a plaqué un soir, sans raisons, juste parce qu'elle avait un polichinelle dans le tiroir et qu'elle voulait l'élever seule, sans père. Bosch, c'est un flic le jour mais il devient Mireille Dumas, le soir venu.

Alors au fil des romans, on s'aperçoit que le monde marche cul par dessus tête, que les idées les plus farfelues ont droit de cité pourvu qu'elles soient imposées par l'empire du bien. On constate que la logique devient de plus en plus absente au bénéfice d'un monde de femme, dans ce que la femme a de plus caricatural, c'est à dire l'hystérie avérée. Et au milieu de tout cela, Bosch s'édulcore, il ne fume plus, ne boit plus, admet, comprend, sonde son inconscient, se corrige, fait tout pour s'adapter à ce monde. Bosch ne canalise pas sa sensibilité, ce qui aurait pu être un parcours mature. Non, au contraire, Bosch le dur qui masquait sa grande sensibilité, se noie dans sa sensibilité pour devenir un petit être pétri de sensiblerie, comme une vraie jeune fille de douze ans.

Si ça continue comme ça, dans le prochain roman, on constatera que Bosch vient d'avoir ses premières règles. On le retrouvera sans doute chez CVS face au rayon protections intimes en train de se demander s'il prend des tampons ou des serviettes hygiéniques.

Putain de monde de merde, tiens !


Nett Mini, le tampon pour les ex-durs qui ont leurs premières règles !
Elected by Harry Bosch, 3rd grade inspector in famous LAPD !

30 octobre, 2007

Des nouvelles !

D'ordinaire si prolixe, voici quelques temps que je n'ai rien publié. Que voulez-vous, j'ai trop de travail. Ma réputation de psy extraordinaire, allant grandissant, c'est de plus en plus nombreuses que les foules hagardes se pressent vers mon cabinet afin de me consulter. Les rendez-vous s'enchaînent et je suis moins disponible.

Aujourd'hui par exemple, j'aurais travaillé de neuf heures à vingt-et-une heures, prodiguant mes conseils avisés à dix patients ébahis par tant de sagesse. Si j'étais moins honnête, je louerais un château pas trop loin de Paris pour ouvrir une secte. Quand je vois ce que les écolos parviennent à faire avec leur arnaque de "réchauffement climatique", je me dis qu'il n'y a pas de raison, et que c'est le bon moment, de lancer mon concept de "sagesse cosmique". Al Gore, attention, j'arrive !

La sagesse cosmique, qu'est-ce que c'est, me demanderez-vous, prêts à acquitter la modique somme de cent-mille euros, rien que pour en bénéficier. Alors, la sagesse cosmique, vous répondrai-je, c'est complexe et on ne peut pas en parler comme cela. Mais si vous êtes jeune et jolie, on peut faire quelque chose, tout n'est pas perdu. C'est vraiment pas juste d'être né honnête, sinon quitte à ne pas aller jusqu'à créer une secte, j'aurais été au moins psychanalyste lacanien, un concept bien sympa aussi.

On accueille des gens, on ne leur dit rien, on les regarde étrangement et on leur pique cent euros au bout de vingt minutes. Mais juste avant, afin de mériter ces honoraires dispendieux, on leur sort un super jeu de mot. Par exemple, si j'avais reçu Laurence, je lui aurais dit en la fixant d'un regard magnétique : "Laurence, l'eau rance. Vous saisissez ?". Puis, je me serais tu, elle m'aurait regardé sans rien comprendre, se perdant en conjectures. Je l'aurais ensuite raccompagnée à la porte après avoir exigé un règlement en liquide et en lui disant à la semaine prochaine. La semaine d'après, Laurence serait revenue encore plus paumée et là, d'un air définitif, je lui aurais asséné : "Foug ? Parce que fougue". Et de semaine en semaine, elle aurait été de plus en plus paumée, et moi de plus en plus riche. Le mieux, c'est de pratiquer ça avec les anxieux, on se fait plus de blé qu'avec les dépressifs.

Manque de pot, en plus d'être honnête, je suis aussi super bavard, alors je n'aurais jamais réussi à me taire. Alors voilà, j'ai travaillé comme un bête, et encore je ne suis même pas sur qu'une bête aurait pu accomplir la somme de travail que j'ai fournie ces derniers temps. Peut-être qu'un forçat dans un goulag, en aurait été capable, mais je n'en suis pas même pas sûr. Comme j'ai peur que vous ne vous imaginiez que ce blog est moribond, je vous propose donc ce soir un article misérable, simplement pour vous faire patienter.

Je suppose que chacun d'entre vous, enfin les plus vieux, connait la série de livres pour enfant "Martine". Mais si, ce sont ces petits livres plein d'images colorées, intitulés "Martine quelque chose". C'est "Martine à la plage", "Martine fait des crêpes", etc. el Gringo possède tous les albums, même qu'il la trouve bien jolie Martine. Depuis le premier album "Martine à la ferme" publié par Casterman en 1954, Martine est devenue un véritable phénomène de l'édition pour la jeunesse.

Avec 51 titres, les albums de Gilbert Delahaye et Marcel Marlier ont été publiés à plus de cinquante millions d'exemplaires. Rien que pour la langue française et avec les albums dérivés, il s'en vend actuellement plus d'un million par an.

Le site idiot et rigolo, Martine cover generator, permet de reprendre les couvertures les plus connues afin de les personnaliser. C'est assez rigolo et inutile mais certaines méritent d'être vues. Quel rapport avec ce blog me direz-vous ? Aucun, mais cela m'a amusé et j'ai pu moi aussi créer ma couverture qui, trouve naturellement sa place sur ce blog hautement culturel.



Allez encore une autre, avec une grosse allusion politique aux grèves récentes. Oui, ici c'est un blog super engagé et l'auteur fait tout pour que le combat libéral triomphe, quitte à utiliser des couvertures de la série Martine !

24 octobre, 2007

Soirée déprime !


Je rentre tard de mes consultations. Il est largement plus 22h30 quand je dine. Comme je ne suis pas très cultureux et passablement fatigué, je mets TF1. Super, c'est Star'Ac qui commence. Je regarde d'un oeil distrait tout en papotant avec mon épouse.

Je constate horrifié, que le fil de Henri Verneuil, le grand réalisateur qui a enchanté ma jeunesse, se trouve à la Star'Ac et qu'il est rapeur, et même très mauvais rapeur. Aucune présence, voix médiocre et textes mille fois entendus, on se croirait sur PopStar R'nB, avec juste un côté jet set frelaté en plus. Le gamin est aussi naze et il n'a même pas l'excuse d'être né dans le 9-3. Les autres gamins, pour ce que j'en entends, ne sont pas mieux. Un vent de déprime souffle sur moi. Je me dis, que c'est de pire en pire : jusqu'où va-t-on descendre !?

Je zappe, et tout autant fortuitement, je tombe sur Arte. Mon épouse et moi continuons à papoter, et d'un oeil morne je regarde parfois le spectacle sur le petit écran. C'est une émission dédiée à Marcel Marceau récemment décédé. Le brave homme parle et déparle, nous livrant tout un tas de choses insignifiantes sur son travail.

J'apprends ainsi, que s'il a choisi d'affubler son personnage Bip, d'un ridicule haut de forme orné d'une fleur tremblotante, c'est pour "signifier la fragilité de l'homme". S'ensuivent ensuite, tout un tas de considérations pénibles sur le théâtre, et le fait que nous devrions tout à l'extrême-orient. N'ayant jamais aimé le théâtre, que je considère tout juste digne d'un public de croquants du XVIIème siècle, j'écoute d'une oreille distraite.

Des extraits de ses spectacles ponctuent sa logorrhée. Je vois donc un type, maigre à faire peur, à croire qu'il prenait de l'héro, maquillé de blanc, et affublé d'un chapeau ridicule, se livrer à un enchaînement de mimiques outrées et pas drôles organisées sous forme de sketches poussifs. Je remarque que dans les salles où il se produisait, le public semblait rire. Je me demande franchement ce qui les fait rire. Peut-être que c'est l'époque qui voulait ça. Après tout, on riait aussi des sketches de Fernand Raynaud. Il parait que c'est poétique, moi je trouve cela pathétique et chiant.

Le vent de la déprime continue à souffler. Je me dis que décidemment, ce n'était pas forcément mieux avant.

Lettre de Guy Hoquet ! Il va bien !


« Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé,

Non, je ne vais pas mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'arrêter de croire tout ce que tu entends à la télévision et surtout d’aller consulter ton ORL. Il te fera une ordonnance pour aller voir un audioprothésiste.

En effet, c’est de Guy Môquet que l’on parle et non de moi. Les allemands sont partis depuis 1945 et je ne vais donc pas être fusillé, rassure-toi. Ce n'est qu'un homonyme.

Je suis toujours dans l'immobilier et ça marche très bien pour moi. A ce jour ma franchise ne cesse de s’étendre et compte déjà 602 agences. Récemment, nous étions présent au salon des entrepreneurs, et nous avons eu de bons contacts. Nous allons peut-être même ouvrir une agence à Foug, en Meurthe-et-Moselle, ce qui serait une consécration.

A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue aussi. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée. Et rassure-toi, je ne suis pas communiste, comme je le disais à maman, c'est une affreuse méprise. Ce n'est pas de moi que l'on cesse de parler, je vous le répète. J'ai toujours ma carte à l'UMP, rassure-toi.

67 ans 1/2, ma vie n’a pas été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous mais je dois retourner à mes affaires.

Je ne peux en mettre davantage car des rendez-vous m’attendent. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, tata Colette, oncle Jacques et tatie Janine, en vous embrassant de tout mon cœur. Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy »

20 octobre, 2007

Je m'appelle Mortimer ...


... je suis anglais et j'ai grave les boules ce soir. Demain matin, je reprendrai l'Eurostar, direction Londres, puis un autre train pour Liverpool. Je rejoindrai ma misérable baraque de Queen Ann Lane. C'est dur, y'en a trois-cents identiques, parfois je ne la reconnais même pas. Je me trompe et je rentre chez quelqu'un d'autre, surtout quand je suis bourré en revenant du pub. Faut dire, qu'à part boire, y'a pas grand chose à faire.

Mais, le plus dur, ce sera de retrouver mon épouse Winnifred ; elle est laide à faire peur, une rouquine osseuse, à grandes dents et peau laiteuse.

Mais bon, je l'emmenerai quand même manger un fish and ships graisseux qu'on fera glisser en l'accompagnant d'une pinte de bière tiède.

Et puis, comme c'est l'automne, y'aura la pluie, la pluie, et encore la pluie ...

Mais y'aura pas la coupe. Pas facile d'être anglais.

Rêve d'adulte !


Récemment, j'ai confié à un ami que j'aurais bien aimé être dans l'équipe de France de rugby, que ce devait être sympa et qu'il n'était peut-être pas trop tard pour moi.

"Tu sais même pas jouer", m'a-t-il très méchamment répondu ! "Et alors", que j'ai dit, "où est le problème ?". Comme s'il fallait savoir jouer au rugby pour être dans le XV de France. Suffit juste de se montrer à la hauteur de nos sponsors, EDF et la RATP, c'est pas dur.

Non mais des fois ! Marre de ces gens qui se mettent en travers de vos rêves !

34 à 10 !

Conte d'un jour de grève !

M'en fous, jour de repos pour moi. Oui, un autre ! Déjà hier, je n'ai rien foutu. Là, j'avais des trucs à faire mais je les ai fait de chez moi. Ca s'appelle le télétravail, c'est malin et actuel. Mon épouse devant se rendre à son cabinet, c'est mon père qui l'a emmenée à Paris. Une heure et quarante minutes pour y aller et quinze minutes pour revenir. Heureusement que la voiture est confortable.

Ce soir, je suis allée la rechercher. On devait aller voir un film à la cinémathèque en plus, vous savez ce repaire de gauchistes cultureux. Le film c'était "A summer place", un truc qui ne passe jamais nulle part. Je suis parti à 20h00 en pensait qu'une heure et demie, ce serait suffisant. Mon cul, oui ! Arrivé aux portes de Paris, j'ai mis une heure trois quart pour y entrer. Et encore j'ai tourné pour prendr ele périphérique. La porte d'Orléans était totalement bouchée. Les conneries de nos fainénants nationaux plus celle de Delanoë rendaient l'accès à Paris presqu'impossible.

Mais bon, je n'ai pas perdu mon temps. A un moment donné, confortablement assis dans ma Saab, le cul calé dans le siège chauffant, j'avise une petite nana qui faisait du stop. Comme elle est jolie et qu'elle semble bien polie, je décidé de la prendre. Je me dis que je lui rends doublement service. D'une part, je pourrais lui faire faire un bout de chemin, puisqu'il n'y a pas de bus, et d'autre part, cela lui évitera une mauvaise rencontre en faisant du stop. Comme GCM habite dans le quartier, je me suis dit qu'il pourrait y être en maraude. Pauvre gamine, je n'ose imaginer ce qui aurait pu se passer. Manque plus que le satyre en Harley rouge et c'est fini !

Elle monte donc en voiture avec moi. C'est une chouette petite brunette, super mignonne et adorablement polie. Comme on va dans la même direction, je me dis que c'est mieux qu'écouter Rires et Chansons, la radio des teubês tout seul. Alors on se met à papoter. Au début, elle ne sait pas trop quoi me dire puis elle se lâche. elle m'explique qu'elle gagne un peu plus que le smic, et qu'elle vient de la banlieue nord pour voir ses parents malades tous les deux. Sa mère est cardiaque et son père atteint de la maladie de Parkinson et elle est fille unique : la chouette vie. D'habitude, il y a une aide à domicile qui vient, mais du fait de la grève, elle n'a pas pu venir. Alors la petite s'est tapé trois heures pour venir et en prenant sa journée. Elle ne sera pas payée mais tant pis.

Ensuite, elle se lâche un peu et m'explique qu'elle en a marre de cette grève. Je suis persuadé qu'elle n'a pas voté Sarko mais elle le soutient en me disant, qu'il faut statuer sur ce problème de retraite. Qu'il ne s'agit plus de politique mais de logique. Elle ne s'énerve pas mais ne défend aucunement les fonctionnaires grévistes, qu'elle jugent comme se comportant en "enfants gâtés". C'est amusant et rafraichissant ce discours. Ca change des radio-trottoirs, dans lesquels les journaleux de gauche, écrèment pour trouver les deux uniques quidams qui seront d'accord avec les syndicats.

Finalement, ça bouche tellement à la porte d'Orléans, que je ne réussirai jamais à y entrer. J'ai mis près de deux heures pour faire deux kilomètres. J'ai contribué au réchauffement climatique. Ensuite, la petite m'explique qu'en plus de son métier, elle est musicienne.


Finalement, je rejoins mon épouse à Bercy, alors que le film est bien commencé
ASUIVRE



Robert et Marcel au restaurant !

Société Nationale des Communistes Français

"Et si qu'on prenait la langouste", s'exclame Robert, cheminot de son état.
"Ben, elle est pas au menu", lui répond l'ami Marcel, plus jeune, qui lui a choisi d'intégrer le corps prestigieux de la RATP.
" Et alors, qu'est ce que t'en as à foutre ?", lui répond Robert qui est dans la fonction publique depuis bien plus longtemps que Marcel. "Te tracasse pas, ici tu prends le menu à 10 € mais tu prends ce qui te plait à la carte" explique Robert.

Marcel est interloqué et regarde Robert en lui faisant remarquer que justement s'ils prennent à la carte, c'est plus le menu qu'ils vont payer mais ce qu'ils ont choisi à la carte.

" Pas du tout", répond Robert, l'index tendu en signe d'explication, "tu choisis le menu à 10€ et tu prends à la carte et tu ne payes que 10€".
"Mais et le tôlier, il sera d'accord ? Il ne va pas tirer la gueule ? C'est de la grivèlerie !", rétorque Marcel, saisi par des doutes petit-bourgeois.
"Nan, t'inquiètes tout est prévu"
, répond malicieusement Robert. Puis, il poursuit, "Te fais pas de bile pour le tôlier. Le système est rôdé. Lui il sera payé. C'est une combine. en fait, la différence entre le menu à 10€ et ce qu'on va vraiment prendre, c'est tous les mecs qui sont assis dans la salle, qui vont le payer".
" Ah oui, tous les mecs qui sont ici, rincent pour nous alors ?", s'étonne Marcel émerveillé par la science de l'ami Robert.

"Oui tous, enfin non pas tous, parce qu'on est pas les seuls, ne rêve pas. Par exemple là-bas, c'est René, lui il est chez EDF, et il fait comme nous", explique patiamment Robert. "Et puis, y'a aussi Josiane que tu vois là-bas, la grande rousse à lunettes, qui paye pas passk'elle est de l'éduc'nat, alors c'est comme nous aussi" continue d'exliquer Robert en scrutant la salle du restaurant à la recherche de zigues qu'il connaîtrait. "Tiens, y'a Lucien aussi, lui il est aux impôts, c'est pareil, il paye le menu mais choisit à la carte mais c'est encore mieux que nous parce qu'il fait peur aux gens. C'est un peu notre porte-flingue.", continue Robert en faisant un signe de la main à son ami Lucien.

Marcel n'en revient pas mais suit les conseils de Robert. Le choix est vite fait. Ce sera langouste et un foie gras. Robert lui s'est laissé tenter par du caviar, un excellent sevruga, qu'il a déjà goûté. Le vins sont immédiatement choisis. Robert et Marcel ne sont pas d'accord. Qu'à cela ne tienne, ils prendront chacun leur premier grand-cru préféré.

Ils se lèvent et laissent 20€ sur la table. Robert demande une note en expliquant à Marcel : "Je prends toujours la note, parce que sous certaines conditions, on peut se faire rembourser une partie du repas, c'est toujours bon à prendre". Marcel est ébahi.

Après être sorti, le jeune Marcel demande toutefois à l'ami Robert :"Dis moi Robert, c'est pas un peu du vol ce qu'on fait ?".

Robert devient tout rouge et manque de s'étrangler "Quoi? Du vol ? T'es dingue ou quoi ?". Marcel s'excuse et bafouille : "Non pas vraiment du vol, mais un peu une arnaque quand même, non ? On a bouffé comme des rois en dépensant que dalle, c'est quand même bizarre".

Et là, sentencieux, ses yeux injectés de sang, plongeant directement dans ceux du jeune Marcel, qui se sent devenir tout petit, Robert explique : "C'est ni du vol, ni de l'arnaque, c'est de la solidarité. Voilà comment ça s'appelle, de la solidarité. T'oublie tous les autres mots et tu ne retiens que celui-là : so-li-da-ri-té. T'as saisi ?".

Robert décide d'informer le jeune ignorant. Se tournant vers lui, ils e penche un peu et lui dit : "Ca date de 1946 tout ça, et c'est acquis, c'est d'ailleurs des avantages acquis, ça peut plus bouger. On sera tous mort, et le soleil lui même se sera éteint, que les avantages acquis dureront, c'est comme ça. Personne ne peut y toucher, c'est sacré". Marcel acquiesce mais il n'est toutefois pas satisfait. Robert s'en aperçoit et lui demande ce qu'il a.

Alors Marcel, lui explique : "tu crois que ca va durer longtemps la solidarité, dis Robert ?". Et là, Robert grand et magnanime, lui rétorque d'un ton sans appel :"Mais oui, t'inquiète pas, c'est le prix à payer pour le service public. Les français sont très attachés à leur service public. Et puis, quand ils semblent moins l'être, on fait grève et là, crois-moi, ils nous regrettent très vite". Il sourit à Marcel avant de lui dire : "On est des princes Marcel, ne l'oublie pas."

Robert semble réfléchir avant de se tourner vers Marcel pour conclure : "Tu vois la dernière fois, avec mon gamin, tu sais le petit Sylvain, le cadet, celui qui est grand, celui qui perd tout le temps au poker, on a regardé un film. Ca s'appelait "Les affranchis". J'ai vu que ça lui plaisait au gamin. Moi j'ai trouvé ça pas mal mais je lui ai dit que franchement, ses mafieux c'était des grosses billes à côté de nous. La preuve, ils finissent tous mal à la fin, soit avec une balle dans le cigare, coulés dans le béton, soit au ballon. Nous tu vois on est là, et c'est pas demain qu'on verra les flics débarquer pour nous faire arrêter nos magouilles. De toute manière flics et magistrats, y sont un peu de notre famille. Et au pire, on a plein d'élus parmi nos chefs. tu vois on a tout prévu.".

Marcel triomphant se retourne alors vers Robert et lui dit : "bon tu reconnais que c'est un peu mafieux ce système où on bouffe à l'oeil sur le dos des autres alors ?". Et là Robert impérial le toise et lui dit "Non Marcel, c'est pas mafieux, c'est mieux que ça, c'est bien plus malin. Regarde on est libres nous. Libres de ne rien foutre, d'emmerder le monde et d'aller et de venir comme bon nous semble". Je te le dis Marcel : "On est des princes, n'oublie pas petit, te laisse pas aller à trop de réflexions, c'est pas bien vu si tu veux faire ta place chez nous !".

Et les deux amis se séparèrent pour aller affronter une dure journée de travail. Heureusement Marcel aurait trois jours de RTT dès le lendemain tandis que Robert se demandait s'il n'allait pas se faire mettre en arrêt de travail.

SNCF : donner au train des idées d'avance !

18 octobre, 2007

Grève et solidarité !


M'en fous de leur grève de merde, j'avais pris mes dispositions, je n'avais aucun rendez-vous. Je me suis levé tard et je suis allé déjeuner à l'US Métro. Je me suis lâché sur le menu de star à 12,50€ , avec andouillette-frites s'il vous plait, rien que ça ! J'avais envoyé un SMS à GCM pour qu'il m'y rejoigne mais je n'ai pas eu de nouvelles. Il continue sans doute à bouder ! Il se repointera sans doute un jour. Il faut qu'il encaisse sa défaite au poker.

C'était assez drôle à midi parce qu'à table, il y avait un ex fonctionnaire, un fonctionnaire en exercice, un médecin et moi. Je les entendais parler de la grève et c’était chaud entre le fonctionnaire et le médecin. Moi, je m’en foutais un peu.

Bien sur, j’ai traité le fonctionnaire de fainéant. D’une part parce que c’en est un. D’autre part, parce que je n’aime pas les fonctionnaires. C’est un statut qui aurait pu être très honorable mais qui s’est dévalué du fait des trop nombreux avantages et privilèges octroyés. Il y a sans doute des gens qui ont le sens de l’état et de la collectivité, c’est certain. Mais, je reste persuadé de ceux qui rentrent dans la fonction publique, le font par peur de la vie et s’y maintiennent grâce à la foule d’avantages qu’on leur octroie pour compenser la vie médiocre qui les attend. Pour moi, être fonctionnaire, la plupart du temps, c’est être soit un gros cossard, soit un grand anxieux, soit parfois les deux. Mais, bon, il eut été injuste que seul le fonctionnaire en prenne pour son grade.

Ainsi, pour emmerder le médecin, je lui ai dit que sa situation était encore meilleure que celle du fonctionnaire. Parce qu’être dans le privé en touchant du fric quasi-public, c’est vraiment la panacée. Croyez-moi, le jour où mes thérapies seront remboursées par la sécu, moi aussi, je pourrai me payer une Porsche. Dans le quartier où je vis, et où il n’y a pas une baraque à moins de 800 000€. Mais, dès que l’une d’elle, est à vendre, c’est un médecin qui achète. Je peux tomber malade, en face de chez moi, j’ai un dentiste, à côté un cardiologue, un radiologue, une généraliste, un pharmacien, etc. Je les entends toujours geindre mais manifestement, ça va pour eux. Ils gueulent toujours parce que dans d'autres pays, ils gagneraient mieux leur vie. C'est vrai, mais dans ces pays, ils paieraient généralement leurs putain d'études.

Le fric public, il n’y a que ça de vrai. C’est géant, on peut taper dedans sans compter ou presque. Et si vous vous faites prendre la main dans le sac, et que les gens du privé gueulent parce qu’ils en ont marre de raquer sans contrepartie, alors il suffit de sortir l’artillerie de la propagandastaffel.

Ainsi, le fonctionnaire braillait « service public » à tout bout de champ, pour nous faire croire que sa vie était un sacerdoce. Alors que la dernier mec qui l‘a vu bosser doit être le Père Fourras, vous savez le vieux à longue barbe blanche qui officie dans Fort Boyard. Quant au médecin, il a évidemment parlé de médecine à deux vitesses ! C’est à dire, que pour lui, instituer le moindre contrôle sérieux dans les dépenses de la sécu, ce serait faire payer les pauvres.

Dans l’un comme dans l’autre cas, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. On nous vole et nous raquette mais en nous assurant que c’est pour notre bien. Sacrés escrocs, ils sont doués. Dormez tranquilles braves gens, on vous enculé pour votre bien, mais on prend garde de mettre une épaisse couche de vaseline sémantique. Putain, un braqueur de coffres devrait se disculper en expliquant qu'il a un rôle social important parce que finalement, c'est lui qui teste la qualité des coffre-forts mis en vente ; peut-être qu'il bénéficierait d'un non-lieu ?

Pour moi, c’est différent. Mes honoraires sont dûment affichés dans un cadre sur un mur. Et parfois, quand les gens n’ont pas de fric, mais qu’ils sont sympas et que je sais que je peux faire quelque chose, alors, je négocie les honoraires. Ca m’est aussi arrivé de bosser gratuitement ou presque. J’ai rarement été déçu, les patients ont renvoyé l’ascenseur, une fois remis en selle.

Je me souviens par exemple d’une petite nana qui n’avait pas eu la vie facile. Mais, elle était courageuse et j’avoue qu’elle a forcé mon admiration. En l’écoutant, le jour où je l’ai reçue dans mon cabinet, je m’interrogeais pour savoir si à sa place j’aurais eu autant de courage. Je crois bien que non. Alors, je me suis senti coupable. Je trouve que j’aurais été un bel enc…, pardon un beau dégueulasse, de la renvoyer sous prétexte qu’elle n’avait pas les moyens de me payer mes honoraires dispendieux.

Je me suis dit qu’à défaut d’avoir la moitié de son courage, je pourrais au moins me comporter comme un bon mec, et ça je sais le faire. J’ai décidé de lui tendre la main. Je ne lui ai donc rien pris parce que je savais que je pourrais la sortir de la merde, que sa situation n’était que conjoncturelle. Ca a marché. Elle a vite retrouvé un emploi. Comme c’était quelqu’un de valable, elle a grimpé rapidement dans la hiérarchie. Finalement, je cois qu’elle m’a envoyé une dizaine de patients depuis, dont deux personnes super connues du show-biz’.

C’est ça le privé, on se démerde. La solidarité existe mais elle ne se décrète pas. Pas besoin de la fiction de la puissance publique pour s’obliger les uns et les autres en se rendant faussement dépendants. Dans le pur privé, il faut toujours se démerder pour tisser des liens et faire du réseau parce que sinon on est mort. La solidarité chez nous, n’est pas un vain mot pour caractériser le racket légalisé.

17 octobre, 2007

Un an déjà !

Moi qui adore me congratuler, j'ai oublié de fêter le premier anniversaire de mon blog. Ce blog a effectivement un an depuis le 9 octobre ! Avec 511 messages publiés et plus de 56 000 lecteurs, c'est un succès délirant dont je me félicite.

Chaque jour qui passe, le titre devient de plus en plus usurpé et la ligne éditoriale totalement erratique, mais je m'en fous ! Tiens pour fêter ça, je pourrais m'acheter un teddy blanc moi aussi !

16 octobre, 2007

Interlude n°2 !


Voyons Monsieur Larson, cessez de faire le pitre et de vous moquer des personnes qui n'ont pas de chance au jeu ! Ce n'est pas drôle ! Philippe vous a pourtant prévenu dans le message précédent. Mais, vous persistez. Pourquoi n'iriez-vous pas ennuyer El Gringo, l'homme à la gerbille ? Est-ce qu'il vous ferait peur ?

A propos de jeu, ne dit-on pas "Malheureux au jeu, heureux en amour" ? Tout n'est donc pas perdu pour notre jeune ami. Il ne faut pas qu'il se laisse aller, c'est une mauvaise passe mais le bout du tunnel n'est peut-être pas si loin. Toute l'équipe de Détresse-Amitié est à son écoute.

Interlude !


Pas de polémique Monsieur Wolf Larson, pas de polémique, s'il vous plait. Apaisons les esprits et sachons notre calme garder. Un acteur aussi complet et réputé que vous, devrait avoir la maturité nécessaire pour ne pas jeter de l'huile sur le feu. Cela nous est tous arrivé un jour de bouder !

D'ailleurs, nous nous moquons bien de savoir si vous avez effectivement gagné votre teddy blanc Serge Pariente au poker ou si vous l'avez acheté chez Capitol (CC Vélizy2) !

(Merde, maintenant que j'y pense, avec qui vais-je regarder Tarzan, Popstar, Les maçons du coeur, Beauty and the geek, Total in love, et toutes ces émissions instructives de la TNT ?!)

14 octobre, 2007

L'honneur ! (ou la susceptibilité ?)

Blaise Pascal (1623-1662)

Qu'est-ce que l'honneur ? Cela me serait difficile de répondre à cette question. Peut-être n'en ai-je pas suffisamment ou bien peut-être ai-je passé l'âge de me passionner pour ce genre de bêtises. Sans doute qu'en vieillissant, on ne perd sans doute pas son honneur mais on y attache moins d'importance. On mûrit et on devient moins sourcilleux et surtout moins susceptible.

J'ai pu m'apercevoir en dix ans d'exercice professionnel, que ce qui nuisait aux jeunes, c'est bien cette pesante susceptibilité. Qu'on leur parle mal, qu'on ne leur témoigne pas l'attention à laquelle ils imaginent avoir droit, qu'une volonté adverse se dresse sur leur chemin, et les voilà plongés dans des abîmes de susceptibilité qu'ils préfèrent appeler honneur.

Sans doute parce qu'il est plus facile de parler d'honneur que d'avouer sa susceptibilité. Etre un homme d'honneur, c'est un peu convoquer pour défendre sa cause, aussi bien les preux chevaliers du Moyen-Âge, que les bretteurs des siècles suivants ou les mafieux. Sentir que l’on est différent et né sous les mêmes auspices que tous les héros passés et présents.

Revendiquer sans cesse l'honneur, c'est faire comprendre à celui qui n'en a cure, qu'on est un peu au dessus de la mêlée, que l'on dispose de droits imprescriptibles dont nul ne peut nous priver. On signale ainsi que l’on fera grand cas de toutes les réflexions ou actions qui nous déplairont. En revanche, sa susceptibilité n’a rien de bien glorieux car, c’est admettre que quelque chose les touche et qu'ils ont le cuir moins endurci qu'ils ne l'imaginaient. Finalement, bien de personnes ont lu Pascal et comprennent que l’homme se rabaisse en voulant ainsi s’élever. Il n’y vraiment qu’un jeune pour croire à l’heroïsme.


L'honneur, ou son corollaire le respect, tant vanté par les racailles, est une valeur qui plait surtout aux jeunes. Dites à un vieux renard, à quelqu'un qui a un peu vécu, qu'il a manqué d'honneur, et vous ne récolterez qu'un sourire blasé. L’homme d’expérience sait, que plus que d’honneur, c’est de ruse et dé ténacité qu’il devrait faire preuve pour réussir. L’honneur, il le laisse à ceux qui aiment la gloire. L'expérience de la vie fait qu'on finit par comprendre que ce qu'on appelle l'honneur n'est souvent qu'une preuve d'immaturité affective, l'aveu d'une impuissance à asseoir sa virilité par les actes plutôt que par des postures un peu vaines.

L'expérience de la vie nous apprend à être plus souple et à pratiquer des accommodements avec le réel. On finit par comprendre qu'il vaut mieux être lâche que mort, que les défaites ne sont pas mortelles, et que les déclarations pusillanimes concernant un prétendu honneur sont le fait d'esprits en jachère mais pas d’hommes faits. On comprend que la technique vaut mieux que la rage et qu'il faut une sacrée structure avec absorption de chocs pour endurer les épreuves que nous envoient la vie.

Même si ma clientèle est composée pour les deux tiers voire les trois quarts de femmes, je reçois aussi des hommes. S’il est une catégorie avec laquelle je passe bien, ce sont les jeunes hommes, avec qui je m’entends fort bien. Ce n’est pas une clientèle complexe pourvu qu’on leur montre que l’on a déjà vécu ce qu’ils nous racontent mais aussi que l’on prenne garde à ne jamais heurter leur grande susceptibilité.

Ainsi, même si je constate que certains font souvent preuve d'une étonnante maturité intellectuelle qui fait que je m'adresse à eux comme s'ils avaient mon âge. Je prends cependant toujours garde de ne pas oublier les années qui nous séparent. Il ne faut en effet éviter de confondre la maturité intellectuelle et la maturité psychoaffective.

Tandis que la première est d'essence génétique, la seconde ne se cultive qu'en vivant. Or, l'adage le dit, "on ne peut être et avoir été". La susceptibilité est le handicap de la jeunesse, je dois toujours m'en souvenir.

Il m’arrive parfois de l’oublier avec mes amis. Tandis que de vieux sangliers au défenses acérées, comme Sean ou Urbain, endureront les pires piques, d’autres plus jeunes, moins aguerris bien que brillants, se dresseront sur leurs ergots comme de jeunes coquelets de l’année, si l’on se risque à une innocente plaisanterie sur leur honneur perdu. Leur jeunesse leur fait porter du crédit à cet honneur dont on ne sait rien. Nul ne les en blâmera parce que nous fumes pareils qu'eux.


Alors, l’honneur est-il une denrée si rare ou appartient-il à tous les être humains qui essaient de s’en montrer dignes au gré des circonstances ? Je n’en sais strictement rien. Toutefois, je présume que si l’honneur est devenu une vertu si commune, que n’importe quel petit con l’invoque à tout moment, c’est sans doute parce que l’on voit bien plus de vanité que de vertu dans les actions accomplies sous le signe de l’honneur.

«Cet honneur étranger, parmi nous inconnu N’est qu’un fantôme vain qu’on prend pour la vertu C’est l’amour de la gloire et non de la justice La crainte du reproche, et non celle du vice.»

Voltaire, « Alzire »

Charité !

HMS Sheffield après avoir reçu un Exocet en 1982 !

Moi je dis que quand on a un un pays dégueulasse où il pleut tout le temps, des villes pourries envahies par un lumpen-prolétariat inimaginable chez nous, une bouffe immonde, des gonzesses laides à faire peur, c'est un peu normal de gagner au rugby.

A la grande loterie de la vie, on ne peut pas toujours perdre. Donc merci à l'équipe de France d'avoir été charitable avec les anglais en leur permettant d'avoir un petit rayon de soleil.

Ceci dit j'espère que le peloton destiné à fusiller Laporte est prêt ! Ici, GCM étant pour l'Angleterre, on envisage de le brûler dans sa Lotus Elise ! Y'à qu'un traître pour rouler là-dedans. Et puis, même si c'est assez joli comme voiture, c'est quand même spécial parce que c'est fabriqué avec n'importe quoi, des pièces de toutes provenances, on ne sait pas vraiment ce qu'il y a dedans. Y'a pas, c'est bien anglais, on ne peut pas s'y fier. Je suis sûr qu'on bénéficiera d'un non-lieu !

Lotus Elise, réalisée par une division du constructeur Malais Proton, basée dans le Norfolk.

13 octobre, 2007

Où l'on reparle des roux ! Plutôt roux qu'à genoux !

Voici quelques temps déjà, j'avais fait un article sur les roux. Ce dernier m'avait été inspiré par George Killian, le seul roux que je connaisse. J'avais tenté de réaliser un article presque scientifique sur la question. En aucun cas, je ne me serais permis de me moquer.

Récemment, ayant visionné plusieurs épisodes de South Park sur Daily Motion. C'est vraiment très rigolo South Park. Moi qui prenais cela pour une série de dessins animés pour jeunes glands, j'ai été conquis. J'ai constaté que les scénaristes s'étaient intéressés aux roux. C'est extrêmement bien fait ! Aujourd'hui, je vous livre donc le résultat de leurs recherches :




South park-Les Rouquins PT2

Cet article est dédié à George Killian et à Ron Howard !

Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh !


Le 24 septembre dernier, j'annonçais à la terre entière mon 50 000ème lecteur ! Et aujourd'hui, seulement euh même pas vingt jours après, c'est au système solaire tout entier, que j'annonce que le 55 000ème lecteur est dépassé !

Ce soir on danse sur Saturne, on sabre le champagne sur Neptune, on hurle de joie sur Mars et Vénus et Pluton a mis l'armée en alerte pour prévenir des débordements dus à la liesse !

Le seul qui ne soit pas à la fête, c'est le soleil, car je brille plus que lui ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhh !!!

12 octobre, 2007

NEW ! Des nouvelles de mon nouvel ami !


Comme vous le savez, si vous êtes un fidèle lecteur, le maire de ma commune est devenu mon nouvel ami. Récemment, un petit différend nous opposant, plutôt que de jouer l'apaisement et la diplomatie, je me suis énervé. Et comme ce chien galeux ne cédait toujours pas, je l'ai menacé de lui faire perde sa mairie, à lui et à son équipe municipale de vieux cons. Dire que je ne cesse de prêcher à mes patients, qu'en boxe, il faut de la technique et non de la rage ! Les cordonniers seront toujours les plus mal chaussés ! Ce nain grotesque m'énervait. Il pontifiait, à croire qu'il était plus narcissique que moi !

Après une telle menace, soit je renonçais et acceptais de passer pour le pignouf de l'année, avec une place à vie dans la Confédération des Petits Slips. Soit, je poursuivais et me trouvais en face de lui lors des prochaines élections municipales. J'ai donc étudié toutes les pistes. C'était simple : il n'y en avait que trois. J'avais le choix entre prendre la tête de ma propre liste, accepter une place sur une liste divers droite, emmenée par un gland n'ayant aucune chance, ou me coller sur une liste de gauche. C'est cette option que j'ai retenue, pourvu que cette liste abandonne le poing et la rose, pour un symbole moins typé.

Parce que je veux bien avoir une grande gueule, mais de là à avoir mon nom accolé au symbole du PS, il y a de la marge : je ne suis pas suffisamment cynique. Subsistent en moi des réflexes qui font que le poing et la rose, agissent sur ma personne comme la gousse d'ail sur le vampire. Me restait ensuite à rencontrer le leader de la gauche dans la commune et à lui vendre ma participation. Ce fut chose faite ce soir. Lui, un de ses adjoints et moi, avions rendez-vous Chez Marcel, notre rade favori pour discuter de tout cela.

Ca y est, normalement, j'ai une place sur cette liste d'opposition. J'ai moyennement ouvert ma gueule, me la suis jouée gentil et ouvert, mais normalement, je devrais avoir une place d'adjoint. Si ça marche, je crois qu'on a toutes les chances de virer le maire actuel, pour qui ce sera le combat de trop. Enfin bon, ceci dit, je m'avance peut-être. Le type m'a peut-être trouvé très nul. Il a un profil d'analysant et je lui ai peut-être fait peur.

Moi libéral, je me retrouve sur une liste de gauche. Je m'en fous, je suis décidé ! Pour tenir et ne pas m'enfuir en courant face à l'énormité de ma démarche, je ne cessais de me rappeler la grosse branlée que j'avais promise à mon maire en me répétant : "te dégonfle pas Philippe !". Ce mec est un connard de première toute manière. Il doit être battu impitoyablement. Alors tant pis, si cela nécessite de voter à gauche. Pour des municipales, ce n'est pas bien grave.

Comme vous l'aurez constaté, j'ai augmenté cet article. Car au moment où j'avais décidé de le publier, c'était difficile. Parce que, putain, la petite réunion politique avait laissé des traces. Les deux gauchos que j'ai rencontrés, ont une sacrée descente. Après avoir descendu une bonne bouteille de Gewurztraminer, alors que j'étais à jeun, je ne me sentais pas trop d'attaque pour rédiger un long article. En tout cas, des gens qui boivent comme cela, dans une ambiance de bonne camaraderie, ne peuvent pas être tout à fait mauvais !

Je suis sur que si j'avais été avec les glands de l'UMP, on aurait carburé au Perrier. En plus, on ne se serait pas retrouvé au rade mais chez l'un d'eux. J'imagine déjà la baraque avec des chouettes meubles Roche-Bobois, et une super bibliothèque pleines de livres reliés qu'ils n'ont jamais lus. Je me serais fait chier. J'aurais été obligé de sortir sur la terrasse pour fumer ma clope. Bref, je me serais fait chier.

Mais bon, avec les rouges, c'était bien plus drôle. Et, puisqu'ils aiment les vins de l'est, à la prochaine réunion, je fais une contre-attaque au Gris de Toul et au Champagne! Ils verront que la Lorraine et la Champagne, c'est aussi bien que l'Alsace. Je vais leur imposer le respect. Enfin, cette réunion était bien sympa. On a dit plein de mal du gros con qui occupe actuellement la mairie et on a fait des tas de propositions d'avenir afin d'élaborer un super programme ! J'ai joué à faire de la politique, c'était sympa. J'ai employé les termes démocratie, citoyenneté, représentativité, etc. Autant vous dire, des mots que je n'emploie pas tellement souvent.

Je rappelle bien sûr que l'alcool est dangereux pour la santé et qu'il faut le consommer avec une super modération. Et c'est pareil pour la clope ! Sauf que la clope, faut pas le consommer du tout ! C'était le message hygiéniste du soir.

GCM se marie !

Mlle El Gringo et Mr GCM !

Hier midi, GCM, El Gringo et moi, nous rejoignons au restaurant de l'US Métro à Antony, le restaurant des stars qui ont su rester simples. El Gringo aura un peu de mal à nous rejoindre, puis qu'il a compris Croix de Chaveau au lieu de Croix de Berny. Il nous attend donc à Montreuil, ce qui est fort loin d'Antony. Comme disait le général de Gaulle, la vieillesse est un naufrage.

GCM, fidèle à son régime, exige des haricots verts qu'il n'aura pas, puisqu'en lieu et place, il aura du riz. Soumis, il me mangera son riz au lieu de tout renvoyer en cuisine. El Gringo, bien que venu en Harley Davidson, habillé en Hells Angels (ou en PD cuir?), prendra du poisson et refusera de partager la carafe de rouge. Il préfèrera prendre du blanc. Et comme il n'y en a pas, il se rabattra finalement sur un demi.

De fil en aiguille, GCM avoue sa grande solitude affective à El Gringo. Deux secondes après, El Gringo avoue qu'il a une fille très jolie, mais impossible à caser du fait d'un caractère un peu trop fort.

Qu'à cela ne tienne, El Gringo décide de présenter sa fille (dont le petit nom est Laure) à GCM. Dix contre un, qu'ils se marieront l'an prochain ! GCM en tant que membre de la CPS (Confédération des Petits Slips) devrait adorer avoir une femme de caractère !

Super on sera de la noce. Et puis El Gringo a été correct. Comme GCM, en tant que chef d'entreprise, a de l'argent, il l'a prévenu qu'il lui faudrait entretenir son beau-père. GCM hérite de la fille et de beau-papa.

Je connaissais GCM depuis des années sans vraiment le connaître. Je connais El Gringo seulement depuis quelques mois. Par la magie de mon modeste blog, je parviens à créer une union durable.

C'est un peu ça le miracle du net. Le blog de Le Meur ( mon Dieu qu'il est laid), fait peut-être plus de connections que le mien, n'empêche qu'il n'a aucun mariage à son actif.

Intolérable tolérance !

Dans ce très court article, vous trouverez l'épisode complet de South Park intitulé "Le camp de tolérance". C'est incroyable et ahurissant. Je n'imagine pas un seul instant ce genre de dessin animé dans notre beau pays. Curieux pays que les États-Unis, qui inventent le politiquement correct, tout en garantissant une vraie liberté d'expression. Attention, âme sensible s'abstenir !

Morceau choisi :

"Mais bordel à queue, j'ai mis une gerbille dans votre cul, et ces cons veule me remettre une médaille !".


South Park Le Camp de Tolérance Part1
envoyé par noodle31


10 octobre, 2007

Exorcisme dans le RER !

Les voies du Seigneur sont peut-être impénétrables, mais elles sont parfois ferrées !

Lundi après-midi, je prends le RER B à la station Luxembourg et me retrouve sur le quai de Chatelet-les-Halles afin d'aller à la station Luxembourg. Il y pas mal de monde. J'entends un homme crier, comme s'il s'adressait à la foule.

J'attends que cette foule gesticulante ait disparue par les escalators pour savoir ce qui se passe. C'est mon côté concierge. Il s'agit d'un petit noir, âgé vraisemblablement d'une bonne quarantaine d'années, à moins qu'il ne s'agisse d'une petite cinquantaine, qui tient dans une main des brochures religieuses et appelle les passants à se souvenir que le Christ les aime.

Je trouve cela amusant, parce que c'est rarissime en France, où l'on voit plus souvent dans le réseau de la RATP des mendiants que des prédicateurs. Je l'observe et je trouve que l'homme est sympa. Il a un grand sourire et aucune agressivité. Je trouve ne plus qu'il ne manque pas de courage de venir ainsi parler du Christ dans cette grande station.

Je m'approche de lui et entame un dialogue. Ce type est vraiment très sympa. Il ne me demande pas d'argent, rien, il veut simplement rappeler la bonne parole du Christ et rien d'autre. Un type qui crie dans le métro, sans tenter de vous soutirer un peu de fric, est devenu rare.

Je discute un peu avec lui. Ce type est rayonnant et pas dangereux pour un sou. Il est d'origine africaine et parle un français parfait avec des tournures qui feraient honte à un bachelier L diplômé en 2007. Il distribue simplement ses petits brochures pour une quelconque église évangélique. Il ne demande rien du tout, ni nom, ni argent. Lui et moi, dans la mesure où nous ne nous connaissons pas, nous vouvoyons.

Arrive sur ces faits un clampin, qui ne l'entend pas de cette oreille. Grand, mince, le cheveux rasé, vêtu comme l'as de pique, le nouveau venu a une bonne tête de socialiste militant, une dégaine à enfourcher un Vélib' et à trouver cela génial. On pourrait admettre que ce type puisse être socialiste et tolérant, puisque ce genre d'individus ne cesse de proclamer que la tolérance est la plus grande des vertus. De plus, le type qui crie est un Noir, autant dire une icône autant adorée par les bobos, que les prolos le furent en leurs temps par les cocos !

Hélas non ! Ce Noir qui en temps normal aurait du faire se pâmer notre ami socialiste a un énorme défaut : il est chrétien, il le revendique et cela le rend heureux, bien plus que de posséder de l'argent et une carte de Vélib'. Qu'un individu, puisse simplement se contenter de cela agace notre bobo. Il tente de s'opposer à ce que dit le Noir. Ce dernier toujours aussi souriant, lui tend simplement sa brochure en lui disant de la lire, et de se faire une idée. Il rajoute que le Christ est aussi là pour lui.

Et là, notre bobo-socialo, habituel chantre de la tolérance, montre son vrai jour, c'est un petit Pol-Pot, un atroce petit gestapiste qui éclôt sous mes yeux ébahis. Il se met à hurler après le Noir en le tutoyant et le rudoyant en lui disant (je cite) : tu n'as aucun droit d'être ici, tu as un comportement totalitaire, tu nous imposes ta religion et tes croyances. Le Noir, toujours aussi souriant, tente de lui opposer un argument imparable et lui réplique qu'il vient juste apporter la bonne parole, qu'il ne force personne à lui prendre sa brochure gratuite.

Il répond en vouvoyant le bobo-socialo. Celui-ci, toujours ivre de fureur de constater qu'un homme noir puisse se trouver heureux d'être chrétien, persiste en le tutoyant et en lui répétant encore et encore, qu'il n'est qu'un fasciste, que son discours est nauséeux et qu'il indispose les voyageurs. Rien que pour l'emmerder, et parce que j'ai deux minutes à perdre. Je m'approche et dis à ce bobo, que moi je trouve réjouissant qu'un homme, animé d'aucune ambition personnelle, puisse prendre du temps pour délivrer un message d'amour et de paix.

J'aurais aspergé d'eau bénite la jeune possédée de l'exorcisme que cela n'aurait pas été pire. Comme j'ai environ quarante kilos de plus que cette merde, il me vouvoie et me dit tout de même que l'on vit en république et qu'il est intolérable qu'un individu puisse ainsi clamer sa foi. Je lui réplique que je connais bien les gens comme lui, et que s'il s'était agi de barbus fanatiques vendant des livres de Ben Laden, au mieux, il se serait éclipsé, et au pire aurait souri en se réjouissant de ce signe de bonne santé citoyenne.

Le Noir rigole en entendant cela et me dit qu'il est d'accord mais que ce n'est pas grave, qu'il est habitué. L'autre, excédé tente de sortir un argument vaseux et va pour partir à l'autre bout du quai. Juste avant qu'il ne parte, le Noir lui tend une main, que l'autre refuse de serrer, et lui dit qu'il sent que l'iniquité est dans son coeur mais qu'il priera pour lui. L'imbécile de bobo-socialo, se fige et hurle qu'il ne veut pas qu'on prie pour lui avant de partir rapidement.

Le Noir et moi, rigolons, nous serrons la main, et nous séparons. Je repars pour mes consultations de l'après-midi et lui vers une vie que je ne connais pas. J'ai parfois ce genre de types en consultations. Ces gens qui me disent qu'ils sont contre les valeurs judéo-chrétiennes, en sous-entendant qu'elles seraient fasciste. Et lorsque que pour m'amuser, je leur demande quelles sont leurs valeurs. Tous, sans exception me parle de la tolérance. Je les amène ensuite discrètement à admettre que la tolérance est pour eux, une forme de morale. Ils acquiescent évidemment.

Mais lorsque je leur demande, d'où leur vient cette morale ? Là, ils se taisent et cherchent sans trouver. J'ai presque l'impression de lire syntax error dans leurs yeux. Ou alors de les voir refaire le raisonnement en se disant que, d'accord la morale c'est nul mais que la tolérance c'est bien. Mais que si la tolérance est pour eux la morale suprême alors c'est mal puisque la morale c'est mal. Mais alors si la tolérance c'est bien, comment cela peut-être mal en même temps ? Généralement, ils comprennent que je ne supporterai pas qu'ils viennent faire les bobos et me donner des leçons de vie, dans mon cabinet : soit ils se soumettent, soit ils vont voir ailleurs. Cela n'a rien de cruel. Même si je ne suis pas psychanalyste, je pense qu'un contre-transfert trop négatif nuit à la thérapie.

Je songe que l'époque est décidemment curieuse pour qu'un Noir vraisemblablement lettré vienne jusque sur un quai de métro, évangéliser un pauvre Blanc haineux et coupé de ses racines, ayant oublié que l'homme dont cet africain voulait lui parler, avait justement dit :

"Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres."
Evangile selon Saint-Jean, 13-34

Ce type sur le quai du métro, qui louait l'amour du Christ, ce doit être l'immigration choisie dont parle Nicolas S.

L'abîme !

Voltaire : on dit de lui qu'il n'accordait aucune RTT à ses salariés !
Quel salaud !

George Killian et moi, avons près de treize ans de différence. Cependant, je l'apprécie beaucoup.C'est un type intelligent, plein d'humour, persévérant, courageux (pas comme son patron !) et doté d'une fort belle sensibilité.

J'ai eu l'occasion de le côtoyer un peu plus ce weekend. Même si je le connais plutôt bien, il y a des tas de choses que nous n'avions jamais abordées. Ainsi, lui et moi aimons lire, et c'est naturellement que nous avons parlé de livres.

Souhaitant tester ma culture encyclopédique, voilà que d'un coup, d'un seul, ce petit con (le terme est affectueux), me cite le début d'un livre en m'en demandant le titre et l'auteur. Bien entendu, je lui réponds qu'il s'agit de Candide de Voltaire (1694-1778).

Il m'annonce alors que c'est grâce à ce livre qu'il s'est mis à la lecture. C'est amusant d'appréhender la lecture au travers de Voltaire. Candide est un bon livre, plaisant à lire, mais je n'aurais jamais imaginé qu'il ait pu amener des jeunes au plaisir de la lecture. De fil en aiguille, nous commençons à parler de Voltaire.

Soudainement, George Killian, me dit que certes Voltaire est un excellent auteur et un redoutable pamphlétaire, mais, rajoute-t-il, il ne faut pas oublier qu'il n'as pas été très cool avec les noirs.

C'est alors que je prends conscience de notre différence d'âge. Pour ma part, né en 1967, sous la présidence du Général de Gaulle, j'ai connu une génération de professeurs qui ne marchaient pas encore sur la tête. J'imagine que même si la plupart étaient de gauche, une grande majorité était sans doute intellectuellement honnête.

Ainsi, lorsqu'en cours de français, on me fit appréhender Voltaire et son oeuvre, mon professeur, qui était pourtant une vieille fille soixante-huitarde, insista sur son combat permanent contre le fanatisme et l'intolérance. On a d'ailleurs coutume de présenter Voltaire (et son ennemi Rousseau) comme l'un des penseurs précurseurs de la révolution française. Voltaire est aussi un libéral à sa manière.

Manifestement, Goerge Killian étudia l'oeuvre de Voltaire d'une autre manière. On lui apprit sans doute ce qu'il avait écrit et fait, mais on ne manqua pas de ternir le tableau en rappelant qu'il n'avait pas été un fervent adpete de l'antiracisme tel qu'on le pratiqe aujourd'hui. En bref, on lui enseignat que Voltaire était très en avance sur son temps, en tant qu'écrivain des lumières, mais aussi, et il ne faut surtout pas l'oublier, terriblement en retard sur le notre. En résumé, Voltaire n'est pas si mal, mais attention à ne pas en faire une icone car les registres du MRAP sont formels, il n'a jamais acquitté sa cotisation.

Le procédé est ahurissant de bêtise mais surtout ignoble. Il consiste à relire absolument tous les événement passés, avec l'oeil suspicieux du petit censeur actuel. Rien n'est remis en perspective, mais tout est passé au crible de l'idéal de pureté diabolique qui oeuvre actuellement.

Lorsque j'ai entendu George Killian me dire cela, je n'ai pas répondu. J'aurais pu enclencher une polémique et lui dire que la position de Voltaire sur l'esclavage était bien plus complexe que ce qu'on lui avait enseigné.

J'ai préféré me taire. En silence, j'ai plaint le pauvre George Killian d'avoir eu de si piètres maîtres, d'avoir eu à subir l'omniprésente propagandastaffel, et finalement d'être né treize ans après moi. Treize années ne sont rien, mais peuvent constituer un abîme.

En thérapie, je suis souvent confronté à ce genre de choses. Parfois, j'écoute des jeunes et j'ai l'impression qu'ils sont passés dans des camps de rééducation par la pensée. C'est parfois angoissant de constater à quel point les dégâts sont importants.

De nos jours, où la chasse au secte semble être une activité hautement encouragée, j'ai souvent le sentiment que l'état, au travers de son bras séculier, l'éducation nationale, est bien la secte la plus infâme qui soit. Car, si l'on peut toujours sortir d'une secte, même si c'est difficile, personne ne nous permet de sortir de l'état !

Concernant la tolérance, regardez l'excellent épisode de South Park dont les liens figurent dans mon article intitulé Intolérable tolérance.

09 octobre, 2007

CPS : la confédération s'agrandit !

Une antenne de la Confédération des Petits Slips s'ouvre à l'Est !

La Confédération des Petits Slips (CPS) a vocation à accueillir tous les êtres bouffis d'orgueil qui ont plus de gueule que de courage. Elle s'adresse donc principalement à ceux qui parlent beaucoup mais font finalement peu.

Elle réunit, dans un lieu tenu secret, les petits qui jouent les grands, les valets persistant à endosser les habits trop grands de leurs maîtres, ceux qui font des promesses qu'ils ne tiendront jamais, ceux enfin pour qui l'adage "faites ce que je dis mais pas ce que je fais", tient lieu de morale.

La CPS s'honore de compter aujourd'hui parmi ses membres, le redouté plutôt que redoutable Sean. Mais rappelons les faits.

Vendredi après-midi, Sean convoque ses cadres pour leur faire part des excellents résultats de la société. En plaisantant, il explique que la présence du roux George Killian doit leur porter bonheur. Il poursuit en regrettant qu'il n'y ait pas plus de roux dans son entreprise.

Le prenant au mot, quatre jeunes femmes lui disent que lundi, elles viendront teinte en rousse. Sean surenchérit en les assurant que si elles tiennent parole, alors il viendra lui même mardi matin teint en roux.

Lundi matin les quatre jeunes femmes tiennent parole (cf. photo de l'article précédent) et arrivent teinte en rousse. Sean est tellement content qu'il fait poser George Killian et ces quatre demoiselles afin de les prendre en photo. Il inonde ensuite tous les mails de ses amis afin de leur montrer combien ses salariés sont dociles et comme il est drôle. Tout le monde en parlait en disant que Sean était complètement dingue. Et Sean était fier et content de lui !

Aujourd'hui, mardi, Sean vient à son bureau. Toute la journée, des gens envoient des SMS afin de savoir s'il s'est teint en roux ainsi qu'il l'avait annoncé. Personne ne reçoit de réponse. Dans les faits, Sean s'est dégonflé comme une grosse outre pleine de vent. Il arbore toujours le poil hirsute, slave et blondasse habituel sur sa grosse tête carrée. Il n'est pas venu en roux.

Pour n'avoir eu que de la gueule, en manquant sincèrement de couilles, la CPS est :

  • Fière d'accueillir Sean en son sein, en qualité de membre de plein droit ;

  • Honorée de lui offrir une pleine caisse de Champomy et un jeu de Petits chevaux ;

  • Ravie de l'inscrire à un cours de aka, la danse des vaincus.

En revanche, nous nous associons pleinement à la douleur des salariés de Sean qui réalisent que leur tôlier n'a que de la gueule. Nous les assurons qu'un putsh rondement mené devrait avoir raison de cet imposteur pour permettre d'installer un vrai chef à la tête de cette honorable entreprise.

David Caruso, Horatio Caine, dans les Experts de Miami : un roux célèbre !

Psychopathologie du travail : mon patron est totalement barré !

Dans l'article précédent, j'exposais la curieuse théorie de mon ami Sean, patron autocrate et dictatorial. Ce dernier est en effet persuadé que depuis qu'il a recruté George Killian, un ami roux, les affaires repartent en flèche. Il en a donc logiquement déduit que les roux portaient bonheur. Soucieux d'augmenter les performances de l'entreprise qu'il dirige, il a demandé lors d'une réunion si certains salariés ne souhaitaient pas se teindre en roux afin de bénéficier de plus de chance encore.

Soucieuses d'adopter la culture d'entreprise privilégiant la rousseur, et de plaire à leur patron qui leur accordera sans doute une augmentation de 0,4% en retour, quatre jeunes femmes ont accepté de changer de couleur afin d'adopter celle des plus belles filles d'Erin.

Grand et magnanime, Sean a décrété lors de cette même réunion, que si ces dernières se teignaient effectivement les cheveux en roux, il se présenterait lui-même mardi matin, sa grosse tête carrée couronnée de poils flamboyants !

La photo ci-dessous, présentant au centre George Killian entouré de quatre nouvelles rousses magnifiques, démontre que ces salariées ont tenu parole et qu'elles ont pris à coeur la prospérité de l'entreprise.


George and the Georgettes !

Maintenant, il reste à savoir si Sean tiendra parole ou bien s'il se dégonflera piteusement telle une grosse outre pleine de vent. Si tel était malheureusement le cas, qu'il sache que la célèbre Confrérie des Petits Slips, animée par notre ami GCM, et sponsorisée par Champomy "la boisson des petits qui veulent jouer aux grands", lui ouvre grand ses portes !

GCM vous accueille et vous offre
la coupe de Champomy de bienvenue !



La célèbre Confrérie des Petits Slips
fait des émules jusque dans l'hémisphère sud !

08 octobre, 2007

Psychopathologie du travail : mon patron est bizarre !

Au centre, Sean, et à gauche, le jeune George dans sa jolie veste bleue !

J'ai déjà longuement parlé de mon ami Sean qui réunit en une seule personne tout ce que le code du travail interdit plus quelques petits trucs que l'on retrouve dans les manuels de psychopathologie. Coléreux, inhumain, dur, imprévisible, perpétuellement dans l'affectif, surfant avec la légalité, Sean est le patron que tout le monde détesterait avoir, mais que les actionnaires s'arrachent. D'ailleurs, quand je lis des trucs sur les conditions effroyables au travail, ou bien que des patients me parlent de ce qu'ils endurent, l'image de Sean s'impose à moi !

Ses origines slaves lui ont donné le goût, que dis-je un atavisme forcené, pour un management assez typé, que l'on pourrait résumer par "marche ou crève". Travailler pour Sean, c'est faire l'expérience de la multiculturalité tant vantée par nos élites, et se retrouver dans la peau d'un moujik du XIIIème siècle, dirigé par un boyard cruel mais efficace, volant autant le peuple que le Tsar. Car je ne le dirai jamais assez, Sean est efficace ! Sean, c'est un mec qui aurait du aller aux USA, il aurait fait merveille dans un fond de pension. Il aurait vu qu'on pouvait exiger quinze pour cent de rendement, alors il aurait immédiatement proposé d'en demander vingt, puis trente.

Et puis, ce qui est bien avec Sean, c'est que vous n'aurez jamais à redouter des entretiens d'évaluation, des 360°, ou ce genre de bêtises récentes qu'adorent les RH. Sean n'évalue pas périodiquement. Ca va ou pas. Quand ça va, vous êtes invité à rester dans sa société, en acceptant les minces miettes qu'il veut bien vous laisser de l'énorme gâteau qu'il se goinfre seul. Si cela ne va pas, vous êtes mis à pied puis licencié après avoir enduré un lourd harcèlement moral qui vous laissera pantelant. Si j'étais cynique, je dirais que tant qu'il y aura des patrons comme Sean, ma profession aura du travail !

Je m'empresse de rajouter qu'en tant qu'ami, c'est quelqu'un d'adorable et d'extrêmement sensible. C'est d'ailleurs la déposition que je ferai quand il sera déféré devant le Tribunal Pénal International. Sean est vraiment quelqu'un de gentil ! D'ailleurs, quand j'ai connu George Killian (dit aussi "Le roux"), ce dernier s'ennuyait ferme dans un emploi peu payé et encore moins gratifiant. Agé de seulement vingt-huit ans, je pensais qu'il devait s'investir dans un métier porteur au seins d'une entreprise dynamique. J'ai donc présenté George Killian à Sean. Sean l'a de suite adoré. Il lui a offert trente pour cent de salaire en plus pour qu'il vienne travailler pour lui. Quant à savoir ce qu'il ferait, il en avait une vague idée, mais ne comptez pas sur lui pour monter un programme de formation. Sean lui a filé un bureau, une tonne de dossiers, et qu'il se démerde.

Depuis, George Killian fait l'apprentissage du n'importe quoi. Dans "Le dernier roi d'Ecosse", le tout jeune médecin personnel d'Idi Amin Ada, nous faisait part de son expérience délirante auprès du dictateur sanguinaire d'Ouganda. Je pense que dans un an, George Killian pourra aussi écrire un livre nous parlant de ce qu'il a vécu auprès de Sean. Comme tous les dictateurs, Sean aime avoir auprès de lui, quelqu'un qui ne le craigne pas, et le calme et le rassure. George Killian est un vrai facilitant doté d'un très grand talent. Alors George Killian bien que récemment embauché est le préféré de Sean. En public ils se vouvoient mais en privé, dès qu'aucun des sept-cents salariés du groupe n'est présent, ils se tutoient et fréquentent les mêmes cercles de jeu.

Parfois George Killian trouve sa situation étrange alors il m'en a parlé. D'une part, je lui ai expliqué qu'il ne fallait pas qu'il trouve une quelconque logique chez Sean. Sean est un tueur, un vrai professionnel de la reprise d'entreprise, mais c'est aussi un artiste de talent perpétuellement dans l'improvisation. Sean, c'est Patton, le mec qui n'est bon que dans les coups de force, les trucs d'envergure. Alors, il faut observer et imiter et rien de plus. J'ai aussi dit à George Killian qu'il serait bon de revoir le film "Il était une fois le Bronx", dans lequel un jeune intègre la Maffia. Ensuite, qu'il se mette dans la peau du jeune Calogero, le héros du film, qu'il considère que Sean est le parrain Sonny, et qu'il le suive s'il veut des responsabilités. Ca marche aussi avec "Les affranchis" bien sur ! C'est toujours l'histoire d'un petit jeune qui fait des petits boulots pour le caïd.

J'ai aussi précisé que s'il en avait marre et qu'il était trop normal pour s'intégrer, et désirait un métier normal, il n'aura pas tout perdu, loin de là. Il aura au moins bénéficié d'une tonne de contacts et d'une très belle carte de visite et pourra se revendre ailleurs pour beaucoup plus cher qu'il ne perçoit aujourd'hui. Et puis, j'ai rajouté qu'avoir travaillé pour Sean, c'est un peu comme avoir fait à la fois Verdun et Stalingrad, qu'ensuite tout paraissait simple. Sean est extrêmement connu dans la profession, on en parle jamais avec respect, mais avec la crainte qu'inspiraient de grands démocrates comme Mao et Staline. George Killian ne m'a pas semblé rassuré. Pauvre Goerge Killian qui glandouillait, privé de tout avenir, dans une filiale d'un énorme établissement public, et qui se retrouve depuis un mois sur le front de l'Est sous les ordres d'un Néron perpétuellement survolté. C'est bien, ça forme les jeunes !

Par exemple il m'a expliqué ce qui s'est passé lors d'une récente réunion totalement apocalyptique. Les affaires de Sean tournent bien et ce dernier s'est persuadé que les roux lui portaient chance parce qu'avec George Killian, il a deux roux dans son équipe. Il a donc convoqué quelques cadres pour leur en faire part. Il a explique qu'avant il n'y avait qu'un roux, mais que depuis qu'il avait recruté un autre roux, il faisait exploser tous les chiffres.

Il en a donc logiquement déduit que les roux étaient des porte-bonheurs. Il a donc demandé si certaines personnes ne voulaient pas se teindre en roux. Trois femmes ont accepté ! Sean, grand et magnanime, et totalement à la masse, a alors déclaré que si lundi, elles venaient teintes en rousses, lui même se ferait un plaisir de venir mardi matin, teint en roux.

C'est un peu ça le management de Sean, des illuminations permanentes mais parfois loufoques alliées à une vraie connaissance de son métier, qui l'ont menées au sommet. N'allez pas croire que Sean soit dingue, pas du tout. Chacun sait que tous les dictateurs sont illuminés, qu'ils ont leurs marottes, leurs dingueries. D'ailleurs, je vous avoue que je suis persuadé que Sean ne croit pas du tout ce qu'il dit, ou juste un tout petit peu, c'est juste une manière de fédérer ses troupes ! Ce mois-ci, ce sera le maître-mot : "pour gagner des parts de marché, il faut être roux !". Si le trimestre prochain, Sean s'aperçoit que les chiffres ont encore augmenté, je suis persuadé qu'il fera en sorte que tout le monde soit roux dans sa société. Ceux qui accepteront resteront et les autres seront virés.

Donc, quand je déjeunerai la semaine prochaine avec Sean, il y a de fortes chances, si ses salariées ne se sont pas dégonflées, pour qu'il soit roux ! Et je sais déjà, qu'il rigolera avec sa grosse tête de slave de sa bonne blague en me disant "tu vas voir, avec le nombre de roux qu'il y a maintenant chez nous, on va exploser la concurrence !"

Bon, vous avez compris le message, pour réussir, soyez roux. C'était la leçon de management de Sean !



Les premiers pas de Goerge Killian !